Question d'origine :
Bonjour,
Presque tout est dans le titre, mais avec une vraie phrase c'est mieux :
Les vainqueurs du tour de france depuis 1980 sont ils tous dopé?
Merci
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 04/11/2019 à 12h54
Bonjour,
Le premier tour de France, ayant eu lieu en 1903 - gagné par Maurice Garin – et les premiers cas de dopage « apparaissant » dans les années 1960, nous ne pourrons vous dire si le dopage a toujours été présent et si tous sont dopés depuis 1980 et ce même si Thierry Cazeneuve et Pierre Chany rappellent dans La fabuleuse histoire du Tour de France que « les premiers cas de tricherie caractérisée relevés dans le Tour de France sont apparus avec la naissance même de la compétition ».
Toutefois, dans Histoire du Tour de France, Jean-François Mignot note que « s’il est difficile de connaître avec précision l’évolution des pratiques de dopage, tout porte à croire qu’elles sont depuis longtemps répandues. Selon Marcel Bidot, le directeur de l’équipe de France d’après-guerre, environ 75 % des coureurs faisaient usage de drogues dans les années 1950. Si, dès l’entre-deux-guerres, les coureurs consomment cocaïne et morphine, à partir des années 1950 apparaissent les amphétamines (ce sont elles qui contribuent, les jours de grande chaleur, à déshydrater les coureurs) et à partir des années 1970, les stéroïdes puis les corticoïdes, dont la cortisone. Cet usage de drogues est tacitement autorisé jusqu’au milieu des années 1960. Ainsi, lorsqu’en 1962 et 1965 les abandons de quatre coureurs de l’équipe Wiels puis de plusieurs autres coureurs suscitent les suspicions des journalistes, les coureurs sont scandalisés que leur prise de drogues soit mise sur la place publique. c’est la loi antidopage de 1965, adoptée à la suite des drames de l’années 1960 – l’accident de Roger Rivière sur le Tour provoqué par sa prise d’amphétamines et d’anti-douleurs, et le décès du Danois Knut Jensen lors du contre-la-montre olympique sur route en raison de son dopage – qui interdit l’usage de stimulants dangereux pour la santé (.. .) à partir de 1965, les sanctions prises à l’encontre des coureuirs sont relativement peu sévères : elles n’entraînent jamais d’exclusion de long terme du circuit cycliste ou de peines lourdes. Certains coureurs sont mis hors course : c’est le cas de José Samyn et jean Stablinski suite à leur contrôle positif en 1968, du maillot jaune Michel Pollentier après sa tentative de fraude lors d’un contrôle antidopage en 1978, de Djamolidine Abdoujaparov à la suite de son contrôle positif en 1997 … ‘
Par ailleurs, dans Le tour de France et la France du tour, Béatrice Houchard pose la question de savoir «A quel moment le cyclisme est passé du dopage artisanal à coups d’amphétamines, qui ne modifiait pas la hiérarchie sportive, au dopage industriel qui bénéficiait aux plus riches et aux plus malhonnêtes ? Sans doute au milieu des années 1980, quand arrive le dopage sanguin . Et surtout, au milieu des années 1990, quand apparaît l’EPO.
De même dans L'épreuve du dopage: Sociologie du cyclisme professionnel Fabien Ohl, Olivier Aubel, Christophe Brissoneau notent que les « faits permettent de penser que le dopage a été une pratique collectivement organisée au sein des équipes. En 1962, 14 coureurs belges de l’équipe Groene meeuwe abandonnent lors d’une même étape du Tour de France dans les Pyrénées, victimes d’une intoxication alimentaire. En 1992, l’équipe PDM se retire, victime elle aussi d’une intoxication, puis d’un virus (…) plus que des cas, c’est une organisation collective de la préparation pharmacologique qui est soupçonnée derrière ces « intoxications » et indique aussi qu’en «1986, à Laon dans l’Aisne, a lieu la première « manifestation judiciaire » d’envergure relative au dopage. Soixante inculpés, dont des pharmaciens, des médecins et des coureurs cyclistes, pour certains fort connus, se trouvent incriminés dans un trafic massif d’amphétamines (ampoules de Tonedron et comprimés de captagon délivrés entre 1982 et 1985) (…) En 1990, s’ouvre le procès résultant des saisies d’amphétamines lors des Six Jours de Bercy de 1986 ».
Pour autant les cyclistes dans les années 1980 étaient-ils tous dopés ? Rien ne permet de l’affirmer mais il est vrai que comme le fait remarquer Christophe Brissonneau (Le dopage dans le cyclisme professionnel au milieu des années 1990 : une reconstruction des valeurs sportives) : «au milieu des années 1980, le cyclisme connaît un profond bouleversement avec en premier lieu, le désir des tout-puissants organisateurs du Tour de France d’internationaliser le cyclisme . Cette expansion se traduit par l’arrivée de coureurs d’origine américaine et des pays de l’Est, vecteurs d’une nouvelle culture de l’entraînement et de la pharmacologie . Le cyclisme prenant une nouvelle envergure économique, de nouveaux types de sponsors –qui ne vendent pas de vélos), investissent des sommes bien plus conséquentes. Les coureurs deviennent complètement professionnels … la pression des résultats se fait plus forte ».
Mais la suite de l’article évoque une généralisation du dopage dans les années 1990.
Pour autant, Libération revient sur Le mystère des cyclistes disparus dans les années 1980.
Vous pourriez aussi consulter l’interview de Laurent Fignon sur le dopage, publié dans La dépêche ainsi que l’article publié sur France Tv info relatif à la notion même de dopage.
Le site cyclisme-dopage.com recense tous les épisodes de dopage.
Nous vous laissons également jeter un coup d’œil Histoires insolites du Tour de France de Sylvain Letouzé et Dans les secrets du Tour de France de Cyrille Guimard.
Pour finir, si le sujet vous intéresse, nous vous suggérons la lecture de nos ouvrages portant sur le Tour de France et le Dopage.
Le premier tour de France, ayant eu lieu en 1903 - gagné par Maurice Garin – et les premiers cas de dopage « apparaissant » dans les années 1960, nous ne pourrons vous dire si le dopage a toujours été présent et si tous sont dopés depuis 1980 et ce même si Thierry Cazeneuve et Pierre Chany rappellent dans La fabuleuse histoire du Tour de France que « les premiers cas de tricherie caractérisée relevés dans le Tour de France sont apparus avec la naissance même de la compétition ».
Toutefois, dans Histoire du Tour de France, Jean-François Mignot note que « s’il est difficile de connaître avec précision l’évolution des pratiques de dopage, tout porte à croire qu’elles sont depuis longtemps répandues. Selon Marcel Bidot, le directeur de l’équipe de France d’après-guerre, environ 75 % des coureurs faisaient usage de drogues dans les années 1950. Si, dès l’entre-deux-guerres, les coureurs consomment cocaïne et morphine, à partir des années 1950 apparaissent les amphétamines (ce sont elles qui contribuent, les jours de grande chaleur, à déshydrater les coureurs) et à partir des années 1970, les stéroïdes puis les corticoïdes, dont la cortisone. Cet usage de drogues est tacitement autorisé jusqu’au milieu des années 1960. Ainsi, lorsqu’en 1962 et 1965 les abandons de quatre coureurs de l’équipe Wiels puis de plusieurs autres coureurs suscitent les suspicions des journalistes, les coureurs sont scandalisés que leur prise de drogues soit mise sur la place publique. c’est la loi antidopage de 1965, adoptée à la suite des drames de l’années 1960 – l’accident de Roger Rivière sur le Tour provoqué par sa prise d’amphétamines et d’anti-douleurs, et le décès du Danois Knut Jensen lors du contre-la-montre olympique sur route en raison de son dopage – qui interdit l’usage de stimulants dangereux pour la santé (.. .) à partir de 1965, les sanctions prises à l’encontre des coureuirs sont relativement peu sévères : elles n’entraînent jamais d’exclusion de long terme du circuit cycliste ou de peines lourdes. Certains coureurs sont mis hors course : c’est le cas de José Samyn et jean Stablinski suite à leur contrôle positif en 1968, du maillot jaune Michel Pollentier après sa tentative de fraude lors d’un contrôle antidopage en 1978, de Djamolidine Abdoujaparov à la suite de son contrôle positif en 1997 … ‘
Par ailleurs, dans Le tour de France et la France du tour, Béatrice Houchard pose la question de savoir «
De même dans L'épreuve du dopage: Sociologie du cyclisme professionnel Fabien Ohl, Olivier Aubel, Christophe Brissoneau notent que les « faits permettent de penser que le dopage a été une pratique collectivement organisée au sein des équipes. En 1962, 14 coureurs belges de l’équipe Groene meeuwe abandonnent lors d’une même étape du Tour de France dans les Pyrénées, victimes d’une intoxication alimentaire. En 1992, l’équipe PDM se retire, victime elle aussi d’une intoxication, puis d’un virus (…) plus que des cas, c’est une organisation collective de la préparation pharmacologique qui est soupçonnée derrière ces « intoxications » et indique aussi qu’en «
Pour autant les cyclistes dans les années 1980 étaient-ils tous dopés ? Rien ne permet de l’affirmer mais il est vrai que comme le fait remarquer Christophe Brissonneau (Le dopage dans le cyclisme professionnel au milieu des années 1990 : une reconstruction des valeurs sportives) : «
Mais la suite de l’article évoque une généralisation du dopage dans les années 1990.
Pour autant, Libération revient sur Le mystère des cyclistes disparus dans les années 1980.
Vous pourriez aussi consulter l’interview de Laurent Fignon sur le dopage, publié dans La dépêche ainsi que l’article publié sur France Tv info relatif à la notion même de dopage.
Le site cyclisme-dopage.com recense tous les épisodes de dopage.
Nous vous laissons également jeter un coup d’œil Histoires insolites du Tour de France de Sylvain Letouzé et Dans les secrets du Tour de France de Cyrille Guimard.
Pour finir, si le sujet vous intéresse, nous vous suggérons la lecture de nos ouvrages portant sur le Tour de France et le Dopage.
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