Capsule temporelle pour centrale nucléaire
SCIENCES ET TECHNIQUES
+ DE 2 ANS
Le 06/11/2019 à 20h29
207 vues
Question d'origine :
Bonjour
J'ai appris que les sites nucléaires recourraient aux services de futurologies et de linguistes pour concevoir des messages destinés aux humains d'une civilisation dans 4000 ans et +, leur faisant comprendre de ne pas ouvrir les enceintes enfermant le matériel radioactif. Avez-vous des infos et docs sur ce sujet ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 09/11/2019 à 10h35
Bonjour,
Réponse du département Sciences et Techniques
Il s’agit en effet d’un problème pris très au sérieux par la communauté internationale et qui fait l’objet de nombreuses recherches. Voici ce que nous apprend en page 5 ce dossier de presse publié en 2014 par l’ANDRA (L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) :
La mémoire des stockages, une préoccupation internationale
RK&M un groupe de travail international
Le groupe « Preservation of Records, Knowledge and Memory across Generations » de l’AEN (Agence pour l’Energie Nucléaire - OCDE) créé en 2011 regroupe notamment les agences en charge de la gestion des déchets radioactifs dans plusieurs pays afin de partager des résultats de recherches sur la mémoire. Plusieurs rapports ont déjà été produits sur les marqueurs géologiques ou installés par les hommes (par exemple les pierres marquant la limite des tsunami au Japon), les aspects techniques et sociaux de la surveillance instrumentée à long terme des centres de stockage, ou encore les pertes d’informations survenues par le passé dans diverses organisations.
Les membres de RK&M :
Andra (France), DOE (Etats-Unis), GRS (Allemagne), Nagra (Suisse), NDA (Royaume-Uni), NWMO (Canada), Ondraf/Niras (Belgique), Puram (Hongrie), SURAO (République Tchèque), SCK•CEN (Belgique), SFOE (Suisse), SKB (Suède), SSM (Suède) and STUK (Finlande).
En France, c’est donc l’établissement public, ANDRA qui est chargé de la gestion à long terme des déchets radioactifs produits. Un de ses champs d’expertise est de Conserver et transmettre la mémoire sur les déchets nucléaires. Ses recherches sur la transmission font appellent à de nombreux spécialistes. Voici ce que l’on peut lire sur leur page :
Comment s'assurer que le message que l'on souhaite transmettre sera lisible et compréhensible pour nos lointains descendants, quels que soient leurs savoirs et leurs cultures ? En collaboration avec des spécialistes de diverses disciplines (archéologues, anthropologues, historiens, linguistes...), des réflexions sont en cours pour comprendre les ressorts de la mémoire et comment les informations sont parvenues jusqu'à nous à travers les âges.
Ils mènent aussi des travaux en collaboration avec la société civile grâce aux groupes « mémoires » :
Focus sur les groupes « mémoires »
Trois groupes de travail – un pour chacun des centres de l’Andra dans la Manche, dans l’Aube et en Meuse/Haute-Marne – ont été créés en 2012 pour réfléchir à la problématique de la transmission de la mémoire des sites de stockage sur le long terme. Constitués de riverains, d’élus locaux, d’acteurs de la vie associative ainsi que d’anciens salariés des centres de stockage, ces groupes poursuivent le même objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire.
Ces groupes proposent et portent diverses initiatives au service de la mémoire : archivage des revues de presse des centres, recueil de témoignages d’anciens salariés et acteurs locaux, participation à l’appel à projet Art et mémoire, création de bande-dessinée, etc..
Depuis 2015 l’agence met également en place des appels à projets en direction d’artistes pour nourrir la réflexion autour du futur des déchets nucléaire :
L’art et la mémoire des déchets radioactifs
L'art comme vecteur de mémoire est une des pistes avancées par l'Andra pour dégager des idées réalistes ou utopiques afin de marquer collectivement les esprits à une échelle plurimillénaire. En lien avec le sujet des déchets radioactifs, plusieurs artistes ont déjà réalisé diverses recherches ou expositions en partenariat avec l'Andra. Depuis 2015, un appel à projets est lancé régulièrement auprès d'artistes d'horizons divers.
En avril 2015, l'Andra a lancé un appel à projets artistiques "Imaginer la mémoire des centres de stockage de déchets radioactifs pour les générations futures". Les propositions de projets n'ont pas nécessairement vocation à être ensuite réalisées. Elles peuvent être aussi bien réalistes, qu'utopiques ou critiques.
Chaque proposition nourrit la réflexion que l'Andra porte sur la captation de la mémoire et sa transmission future. Les résultats seront également partagés à l'international dans le cadre du travail mené par l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) afin de mutualiser les réflexions des pays qui ont, comme la France, des installations ou des projets de stockage pour leurs déchets radioactifs.
Et actuellement, en collaboration avec la revue d’actualité Usbek et Rica, c’est un concours de nouvelles qui lancé.
Enfin toujours sur leur page Conserver et transmettre la mémoire on apprend que l’ANDRA mène des recherches sur le support qui pourra transmettre cette fameuse mémoire. Voici la piste étudiée actuellement :
L'Andra étudie actuellement un disque en saphir comme support pour conserver la mémoire des centres de stockage souterrains sur de très longues périodes. L'équivalent de 600 boîtes d'archives, soit 400 000 feuilles de papier A4, pourrait être inscrit sur ce disque transparent, à peine plus grand qu'un CD. Il résisterait pendant près de 2 millions d'années !
Pour approfondir le sujet et notamment découvrir les pistes de réflexions menées à travers le monde, nous vous conseillons la lecture de ces 2 articles passionnants et complets :
- Se souvenir de nos poubelles nucléaires pendant 100 000 ans sur Euronews
- Le stockage géologique des déchets nucléaires : une anti-capsule temporelle, Sophie Poirot-Delpech et Laurence Raineau publié dans la revue du Musée du Quai Branly Gradhiva.
Bonne journée
Il s’agit en effet d’un problème pris très au sérieux par la communauté internationale et qui fait l’objet de nombreuses recherches. Voici ce que nous apprend en page 5 ce dossier de presse publié en 2014 par l’ANDRA (L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) :
Le groupe « Preservation of Records, Knowledge and Memory across Generations » de l’AEN (Agence pour l’Energie Nucléaire - OCDE) créé en 2011 regroupe notamment les agences en charge de la gestion des déchets radioactifs dans plusieurs pays afin de partager des résultats de recherches sur la mémoire. Plusieurs rapports ont déjà été produits sur les marqueurs géologiques ou installés par les hommes (par exemple les pierres marquant la limite des tsunami au Japon), les aspects techniques et sociaux de la surveillance instrumentée à long terme des centres de stockage, ou encore les pertes d’informations survenues par le passé dans diverses organisations.
Andra (France), DOE (Etats-Unis), GRS (Allemagne), Nagra (Suisse), NDA (Royaume-Uni), NWMO (Canada), Ondraf/Niras (Belgique), Puram (Hongrie), SURAO (République Tchèque), SCK•CEN (Belgique), SFOE (Suisse), SKB (Suède), SSM (Suède) and STUK (Finlande).
En France, c’est donc l’établissement public, ANDRA qui est chargé de la gestion à long terme des déchets radioactifs produits. Un de ses champs d’expertise est de Conserver et transmettre la mémoire sur les déchets nucléaires. Ses recherches sur la transmission font appellent à de nombreux spécialistes. Voici ce que l’on peut lire sur leur page :
Comment s'assurer que le message que l'on souhaite transmettre sera lisible et compréhensible pour nos lointains descendants, quels que soient leurs savoirs et leurs cultures ? En collaboration avec des spécialistes de diverses disciplines (archéologues, anthropologues, historiens, linguistes...), des réflexions sont en cours pour comprendre les ressorts de la mémoire et comment les informations sont parvenues jusqu'à nous à travers les âges.
Ils mènent aussi des travaux en collaboration avec la société civile grâce aux groupes « mémoires » :
Trois groupes de travail – un pour chacun des centres de l’Andra dans la Manche, dans l’Aube et en Meuse/Haute-Marne – ont été créés en 2012 pour réfléchir à la problématique de la transmission de la mémoire des sites de stockage sur le long terme. Constitués de riverains, d’élus locaux, d’acteurs de la vie associative ainsi que d’anciens salariés des centres de stockage, ces groupes poursuivent le même objectif : sauvegarder et transmettre la mémoire.
Ces groupes proposent et portent diverses initiatives au service de la mémoire : archivage des revues de presse des centres, recueil de témoignages d’anciens salariés et acteurs locaux, participation à l’appel à projet Art et mémoire, création de bande-dessinée, etc..
Depuis 2015 l’agence met également en place des appels à projets en direction d’artistes pour nourrir la réflexion autour du futur des déchets nucléaire :
L'art comme vecteur de mémoire est une des pistes avancées par l'Andra pour dégager des idées réalistes ou utopiques afin de marquer collectivement les esprits à une échelle plurimillénaire. En lien avec le sujet des déchets radioactifs, plusieurs artistes ont déjà réalisé diverses recherches ou expositions en partenariat avec l'Andra. Depuis 2015, un appel à projets est lancé régulièrement auprès d'artistes d'horizons divers.
En avril 2015, l'Andra a lancé un appel à projets artistiques "Imaginer la mémoire des centres de stockage de déchets radioactifs pour les générations futures". Les propositions de projets n'ont pas nécessairement vocation à être ensuite réalisées. Elles peuvent être aussi bien réalistes, qu'utopiques ou critiques.
Chaque proposition nourrit la réflexion que l'Andra porte sur la captation de la mémoire et sa transmission future. Les résultats seront également partagés à l'international dans le cadre du travail mené par l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) afin de mutualiser les réflexions des pays qui ont, comme la France, des installations ou des projets de stockage pour leurs déchets radioactifs.
Et actuellement, en collaboration avec la revue d’actualité Usbek et Rica, c’est un concours de nouvelles qui lancé.
Enfin toujours sur leur page Conserver et transmettre la mémoire on apprend que l’ANDRA mène des recherches sur le support qui pourra transmettre cette fameuse mémoire. Voici la piste étudiée actuellement :
L'Andra étudie actuellement un disque en saphir comme support pour conserver la mémoire des centres de stockage souterrains sur de très longues périodes. L'équivalent de 600 boîtes d'archives, soit 400 000 feuilles de papier A4, pourrait être inscrit sur ce disque transparent, à peine plus grand qu'un CD. Il résisterait pendant près de 2 millions d'années !
Pour approfondir le sujet et notamment découvrir les pistes de réflexions menées à travers le monde, nous vous conseillons la lecture de ces 2 articles passionnants et complets :
- Se souvenir de nos poubelles nucléaires pendant 100 000 ans sur Euronews
- Le stockage géologique des déchets nucléaires : une anti-capsule temporelle, Sophie Poirot-Delpech et Laurence Raineau publié dans la revue du Musée du Quai Branly Gradhiva.
Bonne journée
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