Question d'origine :
Pourquoi n'y a t il pas d'amish en France?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 16/11/2019 à 11h35
Bonjour,
Vous souhaitez savoir pourquoi il n’y a pas de communauté Amish en France.
Si les communautés Amish sont en effet surtout présentes aux Etats-Unis et au Canada, elles trouvent en fait leur origine en France, et plus précisément en Alsace.
Dans la page consacrée à la naissance de la communauté amish, le musée protestant nous apprend ainsi que la communauté Amish a été fondée en 1693 par Jakob Amman, un prédicateur originaire de Berne, dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace. Cette région était alors peuplée par un grand nombre de protestants anabaptistes mennonites. Jakob Amman prêchait une séparation bien plus stricte du reste de la population, ce qui entraina un schisme dans la communauté. En 1712, Louis XIV prit un arrêté pour expulser ces communautés du royaume de France, ce qui entraina leur dispersion, notamment en Lorraine et dans le pays de Montbéliard, qui ne relevaient pas de la couronne.
Le livre Les amish : une énigme pour le monde moderne, du sociologue Donald B. Kraybill, consacre un chapitre à l'histoire de l'implantation amish aux États-Unis.
D'après lui, des colons mennonites issu des communautés françaises commencent à s’installer aux États-Unis à cette époque, peut être accompagnés par quelques Amish. En 1737, un bateau transportant un grand nombre d’Amish accoste à Philadelphie, marquant le début officiel de la présence amish dans le nouveau monde.
Dans son article La diffusion de la communauté mennonite en France d'après l'étude des patronymes (XVIIe-XXe siècles), voici ce qu’écrit l’historien Frédéric Schwindt à propos du devenir des communautés mennonites françaises :
« La plupart des communautés alsaciennes et lorraines et une bonne partie de celles de Franche-Comté prirent en effet son parti et elles restèrent dans cette mouvance au moins jusqu’au milieu du XIXe siècle avant de se fondre dans la société locale. La dernière assemblée ouvertement Amish, celle d’Ernstweiler, dans la banlieue de Zweibrücken, perdura ainsi jusqu’en 1937 et la pratique du lavement des pieds fut même conservée très tard en Meuse. »
Les communautés amish pratiquent peu le prosélytisme, mais Frédéric Schwindt, dans l’article déjà cité, signale une tentative de réinstallation de membres d’une branche modérée des Amish américains dans la région de Sainte-Marie-aux-Mines entre 1980 et 1984. Cette tentative semble avoir échoué.
Pour en savoir plus sur les différentes communautés amish, leurs coutumes et leur histoire, vous pouvez également consulter les ouvrages suivants :
-L’énigme amish. Vivre au XXIe siècle comme au XVIIe, de Jacques Légeret
-L'être amish, entre tradition et modernité : enquête ethno-sociologique dans le Vieil Ordre Amish de Pennsylvanie, de Fabienne Randaxhe
Bonne lecture,
Le département Civilisation
Vous souhaitez savoir pourquoi il n’y a pas de communauté Amish en France.
Si les communautés Amish sont en effet surtout présentes aux Etats-Unis et au Canada, elles trouvent en fait leur origine en France, et plus précisément en Alsace.
Dans la page consacrée à la naissance de la communauté amish, le musée protestant nous apprend ainsi que la communauté Amish a été fondée en 1693 par Jakob Amman, un prédicateur originaire de Berne, dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace. Cette région était alors peuplée par un grand nombre de protestants anabaptistes mennonites. Jakob Amman prêchait une séparation bien plus stricte du reste de la population, ce qui entraina un schisme dans la communauté. En 1712, Louis XIV prit un arrêté pour expulser ces communautés du royaume de France, ce qui entraina leur dispersion, notamment en Lorraine et dans le pays de Montbéliard, qui ne relevaient pas de la couronne.
Le livre Les amish : une énigme pour le monde moderne, du sociologue Donald B. Kraybill, consacre un chapitre à l'histoire de l'implantation amish aux États-Unis.
D'après lui, des colons mennonites issu des communautés françaises commencent à s’installer aux États-Unis à cette époque, peut être accompagnés par quelques Amish. En 1737, un bateau transportant un grand nombre d’Amish accoste à Philadelphie, marquant le début officiel de la présence amish dans le nouveau monde.
Dans son article La diffusion de la communauté mennonite en France d'après l'étude des patronymes (XVIIe-XXe siècles), voici ce qu’écrit l’historien Frédéric Schwindt à propos du devenir des communautés mennonites françaises :
« La plupart des communautés alsaciennes et lorraines et une bonne partie de celles de Franche-Comté prirent en effet son parti et elles restèrent dans cette mouvance au moins jusqu’au milieu du XIXe siècle avant de se fondre dans la société locale. La dernière assemblée ouvertement Amish, celle d’Ernstweiler, dans la banlieue de Zweibrücken, perdura ainsi jusqu’en 1937 et la pratique du lavement des pieds fut même conservée très tard en Meuse. »
Les communautés amish pratiquent peu le prosélytisme, mais Frédéric Schwindt, dans l’article déjà cité, signale une tentative de réinstallation de membres d’une branche modérée des Amish américains dans la région de Sainte-Marie-aux-Mines entre 1980 et 1984. Cette tentative semble avoir échoué.
Pour en savoir plus sur les différentes communautés amish, leurs coutumes et leur histoire, vous pouvez également consulter les ouvrages suivants :
-L’énigme amish. Vivre au XXIe siècle comme au XVIIe, de Jacques Légeret
-L'être amish, entre tradition et modernité : enquête ethno-sociologique dans le Vieil Ordre Amish de Pennsylvanie, de Fabienne Randaxhe
Bonne lecture,
Le département Civilisation
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