Question d'origine :
Bonjour,
Je voulais savoir :est-il possible de s'hypnotiser soi-même ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/12/2019 à 15h22
Bonjour,
Oui, l’auto-hypnose. Divers journaux, de Marie France à 20 minutes relatent, de semblables expériences.
Dans le Huffington Post du 28 juin 2015, Marine le Breton écrit un article sur l’auto-hypnose pour contrer la douleur :
« Vous êtes chez le dentiste, angoissé comme jamais à l'idée des soins que l'on va vous prodiguer et à l'écoute du strident son de la fraise. Mais votre esprit pourrait être ailleurs. A la plage, à l'ombre d'un cocotier. A la montagne, au bord d'un lac. Ou encore, allongé sur un matelas gonflable à lire votre livre préféré dans une piscine. Le stress ne serait plus qu'un lointain souvenir. Vous pourriez ne plus du tout savoir que vous êtes chez le dentiste. Et tout cela tient en un mot: auto-hypnose.
C'est exactement ce que fait l'un des principaux concernés, le docteur Claude Virot, psychiatre, président de l'Internal Society of Hypnosis. "J'utilise l'hypnose avant d'aller chez mon dentiste. Comme ça, je ne sais même pas ce qu'il me fait!", explique-t-il amusé. Avec deux de ses confrères, le docteur Patrick Bellet, médecin spécialisé dans le post-traumatisme et la psychologue Joëlle Mignot, également sexologue clinicienne et praticienne en hypnose, il présentaient à la Pitié-Salpêtrière ce jeudi 25 juin l'hypnose et plus particulièrement l'auto-hypnose comme outils thérapeutiques.
Deux mois exactement avant le 20ème Congrès mondial d'hypnose à Paris - le premier depuis 1965 - ces spécialistes veulent montrer que le patient peut être lui-même acteur de sa guérison, de son bien-être, grâce à l'auto-hypnose.
Être dans la lune volontairement
Mais de quoi s'agit-il? Comment peut-on s'hypnotiser seul? Pour le comprendre, il faut déjà savoir ce qu'est l'hypnose. Pas si simple, même pour ces spécialistes. "Il s'agit d'un état modifié de conscience orienté vers un objectif", définit Claude Virot, qui lui-même avoue se demander chaque jour ce qu'est vraiment l'hypnose, pour la simple et bonne raison qu'on ne sait toujours pas vraiment ce qu'est la conscience.
Un individu est en transe hypnotique lorsque son attention est focalisée sur un point précis, que son esprit s'évade de son environnement, du temps. Contrairement à ce qu'on peut penser, on ne s'endort pas lors d'une séance d'hypnose. "La transe hypnotique est très active!", dément le docteur Virot. Ce que nuance un peu Patrick Bellet, également Président-Fondateur de la Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB): "Parfois, l'intérêt peut être de s'endormir... Mais jamais trente minutes d'affilée, plutôt un petit moment".
On connaîtrait tous des moments d'hypnose, c'est quelque chose de naturel, de banal même pour certains. C'est, par exemple, être dans la lune. On est à un endroit sans vraiment y être. Mais avant de pouvoir pratiquer efficacement l'auto-hypnose, il faut être passé par quelques séances d'apprentissage avec un spécialiste. Cela consiste en l'orientation de son corps et de son esprit vers un objectif par la personne elle-même.
Une perfusion? Imaginer une rivière
Selon une patiente du docteur Virot, l'hypnose l'a aidée à surmonter sa peur de se faire hospitaliser pour une opération du bassin. Pour cette quadragénaire, même les prises de sang ou perfusion sont compliquées. Le docteur Virot lui a appris à réaliser plusieurs exercices. Pour dilater les vaisseaux sanguins et faciliter la perfusion, elle doit se concentrer sur sa main en imaginant une rivière. Pour gérer la douleur, elle imagine que celle-ci est un glaçon qui fond. Ou elle se projette dans un endroit agréable pour elle, en l'occurrence le Mont-Blanc. Résultat, "la perfusion s'est très bien passée, c'était une première victoire", raconte-t-elle. Avant, pendant et après l'opération tout s'est bien déroulé également. "Depuis, j'utilise l'auto-hypnose dans ma vie de tous les jours. Cela m'a permis de réduire mon stress", ajoute-t-elle.
"Avec l'apprentissage de l'auto-hypnose, c'est tout un champ de possibilités qui s'ouvre pour le patient vers les buts qu'il s'est fixés", explique Claude Virot. "Soulagement d'une douleur, temps de repos optimisé, préparation d'un événement, apprentissage d'une langue, gestion du stress..." Depuis plusieurs années, l'hypnose se fait une place dans les hôpitaux. Elle est reconnue comme un outil thérapeutique. "Parmi ses buts on retrouve le traitement de la douleur aiguë ou chronique, des moyens de se sentir mieux. Les gens ont cette capacité en eux mais l'ignorent", souligne Patrick Bellet.
Les applications sont infinies, et ses effets de plus en plus reconnus. Joëlle Mignot utilise par exemple l'hypnose pour permettre aux patients qui souffrent de certains troubles (éjaculation rapide, vaginisme, troubles de l'érection...) de se reconnecter avec leur imaginaire érotique, de mieux se connaître et parfois de surmonter les séquelles de violences subies.
L'hypnose ou l'auto-hypnose est également utilisée pour les cicatrisations. "On agit vraiment sur le corps, on peut le modifier mentalement", précise Patrick Bellet. De la même manière qu'en se concentrant sur sa main la patiente du docteur Virot parvient à dilater ses veines, un patient brûlé en transe hypnotique peut cicatriser plus rapidement. "On peut considérer le corps du patient comme un paysage irrigué", suggère le docteur Bellet. De belles métaphores, qui permettent au patient d'influer sur sa guérison, tout en s'évadant ».
En complément, nous vous suggérons de consulter l’ouvrage suivant, actuellement emprunté :
Hypnose et thérapies hypnotiques: mystères dévoilés et légendes démystifiées / Giorgio Nardone, Camillo Loriedo, Jeffrey K. Zeig... [et al.] ; traduit de l'italien par Elisabeth Bozzi, 2019 : « La transe hypnotique n'est pas le fruit de méthodes magiques et mystérieuses, mais est auto-induite par le patient : le rôle de l'hypnotiseur n'est que de faciliter le processus. Les essais rassemblés dans ce livre donnent une vue d'ensemble de l'hypnose : son histoire, les processus qui la constituent et la régulent, ses applications. Depuis plus d'une décennie, les auteurs - quatre thérapeutes reconnus - ont étudié les caractéristiques de l'hypnose et ont développé de nouvelles méthodes pour la pratiquer avec succès, en particulier en thérapie brève. Précisément parce qu'elle est "naturelle" et se fonde sur les caractéristiques intrinsèques des patients, l'hypnose s'est avérée très efficace pour les aider, par l'autopersuasion et sans aucune pression extérieure, à se libérer de leurs comportements pathologiques. Nous verrons, par exemple, comment une seule séance peut mener à des résultats impressionnants sur l'arrêt du tabac. L'hypnose n'a-t-elle finalement plus de secrets ? »
Par ailleurs, des recherches sur google livres vous permettront de trouver une abondante littérature sur l’auto-hypnose dont Hypnose et auto-hypnose pour soulager la douleur ça marche !
Attention, toutefois aux écrits dont nous ne pouvons pas toujours garantir le sérieux scientifique.
Oui, l’auto-hypnose. Divers journaux, de Marie France à 20 minutes relatent, de semblables expériences.
Dans le Huffington Post du 28 juin 2015, Marine le Breton écrit un article sur l’auto-hypnose pour contrer la douleur :
« Vous êtes chez le dentiste, angoissé comme jamais à l'idée des soins que l'on va vous prodiguer et à l'écoute du strident son de la fraise. Mais votre esprit pourrait être ailleurs. A la plage, à l'ombre d'un cocotier. A la montagne, au bord d'un lac. Ou encore, allongé sur un matelas gonflable à lire votre livre préféré dans une piscine. Le stress ne serait plus qu'un lointain souvenir. Vous pourriez ne plus du tout savoir que vous êtes chez le dentiste. Et tout cela tient en un mot: auto-hypnose.
C'est exactement ce que fait l'un des principaux concernés, le docteur Claude Virot, psychiatre, président de l'Internal Society of Hypnosis. "J'utilise l'hypnose avant d'aller chez mon dentiste. Comme ça, je ne sais même pas ce qu'il me fait!", explique-t-il amusé. Avec deux de ses confrères, le docteur Patrick Bellet, médecin spécialisé dans le post-traumatisme et la psychologue Joëlle Mignot, également sexologue clinicienne et praticienne en hypnose, il présentaient à la Pitié-Salpêtrière ce jeudi 25 juin l'hypnose et plus particulièrement l'auto-hypnose comme outils thérapeutiques.
Deux mois exactement avant le 20ème Congrès mondial d'hypnose à Paris - le premier depuis 1965 - ces spécialistes veulent montrer que le patient peut être lui-même acteur de sa guérison, de son bien-être, grâce à l'auto-hypnose.
Être dans la lune volontairement
Mais de quoi s'agit-il? Comment peut-on s'hypnotiser seul? Pour le comprendre, il faut déjà savoir ce qu'est l'hypnose. Pas si simple, même pour ces spécialistes. "Il s'agit d'un état modifié de conscience orienté vers un objectif", définit Claude Virot, qui lui-même avoue se demander chaque jour ce qu'est vraiment l'hypnose, pour la simple et bonne raison qu'on ne sait toujours pas vraiment ce qu'est la conscience.
Un individu est en transe hypnotique lorsque son attention est focalisée sur un point précis, que son esprit s'évade de son environnement, du temps. Contrairement à ce qu'on peut penser, on ne s'endort pas lors d'une séance d'hypnose. "La transe hypnotique est très active!", dément le docteur Virot. Ce que nuance un peu Patrick Bellet, également Président-Fondateur de la Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB): "Parfois, l'intérêt peut être de s'endormir... Mais jamais trente minutes d'affilée, plutôt un petit moment".
On connaîtrait tous des moments d'hypnose, c'est quelque chose de naturel, de banal même pour certains. C'est, par exemple, être dans la lune. On est à un endroit sans vraiment y être. Mais avant de pouvoir pratiquer efficacement l'auto-hypnose, il faut être passé par quelques séances d'apprentissage avec un spécialiste. Cela consiste en l'orientation de son corps et de son esprit vers un objectif par la personne elle-même.
Une perfusion? Imaginer une rivière
Selon une patiente du docteur Virot, l'hypnose l'a aidée à surmonter sa peur de se faire hospitaliser pour une opération du bassin. Pour cette quadragénaire, même les prises de sang ou perfusion sont compliquées. Le docteur Virot lui a appris à réaliser plusieurs exercices. Pour dilater les vaisseaux sanguins et faciliter la perfusion, elle doit se concentrer sur sa main en imaginant une rivière. Pour gérer la douleur, elle imagine que celle-ci est un glaçon qui fond. Ou elle se projette dans un endroit agréable pour elle, en l'occurrence le Mont-Blanc. Résultat, "la perfusion s'est très bien passée, c'était une première victoire", raconte-t-elle. Avant, pendant et après l'opération tout s'est bien déroulé également. "Depuis, j'utilise l'auto-hypnose dans ma vie de tous les jours. Cela m'a permis de réduire mon stress", ajoute-t-elle.
"Avec l'apprentissage de l'auto-hypnose, c'est tout un champ de possibilités qui s'ouvre pour le patient vers les buts qu'il s'est fixés", explique Claude Virot. "Soulagement d'une douleur, temps de repos optimisé, préparation d'un événement, apprentissage d'une langue, gestion du stress..." Depuis plusieurs années, l'hypnose se fait une place dans les hôpitaux. Elle est reconnue comme un outil thérapeutique. "Parmi ses buts on retrouve le traitement de la douleur aiguë ou chronique, des moyens de se sentir mieux. Les gens ont cette capacité en eux mais l'ignorent", souligne Patrick Bellet.
Les applications sont infinies, et ses effets de plus en plus reconnus. Joëlle Mignot utilise par exemple l'hypnose pour permettre aux patients qui souffrent de certains troubles (éjaculation rapide, vaginisme, troubles de l'érection...) de se reconnecter avec leur imaginaire érotique, de mieux se connaître et parfois de surmonter les séquelles de violences subies.
L'hypnose ou l'auto-hypnose est également utilisée pour les cicatrisations. "On agit vraiment sur le corps, on peut le modifier mentalement", précise Patrick Bellet. De la même manière qu'en se concentrant sur sa main la patiente du docteur Virot parvient à dilater ses veines, un patient brûlé en transe hypnotique peut cicatriser plus rapidement. "On peut considérer le corps du patient comme un paysage irrigué", suggère le docteur Bellet. De belles métaphores, qui permettent au patient d'influer sur sa guérison, tout en s'évadant ».
En complément, nous vous suggérons de consulter l’ouvrage suivant, actuellement emprunté :
Hypnose et thérapies hypnotiques: mystères dévoilés et légendes démystifiées / Giorgio Nardone, Camillo Loriedo, Jeffrey K. Zeig... [et al.] ; traduit de l'italien par Elisabeth Bozzi, 2019 : « La transe hypnotique n'est pas le fruit de méthodes magiques et mystérieuses, mais est auto-induite par le patient : le rôle de l'hypnotiseur n'est que de faciliter le processus. Les essais rassemblés dans ce livre donnent une vue d'ensemble de l'hypnose : son histoire, les processus qui la constituent et la régulent, ses applications. Depuis plus d'une décennie, les auteurs - quatre thérapeutes reconnus - ont étudié les caractéristiques de l'hypnose et ont développé de nouvelles méthodes pour la pratiquer avec succès, en particulier en thérapie brève. Précisément parce qu'elle est "naturelle" et se fonde sur les caractéristiques intrinsèques des patients, l'hypnose s'est avérée très efficace pour les aider, par l'autopersuasion et sans aucune pression extérieure, à se libérer de leurs comportements pathologiques. Nous verrons, par exemple, comment une seule séance peut mener à des résultats impressionnants sur l'arrêt du tabac. L'hypnose n'a-t-elle finalement plus de secrets ? »
Par ailleurs, des recherches sur google livres vous permettront de trouver une abondante littérature sur l’auto-hypnose dont Hypnose et auto-hypnose pour soulager la douleur ça marche !
Attention, toutefois aux écrits dont nous ne pouvons pas toujours garantir le sérieux scientifique.
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