peinture murale publicitaire
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 09/12/2019 à 15h01
416 vues
Question d'origine :
J'aimerais dater approximativement la publicité "Dubonnet : vin tonique au quinquina" peinte sur un mur (environ 3,50m de long), quelle technique utilisée, quelle sorte de contrat était proposé à ceux qui "accueillait" de telles publicités?
(j'ai fait une photo mais ne sais comment la joindre à ma question)
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 09/12/2019 à 15h15
Bonjour,
Vous pouvez nous adresser votre photo à cette adresse : gds_support@bm-lyon.fr
Préciser le lieu où vous avez vu cette publicité pourrait également nous aider.
Bonne journée.
Vous pouvez nous adresser votre photo à cette adresse : gds_support@bm-lyon.fr
Préciser le lieu où vous avez vu cette publicité pourrait également nous aider.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/12/2019 à 08h36
Bonjour,
Nous avons bien reçu votre image et avons pris note de la localisation de la publicité à Arinthod, dans le Jura. Vous recevrez une réponse prochainement.
Bonne journée.
Nous avons bien reçu votre image et avons pris note de la localisation de la publicité à Arinthod, dans le Jura. Vous recevrez une réponse prochainement.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 11/12/2019 à 11h44
Bonjour,
D’après les indications et les exemples présentés sur ce blog, cette publicité murale semble dater des années 30. On peut au moins la situer dans la première moitié du XXe siècle, entre les années 30 et 50.
On trouve quelques indices complémentaires dans ces autres sites / blogs :
- Patrimoines des Pays de la Loire
- archéologie du futur / archéologie du quotidien
- Publicités murales sur nos façades
- Publicités murales peintes d'hier et d'aujourd'hui
- Anciennes enseignes, pubs murales jalonnent la traversée de Thiers : levez les yeux, prêtez l’oreille, lamontagne.fr
Malheureusement l’ouvrage de Marc Combier Les publicités peintes de nos nationales ne nous fournit pas d’informations permettant de dater plus précisément cette publicité, ou sur la technique employée. Voici tout de même ce qu’il indique sur les publicités murales de la marque :
« Dubonnet : La marque Dubonnet est sans doute la plus répandue des murs peints publicitaires. Spécialiste des pignons horizontaux, Dubonnet a envahi avec gigantisme les bâtiments de campagne. Beaucoup d’exemples sont encore visibles sur les bords des nationales. Ce modèle, lettre bâton sur fond monochrome bleu violet reste très présent dans toute la France.
En 1846 Joseph Dubonnet crée l’apéritif qui deviendra la première marque française d’apéritif à base de vin dans le monde. Il est le fruit d’une alliance de vins du sud de la France, d’épices et de plantes, produit aujourd’hui dans les chais de Pernod-Ricard à Thuir (Pyrénées-Orientales).
Le slogan Dubo, Dubon, Dubonnet demeure dans toutes les mémoires et l’on pouvait observer naguère dans les tunnels du métro parisien. Il fut à l’origine, en 1930, illustré par l’affichiste Cassandre […].
Par ailleurs, voici ce que nous lisons dans l’ouvrage Les murs réclames : 150 ans de murs peints publicitaires à propos des locations de murs en province à l'époque où se développe l'automobile :
«Le mur peint publicitaire a toujours bénéficié de lacunes ou de flous dans la législation de la publicité . Les premières affiches peintes, par exemple, n’étaient pas soumises au droit de timbre, contrairement aux affiches imprimées, et cet avantage leur avait valu un succès immédiat. Une loi du 12 juillet 1912 , avait tenté de restreindre l’ampleur de la publicité, en fixant une taxe complémentaire de 50 francs par mètre carré, portée à 600 francs en 1923, pour les affiches « de toute nature, imprimées ou peintes, qui seraient établies sur toute partie d’un immeuble bâti ou non, autre qu’un mur de maison ou de clôture, et au-delà d’un périmètre de 100 mètres autour d’une agglomération de murs ou de bâtiments […].
Pourquoi les annonceurs de l’industrie automobile n’auraient-ils pas profité de cette loi qui, se voulant restrictive, mettait à leur disposition, à un prix dérisoire un nombre illimité de murs le long des routes ! « Vous pensez bien, que la publicité eut vite fait de se rabattre, pour éviter la taxe, sur les murs des maisons », écrit un journaliste du célèbre journal Comoedia en 1930. La situation était parfaite pour les annonceurs : « La loi ne définissant pas ce qu’on devait entendre par « agglomération », l’administration de l’Enregistrement, chargée de l’application de la loi, donna à ce terme l’interprétation la plus large. Deux maisons suffirent pour constituer une agglomération. Alors, le long des routes les plus belles et les plus fréquentées, les afficheurs trouvèrent mille occasions d’exercer et de développer leur industrie, à l’abri des dispositions de la loi » […]. Si bien qu’en 1925, le produit des taxes sur quelque 300 000 panneaux publicitaires (affiches peintes ou imprimées) n’aura été que de 64 000 francs ! […].
Aux imprécisions de la loi s’ajoute un autre facteur important du développement du mur peint le long des routes de campagne : sontrès faible prix de location . Trente francs par an pour les murs pignons d’une maison, ou cent francs pour six ans ou même, parfois, 25 francs pour dix ans… Contrairement au réseau de publicité extérieure des grandes villes, où la valeur de chaque mur est cotée avec précision, les différents supports disponibles le long des routes, murs de maison, de grange, clôtures, ou toits ne répondent, à leurs débuts, à aucune évaluation particulière. En 1903 déjà, un journaliste de Nantes conseillait la méfiance : « Un beau jour, un monsieur, plus ou moins bien habillé, mais très inconnu, est venu, on ne sait d’où, demander à poser une affiche, oh ! une toute petite affiche ; en papier ? oui, en papier, sur le mur de notre maison, sur le pignon par exemple, ou sur le mur de notre grange ; c’est large, généralement, un mur de grange. Nous avons fait quelques résistances, nous avons hésité ; le monsieur, le voyageur, a offert quelques pièces de 20 sous, nous avons fait semblant de marchander ; mais finalement, nous avons empoché le 40 ou 100 sous. Alors le voyageur a exhibé un papier imprimé ; nous avons à peine lu, nous avons signé. Nous avons signé sans remarquer ou sans comprendre, que nous donnions un droit très large, très étendu, d’afficher toute espèce de choses sur les murs de toute notre exploitation, et cela pendant un temps indéterminé » […]. Quelques jours après, une immense affiche était peinte sur les murs de la ferme !
Après la guerre la situation semble avoir bien peu changé, et on peut lire, dans l’Illustration du 6 septembre 1930 : « Au propriétaire d’une maison l’on vient de dire « Je vous loue les murailles de votre demeure pour cinq ans ou dix ans, comme il vous plaira. Elles ne sont pas jolies vos murailles, toutes grises, toutes nues. Elles risquent de se lézarder bientôt. Je vous les recouvrirai d’une belle enseigne vermeille avec des lettres d’azur. Et de cette couche coloriée, votre maison retirera maints avantages. Auparavant personne ne songeait à la regarder. Maintenant tous ceux qui passeront devant elle ne pourront manquer d’avoir les yeux fixés sur elle. Ça lui donnera de la valeur. Et puis, ma peinture protègera les pierres de vos murs ou le bois de vos volets. Enfin, comme je vous veux du bien, je vous donnerai trente francs par an comme prix de location. »
Neuf fois sur dix le paysan se laisse tenter. « Que voulez-vous, disait ces jours-ci une commerçante bretonne, puisque je loue mes chambres, pourquoi ne louerais-je pas mes murs ? Oh, le bénéfice n’est pas bien élevé, mais ça vaut la peine. Aussi vous ne trouveriez plus à louer dans notre village de pignon sur rue. Au début, les gens ne voulaient pas livrer leur maison aux pinceaux des agents de publicité. Et puis maintenant, ils s’y sont décidés… que voulez-vous, on ne refuse pas un bénéfice. » […]
Dans les considérations générales sur la publicité routière de l’Agenda Dunod de 1936, une large part est consacrée à la « spécificité » du public à laquelle elle s’adresse. « Sur la route, on touche par la publicité une catégorie de gens déjà sélectionnée et représentant une capacité d’achat pour des articles qui sont propres à sa consommation, soit dans le courant de la vie actuelle, soit immédiatement et sur la route. C’est ainsi que nous avons vu la pâte dentifrice du Docteur Pierre accaparer la publicité routière ou des marques de vin, ou des apéritifs, ou des toniques ou des digestifs ». Si les publicités du Docteur Pierre n’accaparent, en fait, que les principaux murs pignons des grands axes de banlieue parisienne,les alcools en revanche investissent la quasi-totalité des murs en province : St Raphaël, Byrrh, Pernod, Dubonnet, Suze ,… s’incrustent avec force dans le paysage si bien qu’il devient rapidement impossible de dissocier leur nom de la seule idée du tourisme ! […]
Dubonnet […] aligne ses murs peints bleu et blanc le long de chaque nationale, dans chaque village. Les itinéraires sont précis : Paris-Nice, Paris-Deauville ou Cherbourg, Paris-Biarritz ! Comment dissocier alors ces noms, du tourisme, des vacances, de tel circuit ou de telle étape ? »
Bonne journée.
D’après les indications et les exemples présentés sur ce blog, cette publicité murale semble dater des années 30. On peut au moins la situer dans la première moitié du XXe siècle, entre les années 30 et 50.
On trouve quelques indices complémentaires dans ces autres sites / blogs :
- Patrimoines des Pays de la Loire
- archéologie du futur / archéologie du quotidien
- Publicités murales sur nos façades
- Publicités murales peintes d'hier et d'aujourd'hui
- Anciennes enseignes, pubs murales jalonnent la traversée de Thiers : levez les yeux, prêtez l’oreille, lamontagne.fr
Malheureusement l’ouvrage de Marc Combier Les publicités peintes de nos nationales ne nous fournit pas d’informations permettant de dater plus précisément cette publicité, ou sur la technique employée. Voici tout de même ce qu’il indique sur les publicités murales de la marque :
« Dubonnet : La marque Dubonnet est sans doute la plus répandue des murs peints publicitaires. Spécialiste des pignons horizontaux, Dubonnet a envahi avec gigantisme les bâtiments de campagne. Beaucoup d’exemples sont encore visibles sur les bords des nationales. Ce modèle, lettre bâton sur fond monochrome bleu violet reste très présent dans toute la France.
En 1846 Joseph Dubonnet crée l’apéritif qui deviendra la première marque française d’apéritif à base de vin dans le monde. Il est le fruit d’une alliance de vins du sud de la France, d’épices et de plantes, produit aujourd’hui dans les chais de Pernod-Ricard à Thuir (Pyrénées-Orientales).
Le slogan Dubo, Dubon, Dubonnet demeure dans toutes les mémoires et l’on pouvait observer naguère dans les tunnels du métro parisien. Il fut à l’origine, en 1930, illustré par l’affichiste Cassandre […].
Par ailleurs, voici ce que nous lisons dans l’ouvrage Les murs réclames : 150 ans de murs peints publicitaires à propos des locations de murs en province à l'époque où se développe l'automobile :
«
Pourquoi les annonceurs de l’industrie automobile n’auraient-ils pas profité de cette loi qui, se voulant restrictive, mettait à leur disposition, à un prix dérisoire un nombre illimité de murs le long des routes ! « Vous pensez bien, que la publicité eut vite fait de se rabattre, pour éviter la taxe, sur les murs des maisons », écrit un journaliste du célèbre journal Comoedia en 1930. La situation était parfaite pour les annonceurs : « La loi ne définissant pas ce qu’on devait entendre par « agglomération », l’administration de l’Enregistrement, chargée de l’application de la loi, donna à ce terme l’interprétation la plus large. Deux maisons suffirent pour constituer une agglomération. Alors, le long des routes les plus belles et les plus fréquentées, les afficheurs trouvèrent mille occasions d’exercer et de développer leur industrie, à l’abri des dispositions de la loi » […]. Si bien qu’en 1925, le produit des taxes sur quelque 300 000 panneaux publicitaires (affiches peintes ou imprimées) n’aura été que de 64 000 francs ! […].
Aux imprécisions de la loi s’ajoute un autre facteur important du développement du mur peint le long des routes de campagne : son
Après la guerre la situation semble avoir bien peu changé, et on peut lire, dans l’Illustration du 6 septembre 1930 : « Au propriétaire d’une maison l’on vient de dire « Je vous loue les murailles de votre demeure pour cinq ans ou dix ans, comme il vous plaira. Elles ne sont pas jolies vos murailles, toutes grises, toutes nues. Elles risquent de se lézarder bientôt. Je vous les recouvrirai d’une belle enseigne vermeille avec des lettres d’azur. Et de cette couche coloriée, votre maison retirera maints avantages. Auparavant personne ne songeait à la regarder. Maintenant tous ceux qui passeront devant elle ne pourront manquer d’avoir les yeux fixés sur elle. Ça lui donnera de la valeur. Et puis, ma peinture protègera les pierres de vos murs ou le bois de vos volets. Enfin, comme je vous veux du bien, je vous donnerai trente francs par an comme prix de location. »
Neuf fois sur dix le paysan se laisse tenter. « Que voulez-vous, disait ces jours-ci une commerçante bretonne, puisque je loue mes chambres, pourquoi ne louerais-je pas mes murs ? Oh, le bénéfice n’est pas bien élevé, mais ça vaut la peine. Aussi vous ne trouveriez plus à louer dans notre village de pignon sur rue. Au début, les gens ne voulaient pas livrer leur maison aux pinceaux des agents de publicité. Et puis maintenant, ils s’y sont décidés… que voulez-vous, on ne refuse pas un bénéfice. » […]
Dans les considérations générales sur la publicité routière de l’Agenda Dunod de 1936, une large part est consacrée à la « spécificité » du public à laquelle elle s’adresse. « Sur la route, on touche par la publicité une catégorie de gens déjà sélectionnée et représentant une capacité d’achat pour des articles qui sont propres à sa consommation, soit dans le courant de la vie actuelle, soit immédiatement et sur la route. C’est ainsi que nous avons vu la pâte dentifrice du Docteur Pierre accaparer la publicité routière ou des marques de vin, ou des apéritifs, ou des toniques ou des digestifs ». Si les publicités du Docteur Pierre n’accaparent, en fait, que les principaux murs pignons des grands axes de banlieue parisienne,
Dubonnet […] aligne ses murs peints bleu et blanc le long de chaque nationale, dans chaque village. Les itinéraires sont précis : Paris-Nice, Paris-Deauville ou Cherbourg, Paris-Biarritz ! Comment dissocier alors ces noms, du tourisme, des vacances, de tel circuit ou de telle étape ? »
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter