Question d'origine :
Bonjour,
Quels sont les effets de l'état amoureux sur notre cerveau et notre comportement. Est-on différent de notre état normale ? L'amour filial, l'amitié et le désir sexuel ont-ils des effets similaires ? Merci
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/12/2019 à 10h16
Bonjour,
La dimension physiologique du sentiment amoureux est un des grands classiques du Guichet du savoir, aussi commencerons-nous par vous renvoyer vers une récente réponse qui abordait le sujet :
« caminteresse.fr s'interroge sur ce qu'il se passe dans le cerveau quand on tombe amoureux :
Grâce à l’imagerie, les chercheurs suivent à la trace le parcours de nos sentiments dans le cerveau. Et dressent une carte cérébrale de notre vie amoureuse.
Romantiques s’abstenir ! Depuis quelques années, les neurosciences s’intéressent de près aux mécanismes de l’amour. Ceux qui pensaient qu’il s’agissait d’une affaire de cœur et de magie risquent fort d’être déçus. Ces recherches, menées grâce à l’imagerie, montrent que l’état amoureux dépend surtout d’une chimie complexe contrôlée par… le cerveau !
Une équipe de l’université de Syracuse a ainsi analysé 6 études (Journal of Sexual Medicine, 2010). Conclusion : lorsqu’on tombe amoureux, pas moins de 12 aires du cerveau travaillent de concert pour produire des hormones comme la dopamine, l’ocytocine, l’adrénaline ou la vasopressine qui nous rendent euphoriques. Chaque étape – la séduction, la passion, l’attachement… – met en jeu des circuits complexes. Quand une personne nous plaît, notre hypothalamus sécrète de la testostérone, qui attise le désir, et entraîne la libération de dopamine, neuromédiateur du plaisir et de la récompense. Au premier rapport sexuel, la lulibérine prend le relais. « Contrairement à la testostérone, elle a besoin de stimuli pour être fabriquée », précise le Pr Michel Reynaud, chef du département de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital universitaire Paul-Brousse (Villejuif). « C’est elle qui va nous donner envie de continuer le rapport jusqu’à l’orgasme. » Quand il est atteint, notre cerveau est baigné d’endorphines, responsables de l’état de béatitude et de somnolence après l’amour, mais aussi d’ocytocine, à l’origine de l’attachement. « Plus on fait l’amour, plus on éprouve du plaisir, donc plus on s’attache à son partenaire », résume le spécialiste.
Et quand la passion est là, d’autres zones du cerveau s’activent avec l’orgasme : l’insula, une aire profonde du cortex qui traite les sensations internes ; le cortex préfrontal et l’amygdale, siège de la mémoire qui joue un rôle dans la mémorisation de la valeur gratifiante d’un stimulus. En fait, c’est le circuit de la récompense qui s’active et procure du plaisir, le même que dans les addictions, notamment la cocaïne. « C’est parce que nous sommes nés pour être amoureux que les drogues fonctionnent si bien sur nous, pointe Michel Reynaud. Comme avec une substance, le sujet se remémore son plaisir et fait tout pour être à nouveau en présence du «produit» qui lui a procuré ces sensations fortes : son partenaire. » Et le coup de foudre, dans tout ça ? Comment peut-on tomber amoureux au premier regard alors que le système d’addiction n’a pas été mis en marche ? C’est une sorte d’impression de « déjà vu », explique Serge Wunsch, docteur en neurosciences cognitives et comportementales : « Lorsqu’on mémorise un visage, notre cerveau l’appréhende par fragment : nous croyons donc «reconnaître» un inconnu, uniquement parce qu’il existe des similitudes de certaines parties de son visage avec quelqu’un d’autre rencontré dans le passé. Dans le cas du coup de foudre, la vision d’une personne rappelle une expérience amoureuse passée et déclenche l’activation de souvenirs des récompenses antérieures. Et plus le vécu a été intense, plus le coup de foudre est important. » Mais l’ardeur des débuts ne dure pas, et cela se mesure.... »
Selon l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, tout ce remue-ménage hormonal se déroule dans une des partie les plus archaïques du cerveau :
« Pour schématiser, le cerveau, cette masse de gélatine (qui pèse un peu moins de trois livres) est composée d’une énorme couche périphérique : c’est le cortex cérébral, qui gère nos comportements non automatiques. Mais il y a aussi, et surtout, des comportements automatiques comme marcher, faire du vélo, conduire une voiture, toutes ces choses que nous faisons sans y penser, qui elles, sont essentiellement gérées par de toutes petites structures à la base du cerveau, les noyaux gris centraux (qui représentent seulement 1/50ᵉ de la masse cérébrale).
Ce qui est étonnant, c’est que le sentiment amoureux semble justement géré par de si petites et si anciennes, structures cérébrales. De façon intuitive on pourrait se dire : le sentiment amoureux est si complexe, si subtil, qu’il sollicite essentiellement le cortex cérébral – un territoire plus récent qui contrôle les activités mentales les plus subtiles de l’homme, soit les comportements non automatiques, comme la conscience. En réalité, pas du tout. Tomber amoureux relève plutôt de la subconscience, c’est-à-dire de la faculté cérébrale qui nous permet d’agir, de penser et de ressentir des émotions de façon non consciente, donc automatique.
On a déjà tous observé des pigeons amoureux qui se bécotent. Comme nous ! Or, les pigeons n’ont pratiquement pas de cortex, mais des noyaux gris centraux très développés. Tout se passe donc chez ces animaux comme chez les êtres humains : on « tombe » amoureux de manière brutale et inattendue, automatiquement, de manière subconsciente… probablement avec la contribution des structures cérébrales les plus primitives du cerveau.
[…]
La preuve par l’IRM
La science fournit plusieurs preuves expérimentales du rôle des noyaux gris centraux dans le sentiment amoureux : Andreas Bartels et Semir Zeki, à Londres, ont ainsi reçu un certain nombre de couples profondément amoureux. Ils ont demandé à l’un des deux partenaires de rentrer dans un IRM. Supposons que ce soit un homme : on observe alors ce qui se passe dans son cerveau quand on lui montre une série de photos de femmes : pour la plupart, ce sont des inconnues, et de temps en temps, il y a un cliché de sa bien-aimée. Ce qui s’allume dans son cerveau, à la vue de celle qu’il aime, ce sont les noyaux gris centraux !
Ces noyaux gris centraux, liés aux régions correspondantes dans le cortex cérébral, constituent une sorte de « noeud » routier qui jouent un rôle préférentiel dans les actions automatiques, tandis que le cortex joue un rôle essentiel dans la conscience des actions non automatiques. »
On a déjà vu que de nombreuses hormones sont en jeu dans le sentiment amoureux, dopamine pour l’euphorie, lilubérine pour le sexe, adrénaline pour un cœur qui bat fort… de fait, les recherches actuelles semble confirmer votre intuition selon laquelle l'amour filial, l'amitié, le désir s'appuient sur les mêmes mécanismes hormonaux. Mais une de ces hormones en particulier tient un rôle centrale dans toutes nos relations sociales, affectives, sexuelles, etc ; l’ocytocine , selon la Revue médicale suisse :
«Hormone de l’orgasme
L’ocytocine est sécrétée lors de l’orgasme dans les deux sexes et induit une contraction spasmodique de la musculature lisse (vésicule séminale, urètre, utérus) survenant lors du coït. Elle agirait via des récepteurs V1a pour la vasopressine. On a suggéré que le retard d’éjaculation induit par les antidépresseurs de type ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) pourrait être dû à leur effet inhibiteur sur la sécrétion d’ocytocine. Toutefois, à part des cas anecdotiques, l’ocytocine n’a pas montré d’effet sur la libido ni sur l’orgasme. Elle pourrait toutefois orienter vers la reconnaissance de stimuli sexuels.
Hormone de l’amour maternel et de l’attachement (bonding)
[Chez le campagnol] Pour accueillir le nouveau-né, la mère met en œuvre une série de comportements qui comprend la fabrication du nid, l’installation du petit, le léchage, la toilette et le frottement du dos. Ces conduites favorisent les liens entre la mère et ses petits en permettant de leur prodiguer confort, chaleur, nourriture et protection. L’ocytocine favorise ce comportement maternel en augmentant la libération de dopamine au niveau du noyau accumbens. Ces comportements protecteurs maternels sont supprimés par le blocage des récepteurs pour l’ocytocine.
Chez l’homme, la prise d’ocytocine augmente la réponse des mères aux cris des enfants par inhibition de l’amygdale et activation de l’insula (mesurées lors d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle : IRMf). Elle renforce les sentiments positifs des sujets proches de leur mère, mais active le sentiment d’insécurité chez ceux dont la relation était distante. Elle n’aurait donc pas une action univoque de souvenir des événements heureux.
Hormone «antistress» dans les interactions sociales
L’ocytocine inhibe l’élévation d’ACTH (adrénocorticotrophine) et de cortisol induite par l’hypoglycémie à l’insuline et par l’injection de vasopressine (hormone de stress qui stimule la sécrétion de corticolibérine). Par ailleurs, l’ocytocine réduit l’anxiété et les stress survenant lors des interactions sociales. Elle freine la sécrétion de cortisol qui est élevée dans certaines situations : chez des sujets ayant vécu une séparation précoce de leur mère, lors de conflits de couple et de rejet de groupe chez des étudiants. Elle pourrait médier l’effet inhibiteur sur les stress du support social. Elle augmente le sentiment d’empathie chez les hommes, ainsi que le sentiment d’attachement chez des étudiants peu sûrs d’eux.
Hormone de la reconnaissance des visages et de la confiance
Si l’on présente des visages à des sujets normaux, l’administration d’ocytocine augmente la probabilité que leur regard se dirige vers les yeux parmi toutes les parties du visage et la reconnaissance des visages. Une observation comparable a été faite chez des enfants autistes, qui ont tendance à éviter les regards. Après la présentation d’une série de visages neutres, joyeux ou en colère, elle augmente le souvenir sélectif des visages joyeux. Elle atténue l’activation des amygdales (mesurée par IRMf), survenant lors de la présentation de visages gais, tristes ou en colère.
Un des fondements du lien social est la capacité d’entrer en contact avec les autres et de leur faire confiance. Celle-ci est une condition pour établir une relation proche et intime. En utilisant une méthode appelée le «jeu de la confiance», on a pu mettre en évidence le rôle de l’ocytocine lors d’opérations boursières fictives. Ces transactions s’accompagnaient d’une hausse des taux sanguins d’ocytocine, lorsqu’elles étaient fructueuses (donc dignes de confiance), mais ne variaient pas lorsqu’elles étaient non bénéfiques. Dans une autre étude portant sur 200 investisseurs, ceux qui avaient reçu un spray d’ocytocine investissaient 17% plus d’argent que leurs partenaires qui avaient reçu un placebo. Enfin la prise d’ocytocine a montré une augmentation de 80% des dons à des œuvres caritatives ! »
Bonne journée.
La dimension physiologique du sentiment amoureux est un des grands classiques du Guichet du savoir, aussi commencerons-nous par vous renvoyer vers une récente réponse qui abordait le sujet :
« caminteresse.fr s'interroge sur ce qu'il se passe dans le cerveau quand on tombe amoureux :
Grâce à l’imagerie, les chercheurs suivent à la trace le parcours de nos sentiments dans le cerveau. Et dressent une carte cérébrale de notre vie amoureuse.
Romantiques s’abstenir ! Depuis quelques années, les neurosciences s’intéressent de près aux mécanismes de l’amour. Ceux qui pensaient qu’il s’agissait d’une affaire de cœur et de magie risquent fort d’être déçus. Ces recherches, menées grâce à l’imagerie, montrent que l’état amoureux dépend surtout d’une chimie complexe contrôlée par… le cerveau !
Une équipe de l’université de Syracuse a ainsi analysé 6 études (Journal of Sexual Medicine, 2010). Conclusion : lorsqu’on tombe amoureux, pas moins de 12 aires du cerveau travaillent de concert pour produire des hormones comme la dopamine, l’ocytocine, l’adrénaline ou la vasopressine qui nous rendent euphoriques. Chaque étape – la séduction, la passion, l’attachement… – met en jeu des circuits complexes. Quand une personne nous plaît, notre hypothalamus sécrète de la testostérone, qui attise le désir, et entraîne la libération de dopamine, neuromédiateur du plaisir et de la récompense. Au premier rapport sexuel, la lulibérine prend le relais. « Contrairement à la testostérone, elle a besoin de stimuli pour être fabriquée », précise le Pr Michel Reynaud, chef du département de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital universitaire Paul-Brousse (Villejuif). « C’est elle qui va nous donner envie de continuer le rapport jusqu’à l’orgasme. » Quand il est atteint, notre cerveau est baigné d’endorphines, responsables de l’état de béatitude et de somnolence après l’amour, mais aussi d’ocytocine, à l’origine de l’attachement. « Plus on fait l’amour, plus on éprouve du plaisir, donc plus on s’attache à son partenaire », résume le spécialiste.
Et quand la passion est là, d’autres zones du cerveau s’activent avec l’orgasme : l’insula, une aire profonde du cortex qui traite les sensations internes ; le cortex préfrontal et l’amygdale, siège de la mémoire qui joue un rôle dans la mémorisation de la valeur gratifiante d’un stimulus. En fait, c’est le circuit de la récompense qui s’active et procure du plaisir, le même que dans les addictions, notamment la cocaïne. « C’est parce que nous sommes nés pour être amoureux que les drogues fonctionnent si bien sur nous, pointe Michel Reynaud. Comme avec une substance, le sujet se remémore son plaisir et fait tout pour être à nouveau en présence du «produit» qui lui a procuré ces sensations fortes : son partenaire. » Et le coup de foudre, dans tout ça ? Comment peut-on tomber amoureux au premier regard alors que le système d’addiction n’a pas été mis en marche ? C’est une sorte d’impression de « déjà vu », explique Serge Wunsch, docteur en neurosciences cognitives et comportementales : « Lorsqu’on mémorise un visage, notre cerveau l’appréhende par fragment : nous croyons donc «reconnaître» un inconnu, uniquement parce qu’il existe des similitudes de certaines parties de son visage avec quelqu’un d’autre rencontré dans le passé. Dans le cas du coup de foudre, la vision d’une personne rappelle une expérience amoureuse passée et déclenche l’activation de souvenirs des récompenses antérieures. Et plus le vécu a été intense, plus le coup de foudre est important. » Mais l’ardeur des débuts ne dure pas, et cela se mesure.... »
Selon l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, tout ce remue-ménage hormonal se déroule dans une des partie les plus archaïques du cerveau :
« Pour schématiser, le cerveau, cette masse de gélatine (qui pèse un peu moins de trois livres) est composée d’une énorme couche périphérique : c’est le cortex cérébral, qui gère nos comportements non automatiques. Mais il y a aussi, et surtout, des comportements automatiques comme marcher, faire du vélo, conduire une voiture, toutes ces choses que nous faisons sans y penser, qui elles, sont essentiellement gérées par de toutes petites structures à la base du cerveau, les noyaux gris centraux (qui représentent seulement 1/50ᵉ de la masse cérébrale).
Ce qui est étonnant, c’est que le sentiment amoureux semble justement géré par de si petites et si anciennes, structures cérébrales. De façon intuitive on pourrait se dire : le sentiment amoureux est si complexe, si subtil, qu’il sollicite essentiellement le cortex cérébral – un territoire plus récent qui contrôle les activités mentales les plus subtiles de l’homme, soit les comportements non automatiques, comme la conscience. En réalité, pas du tout. Tomber amoureux relève plutôt de la subconscience, c’est-à-dire de la faculté cérébrale qui nous permet d’agir, de penser et de ressentir des émotions de façon non consciente, donc automatique.
On a déjà tous observé des pigeons amoureux qui se bécotent. Comme nous ! Or, les pigeons n’ont pratiquement pas de cortex, mais des noyaux gris centraux très développés. Tout se passe donc chez ces animaux comme chez les êtres humains : on « tombe » amoureux de manière brutale et inattendue, automatiquement, de manière subconsciente… probablement avec la contribution des structures cérébrales les plus primitives du cerveau.
[…]
La science fournit plusieurs preuves expérimentales du rôle des noyaux gris centraux dans le sentiment amoureux : Andreas Bartels et Semir Zeki, à Londres, ont ainsi reçu un certain nombre de couples profondément amoureux. Ils ont demandé à l’un des deux partenaires de rentrer dans un IRM. Supposons que ce soit un homme : on observe alors ce qui se passe dans son cerveau quand on lui montre une série de photos de femmes : pour la plupart, ce sont des inconnues, et de temps en temps, il y a un cliché de sa bien-aimée. Ce qui s’allume dans son cerveau, à la vue de celle qu’il aime, ce sont les noyaux gris centraux !
Ces noyaux gris centraux, liés aux régions correspondantes dans le cortex cérébral, constituent une sorte de « noeud » routier qui jouent un rôle préférentiel dans les actions automatiques, tandis que le cortex joue un rôle essentiel dans la conscience des actions non automatiques. »
On a déjà vu que de nombreuses hormones sont en jeu dans le sentiment amoureux, dopamine pour l’euphorie, lilubérine pour le sexe, adrénaline pour un cœur qui bat fort… de fait, les recherches actuelles semble confirmer votre intuition selon laquelle l'amour filial, l'amitié, le désir s'appuient sur les mêmes mécanismes hormonaux. Mais une de ces hormones en particulier tient un rôle centrale dans toutes nos relations sociales, affectives, sexuelles, etc ; l’
«
L’ocytocine est sécrétée lors de l’orgasme dans les deux sexes et induit une contraction spasmodique de la musculature lisse (vésicule séminale, urètre, utérus) survenant lors du coït. Elle agirait via des récepteurs V1a pour la vasopressine. On a suggéré que le retard d’éjaculation induit par les antidépresseurs de type ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) pourrait être dû à leur effet inhibiteur sur la sécrétion d’ocytocine. Toutefois, à part des cas anecdotiques, l’ocytocine n’a pas montré d’effet sur la libido ni sur l’orgasme. Elle pourrait toutefois orienter vers la reconnaissance de stimuli sexuels.
[Chez le campagnol] Pour accueillir le nouveau-né, la mère met en œuvre une série de comportements qui comprend la fabrication du nid, l’installation du petit, le léchage, la toilette et le frottement du dos. Ces conduites favorisent les liens entre la mère et ses petits en permettant de leur prodiguer confort, chaleur, nourriture et protection. L’ocytocine favorise ce comportement maternel en augmentant la libération de dopamine au niveau du noyau accumbens. Ces comportements protecteurs maternels sont supprimés par le blocage des récepteurs pour l’ocytocine.
Chez l’homme, la prise d’ocytocine augmente la réponse des mères aux cris des enfants par inhibition de l’amygdale et activation de l’insula (mesurées lors d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle : IRMf). Elle renforce les sentiments positifs des sujets proches de leur mère, mais active le sentiment d’insécurité chez ceux dont la relation était distante. Elle n’aurait donc pas une action univoque de souvenir des événements heureux.
L’ocytocine inhibe l’élévation d’ACTH (adrénocorticotrophine) et de cortisol induite par l’hypoglycémie à l’insuline et par l’injection de vasopressine (hormone de stress qui stimule la sécrétion de corticolibérine). Par ailleurs, l’ocytocine réduit l’anxiété et les stress survenant lors des interactions sociales. Elle freine la sécrétion de cortisol qui est élevée dans certaines situations : chez des sujets ayant vécu une séparation précoce de leur mère, lors de conflits de couple et de rejet de groupe chez des étudiants. Elle pourrait médier l’effet inhibiteur sur les stress du support social. Elle augmente le sentiment d’empathie chez les hommes, ainsi que le sentiment d’attachement chez des étudiants peu sûrs d’eux.
Si l’on présente des visages à des sujets normaux, l’administration d’ocytocine augmente la probabilité que leur regard se dirige vers les yeux parmi toutes les parties du visage et la reconnaissance des visages. Une observation comparable a été faite chez des enfants autistes, qui ont tendance à éviter les regards. Après la présentation d’une série de visages neutres, joyeux ou en colère, elle augmente le souvenir sélectif des visages joyeux. Elle atténue l’activation des amygdales (mesurée par IRMf), survenant lors de la présentation de visages gais, tristes ou en colère.
Un des fondements du lien social est la capacité d’entrer en contact avec les autres et de leur faire confiance. Celle-ci est une condition pour établir une relation proche et intime. En utilisant une méthode appelée le «jeu de la confiance», on a pu mettre en évidence le rôle de l’ocytocine lors d’opérations boursières fictives. Ces transactions s’accompagnaient d’une hausse des taux sanguins d’ocytocine, lorsqu’elles étaient fructueuses (donc dignes de confiance), mais ne variaient pas lorsqu’elles étaient non bénéfiques. Dans une autre étude portant sur 200 investisseurs, ceux qui avaient reçu un spray d’ocytocine investissaient 17% plus d’argent que leurs partenaires qui avaient reçu un placebo. Enfin la prise d’ocytocine a montré une augmentation de 80% des dons à des œuvres caritatives ! »
Bonne journée.
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