Question d'origine :
Bonjour.
Comment peut on décrire l'hypnose et ses inconvénients et bénéfices. S'agit-il d'une science?
Merci de m'éclairer, je n'ai aucune possibilité de consulter des ouvrages.
Merci
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/12/2019 à 15h56
Bonjour,
Voici l'avis de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) sur l'efficacité de l'hypnose :
" L’hypnose est une technique ancienne, utilisée pour le soin dans les sociétés occidentales depuis au moins 200 ans. Par la parole, le praticien en hypnose induit chez le patient un état de conscience particulier caractérisé par une indifférence à l’extérieur et une hyper suggestibilité.Cet état de conscience «hypnotique» peut être utilisé pour amplifier les ressources internes du patient de lutte contre l’anxiété et la douleur et faire disparaitre des symptômes . La pratique psychothérapeutique de l'hypnose donne une importance majeure à la notion de présence, à laquelle le patient accède par le biais de ses perceptions sensorielles. L’hypnose recouvre en effet un ensemble de pratiques sensiblement différentes: hypnosédation (à visée sédative, utilisée en anesthésie), hypnoanalgésie (contre la douleur) et hypnothérapie (à visée psychothérapeutique). [...]
Les mécanismes physiologiques à l’œuvre dans l’hypnose ont été et sont encore régulièrement étudiés.Les résultats issus de ces études ont permis d’objectiver des modifications du fonctionnement cérébral en lien avec la transe hypnotique, mais ils ne permettent pas encore d’expliquer complètement le phénomène. [...]
Il existe une vingtaine d’études cliniques (incluant plus de 100 sujets) et/ou revues de la littérature réalisées par la fondation Cochrane qui ont eu pour but d’évaluer l’efficacité de l’hypnose dans certaines de ses indications : hypnosédation, hypnoanalgésie (accouchement, intervention chirurgicale, etc.), pathologies fonctionnelles (colopathie, bouffées de chaleur, etc.), psychiatriques (addictions, stress post traumatique). Certaines de ces études ont de réelles qualités méthodologiques. Les résultats sont variables ; il existe néanmoins suffisamment d’éléments pour pouvoir affirmer que l’hypnose à un intérêt thérapeutique potentiel, en particulier en anesthésie per-opératoire ou dans la colopathie fonctionnelle (colon irritable). Les données actuelles sont insuffisantes voir décevantes dans d’autres indications comme le sevrage tabagique ou la prise en charge de la douleur lors de l’accouchement. Des études qualitatives conduisent cependant à relativiser la portée de ces conclusions: les bénéfices de l’hypnose tels que formulés par les patients ont du mal à être traduits en termes numériques à l’aide des instruments cliniques habituellement utilisés dans les études. Par exemple, dans le traitement de la douleur, c’est l’impact émotionnel de la douleur qui serait réduit par l’hypnose plus que l’intensité de la douleur elle-même. [...]
En France, il n’y a pas de cadre légal précis encadrant la pratique de l’hypnose ni de l’EMDR. "
source : Evaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose
Lire aussi :
- cet article portant sur les conclusions de ce rapport de l'INSERM : Oui, l'hypnose, ça marche… mais pas toujours / Sylvie Riou-Milliot - Sciences et avenir - 09.09.2015
- Question de la semaine : l'efficacité de l'hypnose est-elle scientifiquement démontrée ? / Lise Loumé - Sciences et avenir - 03.03.2017
Quels sont ses bénéfices ?
Les applications de l'hypnose sont nombreuses et rapportées dans l'ouvrage intitulé Le grand livre de l'hypnose par Gregory Tosti :
" Appliqué à la pathologie, ce principe permet de mieux comprendre l'extrême polyvalence du phénomène hypnotique en médecine et en psychiatrie : l'hypnose n'est pas seulement utile pour des troubles qui relèvent de ce que l'on considère être de la psychopathologie ou de la psychosomatique. Elle peut être d'une utilité certaine dans la prise en charge des pathologies lourdes à la réalité organique indéniable, puisqu'elle permet au patient de mieux vivre la maladie en changeant la perception qu'il en a. Mieux, elle est capable aussi de modifier la perception que l'on a d'un traitement, diminuant ainsi potentiellement la survenue des effets secondaires des médicaments, et favorisant l'observance du patient, c'est-à-dire sa motivation et son application à prendre le médicament tel que prescrit.
Pour une pathologie organique, la lésion qui provoque le trouble sera vécue différemment selon l'idée que le patient se fait de sa maladie : phénomène bien connu dans le cadre de la douleur chronique, une même lésion provoquera une expérience subjective douloureuse parfois totalement différente selon les individus, en fonction de leur expérience passée, de leurs croyances, de l'anticipation anxiogène, du contexte émotionnel, etc.
Dans le cadre des troubles sans support organique, c'est-à-dire des symptômes qui existent sans qu'il soit possible de mettre en évidence une lésion organique ou un dysfonctionnement, l'hypnose peut faire des merveilles en altérant la perception subjective du problème. Pour une phobie par exemple, l'hypnose offre de changer la perception subjective qui fait qu'un objet (un ascenseur par exemple) est perçu comme une menace.
L'hypnose est donc un outil thérapeutique applicable à tous les champs de la médecine et de la psychiatrie puisqu'encore une fois, en hypnose on change la perception pas la réalité .
En ce sens, l'hypnose ne remplace pas les soins médicaux, ou les traitements indiqués selon les protocoles en vigueur. [...]
La psychosomatique : l'hypnose et le stress - Depuis de nombreuses années maintenant, l'hypnose est considérée comme un outils de choix dans la prise en charge et le traitement des maladies psychosomatiques. [Lire la suite pages 300-321]
Hypnose et douleur - C'est en particulier par le biais de la gestion de la douleur que l'hypnose est revenue dans les salles aseptisées de l'hôpital.
Utiliser l'hypnose pour accompagner un patient pendant un acte chirurgical locorégional est certainement l'expérience qui convainc le mieux les détracteurs de l’hypnose que celle-ci n'est pas un simple jeu de rôles. [Lire la suite pages 321-342]
Hypnose et douleur chronique - L'hypnose permet donc de rendre en compte l'information de la douleur. En ce sens, elle peut être utilisée dans la prise en charge de nombreuses pathologies causales d'une douleur chronique. A l'hôpital ou en cabinets médicaux, les médecins utilisent l'hypnose à visée antalgique dans des indications aussi variées qu'il peut exister de maladies à l'origine de douleurs : douleurs neuropathiques, articulaires, inflammatoires, algoneurodystrophie, céphalées et migraines, douleurs gynécologiques, fibromyalgies et syndromes apparentés, douleurs des membres fantômes, maladies du colon, douleurs du cancer, etc. [Lire la suite pages 343-352]
Hypnose et dentisterie - Un autre domaine d'application de l'hypnose dans la gestion de la douleur aigüe est l'application en chirurgie dentaire et en soins d'odontologie. [Lire la suite pages 352-354]
Hypnose et pédiatrie - Comme le suggère l'étude de Patrick Richard quant à la mise en parallèle de l'hypnose et du processus ontogénique, l'enfant représente le stade d'évolution de l'être humain qui accède le plus facilement à l'expérience hypnotique [Lire la suite pages 354-365]
Hypnose et gériatrie - [Lire la suite pages 364-368]
Hypnose et soins palliatifs [Lire page 368]
Hypnose et psychiatrie [Lire pages 369-377]
Hypnose et addictions [Lire pages 377-385]
Le docteur Grégory Tosti, après avoir présenté tous les avantages que peut présenter l'hypnose dans l'acte de soin, aborde aux pages 385 à 389, leslimites et contre-indications de l'hypnose . Nous vous invitons à lire ce chapitre 19 dans son intégralité. En voici toutefois quelques extraits significatifs :
" L'hypnose est un outil merveilleux qui nous réconcilie avec l'aptitude humaine à se prendre soi-même en charge pour résoudre ses difficultés. Cependant, l'hypnose n'est pas une panacée universelle. D'abord parce que,comme toutes les thérapies, elle n'est pas toujours suivie d'autant d'efficacité qu'on le voudrait , et ensuite parce que si elle permet de changer la perception que l'on a, elle ne ressoude pas les os, n'élimine pas les infections, ne cicatrise pas la chair, et n'élimine pas les cellules tumorales.
Autant l'hypnose, en changeant la perception, peut changer un comportement qui influera de façon bénéfique sur une convalescence, ou qui réduira les réactions de stress de l'organisme, préviendra l'effet placebo ou la mauvaise tolérance d'un traitement, autant l'hypnose ne peut pas transformer la chair, changer les tissus, en un mot comme en cent : changer la matière organique . [...]
S'il existe un interdit en hypnose, celui-ci sera directement lié à lacompétence du soignant à pouvoir prendre en charge le problème que présente le patient, ainsi que sa capacité à s'adapter à l'expérience perceptive du patient.
C'est la raison pour laquelle, nous le rappelons,dans le cadre de psychose ou de dissociation pathologique, l'hypnose n'est pas recommandée . On ne rajoute pas de la dissociation à une dissociation existante. [...]
Par ailleurs, il ne peut y avoir d'hypnose s'il n'existe pas de demande et d'attente de la part du patient à vouloir changer ses perceptions. [...]
Cette attente de la part du patient, cette demande - même tacite - est uneintention partagée par le thérapeute [...]l'absence d'intention commune et l'absence de communication sont des contre-indications évidentes à l'expérience hypnotique. [...] "
A lire aussi :
- Hypnose : elle transforme l'activité cérébrale et les perceptions / T. C.-F. - Science et vie - 21 fév 2018
- L'hypnose, le thérapeute et la science / Élisa Brune - Sciences humaines - Juin - Juillet - Août 2006
- Dix questions sur l’hypnose
- L’hypnose clinique hospitalière - Dossier de presse - 17 janvier 2018
- Quatre bonnes raisons d’avoir recours à l’hypnose / Elena Bizzotto - Top Santé - 10 mai 2013
- Les bienfaits de l’hypnose / Planète santé - 25/01/17
Quelques ouvrages déjà cités dans notre précédente réponse sur Hypnose thérapeutique/médicale :
- L'hypnose médicale / sous la direction de Jean-Marc Benhaiem
- Hypnothérapie et hypnose médicale : en 57 notions / Antoine Bioy, Isabelle Célestin-Lhopiteau
- Hypnose médicale en situation difficile : retour d'expériences conjuguées pour un perfectionnement en pratique ericksonienne / Franck Garden-Brèche, Stéphanie Desanneaux-Guillou
- Hypnose : processus, suggestibilité et faux souvenirs / Frédérique Robin
- L'hypnose : adieu l'anxiété ! : stress, insomnie, crises d'angoisse / Héloïse Delavenne Garcia
- L'hypnose pour mes problèmes de coeur : troubles cardiaques, stress, émotions / Grégory Schoukroun
- 15 cas cliniques en hypnothérapie / sous la direction d'Antoine Bioy
- Soigner par l'hypnose : approches théoriques et cliniques / Gérard Salem et Éric Bonvin
- Aide-mémoire hypnose : en 50 notions / sous la direction d'Antoine Bioy, Isabelle Célestin-Lhopiteau et Chantal Wood
Bonne journée.
Voici l'avis de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) sur l'efficacité de l'hypnose :
" L’hypnose est une technique ancienne, utilisée pour le soin dans les sociétés occidentales depuis au moins 200 ans. Par la parole, le praticien en hypnose induit chez le patient un état de conscience particulier caractérisé par une indifférence à l’extérieur et une hyper suggestibilité.
Les mécanismes physiologiques à l’œuvre dans l’hypnose ont été et sont encore régulièrement étudiés.
En France, il n’y a pas de cadre légal précis encadrant la pratique de l’hypnose ni de l’EMDR. "
source : Evaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose
Lire aussi :
- cet article portant sur les conclusions de ce rapport de l'INSERM : Oui, l'hypnose, ça marche… mais pas toujours / Sylvie Riou-Milliot - Sciences et avenir - 09.09.2015
- Question de la semaine : l'efficacité de l'hypnose est-elle scientifiquement démontrée ? / Lise Loumé - Sciences et avenir - 03.03.2017
Les applications de l'hypnose sont nombreuses et rapportées dans l'ouvrage intitulé Le grand livre de l'hypnose par Gregory Tosti :
" Appliqué à la pathologie, ce principe permet de mieux comprendre l'extrême polyvalence du phénomène hypnotique en médecine et en psychiatrie :
Pour une pathologie organique, la lésion qui provoque le trouble sera vécue différemment selon l'idée que le patient se fait de sa maladie : phénomène bien connu dans le cadre de la douleur chronique, une même lésion provoquera une expérience subjective douloureuse parfois totalement différente selon les individus, en fonction de leur expérience passée, de leurs croyances, de l'anticipation anxiogène, du contexte émotionnel, etc.
Dans le cadre des troubles sans support organique, c'est-à-dire des symptômes qui existent sans qu'il soit possible de mettre en évidence une lésion organique ou un dysfonctionnement, l'hypnose peut faire des merveilles en altérant la perception subjective du problème. Pour une phobie par exemple, l'hypnose offre de changer la perception subjective qui fait qu'un objet (un ascenseur par exemple) est perçu comme une menace.
En ce sens, l'hypnose ne remplace pas les soins médicaux, ou les traitements indiqués selon les protocoles en vigueur. [...]
Utiliser l'hypnose pour accompagner un patient pendant un acte chirurgical locorégional est certainement l'expérience qui convainc le mieux les détracteurs de l’hypnose que celle-ci n'est pas un simple jeu de rôles. [Lire la suite pages 321-342]
Le docteur Grégory Tosti, après avoir présenté tous les avantages que peut présenter l'hypnose dans l'acte de soin, aborde aux pages 385 à 389, les
" L'hypnose est un outil merveilleux qui nous réconcilie avec l'aptitude humaine à se prendre soi-même en charge pour résoudre ses difficultés. Cependant, l'hypnose n'est pas une panacée universelle. D'abord parce que,
S'il existe un interdit en hypnose, celui-ci sera directement lié à la
C'est la raison pour laquelle, nous le rappelons,
Par ailleurs, il ne peut y avoir d'hypnose
Cette attente de la part du patient, cette demande - même tacite - est une
A lire aussi :
- Hypnose : elle transforme l'activité cérébrale et les perceptions / T. C.-F. - Science et vie - 21 fév 2018
- L'hypnose, le thérapeute et la science / Élisa Brune - Sciences humaines - Juin - Juillet - Août 2006
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- L’hypnose clinique hospitalière - Dossier de presse - 17 janvier 2018
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- Les bienfaits de l’hypnose / Planète santé - 25/01/17
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- Hypnothérapie et hypnose médicale : en 57 notions / Antoine Bioy, Isabelle Célestin-Lhopiteau
- Hypnose médicale en situation difficile : retour d'expériences conjuguées pour un perfectionnement en pratique ericksonienne / Franck Garden-Brèche, Stéphanie Desanneaux-Guillou
- Hypnose : processus, suggestibilité et faux souvenirs / Frédérique Robin
- L'hypnose : adieu l'anxiété ! : stress, insomnie, crises d'angoisse / Héloïse Delavenne Garcia
- L'hypnose pour mes problèmes de coeur : troubles cardiaques, stress, émotions / Grégory Schoukroun
- 15 cas cliniques en hypnothérapie / sous la direction d'Antoine Bioy
- Soigner par l'hypnose : approches théoriques et cliniques / Gérard Salem et Éric Bonvin
- Aide-mémoire hypnose : en 50 notions / sous la direction d'Antoine Bioy, Isabelle Célestin-Lhopiteau et Chantal Wood
Bonne journée.
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