Filatures Chaverondier Loire
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 25/01/2020 à 14h29
671 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations et aussi à localiser des filatures à Roanne dans la loire au XIX ême siecle:
- une filature dite de la ou des cotes créé en 1807 par les frères Chavetondiet.
- la filature, située à La Farge à Riorges Loire en 1818 : par qui a-t-elle été créée ? Devilaine? Était-il associé aux Chaverondier?
Je suis intéressée par tout ce qui concerne la famille Chaverondier depuis 1790 jusqu'à 1900.
Pourriez-vous m'aider? D'avance merci.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/01/2020 à 10h33
Bonjour,
Nous trouvons mention du terrain acquis en 1807 par les frères Chaverondier dans 500 moulins entre Besbre et Loire de Jean Canard :
« Comme à Renaison, Sail-sous-Couzan, St-Denis-de-Cabanne, le nom de lieu La Fabrique est apparu à la création d’une usine. A St-Germain-Laval, l’endroit était connu au XIVème siècle sous le nom de Farges (A.D.L. : B 2230, fo 8 et B 1876, fo 77). C’est dire qu’on y avait travaillé le fer depuis longtemps, quand vint s’y installer Barthélémy Chaverondier à la Révolution.
Les grands bâtiments de La Fabrique occupent la rive gauche de l’Aix, au Sud-Est de la colline qui porte la vieille ville : un terrain qui a appartenu au couvent des Récollets fondé en 1627. Couvent et propriétés ayant été acquis pour 13200 livres par Barthélémy Chaverondier en 1792, François-Marie Chaverondier commença par créer une filature de coton à l’intérieur du couvent, puis une autre de chanvre et coton sur les rives de l’Aix. Contrairement à toute attente, cette dernière a utilisé jusqu’en 1808 l’énergie d’un manège de bœufs et chevaux.
Conséquence bénéfique du blocus continental pour l’industriel, la filature se développa si rapidement qu’il fallut songer à élever des locaux qui sont devenus l’usine actuelle.Sur un autre terrain acheté à Coste le 4 avril 1807 fut édifiée, deux cent mètres plus haut, la digue d’un barrage , et l’eau amenée par canal sur des roues à augets qui ont animé toute la mécanique de la filature jusqu’en 1858, date de la vente du couvent des récollets à l’Archevêché de Lyon et de la dissolution de la Société Chaverondier-Durand (29 juin 1858). Les bâtiments abandonnés ne furent rachetés qu’en 1871 par la famille Peuvergne qui en fit une usine de tissage de rubans, de soie naturelle d’abord, puis de soie artificielle. Arrêtée en 1962, elle est aujourd’hui louée en partie aux établissements de bonneterie Griffon, de Roanne, qui achètent l’énergie dont ils ont besoin à l’EDF. »
Toujours dans l’ouvrage 500 moulins entre Besbre et Loire, nous trouvons mention de La Farge :
« En entrant dans l’agglomération roannaise, nous nous trouvons en présence d’un enchevêtrement de biefs aujourd’hui difficiles à repérer sur le terrain, beaucoup d’embranchements ayant été ou comblés ou recouverts depuis la dernière guerre. La carte de Cassini a relevé les noms de quatre moulins à Roanne : La Farge, Paillasson, Populle et Gilbert ; nous verrons qu’il y en a eu d’autres. Le béal (nom roannais du bief) sur la rive gauche du Renaison, partait d’un barrage établi au Sud du parc de Beaulieu, soit à 700 mètres environ du pont et moulin du même nom, pour desservir en premier lieu lemoulin de La Farge . Si l’on se fie à l’étymologie du toponyme, il est bien possible que l’eau ait commencé par actionner des forges. En tout cas, dès le 4 mars 1405, un jugement confirmait le droit des propriétaires sur le moulin, la prise d’eau, le béal et le déversoir. Avant la Révolution, il appartenait à la famille Courtin de Neufbourg, seigneur de Bourgneuf à Roanne et de Neufbourg à Riorges. Il fut vendu à Desvernay. Pour peu de temps d’ailleurs, puisqu’il passa aux mains de Claude-François Devillaine, le 28 février 1818 : moulins ateliers, filature de 1200 broches, teinturerie, ainsi que béal, écluse et droit de prise d’eau . En 1852, on connaît La Farge sous le nom d’usine Chassain, comprenant : moulin à farine et usine de tissage. Alors, c’est Desbenoit qui s’en porte acquéreur et triple l’étendue des bâtiments dans lesquels il installe, en 1864, scierie mécanique, huilerie, féculerie, moulin à tan, etc… tout en essayant, sans grand succès, d’avoir une chute d’eau supérieure à trois mètres. »
Voici d’autres informations sur la maison Chaverondier, que nous trouvons dans différents ouvrages :
« La Maison Chaverondier
Barthélémy Déchelette est né et baptisé à Montagny en 1747. Marchand de coton, « il était audacieux en affaires, vif et remuant ». S’étant enrichi dans le commerce du lin et du coton, il s’installe au Bourg de Montagny. Il habite tout d’abord dans une maison située au lieu-dit Les Cours Martin puis dans la maison de la Cour achetée par son fils Antoine Déchelette en 1813.
Sa fille Agathe (1780-1822) épouse en 1797, François-Marie Chaverondier (1767-1837), dont la famille originaire du Limousin, s’était installée à Coutouvre en 1540. Industriel, avec son frère aîné, dans la filature et le tissage de cotonne à la main, ils introduisent à Montagny vers 1780 des métiers à tisser et à filer mécaniques d’origine anglaise, qui améliorent la productivité. En 1790, une partie des ouvriers, redoutant le chômage, brisent ce nouveau matériel et brûlent la maison. Les deux frères transportent alors leur industrie à Saint-Germain-Laval, où ils créent des ateliers de cardage et de peignage. Ils font l’acquisition en 1792, d’un ancien couvent, l’habitent puis installent près de la rivière d’Aix une importante filature, bientôt convertie en tissage, qu’ils transfèrent ensuite à Roanne au 13 de l’actuel boulevard Jules Ferry.
Notes manuscrites de François Déchelette en septembre 1944 : « La filature Chaverondier à Roanne était à l’ouest des bâtiments nouveaux du Lycée de filles à droite du Boulevard Jules Ferry. C’était un grand bâtiment à étages qui a été démoli par la ville de Roanne en 1940 (ou 1942) parce qu’il menaçait de ruine. La ville, qui avait acheté le terrain à l’Union Textile Régionale, rebâtit une partie du terrain laissé par la démolition… Il y avait peut-être une entrée rue Brison, mais je ne crois pas. »
Barthélémy (1799-1866), Victor (1801-1881) et Francisque Chaverondier (1811-1878) prennent en main la Maison Chaverondier à Roanne.
Des trois frères « textiliens », c’est Francisque qui se distingue par son implication dans la vie économique et politique locale. Il devient tour à tour président du Tribunal de Commerce de Roanne de 1866 à 1869 puis de 1872 à 1876 et de la Chambre de Commerce en 1874. Ce viticulteur distingué, Chevalier de la Légion d’Honneur est également conseiller général de Roanne et maire de Perreux. »
Source : Déchelette-Deveaux, Deveaux-Déchelette : plus de 200 ans d'industrie textile, créatrice de mode / Magali Petelet, Jean-Philippe Zappa, Jean-Luc Rocher
« François-Sylvain dit Francisque Chaverondier
Saint-Germain-Laval, 8 décembre 1811 – Perreux, 22 octobre 1878
Filateur
L’entreprise Chaverondier est la seule filature de coton subsistante à Roanne sous le Second Empire. La famille Chaverondier était originaire du Limousin et s’était installée, vers 1540, à Coutouvre, près d’Armont, dans le hameau qui va prendre le nom de La Chaveronderie.
La filature, une tradition familiale
Francisque était le fils de François-Marie Chaverondier (Montagny, 6/8/1767 – Saint-Gremain-Laval, 4/3/1837) fabricant de coton puis filateur, qui avait introduit avec son frère Barthélémy des métiers à filer mécaniques d’origine anglaise vers 1780. En 1790, les ouvriers brisèrent les métiers et brûlèrent la maison. Les deux frères s’installent alors à Saint-Germain-Laval, en 1792, créant des ateliers de cardage et de peignage. Ils occupent d’abord un ancien couvent franciscain puis un bâtiment près de la rivière d’Aix :la filature est transportée à Roanne en 1798. François-Marie est désormais associé avec son frère aîné, Jacques, et avec Devillaine . Il avait épousé, à Saint-Germain, le 14/6/1797, Agathe Déchelette (Montagny, 4/1/1780 – Saint-Germain-Laval, 19/11/1822), fille de Barthélémy, marchand de coton, petite-fille d’Antoine, tisseur à main et fondateur de la lignée des Déchelette, elle était donc aussi la nièce d’Antoine Déchelette, grand-père de Benoît […].
François-Sylvain, qui est dit négociant rue des Minimes, épouse Toussaint-Marie Copin en 1840, fille d’Antoine Copin et de Marie Petitpierre, qui s’était remariée avec l’ancien notaire, Joseph Patissier. Le contrat devant Léthier, du 1/11/1840, se fait sous le régime dotal : l’apport de Marie Copin est médiocre, 29 000 F de dot (mais payée en 6 fois) et un trousseau de 1 000 F.
Vers 1848, la filature, qu’il a héritée de son père, compte 4 416 broches mues par une « machine à feu » de 20 CV. Dans sa réponse à l’enquête de 1860, Chaverondier indique 4 800 mule-jennies sans renvideur, déclare employer entre 80 et 100 ouvriers et estime la valeur du matériel à 240 000 francs (50 F par broche). L’entreprise disparaît à la fin du Second Empire et, avec elle, la filature à Roanne.
Une figure du patronnat roannais
Francisque Chaverondier est une des principales figures du patronnat roannais sous le Second Empire. Il préside le tribunal de commerce de Roanne puis devient secrétaire de la chambre de commerce de Roanne dès sa formation en 1864 avant d’en être président en 1874, au moment de l’essor du tissage mécanique. Il occupe cette fonction jusqu’à la veille de sa mort. Il est aussi vice-président de la Société d’agriculture de la Loire et écrit un livre sur la vigne et le vin, étant parmi les premiers à inciter les pouvoirs publics à combattre le phylloxera. Il est élu conseiller général (1874-1878), nommé maire de Perreux et fait chevalier de la Légion d’honneur.
Un de ses frères, Claude-Marie dit Auguste Chaverondier (Saint-Germain-Laval, 18/12/1820 – Saint-Etienne, 13/10/1891), avocat au barreau de Paris puis archiviste du département de la Loire (1861-1891), archéologue et historien local réputé, fut le mentor de Joseph Déchelette.
Mort sans le sou ?
A sa mort, il ne laisse qu’une seule héritière, Marie (Roanne, 8/9/1841 – Perreux, 29/6/1916), qui avait épousé, à Roanne, le 16/9/1861, le bonapartiste Abel-Georges-Antoine Sonnery (Tarare, 31/5/1835 – Tarare, 9/5/1906), fabricant de mousseline, président de la chambre de commerce de Tarare, conseiller général du canton de Perreux (1871-1876), maire de Perreux (1870-1876).
La fortune laissée par Chaverondier est inexistante, sans doute y a-t-il eu donation-partage avant son décès. L’enregistrement donne un total de 6 620 F, dont 1 200 F de mobilier, des créances (4 120 F) et un terrain rue de la Gare (1 500 F).
Sources manuscrites :
Archives départementales de la Loire
- Archives notariales : 5 E Vt 1234/15, n°339.
- Elections de 1893 : 3 M 220.
- Réponse à l’enquête de 1860 : 9 M 40.
- Enregistrement : 3 Q 5212.
Archives municipales de Roanne : Patentes de 1836, 1 G2.
Sources imprimées :
Gonthier (Louis), Généalogie de la famille Déchelette…
Statistique générale de la France, 1re série, vol. 2. »
Source : Les patrons du Second Empire. 11 : Loire, Saint-Etienne / par Gérard-Michel Thermeau ; avec la collaboration de Robert Estier
« En 1830, la filature Chaverondier édifia ses bâtiments modernes en bordure du boulevard Jules Ferry. De cette manufacture, il ne subsiste actuellement que la maison d’habitation qui est devenue le centre administratif du lycée de jeunes filles. »
Source : Roanne d'autrefois / marie-José Astre, jean Cabotse
Bonne journée.
Nous trouvons mention du terrain acquis en 1807 par les frères Chaverondier dans 500 moulins entre Besbre et Loire de Jean Canard :
« Comme à Renaison, Sail-sous-Couzan, St-Denis-de-Cabanne, le nom de lieu La Fabrique est apparu à la création d’une usine. A St-Germain-Laval, l’endroit était connu au XIVème siècle sous le nom de Farges (A.D.L. : B 2230, fo 8 et B 1876, fo 77). C’est dire qu’on y avait travaillé le fer depuis longtemps, quand vint s’y installer Barthélémy Chaverondier à la Révolution.
Les grands bâtiments de La Fabrique occupent la rive gauche de l’Aix, au Sud-Est de la colline qui porte la vieille ville : un terrain qui a appartenu au couvent des Récollets fondé en 1627. Couvent et propriétés ayant été acquis pour 13200 livres par Barthélémy Chaverondier en 1792, François-Marie Chaverondier commença par créer une filature de coton à l’intérieur du couvent, puis une autre de chanvre et coton sur les rives de l’Aix. Contrairement à toute attente, cette dernière a utilisé jusqu’en 1808 l’énergie d’un manège de bœufs et chevaux.
Conséquence bénéfique du blocus continental pour l’industriel, la filature se développa si rapidement qu’il fallut songer à élever des locaux qui sont devenus l’usine actuelle.
Toujours dans l’ouvrage 500 moulins entre Besbre et Loire, nous trouvons mention de La Farge :
« En entrant dans l’agglomération roannaise, nous nous trouvons en présence d’un enchevêtrement de biefs aujourd’hui difficiles à repérer sur le terrain, beaucoup d’embranchements ayant été ou comblés ou recouverts depuis la dernière guerre. La carte de Cassini a relevé les noms de quatre moulins à Roanne : La Farge, Paillasson, Populle et Gilbert ; nous verrons qu’il y en a eu d’autres. Le béal (nom roannais du bief) sur la rive gauche du Renaison, partait d’un barrage établi au Sud du parc de Beaulieu, soit à 700 mètres environ du pont et moulin du même nom, pour desservir en premier lieu le
Voici d’autres informations sur la maison Chaverondier, que nous trouvons dans différents ouvrages :
« La Maison Chaverondier
Barthélémy Déchelette est né et baptisé à Montagny en 1747. Marchand de coton, « il était audacieux en affaires, vif et remuant ». S’étant enrichi dans le commerce du lin et du coton, il s’installe au Bourg de Montagny. Il habite tout d’abord dans une maison située au lieu-dit Les Cours Martin puis dans la maison de la Cour achetée par son fils Antoine Déchelette en 1813.
Sa fille Agathe (1780-1822) épouse en 1797, François-Marie Chaverondier (1767-1837), dont la famille originaire du Limousin, s’était installée à Coutouvre en 1540. Industriel, avec son frère aîné, dans la filature et le tissage de cotonne à la main, ils introduisent à Montagny vers 1780 des métiers à tisser et à filer mécaniques d’origine anglaise, qui améliorent la productivité. En 1790, une partie des ouvriers, redoutant le chômage, brisent ce nouveau matériel et brûlent la maison. Les deux frères transportent alors leur industrie à Saint-Germain-Laval, où ils créent des ateliers de cardage et de peignage. Ils font l’acquisition en 1792, d’un ancien couvent, l’habitent puis installent près de la rivière d’Aix une importante filature, bientôt convertie en tissage, qu’ils transfèrent ensuite à Roanne au 13 de l’actuel boulevard Jules Ferry.
Notes manuscrites de François Déchelette en septembre 1944 : « La filature Chaverondier à Roanne était à l’ouest des bâtiments nouveaux du Lycée de filles à droite du Boulevard Jules Ferry. C’était un grand bâtiment à étages qui a été démoli par la ville de Roanne en 1940 (ou 1942) parce qu’il menaçait de ruine. La ville, qui avait acheté le terrain à l’Union Textile Régionale, rebâtit une partie du terrain laissé par la démolition… Il y avait peut-être une entrée rue Brison, mais je ne crois pas. »
Barthélémy (1799-1866), Victor (1801-1881) et Francisque Chaverondier (1811-1878) prennent en main la Maison Chaverondier à Roanne.
Des trois frères « textiliens », c’est Francisque qui se distingue par son implication dans la vie économique et politique locale. Il devient tour à tour président du Tribunal de Commerce de Roanne de 1866 à 1869 puis de 1872 à 1876 et de la Chambre de Commerce en 1874. Ce viticulteur distingué, Chevalier de la Légion d’Honneur est également conseiller général de Roanne et maire de Perreux. »
Source : Déchelette-Deveaux, Deveaux-Déchelette : plus de 200 ans d'industrie textile, créatrice de mode / Magali Petelet, Jean-Philippe Zappa, Jean-Luc Rocher
« François-Sylvain dit Francisque Chaverondier
Saint-Germain-Laval, 8 décembre 1811 – Perreux, 22 octobre 1878
Filateur
L’entreprise Chaverondier est la seule filature de coton subsistante à Roanne sous le Second Empire. La famille Chaverondier était originaire du Limousin et s’était installée, vers 1540, à Coutouvre, près d’Armont, dans le hameau qui va prendre le nom de La Chaveronderie.
La filature, une tradition familiale
Francisque était le fils de François-Marie Chaverondier (Montagny, 6/8/1767 – Saint-Gremain-Laval, 4/3/1837) fabricant de coton puis filateur, qui avait introduit avec son frère Barthélémy des métiers à filer mécaniques d’origine anglaise vers 1780. En 1790, les ouvriers brisèrent les métiers et brûlèrent la maison. Les deux frères s’installent alors à Saint-Germain-Laval, en 1792, créant des ateliers de cardage et de peignage. Ils occupent d’abord un ancien couvent franciscain puis un bâtiment près de la rivière d’Aix :
François-Sylvain, qui est dit négociant rue des Minimes, épouse Toussaint-Marie Copin en 1840, fille d’Antoine Copin et de Marie Petitpierre, qui s’était remariée avec l’ancien notaire, Joseph Patissier. Le contrat devant Léthier, du 1/11/1840, se fait sous le régime dotal : l’apport de Marie Copin est médiocre, 29 000 F de dot (mais payée en 6 fois) et un trousseau de 1 000 F.
Vers 1848, la filature, qu’il a héritée de son père, compte 4 416 broches mues par une « machine à feu » de 20 CV. Dans sa réponse à l’enquête de 1860, Chaverondier indique 4 800 mule-jennies sans renvideur, déclare employer entre 80 et 100 ouvriers et estime la valeur du matériel à 240 000 francs (50 F par broche). L’entreprise disparaît à la fin du Second Empire et, avec elle, la filature à Roanne.
Une figure du patronnat roannais
Francisque Chaverondier est une des principales figures du patronnat roannais sous le Second Empire. Il préside le tribunal de commerce de Roanne puis devient secrétaire de la chambre de commerce de Roanne dès sa formation en 1864 avant d’en être président en 1874, au moment de l’essor du tissage mécanique. Il occupe cette fonction jusqu’à la veille de sa mort. Il est aussi vice-président de la Société d’agriculture de la Loire et écrit un livre sur la vigne et le vin, étant parmi les premiers à inciter les pouvoirs publics à combattre le phylloxera. Il est élu conseiller général (1874-1878), nommé maire de Perreux et fait chevalier de la Légion d’honneur.
Un de ses frères, Claude-Marie dit Auguste Chaverondier (Saint-Germain-Laval, 18/12/1820 – Saint-Etienne, 13/10/1891), avocat au barreau de Paris puis archiviste du département de la Loire (1861-1891), archéologue et historien local réputé, fut le mentor de Joseph Déchelette.
Mort sans le sou ?
A sa mort, il ne laisse qu’une seule héritière, Marie (Roanne, 8/9/1841 – Perreux, 29/6/1916), qui avait épousé, à Roanne, le 16/9/1861, le bonapartiste Abel-Georges-Antoine Sonnery (Tarare, 31/5/1835 – Tarare, 9/5/1906), fabricant de mousseline, président de la chambre de commerce de Tarare, conseiller général du canton de Perreux (1871-1876), maire de Perreux (1870-1876).
La fortune laissée par Chaverondier est inexistante, sans doute y a-t-il eu donation-partage avant son décès. L’enregistrement donne un total de 6 620 F, dont 1 200 F de mobilier, des créances (4 120 F) et un terrain rue de la Gare (1 500 F).
Sources manuscrites :
Archives départementales de la Loire
- Archives notariales : 5 E Vt 1234/15, n°339.
- Elections de 1893 : 3 M 220.
- Réponse à l’enquête de 1860 : 9 M 40.
- Enregistrement : 3 Q 5212.
Archives municipales de Roanne : Patentes de 1836, 1 G2.
Sources imprimées :
Gonthier (Louis), Généalogie de la famille Déchelette…
Statistique générale de la France, 1re série, vol. 2. »
Source : Les patrons du Second Empire. 11 : Loire, Saint-Etienne / par Gérard-Michel Thermeau ; avec la collaboration de Robert Estier
« En 1830, la filature Chaverondier édifia ses bâtiments modernes en bordure du boulevard Jules Ferry. De cette manufacture, il ne subsiste actuellement que la maison d’habitation qui est devenue le centre administratif du lycée de jeunes filles. »
Source : Roanne d'autrefois / marie-José Astre, jean Cabotse
Bonne journée.
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