Question d'origine :
Bonsoir,
Étudiante en BTS tourisme, j ai décidé de traiter, dans le cadre de mon examen, le sujet : dans quelles mesures sont gérés les problèmes causés par le tourisme de masse aux Maldives ?
Je trouve ce sujet intéressant car le tourisme de masse sur cette île est entrain de causer un désastre environnemental mais je ne trouve pas beaucoup de documentation. Pourriez vous m aider ?
Merci par avance.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 28/01/2020 à 09h51
Bonjour,
Bonne question mais il n’est pas certain que vous trouviez une réponse. Le gouvernement ne semble pas avoir mis en place de politique dans ce sens-là. D’ailleurs, l’auteur Robert Templer dans la « Lettre aux futurs habitants des Maldives » - Courrier international, no. 1507, 19 septembre 2019 - interpelle la population à ce propos :
« Au début du xxisiècle, votre pays a fait un pari fou. Les Maldives se sont lancées dans l'une des formes de tourisme probablement les plus polluantes du monde. Certains des plus gros avions débarquaient des touristes après une dizaine d'heures de vol. Ils étaient conduits par de puissantes vedettes ou des hydravions vers leurs hôtels, qui fonctionnaient avec des usines de dessalement et des générateurs vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Toute la nourriture était importée, en grande partie par voie aérienne. En haute saison, les jets privés étaient si nombreux qu'ils devaient atterrir à Colombo, la capitale du Sri Lanka, à plus de 800 kilomètres de vos îles. Une pollution qui ne faisait qu'aggraver les gaz à effet de serre qui allaient réchauffer les océans et faire monter les eaux. La centaine de complexes touristiques, chacun situé sur un atoll différent, nourrissait le fantasme de vivre sur une île déserte avec tout le confort possible. Tout cela grâce à une débauche de dépenses et d'émissions de gaz à effet de serre. Les Maldives pensaient qu'en offrant aux oligarques russes et aux princes saoudiens des villas à 65 000 dollars [58 000 euros] la nuit, le pays aurait les moyens de survivre à la montée des eaux.
(…)
Cette nation de pêcheurs, d'agriculteurs, de commerçants et de marins éclatée sur 180 atolls s'est retrouvée confrontée sans transition à la modernité. En moins de cinquante ans, ce pays isolé et pratiquement inconnu est devenu un endroit où les touristes étaient quatre fois plus nombreux que les habitants. Le tsunami du 26 décembre 2004, qui avait balayé les îles, fut une sorte d'événement prémonitoire. … »
Peu de solutions sont proposées et la plupart des études date un peu. Ceci étant dit, certains travaux universitaires (thèses et mémoires) portent sur la question du tourisme de masse et incluent les Maldives dans cette réflexion :
• Guest houses in the Maldives : current integration and proposal towards Community Based Tourism/ Musliha Ahmed ; sous la direction de Cécile Clergeau, Université de Nantes, 2018 : « Le tourisme est devenu un secteur d'activité majeur aux Maldives. Fondé sur un modèle "one-island-one-resort", il a tenu les touristes à l'écart de la société maldivienne pour la protéger. Engagée en 2010, l'ouverture de nombreuses chambres d'hôtes permet de développer le tourisme sur les îles habitées et favorise la rencontre entre touristes et habitants. Cette thèse analyse les effets de cette ouverture. Elle s’interroge sur l’intégration du tourisme dans la société maldivienne. Elle montre qu’au-delà de différences culturelles, se posent de nombreuses questions : emploi, éducation, partage des richesses créées par le tourisme, préservation de l’environnement, gouvernance territoriale, etc... Cette intégration serait favorisée par un modèle touristique s'inspirant du tourisme communautaire. La thèse donne des recommandations concertant l'application d'un tel modèle ».
• Archipelago tourism : policies and practices / edited by Godfrey Baldacchino, 2015.
• Planning for tourism, leisure and sustainability : international case studies / Anthony S. Travis, 2011.
• Tourisme, développement et dynamique territoriale dans l'archipel des Maldives et à l'île Maurice (océan Indien) / Alexandre Magnan, Thèse de doctorat, Géographie : Montpellier 3, 2005.
Par ailleurs, Virginie Cazes-Duvat semble avoir régulièrement travaillé sur la question. En parcourant ses articles, vous trouverez d’autres références bibliographiques :
virginie Cazes-Duvat et Alexandre Magnan, Les îles-hôtels, terrain d’application privilégié des préceptes du développement durable : l’exemple des Seychelles et des Maldives (Océan Indien) Les Cahiers d’Outre-Mer, 225 | 2004, 75-100.
Nous vous laissons aussi parcourir les articles suivants :
• Olivier Dehoorne et Pascal Saffache, « Le tourisme dans les îles et littoraux tropicaux et subtropicaux : usages des lieux et enjeux du développement », Etudes caribéennes, n° 9-10, 2008 .
• Coëffé Vincent, Pébarthe Hélène, Violier Philippe, Mondialisations et mondes touristiques, L'Information géographique, 2007/2 (Vol. 71), p. 83-96.
Vous trouverez d'autres informations sur le site du World Tourisme Organization.
Pour finir, l’étude citée ci-dessous fait réfléchir plus généralement sur impact du tourisme de masse sur les « petites économies insulaires » dont font partie les Maldives :
Logossah Kinvi, Maupertuis Marie-Antoinette, La spécialisation touristique des petites économies insulaires en développement est-elle une voie de croissance durable ?, Revue d’Économie Régionale & Urbaine, 2007/1 (mai), p. 35-55.
Bonne question mais il n’est pas certain que vous trouviez une réponse. Le gouvernement ne semble pas avoir mis en place de politique dans ce sens-là. D’ailleurs, l’auteur Robert Templer dans la « Lettre aux futurs habitants des Maldives » - Courrier international, no. 1507, 19 septembre 2019 - interpelle la population à ce propos :
« Au début du xxisiècle, votre pays a fait un pari fou. Les Maldives se sont lancées dans l'une des formes de tourisme probablement les plus polluantes du monde. Certains des plus gros avions débarquaient des touristes après une dizaine d'heures de vol. Ils étaient conduits par de puissantes vedettes ou des hydravions vers leurs hôtels, qui fonctionnaient avec des usines de dessalement et des générateurs vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Toute la nourriture était importée, en grande partie par voie aérienne. En haute saison, les jets privés étaient si nombreux qu'ils devaient atterrir à Colombo, la capitale du Sri Lanka, à plus de 800 kilomètres de vos îles. Une pollution qui ne faisait qu'aggraver les gaz à effet de serre qui allaient réchauffer les océans et faire monter les eaux. La centaine de complexes touristiques, chacun situé sur un atoll différent, nourrissait le fantasme de vivre sur une île déserte avec tout le confort possible. Tout cela grâce à une débauche de dépenses et d'émissions de gaz à effet de serre. Les Maldives pensaient qu'en offrant aux oligarques russes et aux princes saoudiens des villas à 65 000 dollars [58 000 euros] la nuit, le pays aurait les moyens de survivre à la montée des eaux.
(…)
Cette nation de pêcheurs, d'agriculteurs, de commerçants et de marins éclatée sur 180 atolls s'est retrouvée confrontée sans transition à la modernité. En moins de cinquante ans, ce pays isolé et pratiquement inconnu est devenu un endroit où les touristes étaient quatre fois plus nombreux que les habitants. Le tsunami du 26 décembre 2004, qui avait balayé les îles, fut une sorte d'événement prémonitoire. … »
Peu de solutions sont proposées et la plupart des études date un peu. Ceci étant dit, certains travaux universitaires (thèses et mémoires) portent sur la question du tourisme de masse et incluent les Maldives dans cette réflexion :
• Guest houses in the Maldives : current integration and proposal towards Community Based Tourism/ Musliha Ahmed ; sous la direction de Cécile Clergeau, Université de Nantes, 2018 : « Le tourisme est devenu un secteur d'activité majeur aux Maldives. Fondé sur un modèle "one-island-one-resort", il a tenu les touristes à l'écart de la société maldivienne pour la protéger. Engagée en 2010, l'ouverture de nombreuses chambres d'hôtes permet de développer le tourisme sur les îles habitées et favorise la rencontre entre touristes et habitants. Cette thèse analyse les effets de cette ouverture. Elle s’interroge sur l’intégration du tourisme dans la société maldivienne. Elle montre qu’au-delà de différences culturelles, se posent de nombreuses questions : emploi, éducation, partage des richesses créées par le tourisme, préservation de l’environnement, gouvernance territoriale, etc... Cette intégration serait favorisée par un modèle touristique s'inspirant du tourisme communautaire. La thèse donne des recommandations concertant l'application d'un tel modèle ».
• Archipelago tourism : policies and practices / edited by Godfrey Baldacchino, 2015.
• Planning for tourism, leisure and sustainability : international case studies / Anthony S. Travis, 2011.
• Tourisme, développement et dynamique territoriale dans l'archipel des Maldives et à l'île Maurice (océan Indien) / Alexandre Magnan, Thèse de doctorat, Géographie : Montpellier 3, 2005.
Par ailleurs, Virginie Cazes-Duvat semble avoir régulièrement travaillé sur la question. En parcourant ses articles, vous trouverez d’autres références bibliographiques :
virginie Cazes-Duvat et Alexandre Magnan, Les îles-hôtels, terrain d’application privilégié des préceptes du développement durable : l’exemple des Seychelles et des Maldives (Océan Indien) Les Cahiers d’Outre-Mer, 225 | 2004, 75-100.
Nous vous laissons aussi parcourir les articles suivants :
• Olivier Dehoorne et Pascal Saffache, « Le tourisme dans les îles et littoraux tropicaux et subtropicaux : usages des lieux et enjeux du développement », Etudes caribéennes, n° 9-10, 2008 .
• Coëffé Vincent, Pébarthe Hélène, Violier Philippe, Mondialisations et mondes touristiques, L'Information géographique, 2007/2 (Vol. 71), p. 83-96.
Vous trouverez d'autres informations sur le site du World Tourisme Organization.
Pour finir, l’étude citée ci-dessous fait réfléchir plus généralement sur impact du tourisme de masse sur les « petites économies insulaires » dont font partie les Maldives :
Logossah Kinvi, Maupertuis Marie-Antoinette, La spécialisation touristique des petites économies insulaires en développement est-elle une voie de croissance durable ?, Revue d’Économie Régionale & Urbaine, 2007/1 (mai), p. 35-55.
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