Rauni déesse nordique
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 28/01/2020 à 00h56
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Question d'origine :
Qui était Rauni, la déesse finlandaise ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/01/2020 à 10h42
Bonjour,
Nous trouvons peu de ressources en français sur cette déesse. Pour approfondir les éléments ci-dessous, il sera sans doute nécessaire d’effectuer une recherche complémentaire dans des ressources anglophones, qui semblent être un peu plus nombreuses… Google Scholar propose majoritairement des ressources finnophones, mais on y trouve aussi quelques articles en anglais.
« Rauni est un personnage de la mythologie finlandaise. Elle est l'épouse du dieu suprême Ukko Ylijumala. Appelée aussi « petite mère de la Terre », elle donna aux anciens Finnois la force de lutter contre les peikkos des montagnes, gnomes sales aux mœurs déplorables, qui auraient envahi la terre sans son intervention.
Également crainte pour sa mauvaise humeur et connue pour les tensions qui agitent souvent le couple Ukko-Rauni, l'atmosphère se fait lourde sur terre quand elle fulmine, et les gens pensent alors que l'orage va éclater. »
Source : Wikipedia (la version finnoise de la page est plus détaillée et fournit quelques références bibliographiques. Vous pouvez utiliser Google Traduction pour traduire l’article)
« Dans sa Mythologia Fennica de 1789, Christfrid Ganander met la Terre-Mère (Maan-Emoinen) en parallèle avec le dieu du tonnerre et suppose qu’elle en est la femme parce que tous deux, dit-il, sont adorés lors des mêmes fêtes agraires annuelles. Dans les chants folkloriques finnois, la Terre-mère est effectivement celle qui protège les céréales semées dans les champs et les fait pousser. Mais il y avait en outre une mère (emuu) particulière ou un esprit tutélaire (haltija) pour chaque champ. Selon Agricola, l’épouse d’Ukko est la déesse Rauni (du suédois rönn, sorbier). Elle règne avec son mari, après le modèle connu comme hieros gamos (le mariage sacré), sur la nature. Outre la Finlande, le souvenir de cette « déesse des sorbiers » s’est maintenu chez les Lapons, où elle est appelée tantôt Ravdna, tantôt Akko (en finlandais akka, « vieille »). Sous le nom de Ryönikka ou Röönikkä, elle se retrouve dans la poésie populaire des finnois émigrés en Suède, dans la province centrale du Vermland. Ce nom indique nettement qu’elle est issue du nom suédois du sorbier. La religion des anciens scandinaves comportait effectivement une déesse du tonnerre qui pourrait être le modèle de Rauni. On sait que les liens entre le tonnerre et le sorbier sont très répandus parmi les autres religions européennes. Dans le règne commun d’Ukko et de Rauni sur la fertilité, la science moderne reconnaît aussi la croyance courante des civilisations agricoles à une hiérogamie des divinités de la nature (parfois, le ciel et la terre) ; au voisinage immédiat de la Finlande, ce fait est attesté, en Scandinavie, par les grands dieux de la fécondité, Freyr et Freyja. Les « excès » que, selon Agricola, les paysans finlandais commettaient lors des fêtes de printemps peuvent donc être interprétés comme faisant partie du culte de la végétation. Il est vraisemblable que le couple cosmique Ciel-Terre (ou Tonnerre-Terre, ou encore Tonnerre-déesse du tonnerre) était secondé dans sa fonction fécondante par les débordements sexuels des hommes. Cela montre aussi le parallélisme qui existait, dans la religion ancienne des civilisations rurales, entre macrocosme et microcosme. C’est sans doute cette même religion agraire teintée de sexualité qui explique la présence dans les vieux poèmes finnois de l’idée que le jeune dieu du grain ou du champ, Sämpsä Pellervoinen (vraisemblablement de l’allemand Simse ou Semse, scirpus sylvaticus, gerbe dont on nourrit le bétail, et du finnois pelto, « champ »), féconde, à l’intérieur des céréales, sa mère la Terre, ce qui fertilise le sol. »
Source : Les religions arctiques et finnoises : Sibériens, Finnois, Lapons, Esquimaux / Ivar Paulson, Ake Hultkrantz, Karl Jettmar ; traduit de l'allemand par L.[Laurent]Jospin
En complément, quelques entrées du Dictionnaire des noms de divinités de Michel Mathieu-Colas concernent la déesse Rauni ou Akka.
Si vous avez la possibilité de le consulter, cet article mentionne également la déesse Rauni :
Cahen, Maurice. « L'étude du paganisme scandinave au XXe siècle. » Revue De L'histoire Des Religions, vol. 92, 1925, pp. 33–107.
Bonne journée.
Nous trouvons peu de ressources en français sur cette déesse. Pour approfondir les éléments ci-dessous, il sera sans doute nécessaire d’effectuer une recherche complémentaire dans des ressources anglophones, qui semblent être un peu plus nombreuses… Google Scholar propose majoritairement des ressources finnophones, mais on y trouve aussi quelques articles en anglais.
« Rauni est un personnage de la mythologie finlandaise. Elle est l'épouse du dieu suprême Ukko Ylijumala. Appelée aussi « petite mère de la Terre », elle donna aux anciens Finnois la force de lutter contre les peikkos des montagnes, gnomes sales aux mœurs déplorables, qui auraient envahi la terre sans son intervention.
Également crainte pour sa mauvaise humeur et connue pour les tensions qui agitent souvent le couple Ukko-Rauni, l'atmosphère se fait lourde sur terre quand elle fulmine, et les gens pensent alors que l'orage va éclater. »
Source : Wikipedia (la version finnoise de la page est plus détaillée et fournit quelques références bibliographiques. Vous pouvez utiliser Google Traduction pour traduire l’article)
« Dans sa Mythologia Fennica de 1789, Christfrid Ganander met la Terre-Mère (Maan-Emoinen) en parallèle avec le dieu du tonnerre et suppose qu’elle en est la femme parce que tous deux, dit-il, sont adorés lors des mêmes fêtes agraires annuelles. Dans les chants folkloriques finnois, la Terre-mère est effectivement celle qui protège les céréales semées dans les champs et les fait pousser. Mais il y avait en outre une mère (emuu) particulière ou un esprit tutélaire (haltija) pour chaque champ. Selon Agricola, l’épouse d’Ukko est la déesse Rauni (du suédois rönn, sorbier). Elle règne avec son mari, après le modèle connu comme hieros gamos (le mariage sacré), sur la nature. Outre la Finlande, le souvenir de cette « déesse des sorbiers » s’est maintenu chez les Lapons, où elle est appelée tantôt Ravdna, tantôt Akko (en finlandais akka, « vieille »). Sous le nom de Ryönikka ou Röönikkä, elle se retrouve dans la poésie populaire des finnois émigrés en Suède, dans la province centrale du Vermland. Ce nom indique nettement qu’elle est issue du nom suédois du sorbier. La religion des anciens scandinaves comportait effectivement une déesse du tonnerre qui pourrait être le modèle de Rauni. On sait que les liens entre le tonnerre et le sorbier sont très répandus parmi les autres religions européennes. Dans le règne commun d’Ukko et de Rauni sur la fertilité, la science moderne reconnaît aussi la croyance courante des civilisations agricoles à une hiérogamie des divinités de la nature (parfois, le ciel et la terre) ; au voisinage immédiat de la Finlande, ce fait est attesté, en Scandinavie, par les grands dieux de la fécondité, Freyr et Freyja. Les « excès » que, selon Agricola, les paysans finlandais commettaient lors des fêtes de printemps peuvent donc être interprétés comme faisant partie du culte de la végétation. Il est vraisemblable que le couple cosmique Ciel-Terre (ou Tonnerre-Terre, ou encore Tonnerre-déesse du tonnerre) était secondé dans sa fonction fécondante par les débordements sexuels des hommes. Cela montre aussi le parallélisme qui existait, dans la religion ancienne des civilisations rurales, entre macrocosme et microcosme. C’est sans doute cette même religion agraire teintée de sexualité qui explique la présence dans les vieux poèmes finnois de l’idée que le jeune dieu du grain ou du champ, Sämpsä Pellervoinen (vraisemblablement de l’allemand Simse ou Semse, scirpus sylvaticus, gerbe dont on nourrit le bétail, et du finnois pelto, « champ »), féconde, à l’intérieur des céréales, sa mère la Terre, ce qui fertilise le sol. »
Source : Les religions arctiques et finnoises : Sibériens, Finnois, Lapons, Esquimaux / Ivar Paulson, Ake Hultkrantz, Karl Jettmar ; traduit de l'allemand par L.[Laurent]Jospin
En complément, quelques entrées du Dictionnaire des noms de divinités de Michel Mathieu-Colas concernent la déesse Rauni ou Akka.
Si vous avez la possibilité de le consulter, cet article mentionne également la déesse Rauni :
Cahen, Maurice. « L'étude du paganisme scandinave au XXe siècle. » Revue De L'histoire Des Religions, vol. 92, 1925, pp. 33–107.
Bonne journée.
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