Question d'origine :
La Fontaine de la place du Maréchal-Lyautey Lyon 6°remercie Napoléon III d’avoir supprimé le péage sur les ponts
Pouvez vous m’en dire plus sur le péage des ponts à Lyon
D’avance Merci A+
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 31/01/2020 à 14h06
Bonjour,
L’histoire de cette fontaine monumentale dite « Fontaine Morand » installée depuis 1865 au centre de la place Maréchal Lyautey est effectivement liée à une commémoration :
« Réalisée par l’architecte Antoine Desjardins, elle commémore un événement politico-administratif d’importance. En effet, elle a été élevée sur une commande des habitants et de la ville pour remercier Napoléon III d’avoir instauré la disparition du péage sur les ponts du Rhône. La statuaire avait été confié au sculpteur réputé Guillaume Bonnet. A la base un large bassin ; au dessus : cinq gueules de lions remplissent cinq vasques qui symbolisent les cinq arrondissements du Lyon de l’époque. Au dessus cinq enfants (ou putti) dus au ciseau du sculpteur Clauses représentent la Navigation, la Force (ou l’Industrie), le Commerce, l’Histoire et la Géographie. Toutefois, c’est surtout la grande statue de 3 mètres 85 représentant la Ville qui retient l’attention des spectateurs. Bonnet aurait pris sa femme comme modèle. Altière, la tête parée d’une couronne murale, elle est drapée dans une longue robe à la romaine. La statue définitive en marbre de Carrare est posée en août 1867. »
Source : Morand et la place Lyautey, article publié dans l’Influx en 2008
Concernant votre question sur l’existence de péage aux ponts de Lyon, nous vous reportons à une précédente réponse du Guichet du Savoir sur le Coût des péages sur les ponts de Lyon.
Sur ce sujet, le livre de Jean Pelletier, Les ponts de Lyon est la référence en la matière ;
en résumé, dès la construction des premiers ponts sur le Rhône au 11e siècle, des barrières régulaient leur circulation et un droit de barrière était perçu notamment lorsqu’il fallait réparer les ponts. A partir du 17e siècle, les constructions des ponts furent du domaine privé ou semi-privé comme le cas des Hospices Civils car l’Etat et la Ville préféraient s’en décharger financièrement. Les péages mis en place permettaient de rentabiliser les opérations de construction et de réparation des ponts qui sont construits sur le Rhône et la Saône.
En 1832 est créée la Compagnie des ponts du Rhône qui conservera jusqu’à la fin son monopole des ponts entre la porte Saint Clair et le pont de la Guillotière.
La Monarchie de Juillet prend la décision par la loi de juin 1842 d’autoriser l’établissement de péages pour couvrir la dépense des ouvrages d’art d’utilité publique. Le tarif du péage est officialisé par le gouvernement local. Les prix varient peu ; ceux des ponts sur la Saône sont à peu près moitié de ceux pratiqués sur le Rhône.
Au début du Second Empire, seulement 3 ponts sont gratuits, 8 sont payants sur la Saône et 6 sur le Rhône. Cependant de nombreuses exemptions existaient.
Avec le développement économique de la Ville et le rattachement progressif des faubourgs à la ville de Lyon, les moyens de l’administration locale augmentent ; dès 1858 des négociations sont entamées avec les différentes compagnies pour la cession de tous les ponts à la ville. La loi du 30 juillet 1880 organisera la procédure de rachat des ponts à péage et prévoit une participation de l’Etat, du département et des communes intéressées. Le dernier pont à être affranchi sera celui de l’Ile Barbe en 1885.
Concernant plus particulièrement le pont Morand et son péage, vous pouvez également lire la réponse du Guichet du Savoir sur les projets de pont et de canal semi-circulaire de Morand.
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