Question d'origine :
Bonjour.
Pourquoi autant de gens travaillent dans le tertiaire, dans des bureaux, alors qu'ils ne font rien de concret contrairement aux agriculteurs par exemple qui produisent de la nourriture ?
Pourquoi l'être humain a t-il tant besoin de paperasse ?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 18/02/2020 à 12h22
Bonjour,
Nous accusons réception de votre question. En raison d'une contrainte de service, nous vous apporterons une réponse détaillée jeudi 20/02.
Nous vous remercions de votre compréhension.
Bonne journée à vous,
Le département Société
Nous accusons réception de votre question. En raison d'une contrainte de service, nous vous apporterons une réponse détaillée jeudi 20/02.
Nous vous remercions de votre compréhension.
Bonne journée à vous,
Le département Société
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 20/02/2020 à 16h05
Bonjour,
Vous vous interrogez sur la notion de travail et plus particulièrement sur la distinction entre travail manuel – vous citez ici le cas de l’agriculture, et le travail tertiaire que nous supposons associé au travail intellectuel.
Une définition du travail
L’ Encyclopaedia Universalis définit le travail ainsi :
« Jusqu'au XVII ème siècle, le travail était perçu comme une besogne servile, qu'il fallait bien effectuer pour produire, mais que son caractère pénible et dégradant réservait aux pauvres et aux esclaves qui n'avaient pas le choix. L'homme important, noble ou prêtre, se faisait honneur de ne pas travailler. Mais, avec l'essor des relations marchandes, la révolution industrielle et les bouleversements économiques et sociaux qui s'ensuivent, la place – et le revenu – de chacun devient moins fixée par la règle sociale et la tradition, et davantage par les efforts fournis et les initiatives prises par l'individu. Du coup, le travail est devenu un acte de création productive, engendrant revenus et richesse. Karl Marx (1818-1883) y a même vu, à la suite de David Ricardo (1772-1823), la source de toute valeur, et s'il critique le capitalisme, c'est parce que le travailleur est dépossédé d'une part de la richesse qu'il produit, au profit de la bourgeoisie qui détient les moyens de production. Même si cette analyse (dite de la valeur-travail) est aujourd'hui à peu près abandonnée par les économistes, il en reste l'idée que le travail est un acte créatif et non une occupation servile.
Aujourd'hui, travailler, au sens économique du terme, c'est utiliser ses capacités intellectuelles ou physiques contre un revenu : salaire, mais aussi honoraires ou revenu d'entreprise, puisque tous les travailleurs ne sont pas forcément des salariés. Dans la comptabilité nationale, une activité ne devient travail que si elle est rémunérée, car elle contribue alors à la production. À défaut, il s'agit d'une occupation ou d'un passe-temps, activités qualifiées d'improductives, même si elles sont socialement très utiles (élever des enfants, par exemple, ou préparer un examen).
Dans notre société, le travail est devenu le mode normal de socialisation, non seulement par les revenus qu'il procure, mais aussi parce qu'il est générateur d'estime de soi, de reconnaissance sociale... Être privé de travail – comme le sont les chômeurs – apparaît comme une mise à l'écart et une forme de marginalisation qui attentent à la dignité humaine ».
Nous retrouvons dans cette définition les concepts d’ E. Durkheim sur l’aspect socialisant du travail et ceux de K. Marx, le travail comme source d’aliénation.
Qu’est-ce que le secteur tertiaire ?
Selon l’ INSEE, « le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.
Il est composé du :
•tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
•tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).
Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire) ».
Cette définition proposée l’INSEE nuance cette opposition entre travail manuel et travail intellectuel.
L’opinion commune aurait plutôt tendance à valoriser le travail « intellectuel » et dévaloriser le travail « manuel », pointant la matérialité et l’utilité de la production finale. Matthew B. Crawford décrit très bien cela dans son ouvrage Eloge du carburateur dans lequel il livre une réflexion sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
Nous vous proposons une sélection d’ouvrages économiques, sociologiques et philosophiques qui vous permettra d’approfondir votre réflexion.
- Introduction à l’économie des services
- La révolution des services
- Socio-économie des services
- Sociologie des services : entre marché et solidarité
- La société bureaucratique
- La bureaucratisation du monde à l'ère néolibérale
- L'emploi est mort, vive le travail !
- Condition de l'homme moderne
- Qu’est-ce que le travail ?
- Le travail
Bonne journée.
Vous vous interrogez sur la notion de travail et plus particulièrement sur la distinction entre travail manuel – vous citez ici le cas de l’agriculture, et le travail tertiaire que nous supposons associé au travail intellectuel.
L’ Encyclopaedia Universalis définit le travail ainsi :
« Jusqu'au XVII ème siècle, le travail était perçu comme une besogne servile, qu'il fallait bien effectuer pour produire, mais que son caractère pénible et dégradant réservait aux pauvres et aux esclaves qui n'avaient pas le choix. L'homme important, noble ou prêtre, se faisait honneur de ne pas travailler. Mais, avec l'essor des relations marchandes, la révolution industrielle et les bouleversements économiques et sociaux qui s'ensuivent, la place – et le revenu – de chacun devient moins fixée par la règle sociale et la tradition, et davantage par les efforts fournis et les initiatives prises par l'individu. Du coup, le travail est devenu un acte de création productive, engendrant revenus et richesse. Karl Marx (1818-1883) y a même vu, à la suite de David Ricardo (1772-1823), la source de toute valeur, et s'il critique le capitalisme, c'est parce que le travailleur est dépossédé d'une part de la richesse qu'il produit, au profit de la bourgeoisie qui détient les moyens de production. Même si cette analyse (dite de la valeur-travail) est aujourd'hui à peu près abandonnée par les économistes, il en reste l'idée que le travail est un acte créatif et non une occupation servile.
Aujourd'hui, travailler, au sens économique du terme, c'est utiliser ses capacités intellectuelles ou physiques contre un revenu : salaire, mais aussi honoraires ou revenu d'entreprise, puisque tous les travailleurs ne sont pas forcément des salariés. Dans la comptabilité nationale, une activité ne devient travail que si elle est rémunérée, car elle contribue alors à la production. À défaut, il s'agit d'une occupation ou d'un passe-temps, activités qualifiées d'improductives, même si elles sont socialement très utiles (élever des enfants, par exemple, ou préparer un examen).
Dans notre société, le travail est devenu le mode normal de socialisation, non seulement par les revenus qu'il procure, mais aussi parce qu'il est générateur d'estime de soi, de reconnaissance sociale... Être privé de travail – comme le sont les chômeurs – apparaît comme une mise à l'écart et une forme de marginalisation qui attentent à la dignité humaine ».
Nous retrouvons dans cette définition les concepts d’ E. Durkheim sur l’aspect socialisant du travail et ceux de K. Marx, le travail comme source d’aliénation.
Selon l’ INSEE, « le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.
Il est composé du :
•tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
•tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).
Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire) ».
Cette définition proposée l’INSEE nuance cette opposition entre travail manuel et travail intellectuel.
L’opinion commune aurait plutôt tendance à valoriser le travail « intellectuel » et dévaloriser le travail « manuel », pointant la matérialité et l’utilité de la production finale. Matthew B. Crawford décrit très bien cela dans son ouvrage Eloge du carburateur dans lequel il livre une réflexion sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
Nous vous proposons une sélection d’ouvrages économiques, sociologiques et philosophiques qui vous permettra d’approfondir votre réflexion.
- Introduction à l’économie des services
- La révolution des services
- Socio-économie des services
- Sociologie des services : entre marché et solidarité
- La société bureaucratique
- La bureaucratisation du monde à l'ère néolibérale
- L'emploi est mort, vive le travail !
- Condition de l'homme moderne
- Qu’est-ce que le travail ?
- Le travail
Bonne journée.
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