Question d'origine :
Ma mère s'est retrouvée enceinte à la Samaritaine en 1949, je suis née le 12
juillet 1949, Mireille, à hopital Édouard Herriot..
c'était l'époque des silences absolus et des non-dits, je ne sais absolument rien de mon histoire, je me souviens que nous allions déjeuner une fois par an le dimanche de la fête des mères, je me souviens ( comme si c'était hier) de Maman Quinquin de son visage d'une telle bonté et bienveillance.
Les oeufs mimosas, la batisse où filaient de longs couloirs flanqués de ces longues et hautes fenêtres, cette couleur passée entre jaune et beige, les vêpres l'après-midi dans la chapelle, le tentum ergo...
Ces dimanches là, ma mère Julia parlait beaucoup avec une amie Roberte il me semble, elle avait elle même un garçon de mon âge 4 ou 5 ans.
Mon Dieu que ces dimanches étaient douloureux.
Les archives recèlent elles les documents de recherches du géniteur, donc de mon père dont je ne sais absolument rien?
Et les questionnements sont toujours aussi forts et obsessionnels le concernant.
Je n' en peu plus de ne pas savoir qui il est.
J'ai, sur mon extrait de naissance, le nom d'un monsieur qui a déclaré ma naissance, était- il employé à la Samaritaine ou est ce Lui mon père ?
Merci de votre obligence
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 04/03/2020 à 12h51
Dans une précédente réponse du Guichet du savoir, recherche mère biologique, nous avions fourni quelques indications bibliographiques concernant la Samaritaine.
La source principale dont nous disposons à la bibliothèque est le livre de Catherine Chambon, Une maison pour grandir : de l'asile de la Samaritaine à la nouvelle maison de l'enfance de Monplaisir, publié en 2006. Un extrait de ce livre nous renseigne sur la raison de la pauvreté des fonds d’archives concernant les pensionnaires de cet établissement, qui fonctionna jusqu’en 1974 :
Chapitre « Ni vues, ni connues »
« Ces jeunes filles, ces milliers de jeunes mères qui durant tout le XXe siècle se succèderont dans le refuge de Monplaisir resteront à jamais anonymes. Toussainte est sûre que « beaucoup de filles venaient d’une certaine bourgeoisie » et personne, parmi les pensionnaires de la Samaritaine, n’avait connaissance de leur vrai nom, seulement d’un prénom de substitution. (…)
On y trouve également le témoignage de Toussainte, jeune maman pensionnaire en 1955 : « J’ai vu Madame Pottin pour la dernière fois en 1991. Elle m’a expliqué qu’
Cette élimination des archives relatives aux pensionnaires s’explique par le fait qu’il ne s’agissait pas d’un établissement public : né d’une initiative privé, il n’était ni municipal, ni départemental, même s’il fonctionnait en relation avec les Hospices civils de Lyon, et n'avait donc aucune obligation d'en faire le dépôt dans un centre d'archives.
Si les archives de l'établissement ont été au moins en partie détruites, il reste quelques archives attestant du fonctionnement de la Samaritaine qui ont permis à l’auteure de retracer l’histoire de cet établissement qui accueillait les filles-mères pendant leur grossesse et les premiers mois après l’accouchement.
Voici les références que nous avons pu identifier dans les fonds des Archives départementales du Rhône et aux Archives municipales de Lyon :
-
Au sein du fonds du service des enfants assistés, la cote
"Présentation du contenu : Statuts de l’œuvre, plan de l’établissement, avis de l’inspection de l’Assistance publique (1921-1955), délibérations du conseil général et de la commission départementale (1921-1955), arrêtés préfectoraux (1945-1970), rapports moraux et budgets prévisionnels de l’établissement (1943-1954), correspondance (1919-1954)."
-
L’ouvrage de Catherine Chambon fournit la référence
Les archives municipales conservent par ailleurs le fonds des Hospices civils de Lyon, présenté ici. On peut y lire que « L'ensemble des fonds est classé conformément au cadre de classement des archives hospitalières et fait l'objet d'inventaires détaillés. Ces inventaires ne sont pas accessibles par la base de données documentaire. Ils sont consultables en salle de lecture. »
Si la présentation du fonds ne mentionne pas la Samaritaine, nous en avons néanmoins trouvé trace dans un inventaire des sources complémentaires concernant l’Hôpital Jules Courmont, disponible sur le site francearchives.fr, qui fournit des références issues du
Dans la Série L (administration générale) :
"
Concernant la personne qui a déclaré votre naissance, il pourrait en effet s’agir d’un membre de la Samaritaine. Le témoignage de Nicole, employée de l’Etat civil à la mairie d’arrondissement, cité par Catherine Chambon dans son livre, tend à montrer que l’institution accompagnait ses pensionnaires dans leurs démarches administratives :
«
Si la domiciliation du déclarant est le 3 rue Saint-Victor, alors il s’agit vraisemblablement d’un membre de la Samaritaine. Dans le cas contraire, ou si aucune adresse n’est mentionnée, vous pourriez rechercher la trace de cette personne dans les annuaires de l’époque : au-delà de vous fournir une adresse, ces derniers peuvent vous renseigner sur son métier. La bibliothèque municipale de Lyon conserve ainsi les annuaires Henry et Fournier de Lyon. (communication sur demande à la Documentation régionale avec présentation d'une pièce d'identité. Attention, la distribution est interrompue entre le 3 et le 28 mars).
Vous pourriez ensuite continuer vos recherches dans les recensements de population, ou les tables décennales d’état civil (naissance, mariages, décès…). Pour en savoir plus, voir la rubrique « Je recherche une personne » sur le site des Archives départementales du Rhône.
Nous espérons que cette réponse vous aidera à avancer dans vos questionnements.
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