Question d'origine :
Bonjour et merci pour le service que vous proposez !
Savez-vous pourquoi les salles de lecture des bibliothèques, qu'elles soient municipales ou universitaires, sont toujours si hautes de plafond ?
En vous remerciant,
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/03/2020 à 11h19
Bonjour,
Dans l'ouvrage intitulé Bibliothèques d'aujourd'hui : à la conquête de nouveaux espaces, Marie-Françoise Bisbrouck apporte quelques éléments de réponse (en page 224) :
"La notion de confort est une notion très importante car elle touche à de nombreux aspects du bâtiment : sa volumétrie , un sentiment de bien-être dans des locaux bien conçus, la facilité de passer d'un espace à l'autre sans s'y perdre, de se repérer aisément, l'harmonie des couleurs, le confort lié à une bonne isolation phonique, tant par rapport aux bruits intérieurs qu'aux bruits extérieurs, le confort d'un chauffage bien adapté et d'une ventilation suffisante dans des espaces très fréquentés par le public, la qualité de l'éclairage tant naturel qu'artificiel, la qualité des meubles - hauteur, toucher, aspect, ergonomie, fonctionnalité, etc. -, l'utilisation de matériaux de qualité qui feront respecter le bâtiment, etc. Certains de ces aspects ont été décrits ci-dessus.
La plupart des espaces dans lesquels le public se sent bien sont des espaces ouverts, suffisamment vastes pour qu'ils procurent un sentiment agréable de liberté, tant il est vrai que la surface des logements d'habitation est elle-même trop souvent contraignante pour leurs habitants. De vastes espaces n'excluent pas l'intimité, c'est une question d'ameublement, de traitement du bruit environnant, de lumière, de couleurs et d'ambiance. "
Albert-Gilles Cohen mentionne l'élément historique de la perception politique de ce lieu (en page 182 du même ouvrage) : aux cabinets de lecture intimes ont succédé de vastes bibliothèques publiques ouvertes à tous. "L'image de la bibliothèque évolue dans l'histoire. Les bibliothèques classiques présentent la particularité de regrouper autour de cabinets de lecture, puis autour de vastes salles, l'ensemble des collections accessibles au public.
A des pièces de dimensions réduites dédiées à la lecture intime, ont succédé des salles d'un volume colossal où l'espace pavoise dans une solennité voulue. La bibliothèque prend alors une dimension physique et symbolique comparable à celle des lieux de la foi, le gouvernant désirant cette puissance pour signifier l'étendue de son pouvoir. Incarnation du lieu du savoir promis à toute la collectivité, fruit de la démocratisation en mouvement depuis l'époque de la révolution française, la bibliothèque publique apparaît à ce moment là. "
Anna Kupiec fait également référence à cette dimension symbolique de la verticalité dans Ouvrages et volumes : architecture et bibliothèques (en page 8) :
"La verticalité, qui prend forme dans un escalier ou dans unegrande hauteur sous plafond, peut renvoyer à la représentation de l'accès au savoir, voire à la vérité - dans un sens philosophique. Ainsi, se dégage, semble-t-il, un rapport à la transcendance ou, tout du moins, à la grandeur. En effet, l'histoire des hommes, la manière d'exercer le pouvoir, affectent l'architecture des institutions publiques parfois sur de longues durées. Qu'il s'agisse d'une bibliothèque ecclésiale - ou s'en inspirant -, réformée ou contre-réformée, qu'il s'agisse d'une bibliothèque humaniste, la forme de la bibliothèque, où le parti pris de la verticalité a été adopté, diffère."
Anne-Marie Bertrand aborde également cette notion de verticalité en pages 159 et suivantes, la liant aux volumes uniques (au sens de décloisonnement des secteurs) des bibliothèques actuelles.
Quelles sont les recommandations actuelles ?
Un document réalisé par le CAUE de Vendée bibliothèque, mode d’emploi préconise :
"La hauteur sous plafond ne doit être ni trop faible ce qui produit souvent une impression d’écrasement, ni trop haute ce qui peut donner une sensation d’inconfort . Elle pourra être variable en fonction des espaces (Si cela est possible, y compris dans un espace rénové, les espaces accessibles au public doivent bénéficier d’une hauteur adaptée)."
D'après l'article de Philippe Cantié, François Lebertois, Luc Lupone et Cécile Röthlin intitulé La lumière dans les bibliothèquesla hauteur idéale de plafond serait de 3,90 m pour une diffusion harmonieuse de la lumière .
Bonne journée.
Salle de lecture de l'INHA, construite par Henri Labrouste au sein de la Bibliothèque nationale de France - site Richelieu.
source : Wikimedia - Adelphilos - CC-BY-SA-4.0
Dans l'ouvrage intitulé Bibliothèques d'aujourd'hui : à la conquête de nouveaux espaces, Marie-Françoise Bisbrouck apporte quelques éléments de réponse (en page 224) :
"
Albert-Gilles Cohen mentionne l'élément historique de la perception politique de ce lieu (en page 182 du même ouvrage) : aux cabinets de lecture intimes ont succédé de vastes bibliothèques publiques ouvertes à tous. "L'image de la bibliothèque évolue dans l'histoire. Les bibliothèques classiques présentent la particularité de regrouper autour de cabinets de lecture, puis autour de vastes salles, l'ensemble des collections accessibles au public.
Anna Kupiec fait également référence à cette dimension symbolique de la verticalité dans Ouvrages et volumes : architecture et bibliothèques (en page 8) :
"La verticalité, qui prend forme dans un escalier ou dans une
Anne-Marie Bertrand aborde également cette notion de verticalité en pages 159 et suivantes, la liant aux volumes uniques (au sens de décloisonnement des secteurs) des bibliothèques actuelles.
Quelles sont les recommandations actuelles ?
Un document réalisé par le CAUE de Vendée bibliothèque, mode d’emploi préconise :
"
D'après l'article de Philippe Cantié, François Lebertois, Luc Lupone et Cécile Röthlin intitulé La lumière dans les bibliothèques
Bonne journée.
Salle de lecture de l'INHA, construite par Henri Labrouste au sein de la Bibliothèque nationale de France - site Richelieu.
source : Wikimedia - Adelphilos - CC-BY-SA-4.0
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