Question d'origine :
Qui était le philosophe italien Adriano Tilgher ?
Que sait-on de lui ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/03/2020 à 12h10
Bonjour,
Adriano Tilgher (Résina/Ercolano 1887 - Rome 1941)
Philosophe et critique littéraire de poésie et de théâtre contemporains.
De formation juridique, il s’oriente vers la littérature et collabore, entre autres, aux quotidiens Il Mondo et Il Tempo et aux revues La Ronda et La Cultura. Il est surtout connu comme critique de la pensée pirandellienne. Il développa une pensée de type relativiste et sceptique.
Nous n'avons pas trouvé de notice biographique dans les dictionnaires de philosophes que nous avons consultés à la bibliothèque.
Outre les notices Wikipedia, en français et en italien, nous vous renvoyons à la notice BNF.
A consulter : son œuvre et ses études recensées sur le SUDOC
Adriano Tilgher (1887-1941), philosophe inclassable.
" Si plus grand monde ne connaît Tilgher aujourd’hui, l’influence souterraine de cette figure discrète voire confidentielle fut cependant réelle : encore dans les années 1950 son œuvre s’imposera comme une référence cruciale pour Hannah Arendt et son élucidation pionnière, dans Condition de l’homme moderne, de la centralité de la figure problématique de l’ « homo faber ». C’est encore en méditant Tilgher qu’Arendt déploiera sa généalogie critique de la société du travail, qui imposait sa logique de production et de consommation aux dépens d’autres activités dévalorisées, notamment l’agir politique. Justement, dans son essai philosophico-historique Homo Faber, Tilgher avait questionné l’idéologie du travail avec une rare acuité : « Par une étrange et inévitable conséquence, la Civilisation du Travail, dans laquelle l’esprit continue toujours plus orgueilleusement à célébrer sa maîtrise sur le monde des choses inertes et muettes, a condamné une grande partie des hommes à la monotone existence des objets de la nature, destinés à la répétition mécanique des gestes et des mouvements toujours les mêmes identiques. » Attentif aux critiques de l’idée de progrès déployées par Oswald Spengler – sans pour autant partager ses convictions politiques -, Tilgher était plus encore soucieux d’actualiser la vision critique que, dès le XIXe siècle, l’écrivain Giacomo Leopardi (1798-1837) avait déployée contre une certaine idéologie progressiste. Tout comme Berneri, d’ailleurs familier de ses écrits, Tilgher observait avec perplexité la fascination de la gauche, notamment communiste – mais aussi celle du fascisme -, pour l’activité productive comme telle. "
Source : L'âge productiviste: Hégémonie prométhéenne, brèches et alternatives écologiques / Serge AUDIER
Sur Gallica, on retrouve quelques informations sur Adriano Tilgher et plusieurs de ses articles. Quelques exemples :
- L'Europe nouvelle : revue hebdomadaire des questions extérieures, économiques et littéraires - 1925
- Essai sur l'évolution littéraire de l'Italie de 1870 à nos jours : thèse pour le doctorat ès lettres présentée devant la Faculté des lettres de l'Université de Grenoble / par M. Benjamin Crémieux,...
- Journal des débats politiques et littéraires - 1923
...
Une thèse de Marjorie Bertin : Le pirandellisme dans le théâtre de Jean Genet. Poétique et esthétique
Bonne journée.
Adriano Tilgher (Résina/Ercolano 1887 - Rome 1941)
Philosophe et critique littéraire de poésie et de théâtre contemporains.
De formation juridique, il s’oriente vers la littérature et collabore, entre autres, aux quotidiens Il Mondo et Il Tempo et aux revues La Ronda et La Cultura. Il est surtout connu comme critique de la pensée pirandellienne. Il développa une pensée de type relativiste et sceptique.
Nous n'avons pas trouvé de notice biographique dans les dictionnaires de philosophes que nous avons consultés à la bibliothèque.
Outre les notices Wikipedia, en français et en italien, nous vous renvoyons à la notice BNF.
A consulter : son œuvre et ses études recensées sur le SUDOC
Adriano Tilgher (1887-1941), philosophe inclassable.
" Si plus grand monde ne connaît Tilgher aujourd’hui, l’influence souterraine de cette figure discrète voire confidentielle fut cependant réelle : encore dans les années 1950 son œuvre s’imposera comme une référence cruciale pour Hannah Arendt et son élucidation pionnière, dans Condition de l’homme moderne, de la centralité de la figure problématique de l’ « homo faber ». C’est encore en méditant Tilgher qu’Arendt déploiera sa généalogie critique de la société du travail, qui imposait sa logique de production et de consommation aux dépens d’autres activités dévalorisées, notamment l’agir politique. Justement, dans son essai philosophico-historique Homo Faber, Tilgher avait questionné l’idéologie du travail avec une rare acuité : « Par une étrange et inévitable conséquence, la Civilisation du Travail, dans laquelle l’esprit continue toujours plus orgueilleusement à célébrer sa maîtrise sur le monde des choses inertes et muettes, a condamné une grande partie des hommes à la monotone existence des objets de la nature, destinés à la répétition mécanique des gestes et des mouvements toujours les mêmes identiques. » Attentif aux critiques de l’idée de progrès déployées par Oswald Spengler – sans pour autant partager ses convictions politiques -, Tilgher était plus encore soucieux d’actualiser la vision critique que, dès le XIXe siècle, l’écrivain Giacomo Leopardi (1798-1837) avait déployée contre une certaine idéologie progressiste. Tout comme Berneri, d’ailleurs familier de ses écrits, Tilgher observait avec perplexité la fascination de la gauche, notamment communiste – mais aussi celle du fascisme -, pour l’activité productive comme telle. "
Source : L'âge productiviste: Hégémonie prométhéenne, brèches et alternatives écologiques / Serge AUDIER
Sur Gallica, on retrouve quelques informations sur Adriano Tilgher et plusieurs de ses articles. Quelques exemples :
- L'Europe nouvelle : revue hebdomadaire des questions extérieures, économiques et littéraires - 1925
- Essai sur l'évolution littéraire de l'Italie de 1870 à nos jours : thèse pour le doctorat ès lettres présentée devant la Faculté des lettres de l'Université de Grenoble / par M. Benjamin Crémieux,...
- Journal des débats politiques et littéraires - 1923
...
Une thèse de Marjorie Bertin : Le pirandellisme dans le théâtre de Jean Genet. Poétique et esthétique
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter