Question d'origine :
Le transfert sanguin (blood shift) est une particularité humaine intéressante. Est-ce qu'il signofie que nous serions des créatures destinées à devenir aquatiques, ou ayant été aquatiques jadis ?
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 25/07/2020 à 08h44
Bonjour,
Avant d’apporter une réponse à votre question, commençons par rappeler ce qu’est le
« À trente mètres sous l’eau, les poumons atteignent un volume de 1,5 litre (le volume résiduel moyen) contre 6 ou 7 litres en surface (volume moyen chez un individu mâle). Or, la cage thoracique ne peut pas se comprimer de façon illimitée. Il en résulte une dépression relative à l'intérieur de la cage thoracique. Cette dépression tend à être comblée par l’afflux de sang provenant des organes périphériques (membres inférieurs et supérieurs, région abdominale). Ce phénomène appelé érection pulmonaire permet d’augmenter la résistance de la cage thoracique à la pression extérieure et évite les déchirements des muscles ou des tissus.
« L’existence du bloodshift [n’a longtemps été connue] que chez les mammifères marins.
« L’homme moderne s’adapte à des conditions environnementales très variées, [capable de réaliser de nombreux exploits extrêmes]. S’agit-il de réelles adaptations et quels en sont les mécanismes ? Quel est le rôle des processus évolutifs de l’homme sur ces adaptations ? Enfin, quel est l’impact de ces adaptations sur la santé de l’homme moderne ? […] Autre milieu extrême qui n’est plus à mon avis le milieu de l’Homme, celui de la plongée en apnée. Une revue de questions de Paolo Cerretelli, un physiologiste italien, dans son Traité de physiologie de l’exercice musculaire (Masson, 2002) montre que lors de la plongée en apnée, on met en jeu des réflexes primitifs, qui sont un ralentissement immédiat de la fréquence cardiaque et une vasoconstriction périphérique. Ils permettent un ralentissement du débit cardiaque périphérique vers le centre : le besoin en oxygène est diminué. Ce type de réflexe s’observe chez tous les sujets à des degrés divers, ce qui traduit son intérêt dans l’adaptation de l’homme aux environnements aquatiques. Ce réflexe primitif est d’ailleurs à l’origine de nombreux accidents chez les plongeurs en apnée […]. Malgré toutes les méthodes [qu’ils] vont mettre en jeu pour améliorer les records, ils ne seront jamais des dauphins, car les réserves en oxygène musculaire stockées sur la myoglobine de l’homme et du dauphin ne sont absolument pas les mêmes : l’homme a 8 millilitres d’oxygène par kilo alors que le dauphin en a 44, donc nous ne pourrons jamais jouer totalement avec les dauphins dans leur milieu naturel. […]
Source : Charles-Yannick Guézennec, « L’adaptation de l’homme aux conditions extrêmes de vie sur terre », dans Sortir de l'eau : de la vie aquatique à la vie terrestre / sous la direction de Pierre Corvol et Jean-Luc Elghozi, O. Jacob, 2011, pp. 174 et 180.
Évoquons par ailleurs la
L'évolution des espèces. 1 : Les preuves et 2 : Les mécanismes / Maxime Hervé, Denis Poinsot, Ed. Apogée, 2013
Évolution : les origines de l'homme / Alice Roberts, Delachaux et Niestlé, 2012
Au commencement était le poisson : l'homme : 3,5 milliards d' années d'évolution / Neil Shubin, R. Laffont, 2009
Évolution : la grande histoire du vivant / Petra Brookes, Leon Gray, Dan Green... [et al], Delachaux et Niestlé, 2018
La Terre et la vie : quatre milliards d'années d'histoire / par Simon Amaudric du Chaffaut, CRDP de l'académie de Grenoble, 2008
Le chaînon manquant entre le poisson et l'homme identifié : connaissez-vous le nom de cet animal vieux de plus de 70 millions d'années ?
L'homme, ce mammifère marin
Bonne journée.
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