Question d'origine :
Bonjour,
Suite à un voyage en Andalousie, j'ai découvert les magnifiques fontaines, canaux et circulation d'eau, entre autres dans l'Alhambre, si connue... Mais j'ai cru comprendre que tout le savoir concernant ces fontaines venait d'Afrique du Nord. Peut-être pourrez-vous préciser l'histoire sur ce point.
Ma question concerne les fontaines, qui existaient donc alors qu'il n'y avait pas d'électricité. Existe-t-il un ouvrage qui explique la mise en oeuvre d'un tel ouvrage ? Éventuellement qui explique le circuit de l'eau, était-ce en circuit fermé ? L'eau ne risquait-elle pas de croupir ? Et si en circuit ouvert, il y avait donc certainement toujours un bassin d'approvionnement ?
Je serais très intéressé de dévorer tous les ouvrages que vous pourrez recommander, ces fontaines et l'ingéniosité humaine à l'origine de ceux-ci me fascinent !
Et merci aussi pour toutes ces autres réponses, escapades, précisions, découvertes depuis tant d'années.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 24/07/2020 à 12h48
L'architecture arabo-andalouse et l'art mauresque sont le fruit de l'influence musulmane qui exista sur la péninsule ibérique dès le 8eme siècle, suite aux conquêtes musulmanes.
Dans l'ouvrage, Maroc almoravide et almohade. Architecture et décors au temps des conquérants. 1055-1269 de Xavier Salmon, un chapitre est consacré aux bassins et à l'ingénierie de l'eau.
L'auteur explique que de nombreuses techniques d'acheminement de l'eau : barrages, souterrains, réservoirs étaient maîtrisés et utilisées à cette époque au Maroc favorisant l'émergence de cités-jardins et de cultures agricoles. L'eau était également un élément de purification du corps.
"Autrefois, il était aisé de voir depuis le ciel et même sur le terrain, les lignes de puits des khettaras. Véritables aqueducs souterrains, ces galeries drainantes interceptaient l'eau des nappes situées en amont des zones à irriguer et la conduisaient par simple gravité vers des zones de stokage. Afin de créer ces longs tunnels, des puits avaient été creusés à intervalles réguliers. Assurant l'aération de l'ouvrage, ils en permettaient aussi la maintenance car il était indispensable de descendre très régulièrement dans les galeries pour retirer l'amas de sédiments et les pierres qui empêchaient l'écoulement de l'eau. A ce réseau souterrain s'ajoutait celui des séguias, canaux et rigoles à ciel ouvert conduisant l'eau au sein des cultures et de la ville et en la partageant de manière égalitaire. "
(…).
Elles étaient pour la plupart reliées à des bassins d’accumulation destinés à la régulation de l’eau et à son affectation journalière en fonction des secteurs géographiques. (…) certains d’entre eux ont été soigneusement conservés car liés aux vergers et aux jardins du palais.
(…)
Ainsi que le note justement Georges Marçais (…), il n’était guère de région de l’immense empire qui n’ait été dotée de travaux d’utilité publique. Partout, les califes avaient fait construire des gîtes d’étape et creuser des citernes afin de faciliter les déplacements au long des grandes voies. Certaines de ces citernes ont été miraculeusement préservées et témoignent une fois encore du génie hydraulique développé par les savants du temps. » (p. 280-290)
Nous vous invitons également à consulter cet article en ligne du magazine Sciences et Avenir : L'eau, l'architecte des jardins de l'Alhambra.
Bonne lecture
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