Étymologie de Écloison
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/08/2020 à 14h49
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Question d'origine :
Je cherche l’étymologie, la signification et l’origine du mot « écloison » : mot typiquement Lyonnais ou pas ?
D’autre part :
Dans son livre Les défenses de Lyon : enceintes et fortifications de François Dallemagne, nous trouvons :
►« Leur vidange vers la Saône s'effectuait en ouvrant des portes, des écloisons, aménagées dans les barrages ».
Cette première explication suggère qu’il s’agit de la dénomination des portes même des écluses.
Cependant
Dans le Dictionnaire des lyonnaiseries, de Louis MAYNARD, nous trouvons :
►Rue LAFONT (rue). 1er arrondissement. Cette voie publique a porté, dans le passé, le nom de rue des Écloisons, parce qu’il s’y trouvait des écluses destinées à retenir les eaux du canal de communication entre le Rhône et la Saône.
Dans cette deuxième explication il semble que ce soit le nom des écluses.
Alors Écloisons, est-ce la porte même des écluses ? ou les écluses elles-même ?
Qu’en est-il exactement ? Pouvez-vous me donner des précisions S.V.P
Merci nafnaf
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/08/2020 à 12h35
Bonjour,
Aucun des documents sur le parler lyonnais que nous avons pu consulter en rayon ne nous a éclairés sur la définition ou l’étymologie du mot « écloison ».
Les (quelques) ressources que nous trouvons semblent suivre l’interprétation de Louis Maynard : « écloison » désignerait les écluses elles-mêmes :
«Le mot « écloison » désignait des écluses qui permettaient l’écoulement des eaux des fossés des Terreaux qui ne furent définitivement comblés qu’en 1578. »
Source : Lyon pas à pas : son histoire à travers ses rues, Jean Pelletier
« M. Delandine a dit, dans un Mémoire […], que la ville de Lyon était, au temps des Romains, entièrement environnée par le Rhône et la Saône. Cela ne peut s’entendre que de la partie basse de cette ville.
« Ce ne fut, dit-il, que sous la domination bourguignonne que les Lyonnais, pour étendre leur cité au nord, comblèrent un vaste canal qui unissait ces deux rivières. Ils formèrent ainsi la place des Terreaux, ainsi appelée du nom des anciens fossés qui bordaient ce canal. (un fossé est encore appelé, en patois bressan, terré.)La rue des Ecloisons, qui en est voisine, a pris son nom des écluses qui y étaient placées . »
Source : Recherches historiques sur le département de l'Ain / par M. A.-C.-N. de Lateyssonnière
« Les fossés étaient traversés d'une tour à l'autre pardes écluses appelées écloisons . […]
la chute d'eau de deux mètres, qui avait si peu de valeur comme moteur hydraulique ou comme moyen de distribuer l'eau à des fontaines jaillissantes, avait une importance capitale pour la défense des remparts, puisqu'elle permettait d'inonder les fossés en tout temps et
leur assurait une profondeur d'eau de deux mètres, même pendant les grandes sécheresses.
Cependant , pour remplir les fossés, il fallait retenir l'eau par des barrages écluses ; quelque considérable que fut le volume de celle fournie par le double aqueduc, et nous ne doutons pas qu'on ne l'eût grossi en recueillant sur le parcours les eaux de source, notamment à la colline
Saint-Sébastien, où l'on a rencontré plusieurs canaux dans cette direction, il n'aurait pu suffire pour couler à pleins bords dans d'aussi vastes fossés. On avait donc établi de distance en distance des barrages avec écluses pour retenir l'eau, de manière à former une suite de bassins dont le trop plein déversait de l'un dans l'autre, en descendant du Rhône vers la Saône. C'est pourquoi le chemin latéral au rempart s'appelait rue des Ecloisons dans la partie supérieure et rue des Basses-Écloisons, dans la partie correspondante à la rue de la Cage, noms conservés jusqu'au milieu du XVIIe siècle. »
Source : Revue du Lyonnais
Peut-être le même terme a-t-il désigné également les portes par métonymie ?
Bonne journée.
Aucun des documents sur le parler lyonnais que nous avons pu consulter en rayon ne nous a éclairés sur la définition ou l’étymologie du mot « écloison ».
Les (quelques) ressources que nous trouvons semblent suivre l’interprétation de Louis Maynard : « écloison » désignerait les écluses elles-mêmes :
«
Source : Lyon pas à pas : son histoire à travers ses rues, Jean Pelletier
« M. Delandine a dit, dans un Mémoire […], que la ville de Lyon était, au temps des Romains, entièrement environnée par le Rhône et la Saône. Cela ne peut s’entendre que de la partie basse de cette ville.
« Ce ne fut, dit-il, que sous la domination bourguignonne que les Lyonnais, pour étendre leur cité au nord, comblèrent un vaste canal qui unissait ces deux rivières. Ils formèrent ainsi la place des Terreaux, ainsi appelée du nom des anciens fossés qui bordaient ce canal. (un fossé est encore appelé, en patois bressan, terré.)
Source : Recherches historiques sur le département de l'Ain / par M. A.-C.-N. de Lateyssonnière
« Les fossés étaient traversés d'une tour à l'autre par
la chute d'eau de deux mètres, qui avait si peu de valeur comme moteur hydraulique ou comme moyen de distribuer l'eau à des fontaines jaillissantes, avait une importance capitale pour la défense des remparts, puisqu'elle permettait d'inonder les fossés en tout temps et
leur assurait une profondeur d'eau de deux mètres, même pendant les grandes sécheresses.
Cependant , pour remplir les fossés, il fallait retenir l'eau par des barrages écluses ; quelque considérable que fut le volume de celle fournie par le double aqueduc, et nous ne doutons pas qu'on ne l'eût grossi en recueillant sur le parcours les eaux de source, notamment à la colline
Saint-Sébastien, où l'on a rencontré plusieurs canaux dans cette direction, il n'aurait pu suffire pour couler à pleins bords dans d'aussi vastes fossés. On avait donc établi de distance en distance des barrages avec écluses pour retenir l'eau, de manière à former une suite de bassins dont le trop plein déversait de l'un dans l'autre, en descendant du Rhône vers la Saône. C'est pourquoi le chemin latéral au rempart s'appelait rue des Ecloisons dans la partie supérieure et rue des Basses-Écloisons, dans la partie correspondante à la rue de la Cage, noms conservés jusqu'au milieu du XVIIe siècle. »
Source : Revue du Lyonnais
Peut-être le même terme a-t-il désigné également les portes par métonymie ?
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