Camps d'internement des Espagnols en France en1939
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 28/10/2020 à 09h09
942 vues
Question d'origine :
Bonjour chers guichetières et guichetiers.
Je sors du film "Josep " très émue et éblouie. Dans des conversations avec des spectateurs je découvre la méconnaissance de cette histoire des camps du sud de la France après la défaite de la République espagnole et la " Retirada". J'ai voulu évoquer un autre film, un documentaire vu il y a quelques années qui tournait autour du même sujet avec dans mon souvenir un point de départ constitué de cartes postales éditées à cette époque. Mais ma mémoire est défaillante d'où mon appel à vos ressources. Il me semble aussi qu'il y avait eu une exposition photographique de ou sur un photographe catalan interné dans un de ces camps du sud de la France. Pourriez-vous me donner les références de documents cinématographiques et expositions photographiques des 10 ou 15 dernières années autour de ces camps du début 1939 en France
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 29/10/2020 à 10h32
Bonjour,
Il nous serait impossible de vous fournir une liste exhaustive, mais vous trouverez ci-dessous des références de films documentaires et d’expositions organisées en France sur la Retirada et les camps de réfugiés espagnols, dans lesquelles vous retrouverez peut-être le film et l’exposition de vos souvenirs.
Films documentaires :
• De la retirada à la reconquista, réal. d'Emile Navarro et Aymone de Chantérac (2012)
Juillet 1936, la tentative de coup d’Etat du général Franco contre la toute jeune République Espagnole provoque une terrible guerre civile. Fuyant la répression, un demi-million d’Espagnols traversent en quelques jours les Pyrénées. Dépassées par cet exode massif, les autorités françaises regroupent ces réfugiés dans des camps de concentration, la plupart sont enrôlés comme travailleurs étrangers. Certains s’engagent dans la Résistance Française. Il faudra attendre les années 80 pour que l’Etat Français reconnaisse leur participation. De la Retirada à la Reconquista raconte l’histoire de ces combattants de la liberté au travers de 11 témoignages.
• Mémoires de la Retirada, réal. de Marie Chevais (2012)
Début 1939, la guerre d’Espagne entraîne le départ de milliers de réfugiés républicains qui franchissent la frontière des Pyrénées vers la France, c’est la Retirada.70 ans après, leurs descendants, enfants ou petits-enfants, entretiennent le souvenir de cet épisode douloureux, non sans modifier les contours de la mémoire héritée de leurs parents. Attentifs à ces variations, ce film propose une analyse des mémoires de l'exode des républicains espagnols de 1939, telle qu'elles se construisent aujourd'hui, dans le sud-ouest de la France...
• Il nous faut regarder - Libres Itinéraires d'exil de Jordi et José, François Boutonnet (2009)
Le film évoque la vie de deux personnages hors du commun, Jordi et José, qui ont connu, enfants, la guerre d’Espagne, la retirada, les camps, l’exil. Ces libres héritiers de la révolution espagnole ont cependant construit dans le sud de la France une vie riche, inventive, altruiste et exemplaire. Malgré l’exil et peut-être même à cause de l’exil... Dans les Pyrénées Orientales, ces fils de l’Espagne libertaire n’ont toujours pas renoncé à changer la vie. Ils ont commencé par modifier quelques vieilles maisons, construit des canaux d’irrigation, inventé le travail en coopérative, porté chaque jour leur grain de sel au débat. Contrairement à tous ceux qui fondent leur vie et leurs idées sur la répétition d'un seul crédo essoufflé, ils ne se privent jamais d'intervenir, même à la plus modeste échelle, sur tous les terrains qui leur sont accessibles. En mettant inlassablement la main à la pâte, ils montrent comment, sur cette question concrète de notre appropriation de l'espace, chacun pourrait entreprendre de reconstruire autour de lui la Terre, qui en a bien besoin...
• Dans ces silences - Paroles évadées d'un siècle, Mathilde Boé, Claire Cravinho, Camille Ibanez
Ce film documentaire suit l'accompagnement de huit personnes par un metteur en scène, Didier Ruiz, de La Compagnie des Hommes. Il met en scène leurs souvenirs d'exil d'hommes et de femmes, ayant vécu la Retirada en 1939. Ils deviennent acteurs-témoins dans la pièce "Dale Recuerdos XIX" ("Je pense à vous"). La représentation de la pièce dans le Camp de Rivesaltes, lieu très significatif, a transformé en partie ce lieu. Le film est constitué de témoignages, de la préparation et des images du spectacle, mais aussi d'images du camp, de ce lieu si peuplé de mémoire et si proche d'un centre de rétention, lieu où notre société répond aujourd'hui à d'autres exils. Comment parler de ce qui fut, sans oublier ce qui est ? Et dans quelles langues ?
• Bartoli, le dessin pour mémoire, un film de Vincent Marie (2019)
Dans une lettre adressée à Josep Bartoli, le cinéaste historien Vincent Marie interroge la mémoire des images. Il convoque les témoignages des membres de la famille de l'artiste catalan (sa veuve, son neveu), des historiens (Geneviève Dreyfus-Armand, Antoine De Baecque), des auteurs (Aurel, Antonio Altarriba)... pour décrypter les dessins et raconter l'épisode tragique de la Retirada (l'exode des réfugiés espagnols vers la France à l'issue de la guerre d'Espagne).
• Armonia, Franco et mon grand-père : chercher sa vérité dans l'histoire, réal. de Xavier Ladjointe (2017)
"Ma mère refuse de me parler du passé. Je pars alors en Espagne avec elle pour filmer notre histoire familiale. Mais cette quête vire bientôt à l'obsession de connaître la vérité sur mon grand-père qui prend peu à peu la place d'un mentor dans ma propre vie en plein questionnement... Ce journal initiatique raconte la guerre d'Espagne et l'exil de mes grands-parents. Il implique mon regard sur la liberté de vivre sa vie dans le passé comme au présent." (Xavier Ladjointe)
Si aucun de ces films ne correspond, vous pourrez trouver de nombreuses autres références dans le catalogue Sudoc, en lançant une recherche avec le mot clé « réfugiés espagnols » et sélectionner le type de publication « matériel audio-visuel ».
Expositions :
Nous trouvons plusieurs expositions de photographes mentionnés dans la presse ou en ligne :
- Agustí Centelles : Journal d’une guerre et d’un exil, Espagne-France, 1936-1939, du 09 juin au 13 septembre 2009
- Bram. La Retirada à Eburomagus
- Ramonville-Saint-Agne. L’exil des républicains espagnols en expo
- À Rivesaltes, une émouvante exposition sur les réfugiés de la Retirada
- Robert Capa à Bram, souvenirs d'exil des réfugiés espagnols
En complément, nous ajoutons ces catalogues d’expositions organisées en France, trouvés dans le catalogue Sudoc :
- Les Républicains espagnols dans les Hautes-Pyrénées : "De l'exil à l'intégration : [Exposition présentée à l'abbaye de l'Escaladieu du 13 décembre 2003 au 13 juin 2004] / Conseil Général des Hautes-Pyrénées
- Février 1939, la Retirada dans l'objectif de Manuel Moros = Febrer 1939, l'exili dins la mirada de Manuel Moros : exposition [présentée du 10 décembre 2008 au 17 janvier 2009 à la Poudrière, Perpignan, et du 30 janvier au 30 mars 2009 au Museu memorial de l'exili à La Jonquera] / réalisée par la Direction de la culture de la ville de Perpignan... ; en partenariat avec le Museu memorial de l'exili... ; [catalogue coordonné par Grégory Tuban] ; [contributions de Eric Forcada, Jean Peneff, Josep Sangenis... et al.]
- Artistes de l'exil en région toulousaine : République espagnole, retirada 1939 : [exposition présentée à Blagnac et à Colomiers] / auteur [et] coordinateur José Jornet (2002)
- Libertad! : La Gironde et la guerre d'Espagne (1936-1939) : Catalogue de l'exposition présentée aux Archives départementales de la Gironde / Francine Agard-Lavallé, Bernard Lavallé, Cyril Olivier, sous la direction d'Agnès Vatican ; avec le concours de Anne Detot, Mary Danguilhen, Jennifer Riberolle, Philippe Dasquet, Claire Bourquin et Mathilde Polegato
(2019)
Bonne journée.
Il nous serait impossible de vous fournir une liste exhaustive, mais vous trouverez ci-dessous des références de films documentaires et d’expositions organisées en France sur la Retirada et les camps de réfugiés espagnols, dans lesquelles vous retrouverez peut-être le film et l’exposition de vos souvenirs.
• De la retirada à la reconquista, réal. d'Emile Navarro et Aymone de Chantérac (2012)
Juillet 1936, la tentative de coup d’Etat du général Franco contre la toute jeune République Espagnole provoque une terrible guerre civile. Fuyant la répression, un demi-million d’Espagnols traversent en quelques jours les Pyrénées. Dépassées par cet exode massif, les autorités françaises regroupent ces réfugiés dans des camps de concentration, la plupart sont enrôlés comme travailleurs étrangers. Certains s’engagent dans la Résistance Française. Il faudra attendre les années 80 pour que l’Etat Français reconnaisse leur participation. De la Retirada à la Reconquista raconte l’histoire de ces combattants de la liberté au travers de 11 témoignages.
• Mémoires de la Retirada, réal. de Marie Chevais (2012)
Début 1939, la guerre d’Espagne entraîne le départ de milliers de réfugiés républicains qui franchissent la frontière des Pyrénées vers la France, c’est la Retirada.70 ans après, leurs descendants, enfants ou petits-enfants, entretiennent le souvenir de cet épisode douloureux, non sans modifier les contours de la mémoire héritée de leurs parents. Attentifs à ces variations, ce film propose une analyse des mémoires de l'exode des républicains espagnols de 1939, telle qu'elles se construisent aujourd'hui, dans le sud-ouest de la France...
• Il nous faut regarder - Libres Itinéraires d'exil de Jordi et José, François Boutonnet (2009)
Le film évoque la vie de deux personnages hors du commun, Jordi et José, qui ont connu, enfants, la guerre d’Espagne, la retirada, les camps, l’exil. Ces libres héritiers de la révolution espagnole ont cependant construit dans le sud de la France une vie riche, inventive, altruiste et exemplaire. Malgré l’exil et peut-être même à cause de l’exil... Dans les Pyrénées Orientales, ces fils de l’Espagne libertaire n’ont toujours pas renoncé à changer la vie. Ils ont commencé par modifier quelques vieilles maisons, construit des canaux d’irrigation, inventé le travail en coopérative, porté chaque jour leur grain de sel au débat. Contrairement à tous ceux qui fondent leur vie et leurs idées sur la répétition d'un seul crédo essoufflé, ils ne se privent jamais d'intervenir, même à la plus modeste échelle, sur tous les terrains qui leur sont accessibles. En mettant inlassablement la main à la pâte, ils montrent comment, sur cette question concrète de notre appropriation de l'espace, chacun pourrait entreprendre de reconstruire autour de lui la Terre, qui en a bien besoin...
• Dans ces silences - Paroles évadées d'un siècle, Mathilde Boé, Claire Cravinho, Camille Ibanez
Ce film documentaire suit l'accompagnement de huit personnes par un metteur en scène, Didier Ruiz, de La Compagnie des Hommes. Il met en scène leurs souvenirs d'exil d'hommes et de femmes, ayant vécu la Retirada en 1939. Ils deviennent acteurs-témoins dans la pièce "Dale Recuerdos XIX" ("Je pense à vous"). La représentation de la pièce dans le Camp de Rivesaltes, lieu très significatif, a transformé en partie ce lieu. Le film est constitué de témoignages, de la préparation et des images du spectacle, mais aussi d'images du camp, de ce lieu si peuplé de mémoire et si proche d'un centre de rétention, lieu où notre société répond aujourd'hui à d'autres exils. Comment parler de ce qui fut, sans oublier ce qui est ? Et dans quelles langues ?
• Bartoli, le dessin pour mémoire, un film de Vincent Marie (2019)
Dans une lettre adressée à Josep Bartoli, le cinéaste historien Vincent Marie interroge la mémoire des images. Il convoque les témoignages des membres de la famille de l'artiste catalan (sa veuve, son neveu), des historiens (Geneviève Dreyfus-Armand, Antoine De Baecque), des auteurs (Aurel, Antonio Altarriba)... pour décrypter les dessins et raconter l'épisode tragique de la Retirada (l'exode des réfugiés espagnols vers la France à l'issue de la guerre d'Espagne).
• Armonia, Franco et mon grand-père : chercher sa vérité dans l'histoire, réal. de Xavier Ladjointe (2017)
"Ma mère refuse de me parler du passé. Je pars alors en Espagne avec elle pour filmer notre histoire familiale. Mais cette quête vire bientôt à l'obsession de connaître la vérité sur mon grand-père qui prend peu à peu la place d'un mentor dans ma propre vie en plein questionnement... Ce journal initiatique raconte la guerre d'Espagne et l'exil de mes grands-parents. Il implique mon regard sur la liberté de vivre sa vie dans le passé comme au présent." (Xavier Ladjointe)
Si aucun de ces films ne correspond, vous pourrez trouver de nombreuses autres références dans le catalogue Sudoc, en lançant une recherche avec le mot clé « réfugiés espagnols » et sélectionner le type de publication « matériel audio-visuel ».
Nous trouvons plusieurs expositions de photographes mentionnés dans la presse ou en ligne :
- Agustí Centelles : Journal d’une guerre et d’un exil, Espagne-France, 1936-1939, du 09 juin au 13 septembre 2009
- Bram. La Retirada à Eburomagus
- Ramonville-Saint-Agne. L’exil des républicains espagnols en expo
- À Rivesaltes, une émouvante exposition sur les réfugiés de la Retirada
- Robert Capa à Bram, souvenirs d'exil des réfugiés espagnols
En complément, nous ajoutons ces catalogues d’expositions organisées en France, trouvés dans le catalogue Sudoc :
- Les Républicains espagnols dans les Hautes-Pyrénées : "De l'exil à l'intégration : [Exposition présentée à l'abbaye de l'Escaladieu du 13 décembre 2003 au 13 juin 2004] / Conseil Général des Hautes-Pyrénées
- Février 1939, la Retirada dans l'objectif de Manuel Moros = Febrer 1939, l'exili dins la mirada de Manuel Moros : exposition [présentée du 10 décembre 2008 au 17 janvier 2009 à la Poudrière, Perpignan, et du 30 janvier au 30 mars 2009 au Museu memorial de l'exili à La Jonquera] / réalisée par la Direction de la culture de la ville de Perpignan... ; en partenariat avec le Museu memorial de l'exili... ; [catalogue coordonné par Grégory Tuban] ; [contributions de Eric Forcada, Jean Peneff, Josep Sangenis... et al.]
- Artistes de l'exil en région toulousaine : République espagnole, retirada 1939 : [exposition présentée à Blagnac et à Colomiers] / auteur [et] coordinateur José Jornet (2002)
- Libertad! : La Gironde et la guerre d'Espagne (1936-1939) : Catalogue de l'exposition présentée aux Archives départementales de la Gironde / Francine Agard-Lavallé, Bernard Lavallé, Cyril Olivier, sous la direction d'Agnès Vatican ; avec le concours de Anne Detot, Mary Danguilhen, Jennifer Riberolle, Philippe Dasquet, Claire Bourquin et Mathilde Polegato
(2019)
Bonne journée.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 30/10/2020 à 10h45
Bonjour,
En complément à cette réponse, nous vous signalons aussi le film d'Henri-François Imbert No pasaran, album souvenir :
"Bouleversant par son sujet, l'exode des républicains espagnols, magnifique par la modestie de son dispositif, No pasarán... réussit le paradoxe d'un film fabriqué à partir d'images fixes.
Un jour, Henri-François Imbert a trouvé des cartes postales chez ses grands-parents, au Boulou, près de la frontière espagnole. Elles datent de février 1939. Elles sont un peu plus grandes que la moyenne, elles n'ont jamais été envoyées. Elles montrent l'arrivée en France des 500 000 républicains espagnols fuyant l'Espagne après la victoire de Franco : le passage de la frontière, les cohortes de véhicules et de bétail, des empilements d'armes, les soldats et douaniers français, les camps où l'on entasse les hommes (on appelle ça, déjà, en 1939, des "camps de concentration"), des femmes, des enfants qu'on a séparés des hommes. Les photos sont légendées avec une objectivité glaçante : Un coin du camp d'Argelès La mer. Imbert nous montre ses cartes postales, une par une, posées sur un fond noir, les décrit, raconte. Il y en a six." (Les Inrockuptibles, 01/01/03)
Vous pourrez le retrouver un jour prochain à la Bibliothèque ...
Bonne journée !
En complément à cette réponse, nous vous signalons aussi le film d'Henri-François Imbert No pasaran, album souvenir :
"Bouleversant par son sujet, l'exode des républicains espagnols, magnifique par la modestie de son dispositif, No pasarán... réussit le paradoxe d'un film fabriqué à partir d'images fixes.
Un jour, Henri-François Imbert a trouvé des cartes postales chez ses grands-parents, au Boulou, près de la frontière espagnole. Elles datent de février 1939. Elles sont un peu plus grandes que la moyenne, elles n'ont jamais été envoyées. Elles montrent l'arrivée en France des 500 000 républicains espagnols fuyant l'Espagne après la victoire de Franco : le passage de la frontière, les cohortes de véhicules et de bétail, des empilements d'armes, les soldats et douaniers français, les camps où l'on entasse les hommes (on appelle ça, déjà, en 1939, des "camps de concentration"), des femmes, des enfants qu'on a séparés des hommes. Les photos sont légendées avec une objectivité glaçante : Un coin du camp d'Argelès La mer. Imbert nous montre ses cartes postales, une par une, posées sur un fond noir, les décrit, raconte. Il y en a six." (Les Inrockuptibles, 01/01/03)
Vous pourrez le retrouver un jour prochain à la Bibliothèque ...
Bonne journée !
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