Question d'origine :
Bonjour,
J'ai trouvé que ce Clérino serait l'auteur des sculptures de lions que l'on trouve devant le Palais de justice de St-Etienne mais j'ai un doute car on trouve parfois la date de 1863 or Clérino est né en 1853. Ou ce n'est pas l'auteur ou bien ce n'est pas la bonne date. Pouvez-vous m'aider ? Merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/11/2020 à 09h58
Bonjour,
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver une réponse certaine à votre question. Nous nous en excusons, mais précisons que la situation sanitaire ne nous aide pas : le Guichet du savoir fonctionne actuellement en télétravail, et nous n'avons pas accès à nos collections physiques.
Selon les sources, les lions ornant le palais de justice de Saint-Etienne sont attribués à deux artistes différents :Pierre-Adam Clérino (dont le nom est parfois orthographié à l'italienne, Pietro-Adamo Clerino), ou le graveur Louis Merley (1815-1883).
Ce qu'on peut dire avec certitude, c'est que l'histoire du bâtiment accueillant le Palais de justice de Saint-Etienne est mouvementée, et a connu de nombreuses restaurations Archives de Saint-Etienne :
"C'est seulement en 1822 que commencent les travaux de construction par Lacombe. Pourtant ceux-ci, à peine commencés, sont suspendus jusqu'en 1832 par manque de fonds. C'est l'entrepreneur Desjoyaux qui achève le Palais de justice en 1832.
La nécessité de faire des premières réparations apparaît. Le plafond menace de s'écrouler en 1842, les charpentes ne sont pas assez solides, des dégradations sont constatées régulièrement. Ainsi en 1857, il faut refaire la façade, des projets d'ornementation du Palais de justice appellent encore de nouveaux crédits et les besoins de rénovations s'accumulent toujours : en 1862 une voûte s'écroule et fait un blessé grave.Les sculptures sont réalisées en 1863 et l'on commence des travaux d'aménagement afin que les Prud'hommes et la Justice de Paix puissent également s'installer au Palais de Justice.
De nouvelles réparations doivent être entreprises en 1865, et de 1872 à 1877. Le Conseil municipal veut faire installer une école au Palais de justice. Les réparations ne cessent pas pour autant : le toit est refait en 1885. On constate en 1902 que les fondations sont très fragiles. Les escaliers et la salle d'audience apparaissent en mauvais état en 1941."
La date de 1963 pour la construction des sculptures disqualifierait évidemment l'hypothèse Clerino, encore l'article ne précise-t-il pas de quelles sculptures il s'agit.
Nous n'avons trouvé qu'une source attribuant explicitement les lions à Merley, le site do-tours.com, qui est un site de tourisme participatif, auquel nous aurions du mal à accorder une grande fiabilité historique.
Par ailleurs, Louis Merley, qui semble avoir eu une certaine reconnaissance comme graveur de médailles en son temps. Il est cité dans le Grand dictionnaire universel du XIXIe siècle de Pierre Larousse (lisible surGallica), mais l'ouvrage, de même que le Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers... de G. Vapereau (toujours sur Gallica) cite sa participation à la décoration de notre palais de justice, mais ne cite qu' "un groupe représentant La Justice, la Vérité et la Force", et nullement les lions du perron. Même constatation dans les Notices biographiques stépanoises de Descreux, datant de 1868 et consultable sur Google Livres.
La date d'édition de ce dernier ouvrage et la non-mention des lions nous porteraient à croire que ceux-ci n'avaient peut-être pas été sculptés à cette date. Nous formulons donc l'hypothèse que leur ajout s'est fait entre 1880 et 1903 (date de la mort de Clerino selon Geneanet et de nombreuses autres sources, ce que tendrait à confirmer le document le plus précis que nous ayons trouvé en ligne sur Clerino, un article de forezhistoire.free.fr intitulé CLERINO Pietro-Adamo Sculpteur du fronton de la SUP’ à Montbrison. Ce document contient une biographie extrêmement complète du sculpteur, que nous vous laisserons lire in extenso. Il y est précisé que le sculpteur, né dans le nord de l'Italie, est arrivée à Saint-Etienne à une date inconnue mais qu'on y trouve sa trace en 1881, dans son acte de mariage. L'article dit aussi :
"On sait que l’artiste a sculpté dans le bois, un grand christ qui était placé dans la grande salle du palais de justice de Saint-Etienne.Parmi les oeuvres en pierre, on peut citer les deux lions qui veillent encore à l’entrée des escaliers du même palais de justice stéphanois . Le fronton sera bien l’œuvre la plus monumentale de notre sculpteur."
La piste est mince, mais c'est la seule que nous ayons. Nous avons toutefois contacté les Achives municipales de Saint-Etienne pour leur demander si elles possèdent des documents relatifs à la commande ou à la construction des deux lions. Nous vous tiendrons évidemment informé.e de leur réponse éventuelle.
Lorsque la BmL sera rouverte au public, peut-être trouverez-vous aussi des éléments dans ces documents :
- Coeurs de pierre : statues, monuments et fontaines de Saint-Etienne [Livre]
- Monuments et statues [Revue]
- Saint-Etienne pas à pas / [Livre] / François Ménard
Bonne journée.
Nos recherches ne nous ont pas permis de trouver une réponse certaine à votre question. Nous nous en excusons, mais précisons que la situation sanitaire ne nous aide pas : le Guichet du savoir fonctionne actuellement en télétravail, et nous n'avons pas accès à nos collections physiques.
Selon les sources, les lions ornant le palais de justice de Saint-Etienne sont attribués à deux artistes différents :
Ce qu'on peut dire avec certitude, c'est que l'histoire du bâtiment accueillant le Palais de justice de Saint-Etienne est mouvementée, et a connu de nombreuses restaurations Archives de Saint-Etienne :
"C'est seulement en 1822 que commencent les travaux de construction par Lacombe. Pourtant ceux-ci, à peine commencés, sont suspendus jusqu'en 1832 par manque de fonds. C'est l'entrepreneur Desjoyaux qui achève le Palais de justice en 1832.
La nécessité de faire des premières réparations apparaît. Le plafond menace de s'écrouler en 1842, les charpentes ne sont pas assez solides, des dégradations sont constatées régulièrement. Ainsi en 1857, il faut refaire la façade, des projets d'ornementation du Palais de justice appellent encore de nouveaux crédits et les besoins de rénovations s'accumulent toujours : en 1862 une voûte s'écroule et fait un blessé grave.
De nouvelles réparations doivent être entreprises en 1865, et de 1872 à 1877. Le Conseil municipal veut faire installer une école au Palais de justice. Les réparations ne cessent pas pour autant : le toit est refait en 1885. On constate en 1902 que les fondations sont très fragiles. Les escaliers et la salle d'audience apparaissent en mauvais état en 1941."
La date de 1963 pour la construction des sculptures disqualifierait évidemment l'hypothèse Clerino, encore l'article ne précise-t-il pas de quelles sculptures il s'agit.
Nous n'avons trouvé qu'une source attribuant explicitement les lions à Merley, le site do-tours.com, qui est un site de tourisme participatif, auquel nous aurions du mal à accorder une grande fiabilité historique.
Par ailleurs, Louis Merley, qui semble avoir eu une certaine reconnaissance comme graveur de médailles en son temps. Il est cité dans le Grand dictionnaire universel du XIXIe siècle de Pierre Larousse (lisible surGallica), mais l'ouvrage, de même que le Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers... de G. Vapereau (toujours sur Gallica) cite sa participation à la décoration de notre palais de justice, mais ne cite qu' "un groupe représentant La Justice, la Vérité et la Force", et nullement les lions du perron. Même constatation dans les Notices biographiques stépanoises de Descreux, datant de 1868 et consultable sur Google Livres.
La date d'édition de ce dernier ouvrage et la non-mention des lions nous porteraient à croire que ceux-ci n'avaient peut-être pas été sculptés à cette date. Nous formulons donc l'hypothèse que leur ajout s'est fait entre 1880 et 1903 (date de la mort de Clerino selon Geneanet et de nombreuses autres sources, ce que tendrait à confirmer le document le plus précis que nous ayons trouvé en ligne sur Clerino, un article de forezhistoire.free.fr intitulé CLERINO Pietro-Adamo Sculpteur du fronton de la SUP’ à Montbrison. Ce document contient une biographie extrêmement complète du sculpteur, que nous vous laisserons lire in extenso. Il y est précisé que le sculpteur, né dans le nord de l'Italie, est arrivée à Saint-Etienne à une date inconnue mais qu'on y trouve sa trace en 1881, dans son acte de mariage. L'article dit aussi :
"On sait que l’artiste a sculpté dans le bois, un grand christ qui était placé dans la grande salle du palais de justice de Saint-Etienne.
La piste est mince, mais c'est la seule que nous ayons. Nous avons toutefois contacté les Achives municipales de Saint-Etienne pour leur demander si elles possèdent des documents relatifs à la commande ou à la construction des deux lions. Nous vous tiendrons évidemment informé.e de leur réponse éventuelle.
Lorsque la BmL sera rouverte au public, peut-être trouverez-vous aussi des éléments dans ces documents :
- Coeurs de pierre : statues, monuments et fontaines de Saint-Etienne [Livre]
- Monuments et statues [Revue]
- Saint-Etienne pas à pas / [Livre] / François Ménard
Bonne journée.
Commentaire de
condor42 :
Publié le 03/11/2020 à 10:20
Merci pour toutes ces informations. C'est la date des sculptures qui peut apporter la réponse. Je ne l'ai malheureusement pas trouvée dans les comptes-rendus du conseil municipal. Si c'est en 1863 ce ne peut pas être Clérino il n'avait que 10 ans. Si c'est en 1883, il y a peu de chance pour que ce soit Merley, c'est l'année de sa mort à Paris. Tout autre indice que vous pourrez trouver me sera précieux. Merci encore pour vos recherches.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/11/2020 à 08h28
Bonjour,
LesArchives municipales de Saint-Etienne , que nous tenons à remercier ici, nous ont apporté cette réponse :
"Je fais suite à votre demande du 3 novembre dernier, relative aux deux lions sculptés devant le palais de justice de Saint-Étienne.
Après avoir consulté le dossier d'aménagement du Palais (2 M 40), le marché des travaux de sculpture de la façade a été pris en charge par la Ville de Saint-Étienne en 1885 et les travaux ont été proposés à plusieurs architectes, puis adjugés aux sculpteurs Pianella et Bracciano pour la somme de 3000 euros. Rien ne précise l'objet précis de l'adjudication.
Or dans un article de presse, les lions sont attribués àM. Martin , sculpteur 11 rue de Paris et 5 rue de la Bourse, pour la somme de 4000 francs. Ils auraient été tous deux installés en 1883 ou 1884 , ils sont présents lors de l'inauguration le 23 août 1884."
Une piste entièrement neuve, donc, mais qui a le mérite d'apporter quelque précision en termes de dates et de prix, ce qui en fait tout de même une piste solide, sauf erreur de l'"article de presse", dont nous n'avons pas la référence exacte.
Nous n'avons pu trouver rapidement de précision sur ce M. Martin, mais il est possible qu'il s'agisse deLouis Martin , qui, en 1890, sculptera encore deux lions monumentaux pour le perron de l'église Notre-Dame de Saint-Chamond, selon le site Saint-Étienne hors cadre.
Bonne journée.
Les
"Je fais suite à votre demande du 3 novembre dernier, relative aux deux lions sculptés devant le palais de justice de Saint-Étienne.
Après avoir consulté le dossier d'aménagement du Palais (2 M 40), le marché des travaux de sculpture de la façade a été pris en charge par la Ville de Saint-Étienne en 1885 et les travaux ont été proposés à plusieurs architectes, puis adjugés aux sculpteurs Pianella et Bracciano pour la somme de 3000 euros. Rien ne précise l'objet précis de l'adjudication.
Or dans un article de presse, les lions sont attribués à
Une piste entièrement neuve, donc, mais qui a le mérite d'apporter quelque précision en termes de dates et de prix, ce qui en fait tout de même une piste solide, sauf erreur de l'"article de presse", dont nous n'avons pas la référence exacte.
Nous n'avons pu trouver rapidement de précision sur ce M. Martin, mais il est possible qu'il s'agisse de
Bonne journée.
Commentaire de
condor42 :
Publié le 20/11/2020 à 13:05
Bonjour,
Je viens seulement de voir votre 2e réponse mais je tiens à vous remercier pour vos recherches.
Cordialement.
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Commentaires 2
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