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Réponse du Guichet

Avatar personnalisé gds_et - Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/01/2021 à 15h47
Avatar par défaut Commentaire de Fromon : Publié le 13/01/2021 à 09:37
Non pas une question, mais un grand merci pour la pertinence de votre réponse. Références : Combien de lecteurs de Michaux avant le malentendu ? par Fromon, le 10/01/2021 à 19:17 Réponse du Guichet du savoir par gds_et, le 12/01/2021 à 16:47 Je me permets d’ajouter ceci à vos précieuses trouvailles, dont je vous remercie très vivement, et très admirativement : On trouve ceci sous la plume de Pierre Assouline : «Même ses livres, il [Henri Michaux] veillait à ce qu’ils ne dépassent un certain tirage, assez bas ; car au-delà de 2.000 exemplaires, on verserait dans la vulgarisation, un mot qui commence mal, et le malentendu serait carrément obscène.» («Michaux, Henri, poète sachant dire non», site La République des Livres, 18 mars 2016.) Cela dit, Pierre Assouline a maintes fois prouvé l’approximation de ses affirmations… Un ami me rapporte également que, selon Jean-Pierre Martin, spécialiste de Michaux auquel il a consacré plusieurs livres, il convient de donner le chiffre de 500 (exemplaires/lecteurs), soit la limite que Michaux fixait aux tirages de ses livres. Cette citation baladeuse et variable (rappel : « Au delà de x lecteurs, c’est un malentendu.») concernant Henri Michaux peut nous faire déborder sur une autre citation de Jean Cocteau, partout recopiée (Jean-Pierre Aumont, Micheline Boudet, Fabrice Luchini) bien qu’aucune texte ou livre de Cocteau ne soit jamais précisé : «Tout succès est un malentendu.» Car là où cette citation de Cocteau rejoint celle de Michaux, c’est encore sous la plume (imaginative ?) de Pierre Assouline : «N’est-ce pas Cocteau qui assurait en substance qu’au-delà de 10.000 exemplaires, tout succès était un malentendu ?» («Monsieur Girard n’est pas bégueule», site La République des Livres, 19 mars 2014). Mais voici que, dans cette bataille de chiffres, arrive André Malraux ! «Tous les écrivains vous diront, après Malraux : "Au-delà de dix mille, tout succès est un malentendu" ». C’est ce qu’écrit, sans source, Charles Dantzig (habituellement plus rigoureux qu’Assouline…) dans son fameux Dictionnaire égoïste de la littérature française (article «Littérature [Tentative de définition de la –]», Grasset, 2005). Mais Pierre Nora, dans l’article «Best-seller» sur universalis[.]fr, lui, compte le double, qui écrit : « Malraux disait qu' "au-delà de 20.000 exemplaires commence le malentendu" ». On en concluera par cette question : À partir de quel chiffre les écrivains doivent-ils se méfier de leurs lecteurs ? 3 ? 12 ? 20 ? 200 ? 500 ? 1.500 ? 2.000 ? 10.000 ? 20.000 ?

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