Les fesses des filles
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 25/07/2005 à 15h19
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Question d'origine :
Mais pourquoi les garçons (dont je fais partie) sont-ils autant attirés et même obsédés par les fesses des filles ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/07/2005 à 08h30
L'espèce humaine, comme bien d'autres, a acquis au cours de l'évolution beaucoup de signes physiques de l'âge, du sexe, du statut reproducteur, et des qualités individuelles, ainsi que des réponse programmées à ces traits. La maturité sexuelle est signalée pour les deux sexes par la pilosité du pubis et des aisselles. Les femmes signalent aussi leur maturité sexuelle par le développement des seins, et l'homme par la barbe et la pilosité générale, ainsi que par la mue de la voix. (...)
Une des théories des signaux sexuels, formulée par les zoologues américains Astrid Kodric-Brown et James Brown s'appelle publicité fiable. Elle explique que le développement de certaines structures physiologiques pouvant apparaitre inutiles permet en réalité de promouvoir un individu au sein de sa société, car elles marquent la bonne santé et la prédominance de cet individu sur les autres, en lui permettant un meilleur accès aux richesses de son environnement, ou à de meilleurs reproducteurs. C'est le cas des bois des cerfs, par exemple, pouvant être interprétés par la biche comme un gage de qualités viriles. Selon cette théorie, on peut distinguer trois types de signaux humains : la masse musculaire de l'homme, la beauté du visage pour les deux sexes, et l'embonpoint féminin :
La lactation et les soins donnés aux enfants consommant beaucoup d'énergie, une mère souffrant de malnutrition sera mauvaise nourrice. Avant l'avènement du lait en poudre et la domestication des animaux laitiers, un défaut de lactation chez la mère aurait été fatal chez l'enfant. Ainsi, la graisse corporelle de la femme renseigne l'homme sur sa capacité d'élever un enfant bien portant. Bien entendu, il est important que l'homme sache préférer la bonne quantité de graisse : une quantité insuffisante laisse présager une mauvaise lactation, mais un excès peut se traduire par des difficultés à marcher, peu d'aptitude à la cueillette, ou une mort précoce par un diabète.
Peut-être parce que la graisse serait difficile à discerner si elle était uniformément répartie sur tout le corps, l'évolution l'a concentrée en certains sites où elle est facile à repérer et à évaluer, bien que l'emplacement de ces dépôts de graisse varie selon l'ethnie. Dans tous les cas, l'embonpoint se manifeste au niveau de la poitrine et des hanches, mais la répartition entre ces deux sites varie. (...) Les hommes du monde entier s'intéressent aux seins, aux hanches et aux fesses des femmes, d'où l'apparition dans les sociétés modernes d'un autre moyen de tricher sur les signaux : la chirurgie esthétique.
(...) cherchons quelle répartition de matière adipeuse conviendrait le mieux pour créer un signal. Il faudrait exclure les membres, dont la graisse alourdirait le mouvement. Cela nous conduit au tronc et à ses trois zones de dépôt citées plus haut. Mais pourquoi d'autres zones, comme le ventre où le milieu du dos ne sont-elles pas utilisées ? Pourquoi des dépôts de graisse y poseraient-ils plus de problèmes que ceux des seins et des fesses, qui sont universellement utilisés ? Il a été suggéré que de gros seins donnnent non seulement la garantie d'une bonne nutrition, mais aussi, de façon plus spécifique, l'illusion de qualités nourricières (illusion car c'est en fait le tissu glandulaire mammaire et non le tissu adipeux qui sécrète le lait). De même, les dépôts de graisse au niveau des hanches donneraient à la fois une indication de bonne santé et l'illusion d'un large bassin, minimisant le risque de complications lors de l'accouchement (illusion, car la largeur des hanches n'influe en rien sur celle du bassin).
Source : Pourquoi l'amour est un plaisir : l'évolution de la sexualité humaine, Jared Diamond, Hachette 1999.
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