Bonjour,
« Habitués au confort douillet de nos habitations, nous peinons à imaginer ce qu'a pu représenter l'épreuve de l'hiver pour les hommes et les femmes du passé. Contraints de grelotter au coin de leur cheminée qui chauffait peu et mal,
ils devaient déployer des trésors d'énergie pour essayer de lutter contre les morsures du «petit âge glaciaire». Leur sensibilité au froid et à la chaleur était bien éloignée de la nôtre et cette accoutumance à l'inconfort, cette capacité à endurer avec résignation
des températures intérieures dont l'évocation seule nous fait aujourd'hui frissonner ne manquent pas de nous étonner. »
4e de couv. de
Les délices du feu, Olivier Jandot. Cet ouvrage, si l’on en croit sa recension
Qui a la parole ? Histoire à faire froid dans le dos dans Le Monde en ligne, une autre sur
L’Influx et son
sommaire répondra complètement à vos interrogations sur la température et la sensibilité au froid de nos ancêtres.
A Versailles, plusieurs techniques sont utilisées pour lutter contre le froid :
« La marquise de Rambouillet cousait sur son corps
une peau d’ours ; la maréchale de Luxembourg passait tout l’hiver dans sa chaise à porteurs en société
de nombreuses chaufferettes ; une autre, au risque d’être rôtie, s’enfouissait
dans un tonneau posé sur une bassinoire brasillante, suivant en cela l’exemple du médecin Charles Delorme qui couchait sur un four en briques, se couvrait la tête de
huit bonnets et garnissait ses jambes d’autant de paires de bas auxquels il ajoutait des bottes fourrées de peaux de mouton. »
Versailles au temps des rois, G. Lenotre cité dans
A Versailles, il ne fait pas chaud, site Passion château.
« Non loin de sa grande chambre de parade, aussi incommode que majestueuse, Louis XV se fit installer en 1738
une nouvelle chambre, plus petite et exposée au sud, donc plus aisée à chauffer. »
Appartement intérieur du roi, site du château de Versailles
Enfin, voici quelques chiffres sur la consommation de bois :
"Les gens de qualité, qui ont hôtel et un grand train domestique, s’approvisionnent directement aux chantiers établis tout le long de la Seine, en particulier sur le quai de la grève, à hauteur de l’Hôtel de Ville et à la Grenouillère, le quai d’Orsay actuel.
Princes du sang et grand seigneurs étaient, pour ces marchands de bois en gros, de précieux clients, car le budget de chauffage de leur « maison » était élevé. Ainsi les cheminées du palais du cardinal de richelieu constituaient un véritable gouffre pour le bois, et, pendant la saison froide, dévoraient 1000 kilos de bois par vingt-quatre heures, si bien que, du 1er novembre à pacques, la dépense de combustible était chaque jour de 43 livres. Presque aussi exigeante, l
a « maison » de la Princesse Palatine, à Versailles, consommait chaque jour 134 bûches et 620 fagots, représentant une dépense de 92 livres 9 sols."
Au coin du feu, site La vie de nos ancêtres
« Chauffer et éclairer un bâtiment comme le château, avec toutes ses dépendances, constitue un véritable gouffre financier :
en 1788, 3 125 cordes de bois (environ 12 000 stères) et 162 000 gros fagots sont consommés pour le chauffage, 36 000 livres de chandelles et 46 000 livres de bougies achetées pour l’éclairage des bâtiments et des cours. Les deux postes représentent au XVIIIe siècle près du quart de la dépense totale du domaine (428 000 livres en 1788). »
Article Chauffage de
Versailles, histoire, dictionnaire et anthologieVoir aussi :
Moeurs intimes du passé: Usages et coutumes disparus - Série I Par Augustin Cabanès,Ligaran,
Dictionnaire amoureux de Versailles, Frank Ferrand, Article Frimas
Versailles en 50 dates, Jean-Jacques Aillagon, chapitre
8 janvier 1709 Le « grand hyver » frappe Versailles.Hiver : histoire d'une saison, François Walter, Chapitre Résister, Se chauffer p. 210
Derrière la façade : vivre au château de Versailles au XVIIIe siècle, William Ritchey Newton.
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