Question d'origine :
Bonjour,
Pourriez vous me dire depuis quelle date le gaz éclaire les rues de Lyon et aussi les maisons ? quand l'électricité l'a t elle remplacé ? Pouvez vous également me conseiller des lectures empruntables dans les bibliothèques municipales ?
Merci de votre aide.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 04/01/2006 à 14h41
Les débuts de l’éclairage public à Lyon datent de 1697 ; antérieurement existaient seules des ordonnances de police réglementant l’éclairage individuel des passants attardés qui devaient se faire précéder de porteurs de lanternes ou de falots.
C’est évidemment à Paris, Ville Lumière, qu’est née l’idée d’un éclairage public qui fut l’œuvre, en 1667, du Lieutenant de police La Reynie.
Trente ans après Louis XIV l’imposait à toutes les grandes villes de France par son édit de Marly de juin 1697.
Le premier éclairage public à Lyon eut lieu dans la nuit du 20 octobre 1697. il était axial, une chandelle d’un quart de livre en était toute la source lumineuse, et il était organisé pour fonctionner seulement du 1er octobre au 1er mars et durer chaque nuit ce que dure une chandelle.
Peu de changements jusqu’à 1767 où on installa le premier réverbère avec éclairage à l’huile déjà en service à Paris depuis 1744. C’était un gros progrès. En 1776, l’éclairage public de Lyon était assuré par 412 réverbères à huile et encore 21 lanternes à chandelle.
On décida en 1782 de remplacer tout le système ancien par un nouveau type de réverbères sexagone à plusieurs becs et multiples miroirs argentés que Paris avait mis en valeur. En 1785 la transformation était faite, 475 nouveaux réverbères donnaient l’éclairage de Lyon et, chose nouvelle, un éclairage partiel des nuits d’été était assuré.
L’éclairage au gaz rendu pratique depuis 1808 en Angleterre, avait eu beaucoup de peine à s’installer en France. Il était vivement combattu au Parlement où l’industrie de l’huile à brûler et de la bougie avait de puissants défenseurs. Lyon y vint tard, l’accord ne pouvant se faire entre toutes les compétitions pour y créer l’industrie gazière.
A la suite d’un traité en date du 12 août 1887, intervenu entre la Ville et la Compagnie du gaz, celle-ci c’était engagée à éclairer par l’électricité les théâtres municipaux, la Salle des séances du Conseil municipal et à fournir du courant aux établissements publics et aux particuliers.
Le premier tarif était le suivant :
Redevance fixe de 30 francs par lampe et par an et 10 centimes l’ampère-heure.
En juillet 1897, une convention fut signée entre la Ville et la Compagnie du Gaz, qui mettait fin à des difficultés nombreuses. Par cette convention, la Compagnie renonçait expressément au monopole de l’éclairage. Cette date marque l’origine du régime de liberté grâce auquel le développement de l’éclairage électrique a pris un magnifique essor.
Par décret du 29 juillet 1899, la Société des Forces Motrices du Rhône fut autorisée à faire de l’éclairage.
En 1932 l’éclairage public de Lyon comportait encore 7.500 becs de gaz et 4540 lanternes électriques. 1937 vit disparaître les derniers réverbères à gaz.
Depuis 1989, le plan lumière a modifié profondément le paysage nocturne. De l’ancienne carte postale « Saint-Jean-Fourvière, il s’est transformé en une riche mosaïque ou de nouveaux vecteurs de l’identité lyonnaise apparaissent.
Ses renseignements sont extraits de :
*Lyon choses d'autrefois par Charles Guillemain
*Lyon et la région lyonnaise en 1906, tome 2, le chapitre intitulé : l'industrie électrique dans la région lyonnaise.
Vous pourriez lire à la BM cet article de *Jean-Michel Deleuil : Du bec de gaz à l'halogène, les enjeux de l'éclairage public à Lyon
Et celui-ci de *Denis Varaschin : La première centrale électrique lyonnaise et son réseau de distribution, 2003
Une thèse sur le sujet a été faite : *Giraud, Jean-Marie : Gaz et électricité à Lyon (1820-1946), des origines à la nationalisation. (thèse de doctorat, Université Lumière Lyon 2, 1992, 2 vol., 1160 p., sous la dir. De Henri Morsel). Contacter l’université pour une éventuelle consultation de cette thèse.
Les ouvrages et articles cités ne sont pas en prêt mais ils apportent de nombreux éléments sur l’historique de l’éclairage à Lyon.
Voir également *cette réponse et *celle-ci.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter