Liste conseillers municipaux parisiens vers 1900
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/04/2006 à 08h38
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Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche désespérément quel était le statut de Monsieur Labusquière, qui autour de 1900, devait être attaché d'une quelconque façon à la mairie de Paris ? adjoint à la culture ? Conseiller municipal ? Pas moyen de trouver la liste des conseils municipaux sur Internet.
Par avance, merci!
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 07/04/2006 à 15h55
Docteur en médecine, militant socialiste indépendant, conseiller municipal de Paris, John Delille Labusquière est né à Ascension, Louisiane, US le 1er septembre 1852 et mort en août 1939 :
Né de parents français émigrés aux Etats-Unis où ils s'étaient fait une situation confortable, John Labusquière put accomplir de longues études au lycée de Tarbes, puis à la Faculté de médecine de Toulouse. Acquis tout jeune aux idées socialistes, il se serait affilié à l'Internationale en 1870. Il collabora à maints journaux d'extrême gauche, à l'Egalité dès 1877, à La Bataille, au Cri du Peuple en 1883, au Parti ouvrier, et, à partir de 1885, combattit le boulangisme.
Sans attaches avec le milieu ouvrier et ses organisations professionnelles, Labusquière se tint vite à l'écart des partis socialistes qui avaient vu le jour depuis 1879. Néanmoins, il participa au congrès du P.O. à Reims (1881), comme délégué des cercles d'études sociales des IVe et XIIe arr., des Egaux de Paris et de l'agglomération lyonnaise. Au congrès de Saint-Etienne (1882), représentant de groupes de Paris et de Brest, il se prononça pour les « possibilistes ».
Il assista encore au congrès de la F.T.S.F. à Paris (1883). Installé à Paris, il s'était lancé dans les premières compétitions électorales. Il se présenta cinq fois, sans succès, aux élections législatives. Dans la 1ère circonscription du XIe arr., en 1881, contre les 11773 voix de Floquet, il groupa 1914 électeurs dont 984 dans le quartier de la Folie-Méricourt et 930 dans le quartier Saint-Ambroise. A l'élection complémentaire du 26 février 1882, il s'y éleva à 3258 voix sur 10752 votants. Dans la 2e circonscription du XIIe arr., il obtint 1 126 suffrages sur 8811 votants en 1889, et, en 1893, 2339 sur 8259.
En 1902, dans la 2e circonscription du IVe arr., 11 rassembla 2522 voix sur 6119 suffrages socialistes et vint derrière Deville qui en groupait 2 814. Il entra au conseil municipal de Paris, après un premier échec. En 1884, dans le quartier Saint-Ambroise (XIe arr.) il réunit 1049 voix sur 9131 inscrits et 6726 votants, deux autres socialistes en réunissant 2013 et 592.
En 1896 il l'emporta au second tour, dans le quartier de Picpus (XIIe arr.). Il avait obtenu au premier tour 2420 voix sur 9529 inscrits et 7729 votants. Il bénéficia du désistement des deux autres candidats socialistes arrivés à 1941 et 1688 suffrages. Il fut réélu au premier tour, en 1900, par 4734 électeurs sur 10679 inscrits et 8542 votants. Il siégea jusqu'en 1902.
Labusquière était donc conseiller municipal de Paris et socialiste indépendant lorsque le rapprochement des socialistes de diverses obédiences dans le combat dreyfusard lui conféra un rôle national. Le 16 octobre 1898, à la réunion de la salle Vautier, avenue de Clichy, il entra au Comité de Vigilance socialiste constitué par deux représentants de chaque tendance. Il demeura au Comité d'entente de sept membres qui lui succéda. Les socialistes organisés ayant demandé aux indépendants de se grouper pour participer à la vie commune, John Labusquière créa le 4 décembre 1898 la Fédération des groupes socialistes révolutionnaires
indépendants. Elle déclara « se placer à gauche de la ligne de bataille de l'armée socialiste » (J. Verihac, op. cit., p. 41). Elle se donna un programme en six points qui l'y situe en effet :
« 1. Défense de la République contre les manœuvres de la réaction conservatrice, cléricale et militariste.
2. République démocratique et sociale ; gouvernement direct du peuple par le peuple.
3. Lutte de classes ; conquête des pouvoirs publics.
4. Entente internationale des travailleurs.
5. Socialisation de tous les moyens de production et de tous les capitaux, seul moyen d'affranchir le prolétariat.
6. Nécessité d'une révolution sociale à laquelle doivent se préparer tous les socialistes de façon à être en situation de faire face à tous les événements »
La Fédération de Labusquière, faible à Paris, eut plus d'audience en banlieue et davantage encore en province, notamment à Marseille avec le Dr Flaissières, aux côtés de Labussière à Limoges, dans le Rhône derrière Colliard. Elle vit venir à elle le groupe ouvrier de Montceau-les-Mines lié au syndicalisme révolutionnaire ainsi que quelques groupes dissidents du P.O.F. à Calais et à Denain. Elle acquit dans le mouvement socialiste une importance qu'elle ne devait pas, semble-t-il, à l'éclat de son fondateur, personnalité de second plan. La Fédération des groupes socialistes révolutionnaires indépendants avait, à sa naissance, appelé les socialistes indépendants non révolutionnaires à s'unir de leur côté, ce qu'ils firent en s'associant dans la Fédération des socialistes indépendants de France. Les deux organisations se lièrent en une Confédération des socialistes indépendants et c'est elle que Labusquière représentait au Comité d'entente socialiste où il siégeait en copmpagnie de Jaurès. Cependant, il ne se manifesta pas au premier congrès général des organisation socialiste de la salle Japy à Paris, en 1899, où il était délégué. En mars 1902, avec tous les socialistes indépendants, avec la F.T.S.F. et les fédérations autonomes, il entra au Parti socialiste français.
source : Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français : 1871-1914, de la Commune à la Grande guerre publié sous la direction de Jean Maitron, vol. 13.
John Labusquière est également auteur de cet ouvrage, disponible à la BnF :
Titre(s) : La IIIe République, 1871-1900 [Texte imprimé] / par John Labusquière ; sous la direction de J. [Jean] Jaurès
Titre d'ensemble : Histoire socialiste ; 12
Lien au titre d'ensemble : Histoire socialiste
Publication : Paris : J. Rouff, [1901]
Description matérielle : 312 p. : ill. ; gr. in-4
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