Question d'origine :
Bonjour je voudrais savoir quelle est la signification et d'où vient l'existence du chiffre "3" que l'on retrouve fréquemment dans les contes par exemple (Les trois petits cochons, Boucle d'or et les trois ours,…)
Réponse du Guichet

Voici un extrait tiré de l'ouvrage Les sept merveilles : les expressions chiffrées... de Jean Claude Bologne.
Les passages en "gras" indiquent ce qui répond plus précisément à votre question.
Les spéculations sur le nombre trois sont anciennes, notamment chez les pythagoriciens, dans la philosophie platonicienne et, bien sûr, dans les spéculations chrétiennes sur la Trinité. Le caractère sacré de la triade a une origine naturelle : c'est elle qui structure l’espace (les trois dimensions), le temps (passé, présent, futur), l'action (début, milieu, fin), la famille (père, mère, enfant), le raisonnement (thèse, antithèse, synthèse ; majeure, mineure, conclusion), l'histoire individuelle (naître, vivre, mourir) ou mondiale (Création, monde, Apocalypse)...
Aussi trouve-t-on des triades dans toutes les religions : évoquons brièvement dans l'hindouisme Brahma, Vishnu, Siva ; en Egypte ancienne, Osiris Isis, Horus, ou Ptah, Sekhmet, Nefertoum (tradition memphite) ; en Mésopotamie, Sin, Shamash, Ishtar ; chez les Gaulois, Esus Taran, Teutatès ; en Chine, Fou-Sing, Cheon-Sing, Lon-Sing ; pour les platoniciens, la force qui engendre, la matière qui conçoit, la matière conçue ; dans la kabbale, Couronne, Sagesse, Intelligence [- 10 Séphiroth] ; dans la gnose, Esprit, Verbe, Sagesse ; pour les chrétiens, Père, Christ (Verbe), Saint Esprit...
Mais le trois est souvent compris comme une extension du deux. La famille est l'extension du couple ; les trois dimensions ont suivi la conception d'un monde plat (latitude et longitude) ; le présent n'est défini que par le passé et le futur (le début et la fin, l'alpha et l'oméga)... Quant au raisonnement, qu'il s'agisse de dialectique ou de syllogisme, il est fondamentalement de structure binaire. Même en temps que nombre divin, trois dérive des premiers nombres, puisqu'il représente Dieu (un) dans son temple (deux, le temple étant défini par ses colonnes). Cette conception apparaît, caricaturée, dans la chanson de Cadet Rousselle, qui a volontiers par trois ce qui va par deux (souliers, yeux...) ou par un (maison, chapeau, chien...).
Quoi qu'il en soit, le nombre trois est devenu un stéréotype qui revient systématiquement dans tout ce qui est sacralisé : nombre de dieux (triades, Trinité, Parques, Grâces...), de prêtres (augures, pontifes...), de sacrifices, de libations, de personnages sacrés (mages, saintes femmes...),mesure du temps divin (trois jours de la Résurrection, trois âges du monde)...
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