Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir pourquoi les mouches volent en carré, ou en tout cas, en faisant des angles, inlassablement autour des ampoules éléctriques, et pas en faisant des cercles.
Merci beaucoup
Camille
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 31/10/2006 à 09h33
La mouche fait partie de la famille des diptères qui constituent un groupe d'insectes très récents, qui ont atteint la plus grande perfection dans la maitrise du vol.
[...] Pour réussir de telles prouesses, les diptères ont abandonné leurs ailes postérieures. En effet, la tendance des groupes d'insectes les plus évolués consiste en un couplage progressif des deux paires d'ailes pour n'en faire qu'une. Une seule surface portante réduit les turbulences et améliore le rendement.
Les ailes postérieures, dénommées "haltères", sont devenues de simples petits balanciers qui jouent le rôle de gyroscope. Quand la mouche vole, les haltères vibrent selon un axe vertical. Toute modification dans l'attitude du vol influe sur la régularité des oscillations des haltères et la mouche en est informée grâce à des organes sensoriels qui se trouvent à leur base. De plus, la mouche se sert de ses antennes pour mesurer sa vitesse. Plus elle va vite, plus ses antennes se courbent vers l'arrière, stimulant des détecteurs situés à leur bases. Lorsque la mouche est posée, ces organes lui indiquent la vitesse du vent ; lorsqu'il souffle à plus de 9 km/h, la mouche renonce à s'envoler. Une seule paire d'ailes, des systèmes de contrôle du vol performants sont complétés par d'autres atouts. Les battements des ailes atteignent des cadences faramineuses, jusqu'à 1 000 battements à la seconde, mais les muscles classiques sont incapables de contractions si rapides.
Pour soutenir ces fréquences, les muscles alaires sont constitués de fibres qui sont capables d'entretenir elles-mêmes leurs pulsations. Ces muscles liés à un mécanisme de détente fonctionnent automatiquement, l'insecte décide simplement de la mise en marche ou de l'arrêt.
source : Battements d'ailes : des ailes pour sortir de l'ombre de Joël Héras.
En outre, le vol de la mouche met en relation les 48 000 cellules photoréceptrices qui composent la mosaïque rétinienne panoramique à 18 paires de muscles moteurs chargés d'ajuster en temps réel l'amplitude, le fréquence et l'angle d'attaque des ailes.
source : Des microrobots fine mouche
La combinaison d'un aussi grand nombre de "moteurs" et du mécanisme "marche/arrêt" explique peut-être cette trajectoire désordonnée, en "carré", le cercle comme le carré ne représentant que les extrema des figures de déplacement.
Pour en revenir à ces diptères, vous pouvez également consulter l'ouvrage Mouches de Jean-Paul Haenni.
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