Prononciation
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/12/2006 à 21h13
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Question d'origine :
Pourquoi prononce-t-on les noms d'Augusto PINOCHET et Nelson PIQUET comme si c'étaient des noms français?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/12/2006 à 09h20
[...]
En tant que « médiateurs », les journalistes sont évidemment concernés au premier chef. Pour un journaliste francophone,
Difficile de répondre à cette question en l’absence de nomenclature bien établie
Alors, qui a raison et qui… n’a pas tort ?
En France, on n’a peut-être pas de règles dans ce domaine mais on possède au moins des traditions, des usages, des modes.
Ce souci du droit à la différence… des accents, du respect de l’autre… jusque dans sa musique labiale est évidemment tout à fait louable, mais poussé à l’extrême, il impose aux modestes journalistes que nous sommes un redoutable défi en nous infligeant l’injonction de ne pas nous écarter d’un ton de la version originale. C’est donc ainsi qu’une nouvelle affectation en remplace une ancienne. Auparavant, il était de bon ton de prendre un « accent potache » outrageusement franchouillard dès qu’il s’agissait de prononcer un mot étranger. À présent, c’est l’inverse : toute assimilation phonétique est devenue illicite ! Hier, il n’était pas rare d’entendre qualifier tel ou tel nom « d’ imprononçable ». Aujourd’hui, il faut éduquer son appareil bucco-laryngo-pharingé à tout prononcer, et surtout, se familiariser avec Babel. Mais comment donc rester phonétiquement correct dans ces conditions ? Faudra-t-il apprendre l’inuktituk ou le yiddisch ?
Dans certains pays comme l’Espagne où la prononciation est plus importante que l’orthographe, on n’hésitera pas dans les journaux à écrire le nom du général de Gaulle « de Gol » de manière que la graphie rende la prononciation au plus près. Rien de tel
En étant plus raisonnable, on admettra donc le principe suivant : lorsqu’il prononce un mot ou un nom étranger, un journaliste devrait franchement choisir entre la fidélité à la langue d’origine et la prononciation francisée. Chacun des termes de l’alternative est légitime. Encore faut-il connaître l’une ou l’autre. Ainsi, il n’est souvent pas évident de trouver la « bonne » prononciation à la française si l’on ne possède pas… la version originale, et inversement. Tout cela produit parfois des hybridations phoniques incongrues aux faux airs natifs.
Source : RFI langue française
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