pieds du Christ
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 02/10/2007 à 15h49
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Question d'origine :
dans les représentations du Christ en croix, on peut voir les pieds du Christ soit superposés soit côte à côte; questce qui justifie cette différence? le hasard ou une signification particulière?
merci par avance
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/10/2007 à 11h10
La question de la représentation des pieds du Christ sur la croix, n'a pas donné lieu à une abondante littérature, tout au moins parmi les documents qu'il nous a été permis de consulter.
Rappelons tout d'abord, qu'il n'y a pas de représentation de la mort du Christ avant le Ve siècle.
Le Christ en croix a d'abord été symbolisé par l'Agneau, puis représenté soit vivant, soit mort ou même en proie à la décomposition.
Quant à la façon dont il est vêtu et fixé à la croix, l'art chrétien n'a pas eu vraiment le souci de la vérité historique.
Les esclaves romains condamnés au supplice de la croix, par exemple, étaient entièrement nus. En dépit de cette tradition, on a toujours représenté le Christ crucifié vêtu soit d'une longue tunique sans manches soit d'un pagne noué autour des hanches.
L'ouvrage Iconographie de l'art chrétien de Louis Réau consacre cependant un petit chapitre à la question :
Les clous des mains et des pieds
Bien qu'il ne soit question des clous que dans le récit johannique de l'apparition du Christ ressuscité à saint Thomas, c'est une tradition universellement reçue que Jésus fut fixé sur la croix non par des cordes, mais par des clous. Toutefois leur nombre n'a jamais été établi "ne varietur". Dans les monuments du haut Moyen-âge, le corps du Christ est fixé par quatre clous, depuis le XIIIe siècle avec trois clous seulement, les deux pieds étant ramenés l'un sur l'autre.
A partir de la Contre-réforme, on observe plus aucune règle. Le théologien Molanus (Vermeulen), dans son traité des "Saintes images" qui enregistre la doctrine du Concile de Trente, laisse aux artistes toute latitude à cet égard. Guido Reni peint un Christ crucufié avec trois clous. Simon Vouet revient au chiffre de quatre. Quant au sculpteur Montanez qui s'inspire des "Révélations" de sainte Brigitte, il croise les pieds du Christ l'un sur l'autre tout en les perçant illogiquement de deux clous.
Les ouvrages Théophanies du Christ de Jean-Marie Tézé et L'art chrétien : son développement iconographique des origines à nos jours de Louis Brehier ne nous en apprennent pas plus.
L'article de wikipedia sur Le Christ en Croix indique :
A cette époque, des ouvrages parfois monumentaux disputent des représentations de la Crucifixion et notamment du nombre de clous.
...
Les pieds sont cloués selon la tradition, l’un sur l’autre avec un seul clou, et du sang s’en écoule.
Celui de geneanet.org avance une précision :
Jésuites et Jansénistes se sont vivement opposés tout au long du XVIIe siècle.
Leurs visions sont diamétralement opposées : les Jésuites croient au libre-arbitre alors que les Jansénistes sont fatalistes et pensent que tout est écrit à l'avance.
Les crucifix jansénistes se caractérisent par l’élévation des bras (en non l’horizontalité) et le fait que les pieds du Christ sont cloués individuellement (et non les pieds croisés et cloués par un seul clou).
... qui semble être contestée par la Société des amis de Port-Royal :
Q : On dit souvent d'une représentation du Christ en croix avec les pieds cloués séparément qu'il s'agit d'un Christ en croix janséniste. Pourquoi ?
Pourriez-vous nous éclairer sur le sens de ce symbole ?
R : Je crois me souvenir qu'Augustin Gazier, en son temps, a mis fin à la légende concernant les crucifix prétendument jansénistes (aux bras rapprochés). Peut-être a-t-il également réfléchi à la question des pieds, j'avoue ne plus m'en souvenir...
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