Question d'origine :
Bonjour,
Je viens de recevoir mon bilan de santé et mon médecin m'envoie en hématologie. Je voudrais savoir s'il y a un danger à avoir un suplus de globules rouges et un surplus de fer?
Qu'est-ce qui cause ces problèmes.
Merci
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 13/12/2007 à 13h48
Intéressons-nous d'abord aux globules rouges.
Rappel de biologie :
Trois types de cellules sont en suspension dans le plasma sanguin:
La structure d'un érythrocyte offre un autre exemple de la corrélation entre la structure et la fonction. Un érythrocyte humain a la forme d'un disque biconcave, plus mince en son centre qu'à ses extrémités. Les érythrocytes de Mammifères sont anucléés (dépourvus de noyau), une caractéristique inhabituelle pour des cellules vivantes (les autres classes de Vertébrés possèdent des érythrocytes nucléés). De plus, les érythrocytes ne possèdent pas de mitochondries et produisent leur ATP exclusivement au moyen d'un métabolisme anaérobie. Comme les érythrocytes servent principalement à transporter le dioxygène, ils ne seraient pas très efficaces s'ils avaient un métabolisme aérobie consommant le dioxygène en transit. Les érythrocytes ont aussi une petite taille qui convient bien à leur fonction. Pour que le dioxygène soit transporté, il doit diffuser à travers les membranes plasmiques des érythrocytes. Or, dans un volume de sang donné, plus les globules sont petits, plus ils sont nombreux, et plus la surface totale de membrane plasmique est grande. La forme biconcave des érythrocytes accroît également la surface d'échange.
Un érythrocyte, si petit soit-il, renferme environ 250 millions de molécules d'hémoglobine, une protéine qui contient du fer. Lorsque le sang passe dans les lits capillaires des poumons, des branchies ou des autres organes respiratoires, le dioxygène diffuse dans les érythrocytes et l'hémoglobine fixe le dioxygène. Ce processus s'inverse dans les capillaires de la circulation systémique, où l'hémoglobine libère son chargement de dioxygène.
Source : cours de biologie en ligne.
Une augmentation excessive de globules rouges dans le sang est appelée polyglobulie, et peut avoir plusieurs causes :
Celle-ci est produite à l’état normal par le rein selon la quantité d’oxygène présente dans nos tissus.
Plusieurs maladies peuvent perturber ce mécanisme très précis :
- Soit il y a une raison normale pour que la fabrication d’érythropoïétine augmente : par exemple une difficulté respiratoire qui empêche l’oxygène d’être captée au niveau des poumons, ou un séjour prolongé dans une atmosphère pauvre en oxygène tel qu’un séjour prolongé en haute altitude. Dans ces cas, la fabrication d’érythropoïétine augmente pour permettre à notre organisme de recevoir plus d’oxygène par une augmentation de la quantité de globules rouges circulants. On observe ainsi une polyglobulie qui répond à une demande précise. Dans ce cas, le nombre de globules rouges augmente jusqu’à un certain niveau et la production reste ensuite normalement contrôlée.
- L’excès de consommation de tabac peut aboutir aussi à une polyglobulie car cette situation créée une véritable intoxication oxy-carbonée (comme avec un poêle qui a une mauvaise évacuation), il y a donc une demande supplémentaire d’oxygène et la fabrication de globules rouges augmente pour y faire face. On peut donc observer chez certains grands fumeurs une véritable polyglobulie.
- Une augmentation de la fabrication d’érythropoïétine peut être observée au cours de certains cancers : le cancer du rein, le cancer du foie et certaines tumeurs beaucoup plus rares touchant d’autres organes. Dans ces cas, ce sont les cellules cancéreuses elles-mêmes qui fabrique de l’érythropoïétine à la suite du dérèglement du fonctionnement de la cellule. La production de globules rouges augmente obligatoirement selon le niveau d’érythropoïétine fabriqué.
- Il est beaucoup plus rare d’observer des polyglobulies à la suite d’anomalie héréditaires portant sur les systèmes de transport de l’oxygène.
- Une polyglobulie peut être associée à un fibrome de l’utérus et disparaître après son traitement.
Il s’agit d’une maladie de la moelle dans laquelle des cellules qui vont donner naissance aux globules rouges peuvent être reconnues au laboratoire car elles n’ont pas besoin d’érythropoïétine pour se développer.
Cette anomalie découverte il y a 25 ans est la caractéristique de la maladie de VAQUEZ et permet d’en établir le diagnostic avec certitude.
On ne connaît pas par contre la cause qui aboutit à l’apparition de ces cellules.
Source : article "Maladie de Vaquez" sur le site de la Société Française d'Hématologie. En cliquant sur le titre de l'article vous pourrez le consulter dans son intégralité.
Concernant la polyglobulie qui fait suite à un séjour en alitude, voici les précisions du site Vulgaris Médical :
La maladie de Monge se caractérise par un excès de globules rouges alors que le patient effectue un séjour prolongé en altitude. Cette maladie porte également le nom d'érythrémie des hautes altitudes, maladie des Andes, maladie chronique des montagnes. Cette pathologie s'observe chez les individus qui vivent en haute altitude mais également chez les Indiens des hauts plateaux d'Amérique du Sud. Au cours de cette affection les patients se plaignent d'une fatigue, de céphalées (maux de tête) et d'une coloration rouge de la peau, tirant sur la couleur du vin, surtout quand ils font un effort. Cette pathologie évolue spontanément vers la guérison dés que le patient retourne en basse altitude.
Source : article "Globules rouges" de l'encyclopédie en ligne Vulgaris Médical.
En moyenne, il y a 4 grammes de fer dans le corps d'un homme, et 2,5 g chez une femme.
Le fer, comme le magnésium, le fluor ou le zinc, est l'un des oligo-éléments présents, en très petite quantité, mais qui n'en sont pas moins essentiels car ils participent aux réactions chimiques.
Le corps ne sait pas synthétiser ces substances chimiques. C'est l'alimentation qui nous les apporte. Pour le fer, il s'agit des viandes rouges, bien sûr, mais aussi des légumes.
Une fois absorbé par l'intestin, le fer passe dans le sang et c'est là qu'il joue son rôle majeur et indispensable au transport de l'oxygène par les globules rouges.
En effet, l'oxygène arrive dans les poumons après une inspiration. Il passe ensuite dans le sang au niveau des alvéoles, les fines membranes qui terminent les bronches. Et là, pour qu'il s'accroche à un globule rouge, il doit absolument y avoir du fer, qui se combine à une substance produite par les globules rouges : l'hémoglobine.
S'il y a une carence en fer, les globules rouges ne peut pas fixer l'oxygène; provoquant une baisse de leur quantité ainsi que de l'hémoglobine : c'est ce que l'on appelle une anémie. L'oxygène ne peut plus être véhiculé vers les organes.
On se sent alors très fatigué, on s'essouffle vite. Et le teint est pâle, ainsi que les conjonctives. Ce sont les principaux signes d'une anémie.
Pour traiter les carences en fer, il faut d'abord trouver la cause. L'apport alimentaire peut être insuffisant, l'intestin n'absorbe pas bien le fer ou d'autres maladies, comme un cancer, une infection, sont aussi responsables d'anémie.
On donne alors en plus du fer en comprimés. Cet apport doit se faire sur plusieurs mois car les réserves de fer mettent du temps à se reconstituer. De plus, il peut provoquer des désordres digestifs, comme des ballonnements ou un inconfort. Et ne vous inquiétez pas si alors vos selles sont noires, c'est un effet du traitement !
Dernier conseil, ne prenez pas votre fer en même temps que des antibiotiques ni que votre café ou votre thé, car ces produits diminuent son absorption. En revanche, la vitamine C la favorise, donc n'hésitez pas à avaler votre comprimé avec un bon jus d'orange !
A l'opposé, l'hémochromatose est une maladie caractérisée par un excès de fer dans le sang. C'est une maladie héréditaire, peu connue mais assez répandue : une personne sur 300 est concernée en France.
Grâce à la biologie, on sait détecter cette maladie avant que les premiers signes n'arrivent. Mais encore faut-il faire ce dépistage, pour lequel une prise de sang suffit.
Les traitements de l'hémochromatose sont très limités. Mais aujourd'hui, tous les espoirs sont permis car les avancées de la recherche pourraient bien changer sa prise en charge. Une équipe de chercheurs français, dirigée par le célèbre généticien moléculaire Axel Khan, a en effet découvert une molécule régulatrice du fer dans l'organisme : l'hepcidine.
Source : article "Le rôle du fer" sur le site internet du Magazine de la Santé (France 5).
Voici une petite définition de l'hémochromatose :
Une personne sur 300 serait en France atteinte d'hémochromatose, une maladie grave caractérisée par l'accumulation de fer dans l'organisme. En cas de fatigue, d'essoufflement ou de rhumatismes incompréhensibles, n'hésitez pas à consulter votre médecin.
C'est une maladie surtout d'origine génétique qui touche 180 000 Français. Elle est due à une surcharge de fer dans l'organisme (plus de 5 grammes).
Une personne absorbe dans son alimentation 5 à 10 mg de fer par jour. L'excès de fer est éliminé par les selles. Une petite partie (1 mg) traverse la paroi de l'estomac et passe dans le sang qui le transporte là où le corps en a besoin : vers la rate, le foie, la moelle osseuse, notamment en vue de fabriquer des globules rouges.
La personne atteinte d'hémochromatose n'a pas, en raison d'une anomalie génétique, de système de filtrage du fer, qui passe en totalité dans le sang et s'amasse outre mesure dans de nombreux organes qu'il finit par abîmer : foie, rate, moelle, poumons, cœur, pancréas, reins, articulations, etc.
Cette maladie est dix fois plus répandue chez l'homme que chez la femme, celle-ci éliminant du fer lors de ses règles. Vers l'âge de 30 ans chez l'homme, 35 ou 40 ans chez la femme, la personne ressent une fatigue physique, psychique ou sexuelle, se plaint de rhumatismes, d'essoufflements, de troubles du rythme cardiaque, constate un bronzage de sa peau, se découvre un diabète… A la longue, non soignée, l'hémochromatose peut conduire à une cirrhose et au décès. Il ne faut donc pas hésiter à consulter le médecin au moindre doute et avant 30 ans s'il y a des cas dans la famille.
Pour établir le diagnostic, le médecin prescrit une analyse de sang pour doser le fer, la ferritine (la protéine de stockage du fer) et la transferritine (la protéine de transport du fer), demande un test génétique, voire un prélèvement de foie pour évaluer l'atteinte du système hépatique. Le traitement, lui, est simple, pour ne pas dire moyenâgeux : il consiste à faire des saignées régulières pour éliminer l'excès de fer dans le sang, ce qui permet de retrouver une vie quasi normale si l'on s'attaque précocement à la maladie.
A noter que la recherche génétique pourrait, à l'avenir, déboucher sur des traitements plus efficaces et moins contraignants.
Source : article "L'hémochromatose, une maladie aussi répandue que méconnue" sur le site de L'Union Régionale des Médecins Libéraux.
Le site de
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Ce dernier article donne une liste de toutes les causes connues de l'excès de fer dans l'organisme, et donc dans le sang, à côté de l'hémochromatose, et vous pourrez voir en la consultant qu'elles sont multiples.
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