Question d'origine :
Nous souhaiterions savoir :
Pour les catholiques, quelles sont les obligations (restrictions) alimentaires à respecter pendant les 40 jours du carême ; et quels sont précisément les passages de la Bible où elles sont indiquées ?
D'avance merci de vos recherches !!!!
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 14/03/2005 à 16h40
Le mot « Carême » vient du latin « quadragesima » (dies) : le « quarantième » [jour avant Pâques]. En réalité, il s’écoule quarante-six jours entre le Mercredi des cendres qui marque le début du Carême et le jour de Pâques, mais les six dimanches inclus dans cette période ne sont pas comptabilisés.
Avant d’être un temps de « restrictions alimentaires », le Carême est d’abord, pour les chrétiens, un temps de conversion personnelle et communautaire où l’on se tourne vers Dieu et se recentre sur sa Parole, dans la Bible, en vue d’accorder sa vie au plus grand des commandements : l’amour de Dieu et du prochain (cf. Evangile de Matthieu 22, 36-40 ; Evangile de Jean 13, 34-35).
C’est pourquoi, le jeûne que Dieu préfère est d’abord lié à l’ouverture du cœur, à l’accueil du pauvre, au partage du pain et à la libération des opprimés (cf. Isaïe, 58).
Jésus s’inscrira dans cette grande tradition des prophètes juifs axée sur la vérité de la relation à Dieu et aux autres en fidélité à l’Alliance (cf. Ezéchiel, 36, 26-28) : dans le « Sermon sur la Montagne », il unira le jeûne à la prière et au partage et, pour éviter tout formalisme et hypocrisie, invitera à les pratiquer « en secret » sous le seul regard de Dieu (cf. Matthieu 6, 1-18).
Si Jésus lui-même « a jeûné pendant quarante jours et quarante nuits au désert et a ressenti la faim » (cf. Matthieu 4, 1-11) c’est d’abord pour se laisser habiter par l’Esprit de Dieu et rappeler que « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »(cf. Matthieu 4, 4 citant Deutéronome 8, 3).
En conclusion, si les catholiques, sont invités à une certaine modération en matière d’alimentation pendant le Carême en jeûnant le Mercredi des Cendres pour l’entrée en Carême et le Vendredi saint, avant Pâques, en mémoire de la mort du Christ, et en s’abstenant de viande les vendredis de Carême, cette ascèse, faut-il le souligner, n’a de sens et de valeur que si elle est pratiquée dans l’esprit de l’Evangile évoqué plus haut.
Pour approfondir votre recherche, vous pourrez consulter à la Bibliothèque de la Part-Dieu le Dictionnaire de spiritualité,
article : Carême (Spiritualité du) et le Vocabulaire de théologie biblique, articles : Jeûne, Repas, Eucharistie.
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