Les circonstances de l'arrestation et l'execution de Beria.
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 20/02/2014 à 18h56
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Question d'origine :
Bonjour,
Le 26 juin 1953, 3 mois après le décès de Staline et en ayant passé la période aux commandes de l'URSS mettant en place une paradoxale série de mesures libérales pour l'un des plus cruels criminels du vingtième siècle, Lavrenti Beria, chef du NKVD, fut arrêté, jugé et exécuté.
D'après la page wikipedia consacrée au personnage, les circonstances détaillées de cette journée restent un mystère et se prêtent à plusieurs interprétations
J'aimerais savoir s'il y a néanmoins un consensus parmi les historiens les plus chevronnés concernant Beria en 1953 ainsi que les circonstances de son décès ou si ce mystère concernant l'un des hommes les plus terrifiants et puissants du monde à l'époque en est vraiment un et qu'aucune piste ne saurait véritablement être privilégiée par rapport à une autre.
Quelle est la biographie reconnue comme la plus fiable et serieuse concernant Beria ?
Merci.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/02/2014 à 09h35
Bonjour,
La dernière thèse en date et soutenue notamment par Jean-Jacques Marie (historien français spécialiste de l'URSS qui a rédigé les biographies de Staline, Lénine et Trotsky) : Beria est arrêté le 26 juin 1953. Il est ensuite jugé et exécuté le 23 décembre 1953 au terme de son procès.
Jean-Jacques Marie juge l'hypothèse du sosie "romanesque". Dans la biographie écrite "à l’appui de nombreux documents d’archives rendus publics à la chute de l’Union soviétique", il insiste en particulier sur la réalité de la tenue de l’instruction et du procès, a contrario de la légende, reprise par des auteurs comme Nicolas Werth, d’un Beria exécuté dès son arrestation et remplacé par un sosie.
Voici la présentation de cette biographie Beria : le bourreau politique de Staline / Jean-Jacques Marie en 4e de couverture :
"De 1938 à 1953, Lavrenti Beria a été un rouage essentiel du système stalinien, qu’il a ensuite tenté d’amender avant de payer de sa vie cette tentative avortée. Manipulateur, d’une cruauté sans bornes, c’est ainsi qu’il entra dans l’histoire. Or, la figure de Beria s’avère au regard des faits et à l’analyse bien plus complexe : bourreau certes, mais aussi fin politique.
Fils de paysans misérables, il connaît une ascension fulgurante. Flanqué d’une cohorte de tortionnaires, il dirige la police politique soviétique, le NKVD, pendant sept années décisives (1938-1945) au cours desquelles la nomenklatura consolide son pouvoir. Il organise la déportation meurtrière des peuples du Caucase, planifie les meurtres de Trotsky et de ses ennemis politiques.
Mais, à la mort de Staline, Beria est le premier à saisir que le régime, à bout de souffle, ne peut survivre qu’en desserrant le carcan de la terreur policière. Il commence a démanteler le goulag, propose la réunification de l’Allemagne ; en somme, des mesures annonciatrices de la pérestroïka gorbatchévienne. Nommé ministre de l’Intérieur en mars 1953, il est arrêté par ses pairs en juin et fusillé en décembre pour un complot infondé.
A l’appui de nombreux documents d’archives rendus publics à la chute de l’Union soviétique, Jean-Jacques Marie brosse le portrait complet de l’un des acteurs majeurs de l’URSS sous Staline."
Voici par ailleurs les premières lignes de son introduction :
Le 26 juin 1953, Lavrenti Beria, est arrêté sur ordre des autres dirigeants du Kremlin, enfermé dans une salle de garde, puis transféré dans le bunker de l'état-major de l'armée. Celui qui fut le chef du Guépéou-NKVD (la police politique), donc de l'espionnage soviétique et du goulag, membre, pendant la guerre, du comité d'Etat à la Défense, puis maréchal de l'armée, membre du bureau politique, chef du comité atomique soviétique, ministre de l'Intérieur et premier vice-président du Conseil des ministres, est qualifié d'espion britannique. Accusé d'avoir comploté pour prendre le pouvoir, rétablir le capitalisme, liquider l'Allemagne de l'Est et rendre une partie des conquêtes territoriales de la Seconde Guerre mondiale aux pays vaincus, il est jugé à huis clos et fusillé le 23 décembre 1953 pour tous ces crimes - sans rapport avec ses forfaits réels.
Autres articles que vous pouvez consulter sur le sujet :
- Un compte rendu de Jean-Guillaume Lanuque / Dissidences - 29 novembre 2013
- Les mystères Beria / Paul-François Paoli - Le Figaro - 20 novembre 2013
- 1953 – “Notre Himmler à nous” / Lev Lourié - Courrier international - 25 avril 2013
- Encyclopaedia universalis
La dernière thèse en date et soutenue notamment par Jean-Jacques Marie (historien français spécialiste de l'URSS qui a rédigé les biographies de Staline, Lénine et Trotsky) : Beria est arrêté le 26 juin 1953. Il est ensuite jugé et exécuté le 23 décembre 1953 au terme de son procès.
Jean-Jacques Marie juge l'hypothèse du sosie "romanesque". Dans la biographie écrite "à l’appui de nombreux documents d’archives rendus publics à la chute de l’Union soviétique", il insiste en particulier sur la réalité de la tenue de l’instruction et du procès, a contrario de la légende, reprise par des auteurs comme Nicolas Werth, d’un Beria exécuté dès son arrestation et remplacé par un sosie.
Voici la présentation de cette biographie Beria : le bourreau politique de Staline / Jean-Jacques Marie en 4e de couverture :
"De 1938 à 1953, Lavrenti Beria a été un rouage essentiel du système stalinien, qu’il a ensuite tenté d’amender avant de payer de sa vie cette tentative avortée. Manipulateur, d’une cruauté sans bornes, c’est ainsi qu’il entra dans l’histoire. Or, la figure de Beria s’avère au regard des faits et à l’analyse bien plus complexe : bourreau certes, mais aussi fin politique.
Fils de paysans misérables, il connaît une ascension fulgurante. Flanqué d’une cohorte de tortionnaires, il dirige la police politique soviétique, le NKVD, pendant sept années décisives (1938-1945) au cours desquelles la nomenklatura consolide son pouvoir. Il organise la déportation meurtrière des peuples du Caucase, planifie les meurtres de Trotsky et de ses ennemis politiques.
Mais, à la mort de Staline, Beria est le premier à saisir que le régime, à bout de souffle, ne peut survivre qu’en desserrant le carcan de la terreur policière. Il commence a démanteler le goulag, propose la réunification de l’Allemagne ; en somme, des mesures annonciatrices de la pérestroïka gorbatchévienne. Nommé ministre de l’Intérieur en mars 1953, il est arrêté par ses pairs en juin et fusillé en décembre pour un complot infondé.
A l’appui de nombreux documents d’archives rendus publics à la chute de l’Union soviétique, Jean-Jacques Marie brosse le portrait complet de l’un des acteurs majeurs de l’URSS sous Staline."
Voici par ailleurs les premières lignes de son introduction :
Le 26 juin 1953, Lavrenti Beria, est arrêté sur ordre des autres dirigeants du Kremlin, enfermé dans une salle de garde, puis transféré dans le bunker de l'état-major de l'armée. Celui qui fut le chef du Guépéou-NKVD (la police politique), donc de l'espionnage soviétique et du goulag, membre, pendant la guerre, du comité d'Etat à la Défense, puis maréchal de l'armée, membre du bureau politique, chef du comité atomique soviétique, ministre de l'Intérieur et premier vice-président du Conseil des ministres, est qualifié d'espion britannique. Accusé d'avoir comploté pour prendre le pouvoir, rétablir le capitalisme, liquider l'Allemagne de l'Est et rendre une partie des conquêtes territoriales de la Seconde Guerre mondiale aux pays vaincus, il est jugé à huis clos et fusillé le 23 décembre 1953 pour tous ces crimes - sans rapport avec ses forfaits réels.
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- Un compte rendu de Jean-Guillaume Lanuque / Dissidences - 29 novembre 2013
- Les mystères Beria / Paul-François Paoli - Le Figaro - 20 novembre 2013
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