Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations sur les possibles impacts psychologiques des classes préparatoires sur leurs élèves (séquelles, surmenage, dépréciation...).
Merci !
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 25/02/2014 à 13h34
Bonjour,
Vous recherchez des informations sur les impacts psychologiques des classes préparatoires sur les élèves. Nous avons trouvés plusieurs informations de différents niveaux : des articles, des documents de niveau universitaire, une émission de radio et un livre qui pourraient vous intéresser.
Dans un article du Monde : Les classes prépas, une vie entre parenthèses. Un extrait "De quoi souffrent les élèves de classes préparatoires qui viennent consulter ?
Environ un tiers d'entre eux souffrent d'une situation d'inconfort psychologique et la moitié de réelles difficultés psychologiques. Les 20 % restants semblent en passe d'entrer dans une maladie au long cours, troubles anxieux ou psychotiques, avec une forte prévalence des troubles de l'humeur, comme les psychoses maniaco-dépressives. Les élèves de classes préparatoires sont soumis à un rythme très exigeant et à une évaluation très péjorative de leurs compétences. C'est une grande souffrance pour ces jeunes, habitués à être tête de classe, de voir leurs notes s'écrouler. On leur demande un hyper-investissement intellectuel au détriment de tout le reste. Or, ils avaient très souvent des activités extra-scolaires - musique et sport - intenses. "
Un article de l'Express : Les pilules du bachotage. "Ils sont au moins 20 % à se « doper » avant les examens, pour améliorer leurs performances ou gérer le stress. Les médecins s'inquiètent de la banalisation de ces pratiques et mettent en garde contre les risques de dépendance psychologique."
Un article de La Croix : Les élèves de prépa sont-ils à plaindre ? Si la plupart des élèves de prépa vont bien, il ne faut pas négliger ceux, peut-être plus fragiles, pour qui cette voie royale est source de mal-être, voire de déprime.
Un autre article du Monde : Prépas, l'excellence au prix fort. A peine sortis d'un bac auquel ils ont généralement obtenu une mention "Bien" ou "Très bien", sélectionnés avant l'examen sur leur parcours scolaire, ces jeunes de 17 à 20 ans vont connaître, pendant deux ans, parfois trois, des semaines de travail de soixante heures en moyenne (autour de 35 heures de cours, le reste chez eux). Ils seront évalués avec sévérité. Leurs enseignants utilisent volontiers un arsenal de méthodes pédagogiques qu'ils ont eux-mêmes connues, et qui sont destinées à endurcir : contrôles longs et fréquents, notes très basses, classements permanents.
Cet article du Monde a été à l'origine d'une grosse polémique, les enseignants de classes préparatoires ont réagi via le magazine l'Etudiant.
2/
Un mémoire sur la santé psychique chez les étudiants de première année d’école supérieure de commerce: liens avec le stress de l’orientation professionnelle, l’estime de soi et le coping.
Peu d’études ont abordé la place du projet d’orientation professionnelle dans les grandes écoles et son impact sur la santé des étudiants. Cependant, les étudiants des grandes écoles sont soumis à une pression et à un rythme de travail important. Des périodes de doutes, en lien avec leur avenir, ponctuent leur quotidien. Face à un système élitiste, au rythme effréné, à la concurrence, aux pressions et au choix professionnel s’ajoutent parfois des problèmes personnels qui peuvent générer de la détresse psychologique. Notre recherche porte ici sur une population d’étudiants de première année d’école supérieure de commerce âgés de 20 à 24 ans. Elle consiste à étudier l’orientation scolaire et/ou professionnelle comme source potentielle de stress. Nous étudierons les effets psychologiques de la situation d’orientation scolaire (choix des filières, projet professionnel) auprès des étudiants de grandes écoles intégrés en première année. Dans ce cadre, nous porterons notre intérêt sur l’orientation professionnelle comme source potentielle de stress et ses effets d’interaction sur la santé psychique.
Un mémoire : Améliorer la gestion du stress étudiant au sein des établissements universitaires de Montpellier : Une étude déterminant les stratégies de « faire face » au stress des étudiants, et leurs attentes vis-à-vis de l’Enseignement supérieur. Ce mémoire est l’aboutissement de trois mois de stage sur une étude pilote menée auprès des étudiants de troisième année de médecine, d'odontologie, de STAPS et de psychologie à Montpellier, afin d’évaluer leur stress perçu ainsi que leur niveau d'anxiété.
Un témoignage d’infirmière scolaire sur la santé et prévention des étudiants en classes préparatoires. Les deux années d'études de préparation aux concours des grandes écoles représentent, pour la plupart des étudiants en classes préparatoires, un investissement personnel important. Souvent scolarisés en internat, soumis à un rythme scolaire intense, ces jeunes peuvent rencontrer des problèmes de santé spécifiques : stress, surmédicalisation, compétition à outrance... Par l'écoute, la relation d'aide ou encore l'éducation à la santé, l'infirmière scolaire joue ici pleinement son rôle.
Une référence universitaire à consulter auprès d’une bibliothèque ayant un accès aux archives de cette revue.
En élargissant un peu le sujet, on peut aussi parler des réactions psychiques à l’échec scolaire par Daniel Câlin, agrégé de philosophie et auteur de plusieurs livres. Une bibliographie est disponible à la fin de l’article
Une note d’information du Ministère de l’Education sur les disparités d’accès et parcours en classes préparatoires. Un intéressant graphique page 4, montre des difficultés importantes en première année.
Enfin, une émission de France Culture à écouter : Classes prépas : cet enfer où coulent l'encre et le miel.
« Un enfer où les jeunes héritiers s'aguerrissent dans une ambiance "marche ou crève" digne de Full Metal Jacket ? Ou bien le paradis des savoirs, un Eden gorgé de fruits défendus laissés à portée de main des jouvenceaux initiés à la libido sciendi ? Grantanfi explore aujourd'hui le quotidien des 79000 élèves des prépas publiques, (encore) gratuites et en accès libre, qui sont une singularité très française. En reportage, avec Sophie Bober, à la rencontre des profs et des élèves de khâgne et d'hypokhâgne du lycée Jules Ferry de Paris. Et en direct, avec les écrivains Marie Desplechin, qui a récemment signé une enquête iconoclaste pour Le Monde "Prépas, l' excellence au prix fort", et Emmanuel Arnaud, auteur du Théorème de Kropst, un roman de formation situé dans la "sup étoile" du lycée Louis-le-Grand… »
Pour finir, vous pouvez vous lire cet ouvrage sur le sujet : Classes préparatoires : la fabrique d'une jeunesse dominante de Muriel Darmon.
Qui sait ce qui se passe réellement aujourd'hui derrière les murs des classes préparatoires ? Accusées de tous les maux - fabriquer des crétins ou désespérer leur jeunesse - ou célébrées comme formation d'« élite » - dans l'oubli de sa contribution à la reproduction sociale -, les « prépas » sont en réalité très mal connues. Cette première enquête ethnographique sur les classes préparatoires vient donc combler un manque et remettre en question nombre d'idées reçues.
Au travers d'une analyse très originale de l'« institution préparatoire », Muriel Darmon nous montre quels types de sujets y sont « fabriqués ». Elle met ainsi au jour les dispositifs de pouvoir qui s'y exercent, la manière dont l'institution produit une certaine forme de violence envers les élèves tout en étant soucieuse de leur bien-être, comment elle opère en individualisant à l'extrême plutôt qu'en homogénéisant et comment, ce faisant, elle renforce sa prise sur les individus.
L'enjeu est de transformer les élèves en « maîtres du temps », aimant gérer l'urgence et haïssant les temps morts, et de leur faire intégrer un savoir critique légitime tout en valorisant leur capacité à appliquer des « recettes ». Ce faisant, c'est aussi à devenir dominant, à s'adapter aux nouvelles exigences du monde du travail et à y occuper des positions élevées que les prépas forment la jeunesse.
Bonne lecture !
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
Retrouvez nous sur
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter