Plastique Japon
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 23/07/2014 à 05h25
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Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir pourquoi il y a autant d'emballages en plastique au Japon (des gâteaux emballés individuellement dans un sachet en plastique sont encore mis dans un sac plastique au supermarché...) ? Et pourquoi si peu de recyclage ?
Bien à vous.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 24/07/2014 à 14h43
Bonjour,
Tout d’abord, si vous pensez que le Japon recycle peu ses déchets, détrompez-vous ! Malgré certaines expériences hasardeuses dans le passé, la politique de tri de déchets est aujourd'hui plutôt stricte au japon. C’est d’ailleurs dans ce pays que se trouve le village « champion du monde » du tri sélectif : à Kamikatsu (2200 habitants), 80% des déchets sont recyclés, et chaque particulier doit trier lui-même ses déchets entre 44 catégories :
La ville de Yokohama a récemment doublé le nombre de catégories de déchets, les faisant passer de 5 à 10. A cette occasion, la municipalité a distribué aux habitants une brochure de 27 pages pour leur expliquer comment trier les ordures. On y trouvait notamment des instructions sur 518 articles. Ainsi, le rouge à lèvres fait partie des produits “incinérables” ; les tubes de rouge à lèvres, “une fois que leur contenu a été utilisé”, entrent dans la catégorie “petits objets métalliques”. Il faut se munir d’un mètre de couturière avant de jeter une bouilloire : au-dessous de 30,5 cm de diamètre, elle ira dans le conteneur à petits objets métalliques, mais au-dessus de cette dimension, elle sera considérée comme un déchet encombrant. Et les chaussettes ? S’il n’y en a qu’une, elle relève des “incinérables” ; mais la paire devra aller avec les “vieux vêtements”, à condition que lesdites chaussettes ne soient ni déchirées ni dépareillées. Les cravates devront être jetées avec les vieux vêtements, mais seulement après avoir été “lavées et séchées”.
“C’était très difficile, au début”, reconnaît Sumie Uchiki, 65 ans, dont le quartier a commencé à se battre avec les 10 catégories en octobre dernier, lors d’un premier test. “Nous n’étions pas habitués. J’ai même dû mettre mes lunettes pour trier les choses correctement.” Pour nous, Américains, qui ne trions que quelques catégories de déchets, le Japon représente peut-être un avant-goût de ce qui nous attend. Dans le cadre d’une campagne nationale visant à réduire les déchets et à augmenter le recyclage, quartiers, immeubles de bureaux, villes et mégapoles voient se multiplier les catégories de déchets, dans des proportions parfois impressionnantes. De fait, Yokohama, qui abrite 3,5 millions d’habitants, paraît laxiste par rapport à Kamikatsu, une ville de 2 200 habitants située dans les montagnes de Shikoku, la plus petite des quatre principales îles qui composent le Japon. Il y a quatre ans, Kamikatsu avait déjà défini 34 catégories de déchets. Aujourd’hui, elle est passée à 44. Au centre de tri sélectif où les habitants doivent apporter leurs ordures, 44 poubelles différentes collectent le tofu, les boîtes d’œufs, les bouchons de bouteilles en plastique, les baguettes jetables, les futons, etc. Récemment, un matin, Masaharu Tokimoto, 76 ans, s’est rendu au centre de tri, au volant de son pick-up et a consciencieusement mis les bouteilles en verre opaque et celles en verre transparent dans leurs poubelles respectives. Il a regardé les étiquettes des boîtes de conserve pour savoir si elles étaient en aluminium ou en acier. Déconcerté face à l’une d’elles, il est resté paralysé pendant une minute avant de marmonner : “Ça doit être marqué à l’intérieur.” Une quinzaine de minutes plus tard, M. Tokimoto avait terminé. Il reconnaît que la ville est aujourd’hui bien plus propre grâce à cette nouvelle politique, mais il ajoute : “C’est quand même fastidieux. Je ne peux pas jeter les ordures dans les montagnes. C’est interdit.”
[…]Elimination
La politique nipponne de recyclage au long cours a pour but de réduire la quantité de déchets qui sont brûlés dans les incinérateurs. Au Japon, plus de 80 % des déchets sont incinérés, tandis qu’aux Etats-Unis un pourcentage analogue est mis à la décharge. Le tri et le recyclage, processus plus respectueux de l’environnement, coûtent certes davantage que la mise à la décharge, au dire des spécialistes, mais ne reviennent pas plus cher que l’incinération. Depuis quatre ans, la ville de Kamikatsu a réduit de moitié la quantité de déchets destinés à l’incinération et recycle 80 % de ses détritus. Chaque foyer dispose désormais d’une unité d’élimination des ordures qui transforme les déchets bruts pour en faire du compost. La ville entend éliminer tous les déchets d’ici à 2020.
Source : RECYCLAGE : Un tri aussi sélectif qu’exhaustif
Enfin, notons que plusieurs « écocités » ont vu le jour dans l’archipel sur le principe des 3R : réduire, réutiliser, recycler, comme par exemple Kitakyushu.
On peut donc être étonné face aux multiples emballages pour toutes sortes de produits, qui multiplient d’autant les déchets. Il s’agit d’un trait culturel lié à la fois au sens du service et peut-être aussi au goût de l’ordre, de l'hygiène et de la propreté.
Dans un contexte plus spécifique, l’art de l’emballage est aussi important quand on offre un cadeau… au point d’être parfois plus important que le cadeau lui-même ! On distingue notamment l’origata (emballage artistique en papier blanc) et le furoshiki (emballage dans un carré de tissu).
La « manie » du suremballage japonais porte un nom : kajô hôsô ou kajou housou ; plusieurs blogueur français ayant été confrontés à la fièvre emballeuse des employés japonais en magasin l’illustrent de manière cocasse:
- Les Japonais et les emballages plastiques : Guide pratique pour ne pas vous retrouver avec deux sacs par achat!, frenchgilles.wordpress.com
- Je n'ai pas besoin de sac!!, maki-au-foiegras.over-blog.com
- Le Japon s’emballe sur les emballages !, sakurahouse-blog.com
Bonne journée !
Tout d’abord, si vous pensez que le Japon recycle peu ses déchets, détrompez-vous ! Malgré certaines expériences hasardeuses dans le passé, la politique de tri de déchets est aujourd'hui plutôt stricte au japon. C’est d’ailleurs dans ce pays que se trouve le village « champion du monde » du tri sélectif : à Kamikatsu (2200 habitants), 80% des déchets sont recyclés, et chaque particulier doit trier lui-même ses déchets entre 44 catégories :
La ville de Yokohama a récemment doublé le nombre de catégories de déchets, les faisant passer de 5 à 10. A cette occasion, la municipalité a distribué aux habitants une brochure de 27 pages pour leur expliquer comment trier les ordures. On y trouvait notamment des instructions sur 518 articles. Ainsi, le rouge à lèvres fait partie des produits “incinérables” ; les tubes de rouge à lèvres, “une fois que leur contenu a été utilisé”, entrent dans la catégorie “petits objets métalliques”. Il faut se munir d’un mètre de couturière avant de jeter une bouilloire : au-dessous de 30,5 cm de diamètre, elle ira dans le conteneur à petits objets métalliques, mais au-dessus de cette dimension, elle sera considérée comme un déchet encombrant. Et les chaussettes ? S’il n’y en a qu’une, elle relève des “incinérables” ; mais la paire devra aller avec les “vieux vêtements”, à condition que lesdites chaussettes ne soient ni déchirées ni dépareillées. Les cravates devront être jetées avec les vieux vêtements, mais seulement après avoir été “lavées et séchées”.
“C’était très difficile, au début”, reconnaît Sumie Uchiki, 65 ans, dont le quartier a commencé à se battre avec les 10 catégories en octobre dernier, lors d’un premier test. “Nous n’étions pas habitués. J’ai même dû mettre mes lunettes pour trier les choses correctement.” Pour nous, Américains, qui ne trions que quelques catégories de déchets, le Japon représente peut-être un avant-goût de ce qui nous attend. Dans le cadre d’une campagne nationale visant à réduire les déchets et à augmenter le recyclage, quartiers, immeubles de bureaux, villes et mégapoles voient se multiplier les catégories de déchets, dans des proportions parfois impressionnantes. De fait, Yokohama, qui abrite 3,5 millions d’habitants, paraît laxiste par rapport à Kamikatsu, une ville de 2 200 habitants située dans les montagnes de Shikoku, la plus petite des quatre principales îles qui composent le Japon. Il y a quatre ans, Kamikatsu avait déjà défini 34 catégories de déchets. Aujourd’hui, elle est passée à 44. Au centre de tri sélectif où les habitants doivent apporter leurs ordures, 44 poubelles différentes collectent le tofu, les boîtes d’œufs, les bouchons de bouteilles en plastique, les baguettes jetables, les futons, etc. Récemment, un matin, Masaharu Tokimoto, 76 ans, s’est rendu au centre de tri, au volant de son pick-up et a consciencieusement mis les bouteilles en verre opaque et celles en verre transparent dans leurs poubelles respectives. Il a regardé les étiquettes des boîtes de conserve pour savoir si elles étaient en aluminium ou en acier. Déconcerté face à l’une d’elles, il est resté paralysé pendant une minute avant de marmonner : “Ça doit être marqué à l’intérieur.” Une quinzaine de minutes plus tard, M. Tokimoto avait terminé. Il reconnaît que la ville est aujourd’hui bien plus propre grâce à cette nouvelle politique, mais il ajoute : “C’est quand même fastidieux. Je ne peux pas jeter les ordures dans les montagnes. C’est interdit.”
[…]
La politique nipponne de recyclage au long cours a pour but de réduire la quantité de déchets qui sont brûlés dans les incinérateurs. Au Japon, plus de 80 % des déchets sont incinérés, tandis qu’aux Etats-Unis un pourcentage analogue est mis à la décharge. Le tri et le recyclage, processus plus respectueux de l’environnement, coûtent certes davantage que la mise à la décharge, au dire des spécialistes, mais ne reviennent pas plus cher que l’incinération. Depuis quatre ans, la ville de Kamikatsu a réduit de moitié la quantité de déchets destinés à l’incinération et recycle 80 % de ses détritus. Chaque foyer dispose désormais d’une unité d’élimination des ordures qui transforme les déchets bruts pour en faire du compost. La ville entend éliminer tous les déchets d’ici à 2020.
Source : RECYCLAGE : Un tri aussi sélectif qu’exhaustif
Enfin, notons que plusieurs « écocités » ont vu le jour dans l’archipel sur le principe des 3R : réduire, réutiliser, recycler, comme par exemple Kitakyushu.
On peut donc être étonné face aux multiples emballages pour toutes sortes de produits, qui multiplient d’autant les déchets. Il s’agit d’un trait culturel lié à la fois au sens du service et peut-être aussi au goût de l’ordre, de l'hygiène et de la propreté.
Dans un contexte plus spécifique, l’art de l’emballage est aussi important quand on offre un cadeau… au point d’être parfois plus important que le cadeau lui-même ! On distingue notamment l’origata (emballage artistique en papier blanc) et le furoshiki (emballage dans un carré de tissu).
La « manie » du suremballage japonais porte un nom : kajô hôsô ou kajou housou ; plusieurs blogueur français ayant été confrontés à la fièvre emballeuse des employés japonais en magasin l’illustrent de manière cocasse:
- Les Japonais et les emballages plastiques : Guide pratique pour ne pas vous retrouver avec deux sacs par achat!, frenchgilles.wordpress.com
- Je n'ai pas besoin de sac!!, maki-au-foiegras.over-blog.com
- Le Japon s’emballe sur les emballages !, sakurahouse-blog.com
Bonne journée !
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