Question d'origine :
bonjour madame ou monsieur en provence dans le massif des maures ainsi que dans l'arriere pays varois on trouve un tres grand nombre de pierres de toute taille dont certaines doivent peser des centaines de kilos et qui presentent a leur surface des alveoles qui rappellent celles que l'on trouve au bord de l'ocean atlantique et qui sont forees par les petricolas lithophaca dont vous avez tres bien repondu dernierement a mes questions a ce sujet ces pierres du haut var que l'on appelle localement des truffes ont elles subies dans les temps anciensl les memes effets que celles des regions oceanes ou une autre cause peut elle etre envisagee je signale que ces mineraux presentent une erosion certaine due probablement au temps et aux intemperies pouvez vous me dire s'il vous plait si une denomination autre que truffe est plus adaptee et quelle datation peuvent avoir ces mineraux avec mes remerciements recevez madame ou monsieur mes respectueuses salutations
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 22/08/2014 à 14h13
Bonjour,
Sans photos, nous en sommes réduits à des hypothèses :
Ce que vous décrivez ressemble à des cargneules :
Cargneule ou Cornieule, corgneule, cargnieule, corniole (n. f.), mot d'origine suisse ; en anglais cargneule : Roche sédimentaire carbonatée, à l'aspect carié, vacuolaire, fréquemment bréchique. De couleur jaune, brun, rouille, les cargneules forment des masses peu ou non stratifiées et donnent des reliefs ruiniformes.
Les cargneules sont dues à la transformation ("cargneulisation") de :
• Dolomies calcareuses,
• Calcaires dolomitiques,
• Brèches sédimentaires ou tectoniques calcaréo-dolomitiques.
Parmi les cargneules, 70 % (environ) sont calcaires, 20 % (environ) sont dolomitiques, d'autres sont gypseuses.
Source : Géowiki.
Ce terme semble être avoir des variantes selon les patois régionaux comme le montre ce site dédié au patrimoine du Dauphiné:
Le terme de cornieule, déformé par les géologues français en cargneule, provient du patois de la région d’Aigle, dans le Valais Suisse où ces roches affleurent largement.
Dans les Alpes françaises, les montagnards parlent de tufs, en patois tova, d’où par exemple, « tovières » ou « touvières » du Mont-Cenis… qui ne sont pas des amas de tuf mais des cargneules ! En réalité le mot tuf désigne une autre roche calcaire d’aspect un peu semblable au premier abord, caverneux également et de même couleur, mais dont l’origine est différente: les tufs ont été déposés à la sortie de grottes ou de fissures, en pays calcaire, par les sources et fontaines dites « pétrifiantes ».
Les cavités y représentent le moulage des nombreux débris végétaux (tiges, rameaux, empreintes de feuilles, dessins des nervures…) enrobés dans les dépôts calcaires qui sont du carbonate de chaux en excès.
Les tufs sont d’ailleurs souvent voisins des cargneules (comme des gypses), car les eaux souterraines ayant circulé dans ces roches donnent fréquemment des roches très calcaires, et les sulfates favorisent le phénomène de précipitation des carbonates.
Comme l’explique le site Azur Géologic, l’origine de ces roches remontent au Trias (de – 252 à -201 Millions d’années):
Trias (-252 et -201 Ma)
Au cours du Trias, la mer envahit une partie du domaine, formant sans doute un large bras de mer entre les régions émergées Maures - Estérel - Tanneron d'une part, et Mercantour d'autre part, régions sur lesquelles sévit une érosion intense (http://www.cafnice.org). On trouve souvent reposant sur les schistes rouges permiens, (par exemple près de Guillaumes), un conglomérat de base et des grès grossiers, témoins d'anciens rivages.
Les dépôts sont dans un premier temps ceux de lagunes sursalées avec du gypse. Le gypse était exploité afin de produire du plâtre dans de nombreuses localités : Nice, St Martin du Var, Grasse, Sospel, Lantosque.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :
- des explications sur la constitution du Massif des Maures, sur le site de la lithothèque PACA.
- Les Maures, le Tanneron et le métamorphisme, sur la planète du géologue randonneur.
- L’article consacrée à la Provence de la revue Géologie alpine.
- Un rapport du Bureau de Recherches Géologiques et Minières sur la région PACA.
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