Question d'origine :
Bonjours,
quels auteurs, mis à part Boris Patsernak, ont été censurés en URSS entre 1917 et 1953 ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 11/10/2014 à 14h39
Bonjour,
Ce n'est pas la période la mieux documentée en français. L'article le plus détaillé provient de l'Universalis, "Russie : art et culture", de Michel AUCOUTURIER, Marie-Christine AUTANT-MATHIEU, Hélène HENRY, Hélène MÉLAT, Georges NIVAT.
Dans un article plus ramassé, Alexis BERELOWITCH cite "Akhmatova, Zochtchenko, Pasternak, Soljenitsyne ou Brodski " comme des écrivains que l'Union des écrivains soviétiques [1934-1990] n'a pas défendus. « UNION DES ÉCRIVAINS SOVIÉTIQUES», Encyclopædia Universalis )
« Russie : art et culture », très détaillé sur les courants et personnalités d’une foisonnante période post-révolutionnaires, précise :
« Le climat de terreur intellectuelle qui s'instaure en 1929, avec la liquidation des oppositions dans le parti, leur permet de contraindre au silence ou à la soumission les écrivains indépendants (Boulgakov, Zamiatine, Pilniak et même Maïakovski , qui demande en 1930 son admission au R.A.P.P.) »
« Les pratiques terroristes du R.A.P.P. [. (Rossijskaja Associacija Proletarskikh Pisatelej : Association de Russie des écrivains prolétariens] font cependant obstacle au ralliement volontaire des « compagnons de route », et en particulier de Gorki, que Staline flatte et parvient en 1931 à faire revenir de Sorrente, où il réside depuis 1924. Le R.A.P.P. est dissous et désavoué par le parti en avril 1932. Mais l'orthodoxie esthétique qu'il a élaborée est reprise sous la dénomination édulcorée de « réalisme socialiste » par le premier congrès de l'Union des écrivains soviétiques, réuni en août 1934 sous la présidence de Gorki » […]
L’article cite les auteurs suivants, censurés pour des raisons différentes, à des moments différents :
Kliouïev, Mandelstam, Babel, Pilniak, Voronski ...
Puis la guerre et « Le sentiment de l'unité nationale provoque un desserrement des contraintes idéologiques qui permet àPasternak, à Akhmatova, à Platonov de rompre un silence de plusieurs années. »
« Cependant, dès 1946, le parti, par la bouche de Jdanov, condamne le libéralisme des écrivains et rédacteurs de Leningrad ».
Sont alors dénoncés ou influencés pour "améliorer" leur œuvre :Akhmatova et Zochtchenko, Victor Nékrassov, Fadéïev, Vassili Grossman
Pasternak (et bien d’autres comme Soljenitsyne bien sûr) est de nouveaux en ligne de mire dans les années 1960, malgré le "dégel" post-stalinien.
Pistes de lecture :
La parole ressuscitée : les archives du KGB [la couv. porte : Babel, Boulgakov, Pilniak, Mandelstam, Platonov, Gorki]
Vasili Grossman, Vie et destin [saisi par le KGB en 1960]
Ecrivains de la liberté, sur les écrivains de la dissidence de 1945 à 1980
L'Affaire Soljenitsyne [exclu de l’Union des écrivains soviétiques en 1969]
Ce n'est pas la période la mieux documentée en français. L'article le plus détaillé provient de l'Universalis, "Russie : art et culture", de Michel AUCOUTURIER, Marie-Christine AUTANT-MATHIEU, Hélène HENRY, Hélène MÉLAT, Georges NIVAT.
Dans un article plus ramassé, Alexis BERELOWITCH cite "
« Russie : art et culture », très détaillé sur les courants et personnalités d’une foisonnante période post-révolutionnaires, précise :
« Le climat de terreur intellectuelle qui s'instaure en 1929, avec la liquidation des oppositions dans le parti, leur permet de contraindre au silence ou à la soumission les écrivains indépendants (
« Les pratiques terroristes du R.A.P.P. [. (Rossijskaja Associacija Proletarskikh Pisatelej : Association de Russie des écrivains prolétariens] font cependant obstacle au ralliement volontaire des « compagnons de route », et en particulier de Gorki, que Staline flatte et parvient en 1931 à faire revenir de Sorrente, où il réside depuis 1924. Le R.A.P.P. est dissous et désavoué par le parti en avril 1932. Mais l'orthodoxie esthétique qu'il a élaborée est reprise sous la dénomination édulcorée de « réalisme socialiste » par le premier congrès de l'Union des écrivains soviétiques, réuni en août 1934 sous la présidence de Gorki » […]
L’article cite les auteurs suivants, censurés pour des raisons différentes, à des moments différents :
Puis la guerre et « Le sentiment de l'unité nationale provoque un desserrement des contraintes idéologiques qui permet à
« Cependant, dès 1946, le parti, par la bouche de Jdanov, condamne le libéralisme des écrivains et rédacteurs de Leningrad ».
Sont alors dénoncés ou influencés pour "améliorer" leur œuvre :
Pasternak (et bien d’autres comme Soljenitsyne bien sûr) est de nouveaux en ligne de mire dans les années 1960, malgré le "dégel" post-stalinien.
La parole ressuscitée : les archives du KGB [la couv. porte : Babel, Boulgakov, Pilniak, Mandelstam, Platonov, Gorki]
Vasili Grossman, Vie et destin [saisi par le KGB en 1960]
Ecrivains de la liberté, sur les écrivains de la dissidence de 1945 à 1980
L'Affaire Soljenitsyne [exclu de l’Union des écrivains soviétiques en 1969]
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