Question d'origine :

Réponse du Guichet

Avatar par défaut gds_se - Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 24/10/2014 à 15h27
Avatar par défaut Commentaire de andrehistoire : Publié le 24/10/2014 à 20:53
Bonjour, petit complément d'information à la question de Couleurs par dlyon, le 22/10/2014 le blanc et le noir sont-ils des couleurs ? Si l'on accorde à Albert Munsell le crédit d'avoir grandement contribué à la définition d'une couleur, on peut se remémorer sa participation qui permet de définir une "couleur" (terme utilisé dans le langage courant) par trois items (invariants) : • La teinte ou tonalité ou ton etc. que nous nommons dans le langage courant par jaune, violet, vert, rouge, mauve, rose etc. • La saturation que nous évoquons dans le langage courant par des termes tels que "vif" ou au contraire "pastel". Ainsi lorsque nous disons un rouge vif, nous nommons la teinte (rouge) + la saturation importante. En revanche lorsque nous disons un bleu "pastel" ou bien "fade" ou "délavé" voire "pisseu", nous nommons une teinte (bleu) + sa très faible saturation. • La luminance ou luminosité etc. que nous nommons dans le langage courant en employant des termes tels que "clair" ou bien "foncé", par exemple un vert clair, fait référence à la teinte (vert) et à sa luminosité importante. Un vert sombre nous renseigne sur sa faible luminosité. Cette définition de la couleur qui est le fondement de la CIE La*b que les professionnels utilisant la couleur de façon précise utilisent (photographes, designers, graphistes…) sur des logiciels (photoshop, lightroom, pour les plus connus) est présente sous la forme des initiales TSL dans toutes les palettes permettant de chercher ou retrouver ou définir une couleur précise. Ce préambule remémoré, revenons à notre blanc et noir dans cette "optique" de la couleur. Pour compléter les données du Guichet qui nous rappelait que dans la synthèse additive le blanc est le mélange de toutes les couleurs (des couleurs primaires Rouge Vert Bleu), le noir préexiste à l'expérience de la couleur, et, de ce point de vue, il n'est pas une couleur, alors que le blanc, qui est le résultat du mélange des couleurs après apport de la couleur, est défini comme une couleur. En revanche dans la synthèse soustractive où le noir est le mélange de toutes les couleurs (des couleurs complémentaires que sont le cyan, le magenta et le jaune), le blanc préexiste comme la composante des couleurs latentes, aussi est il une couleur, alors que le noir se définit dans l'expérience comme l'absence des ondes chromatiques et de ce point de vue n'est pas une couleur. D'où son nom répandu de "non couleur" (antithèse de la couleur). Regardons le point de vue selon le schéma de Munsell. La diminution de la saturation d'une couleur mène au gris de la couleur sur l'axe du Blanc-Noir qui de ce point de vue n'est plus couleur. Aussi ses extrémités - le blanc et le noir- ne sont pas des couleurs. C'est une approche dite "dynamique" car elle présuppose au départ de l'expérience une couleur identifiable possédant un minimum de saturation pour être identifiée comme telle. Dans l'approche dite "statique", ce n'est plus la saturation, mais la luminosité qui est convoquée. Or la luminosité d'une couleur est co-existante à la teinte, ce qui permet de la définir. De ce point de vue de la luminosité, le blanc et le noir comme concepts d'étude sont des couleurs car ils ne peuvent être "séparés" de leur "teinte". Quelle conclusion à tout cela ? D'une part que parfois, plus on entre dans des explications, plus on complique les choses car on s'approche de notions de plus en plus précises et dont les nuances s'avèrent un microcosme "infiniment petit et tout aussi béant que l'infiniment grand". D'autre part que si le commun des mortels comme vous et moi a conservé à travers les siècles le mot générique de "couleur", c'est que les termes plus précis frôlaient trop des concepts scientifiques inutiles dans la vie courante, mais, du coup, ce terme de "couleur" qui nous convient dans la vie courante, ne résiste pas à une question trop proche des limites que recouvre la terminologie. Pour faire simple, on pourrait dire que tant que l'on ne se pose pas de question, le terme "couleur" générique aux contours flous convient parfaitement pour notre quotidien, mais dès que l'on souhaite des précisions, le terme "couleur" ne peut plus exister, car il faut faire appel à des termes définissant des situations d'expériences différentes dont les hypothèses de départ sont multiples et il en découle des réponses multiples, qui cohabitent parfaitement selon le besoin pour flfe scientifique, le technicien… Si je puis oser une analogie un peu éloignée, selon les situations, ne connait-on pas les degrés kelvin qui conviennent en situation de chaleur ou froid extrêmes pour lfes professionnels de la température, scientifiques…, mais dont l'usage dans la vie courante serait quelque peu incommode. Que deviendrait alors une question du type "cet été nous avons connu des chaleurs avec des températures extrêmes", si l'on posait la question " peut-on qualifier de température extrême 50° C ?". Nous définirions la température, les corps noirs, le zéro absolu et l'on serait obligé de conclure qu'au regard de la température du soleil que nous mesurons, les vocables du langage courant n'ont pas nécessairement leur équivalant dans la connaissance scientifique ou technique. J'espère avoir apporté une goutte d'eau à votre océan, bien cordialement

Réponse du Guichet

Avatar personnalisé gds_db - Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 25/10/2014 à 07h15

DANS NOS COLLECTIONS :

TAGS

Commentaires 1

Connectez-vous pour pouvoir commenter. Se connecter