Florent Alexandre Melchior DE LA BAUME comte de Montrevel
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 17/12/2014 à 14h04
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Question d'origine :
Je cherche plus particulièrement une documentation concernant sa vie privée, sa qualité de mécène, sa rencontre éventuelle avec la famille Mozart à Paris, l'inventaire en 1799 de son château de Challes à Bourg-en-Bresse.
Avec mes remerciements anticipés.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 18/12/2014 à 15h22
Bonjour,
Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, dernier comte de Montrevel et baron de Lugny, est né à Mâcon en 1736 et sera exécuté à Paris en 1794.
15e comte de Montrevel, parent du précédent, maréchal de camp, député de la noblesse de Mâcon aux Etats généraux en 1789.
Né à Châlon-sur-Saône, le 18 avril 1736, il est mort sur l’échafaud révolutionnaire à Paris, le 10 juillet 1794. – En lui finit la maison de la Baume-Montrevel en Bresse.
A 23 ans, il avait été reçu chef de brigade des gardes du corps du roi de Pologne. Trois ans après, il était nommé colonel d’un régiment portant son nom, et qui l’échangea contre celui du Berry, en 1762. – Brigadier d’infanterie la même année, il fut promu maréchal de camp, le 3 janvier 1770. […]
Rallié, l’un des premiers, aux réclamations du Tiers-Etat, il fut cependant arrêté en 1793, comme suspect et conduit à Paris, où il fut enfermé au Luxembourg, amené devant le tribunal révolutionnaire et condamné à mort comme aristocrate.
En 1769, il avait épousé Mlle de Grammont. Ce mariage ne fut pas heureux. On assure que le comte de Montrevel tenait sa femme enfermée dans l’un de ses châteaux du Maçonnais, et que, sur la plainte de la famille de Grammont, le roi Louis XVI lui fit défense de reparaître à la cour. […]
(Source : Revue de la Société littéraire, historique et archéologique du département de l’Ain / Gallica)
Le dernier des Montrevel
[…] Le jeune comte, seul héritier d’un grand nom, marié à demoiselle Elisabeth-Céleste-Adélaïde de Choiseul, dame de Chevigny ; perdit sa jeune épouse peu de temps après sa réception à Mâcon ; elle mourait dans la fleur de l’âge, sans lui avoir donné de postérité. Il ne contracta pas de nouvelle alliance. […]
En 1789, la Noblesse du Mâconnais l’élut pour son député aux Etats généraux de France. […]
Devant les exigences du Tiers-Etat constitué en Assemblée nationale, le comte fut un des premiers de la Chambre de la Noblesse à se réunir à l’Assemblée. Quelques jours avant le vote qui abolissait les droits et les privilèges féodaux, nous retrouvons encore son nom, avec celui de François-Louis de Lamartine, parmi les noms des seigneurs du Mâconnais qui renoncaient à leurs privilèges pécuniaires et droits féodaux. Mais rien n’arrêtait la Révolution déchaînée. […]
Sur le fin de l’année 1793, le 4 ventose an II (22 février 1794) M. de Montrevel fut arrêté, et incarcéré dans la prison du Luxembourg, à Paris. Il y subit toute l’horreur des prisons de la Révolution, jusqu’au 19 messidor an II (7 juillet 1794), où il fut guillotiné comme tant d’autres victimes.
(Source : Revue de la Société littéraire, historique et archéologique du département de l'Ain / Gallica)
Autour de W. A. Mozart et du comte F. M. de la Baume-Montrevel
[…] Par contre, nous pensons le surprendre en mettant en relation ce musicien [Mozart ndlr] avec un membre de la Société d’Emulation ayant résidé à Bourg-en Bresse au XVIII° siècle : nous voulons parler du comte Florent-Melchior de La Baume-Montrevel. […]
La lettre du 5 février 1778
La missive qui nous intéresse fut écrite de Salzbourg à cette date par Léopold Mozart à son fils Wolfang-Amadeus, alors à Mannheim – dans le Palatinat – avant son départ pour Paris. S’il est inutile de présenter celui dont nous commémorerons dans deux ans la mort, rappelons tout de même sa situation au moment de ce courrier paternel. […]
Pourtant le père prévoyant et attentif qu’est Léopold – il n’est plus, comme il y a dix ans, aux côtés de son fils une lettre de cent-quatre-vingt-deux lignes dans laquelle il lui expose les démarches et les attitudes qui devront être siennes en débarquant à Paris.
Entre autres choses, il donne « la liste de (leurs) connaissances à Paris, qui (le) reverront toutes avec joie » : sont consignés quarante-sept noms de la plus haute volée – princes du Sang, courtisans, parlementaires, prélats, financiers, hauts-fonctionnaires, officiers, militaires … - parmi lesquels « Mr. Le Comte de Montrevel ». Si la plupart ont une adresse accolée, ce dernier est inscrit sans domicile. Dans ses « Notes », Mme Geffray précise que le « comte de Montrével (sic) (1736-1794), officier, organisait de nombreux concerts ». Nous comptons sur une réponse de sa part à notre courrier pour connaître la source d’une telle affirmation …
Quoiqu’il en soit, un problème se pose à nous : si Léopold explique que ces personnalités ont été rencontrées pendant leurs séjours parisiens des années soixante, il ne nous précise pas s’il s’agit, pour chacune d’elles, du premier ou du second … Mais plutôt que de supputer longuement sur une hypothétique date, tournons-nous sans plus attendre vers le comte de Montrevel.
Prestigieux, richissime, mécène et musicien : le comte Florent-Mechior de la Baume-Montrevel
[…] Un train de vie princier
N’est pas mécène qui veut. Et d’antiques parchemins ne suffisent pas à organiser des concerts privés … Or c’est le cas du comte de Montrevel ; et pour cela, il faut nécessairement qu’il soit riche. […]
Nous connaissons mieux ses résidences provinciales : il dispose ainsi d’un hôtel particulier à Mâcon – assez vaste pour souffrir d’être aujourd’hui le siège de la préfecture de Saône-et-Loire – où il a fait construire en 1771 et 1772 « une salle de spectacle (…) attenante à ses appartements. Les changements de décoration s’y faisaient à vue ». Les comédiens qu’il y reçoit le distraient de l’ennui de l’hiver …
Quelques années plus tard, il ajouta une vaste salle de fête pour des banquets (…) et concerts. Une fois qu’un de ses parents, en route pour l’Italie, a fait escale chez lui, il se voit offrir trois jours de réception où la fine fleur de l’aristocratie des provinces environnantes est conviée. […]
(Source : Petite contribution en vue d’un bicentenaire : autour de W. A. Mozart et du comte F. M. de La Baume-Montrevel / Claude Vigoureux / Les Nouvelles annales de l’Ain)
Carrière militaire et politique
Il succède en 1759 à Jules Hercule Mériadec, prince de Rohan et duc de Montbazon, à la tête d'un régiment d'infanterie qui, le temps de son commandement – soit de 1759 à 1762 –, porta le nom de « Montrevel » (ancien « régiment de Rohan-Montbazon » et futur « régiment de Berry »). […]
Parisien autant que bourguignon, il y possède le splendide hôtel de Novion, rue de Varenne, et loue une maison de plaisance faubourg du Roule. Intime du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne, il est de toutes les fêtes au château de Chantilly.
Mélomane de bon niveau, il entretient une bande de musicien, en lien avec les meilleurs musiciens parisiens (dont le violoniste et compositeur Guénin), au point d'être cité par Léopold Mozart dans la liste des personnes à recontacter en prévision du troisième séjour de Wolfgang à Paris.
Élu député de la noblesse du Mâconnais aux États généraux de 1789, il est l'un des premiers à se réunir au tiers-État. L'un de ses châteaux – celui de Lugny – fut le premier du Mâconnais à être incendié lors de la révolte dite « des Brigands » qui, pendant la Grande Peur, agita cette petite région. Par délibération du 20 mai 1792 et acte du 8 mars 1793, son hôtel particulier de Mâcon est acheté par cette ville pour en faire son hôtel de ville moyennant la somme de 165 500 livres.
Arrêté comme suspect le 22 février 1794 et jeté en prison, il est jugé coupable par le Tribunal révolutionnaire comme complice d'une conspiration tramée à la prison du Luxembourg où il était détenu (affaire dite de la « conspiration des prisons »). Lorsque vint son tour, le président ne put toutefois obtenir de lui que cette seule réponse qui fait assez connaître combien il savait toute défense inutile : « J’ai assez de la vie ; vous pouvez me faire mourir. » Condamné à mort, il fut guillotiné à Paris le 19 messidor an II (7 juillet 1794) avec cinquante-huit autres accusés. Âgé de cinquante-huit ans, il ne laisse pas de descendance. Son splendide château de Challes, à Bourg-en-Bresse, fut rasé.
(Source : Florent-Alexandre-Melchior de La Baume / Wikipédia)
L’inventaire de son château de Challes se trouve aux archives municipales de Bourg-en-Bresse et il vous est possible de le consulter directement sur place :
5N7 : Biens Nationaux. – Château de Challes et propriétés du comte Melchior Alexandre Florent de la Baume de Montrevel : requête des ayant-droits, coupes de bois, réparation du mur de clôture par l’architecte François Carabasse (1798-1799)
(Source : Articles d’archives 5N7 / Archives municipales de Bourg-en Bresse)
Bonne journée
Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, dernier comte de Montrevel et baron de Lugny, est né à Mâcon en 1736 et sera exécuté à Paris en 1794.
15e comte de Montrevel, parent du précédent, maréchal de camp, député de la noblesse de Mâcon aux Etats généraux en 1789.
Né à Châlon-sur-Saône, le 18 avril 1736, il est mort sur l’échafaud révolutionnaire à Paris, le 10 juillet 1794. – En lui finit la maison de la Baume-Montrevel en Bresse.
A 23 ans, il avait été reçu chef de brigade des gardes du corps du roi de Pologne. Trois ans après, il était nommé colonel d’un régiment portant son nom, et qui l’échangea contre celui du Berry, en 1762. – Brigadier d’infanterie la même année, il fut promu maréchal de camp, le 3 janvier 1770. […]
Rallié, l’un des premiers, aux réclamations du Tiers-Etat, il fut cependant arrêté en 1793, comme suspect et conduit à Paris, où il fut enfermé au Luxembourg, amené devant le tribunal révolutionnaire et condamné à mort comme aristocrate.
En 1769, il avait épousé Mlle de Grammont. Ce mariage ne fut pas heureux. On assure que le comte de Montrevel tenait sa femme enfermée dans l’un de ses châteaux du Maçonnais, et que, sur la plainte de la famille de Grammont, le roi Louis XVI lui fit défense de reparaître à la cour. […]
(Source : Revue de la Société littéraire, historique et archéologique du département de l’Ain / Gallica)
[…] Le jeune comte, seul héritier d’un grand nom, marié à demoiselle Elisabeth-Céleste-Adélaïde de Choiseul, dame de Chevigny ; perdit sa jeune épouse peu de temps après sa réception à Mâcon ; elle mourait dans la fleur de l’âge, sans lui avoir donné de postérité. Il ne contracta pas de nouvelle alliance. […]
En 1789, la Noblesse du Mâconnais l’élut pour son député aux Etats généraux de France. […]
Devant les exigences du Tiers-Etat constitué en Assemblée nationale, le comte fut un des premiers de la Chambre de la Noblesse à se réunir à l’Assemblée. Quelques jours avant le vote qui abolissait les droits et les privilèges féodaux, nous retrouvons encore son nom, avec celui de François-Louis de Lamartine, parmi les noms des seigneurs du Mâconnais qui renoncaient à leurs privilèges pécuniaires et droits féodaux. Mais rien n’arrêtait la Révolution déchaînée. […]
Sur le fin de l’année 1793, le 4 ventose an II (22 février 1794) M. de Montrevel fut arrêté, et incarcéré dans la prison du Luxembourg, à Paris. Il y subit toute l’horreur des prisons de la Révolution, jusqu’au 19 messidor an II (7 juillet 1794), où il fut guillotiné comme tant d’autres victimes.
(Source : Revue de la Société littéraire, historique et archéologique du département de l'Ain / Gallica)
[…] Par contre, nous pensons le surprendre en mettant en relation ce musicien [Mozart ndlr] avec un membre de la Société d’Emulation ayant résidé à Bourg-en Bresse au XVIII° siècle : nous voulons parler du comte Florent-Melchior de La Baume-Montrevel. […]
La missive qui nous intéresse fut écrite de Salzbourg à cette date par Léopold Mozart à son fils Wolfang-Amadeus, alors à Mannheim – dans le Palatinat – avant son départ pour Paris. S’il est inutile de présenter celui dont nous commémorerons dans deux ans la mort, rappelons tout de même sa situation au moment de ce courrier paternel. […]
Pourtant le père prévoyant et attentif qu’est Léopold – il n’est plus, comme il y a dix ans, aux côtés de son fils une lettre de cent-quatre-vingt-deux lignes dans laquelle il lui expose les démarches et les attitudes qui devront être siennes en débarquant à Paris.
Entre autres choses, il donne « la liste de (leurs) connaissances à Paris, qui (le) reverront toutes avec joie » : sont consignés quarante-sept noms de la plus haute volée – princes du Sang, courtisans, parlementaires, prélats, financiers, hauts-fonctionnaires, officiers, militaires … - parmi lesquels « Mr. Le Comte de Montrevel ». Si la plupart ont une adresse accolée, ce dernier est inscrit sans domicile. Dans ses « Notes », Mme Geffray précise que le « comte de Montrével (sic) (1736-1794), officier, organisait de nombreux concerts ». Nous comptons sur une réponse de sa part à notre courrier pour connaître la source d’une telle affirmation …
Quoiqu’il en soit, un problème se pose à nous : si Léopold explique que ces personnalités ont été rencontrées pendant leurs séjours parisiens des années soixante, il ne nous précise pas s’il s’agit, pour chacune d’elles, du premier ou du second … Mais plutôt que de supputer longuement sur une hypothétique date, tournons-nous sans plus attendre vers le comte de Montrevel.
[…]
N’est pas mécène qui veut. Et d’antiques parchemins ne suffisent pas à organiser des concerts privés … Or c’est le cas du comte de Montrevel ; et pour cela, il faut nécessairement qu’il soit riche. […]
Nous connaissons mieux ses résidences provinciales : il dispose ainsi d’un hôtel particulier à Mâcon – assez vaste pour souffrir d’être aujourd’hui le siège de la préfecture de Saône-et-Loire – où il a fait construire en 1771 et 1772 « une salle de spectacle (…) attenante à ses appartements. Les changements de décoration s’y faisaient à vue ». Les comédiens qu’il y reçoit le distraient de l’ennui de l’hiver …
Quelques années plus tard, il ajouta une vaste salle de fête pour des banquets (…) et concerts. Une fois qu’un de ses parents, en route pour l’Italie, a fait escale chez lui, il se voit offrir trois jours de réception où la fine fleur de l’aristocratie des provinces environnantes est conviée. […]
(Source : Petite contribution en vue d’un bicentenaire : autour de W. A. Mozart et du comte F. M. de La Baume-Montrevel / Claude Vigoureux / Les Nouvelles annales de l’Ain)
Il succède en 1759 à Jules Hercule Mériadec, prince de Rohan et duc de Montbazon, à la tête d'un régiment d'infanterie qui, le temps de son commandement – soit de 1759 à 1762 –, porta le nom de « Montrevel » (ancien « régiment de Rohan-Montbazon » et futur « régiment de Berry »). […]
Parisien autant que bourguignon, il y possède le splendide hôtel de Novion, rue de Varenne, et loue une maison de plaisance faubourg du Roule. Intime du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne, il est de toutes les fêtes au château de Chantilly.
Mélomane de bon niveau, il entretient une bande de musicien, en lien avec les meilleurs musiciens parisiens (dont le violoniste et compositeur Guénin), au point d'être cité par Léopold Mozart dans la liste des personnes à recontacter en prévision du troisième séjour de Wolfgang à Paris.
Élu député de la noblesse du Mâconnais aux États généraux de 1789, il est l'un des premiers à se réunir au tiers-État. L'un de ses châteaux – celui de Lugny – fut le premier du Mâconnais à être incendié lors de la révolte dite « des Brigands » qui, pendant la Grande Peur, agita cette petite région. Par délibération du 20 mai 1792 et acte du 8 mars 1793, son hôtel particulier de Mâcon est acheté par cette ville pour en faire son hôtel de ville moyennant la somme de 165 500 livres.
Arrêté comme suspect le 22 février 1794 et jeté en prison, il est jugé coupable par le Tribunal révolutionnaire comme complice d'une conspiration tramée à la prison du Luxembourg où il était détenu (affaire dite de la « conspiration des prisons »). Lorsque vint son tour, le président ne put toutefois obtenir de lui que cette seule réponse qui fait assez connaître combien il savait toute défense inutile : « J’ai assez de la vie ; vous pouvez me faire mourir. » Condamné à mort, il fut guillotiné à Paris le 19 messidor an II (7 juillet 1794) avec cinquante-huit autres accusés. Âgé de cinquante-huit ans, il ne laisse pas de descendance. Son splendide château de Challes, à Bourg-en-Bresse, fut rasé.
(Source : Florent-Alexandre-Melchior de La Baume / Wikipédia)
L’inventaire de son château de Challes se trouve aux archives municipales de Bourg-en-Bresse et il vous est possible de le consulter directement sur place :
5N7 : Biens Nationaux. – Château de Challes et propriétés du comte Melchior Alexandre Florent de la Baume de Montrevel : requête des ayant-droits, coupes de bois, réparation du mur de clôture par l’architecte François Carabasse (1798-1799)
(Source : Articles d’archives 5N7 / Archives municipales de Bourg-en Bresse)
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