Question d'origine :
Qu'est-ce qui différencie une approche monographique en sociologie d'une approche monographique en géographie ou en études urbaines?
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 19/12/2014 à 16h13
Bonjour,
Tout d’abord, commençons par une définition de ce qu’est une monographie en sciences sociales (pour nous autres bibliothécaires, il s’agit plutôt d’un livre ! ) :
Monographie n. f. (1793 ; de mono- et –graphie)
Etude complète et détaillée qui se propose d’épuiser un sujet précis relativement restreint. La monographie d’une région, d’un monument.
(Source : Dictionnaire culturel en langue française sous la direction d’Alain Rey)
C’est Frederic Le Play qui est à l’origine de cette méthode en sciences sociales :
Ses principes d'observation directe de la réalité et de recherche comparative, sa méthode monographique, ses techniques de quantification par le budget qu'il a appliqués à l'étude systématique des familles ouvrières font pourtant de lui le premier théoricien de la sociologie de terrain. […]
L'établissement d'une monographie suppose une enquête minutieuse comportant la description de l'environnement physique et social de la famille, l'inventaire de sa base matérielle, l'étude de ses travaux, la reconstitution de son histoire et l'analyse de ses rapports actuels, la vérification des informations recueillies au travers du budget familial détaillé et, enfin, la description des autres éléments qui, avec la famille, forment la « constitution sociale » du pays étudié. La monographie selon Le Play est donc la matrice de diverses techniques qui sont aujourd'hui employées en sociologie, en ethnographie, en psychologie sociale, en histoire, en géographie humaine, etc. De telle sorte que les monographies réalisées par chacune de ces disciplines font figure de sous-ensembles de la monographie totale imaginée par Le Play.
(Source : Frederic Le Play / Encyclopédie Universalis ; article consultable dans son intégralité à la bibliothèque municipale de la Part-Dieu)
Il ne semble pas y avoir de différences entre une approche monographique en sociologie ou en géographie, si ce n’est le sujet évidemment.
Comme l’ethnologue, le géographe ne peut approfondir ses recherches qu’à condition de resteindre son champ d’opérations. Ceci le mène à des études de type monographique. Le mot sous-entend trois choses : un « terrain » de travail circonscrit et localisé ; un espace limité ou des hommes en nombre restreint (suivant que prévaut l’optique géographique ou ethnologique) ; dans ce cadre enfin, une étude exhaustive, ou qui vise au moins à épuiser certaines des perspectives propres à la discipline du chercheur. Un problème d’échelle se pose encore.
Quand le cadre s’élargit, il n’y a plus de monographie possible ; mais, en deçà de cette limite, la méthode s’adapte à des unités de rang très inégal. De la cellule résidentielle de quelques dizaines d’individus, dominée par les problèmes de subsistance et d’organisation de la parenté, à l’Etat-nation ou pluri-ethnique, où l’intérêt se déplace vers les institutions politiques, un large choix s’offre à l’ethnologue. Pareillement, le géographe doit opter entre les termes d’une série très ouverte, puisqu’elle va du village au territoire en passant par la région. Mais dans cette hiérarchie, la région constitue, en fait, un échelon privilégié.
(Source : L’étude régionale : réflexions sur la formule monographique en géographie humaine / Gilles Sautier)
Pour aller plus loin :
• L’enquête de terrain en sciences sociales : l’approche monographique et les méthodes qualitatives / Stéphanie Dufour, Dominic Fortin et Jacques Hamel
• La monographie de « pays » : le conflit entre science leplaysienne et géographie autour d’un monopole (1890-1910) / Marie-Vic Ozouf-Marignier
• Ecrire l’histoire locale : le genre monographique / Bertrand Müller
• Les monographies de famille de l’Ecole de Le Play / Louis Hincker
Enfin, le Guichet du Savoir est composé de personnes humaines, toujours sensible aux formules de politesse telles que « Bonjour », « Merci » …
Bonne journée
Tout d’abord, commençons par une définition de ce qu’est une monographie en sciences sociales (pour nous autres bibliothécaires, il s’agit plutôt d’un livre ! ) :
Etude complète et détaillée qui se propose d’épuiser un sujet précis relativement restreint. La monographie d’une région, d’un monument.
(Source : Dictionnaire culturel en langue française sous la direction d’Alain Rey)
C’est Frederic Le Play qui est à l’origine de cette méthode en sciences sociales :
Ses principes d'observation directe de la réalité et de recherche comparative, sa méthode monographique, ses techniques de quantification par le budget qu'il a appliqués à l'étude systématique des familles ouvrières font pourtant de lui le premier théoricien de la sociologie de terrain. […]
L'établissement d'une monographie suppose une enquête minutieuse comportant la description de l'environnement physique et social de la famille, l'inventaire de sa base matérielle, l'étude de ses travaux, la reconstitution de son histoire et l'analyse de ses rapports actuels, la vérification des informations recueillies au travers du budget familial détaillé et, enfin, la description des autres éléments qui, avec la famille, forment la « constitution sociale » du pays étudié. La monographie selon Le Play est donc la matrice de diverses techniques qui sont aujourd'hui employées en sociologie, en ethnographie, en psychologie sociale, en histoire, en géographie humaine, etc. De telle sorte que les monographies réalisées par chacune de ces disciplines font figure de sous-ensembles de la monographie totale imaginée par Le Play.
(Source : Frederic Le Play / Encyclopédie Universalis ; article consultable dans son intégralité à la bibliothèque municipale de la Part-Dieu)
Il ne semble pas y avoir de différences entre une approche monographique en sociologie ou en géographie, si ce n’est le sujet évidemment.
Comme l’ethnologue, le géographe ne peut approfondir ses recherches qu’à condition de resteindre son champ d’opérations. Ceci le mène à des études de type monographique. Le mot sous-entend trois choses : un « terrain » de travail circonscrit et localisé ; un espace limité ou des hommes en nombre restreint (suivant que prévaut l’optique géographique ou ethnologique) ; dans ce cadre enfin, une étude exhaustive, ou qui vise au moins à épuiser certaines des perspectives propres à la discipline du chercheur. Un problème d’échelle se pose encore.
Quand le cadre s’élargit, il n’y a plus de monographie possible ; mais, en deçà de cette limite, la méthode s’adapte à des unités de rang très inégal. De la cellule résidentielle de quelques dizaines d’individus, dominée par les problèmes de subsistance et d’organisation de la parenté, à l’Etat-nation ou pluri-ethnique, où l’intérêt se déplace vers les institutions politiques, un large choix s’offre à l’ethnologue. Pareillement, le géographe doit opter entre les termes d’une série très ouverte, puisqu’elle va du village au territoire en passant par la région. Mais dans cette hiérarchie, la région constitue, en fait, un échelon privilégié.
(Source : L’étude régionale : réflexions sur la formule monographique en géographie humaine / Gilles Sautier)
Pour aller plus loin :
• L’enquête de terrain en sciences sociales : l’approche monographique et les méthodes qualitatives / Stéphanie Dufour, Dominic Fortin et Jacques Hamel
• La monographie de « pays » : le conflit entre science leplaysienne et géographie autour d’un monopole (1890-1910) / Marie-Vic Ozouf-Marignier
• Ecrire l’histoire locale : le genre monographique / Bertrand Müller
• Les monographies de famille de l’Ecole de Le Play / Louis Hincker
Enfin, le Guichet du Savoir est composé de personnes humaines, toujours sensible aux formules de politesse telles que « Bonjour », « Merci » …
Bonne journée
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