Hôtels particuliers Soufflot à Lyon
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 21/12/2014 à 10h31
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Question d'origine :
Bonjour,
j'ai connaissance d'hôtels particuliers qu'aurait construits Jacques-Germain Soufflot lorsqu'il était à Lyon, dont l'hôtel Lacroix-Laval.
Disposez-vous d'une liste précise (et si possible exhaustive) de ces commandes personnelles ? Et pouvez-vous me dire si ces maisons existent toujours ?
Merci beaucoup,
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 22/12/2014 à 10h53
Bonjour,
Quatre maisons de plaisances à Lyon semblent attestées de la main de Soufflot ; pour d’autres, le doute parfois plane, comme en atteste ces deux ouvrages publiés sur l’œuvre lyonnaise de Soufflot...
Dans Soufflot et l'architecture des Lumières :
On en compte quatre pour lesquelles sa participation est soit assurée soit d’une probabilité avoisinant la certitude : La Rivette (1738-40), le château Bourbon (1741), le château d’Oullins (1747-49) et le couvent des Génovéfains (1748-49) que l'on peut tenir pour une maison de plaisance religieuse en ville. Les dates l'indiquent : c’est entre 1738 et 1749 que se situe l'œuvre lyonnaise de Soufflot créateur ou ordonnateur de demeures de plaisance, juste avant qu'il ne reparte en Italie, en 1750. Les nombreuses maisons de plaisance construites ou aménagées après 1750 : La Noremchal (après 1762), la Jolivette (après 1750?), Sermezy (c. 1776), Mannevaux lc. 1780) etc. ne semblent pas porter son empreinte, sauf peut-être le château de Laye à Arnas où l’on relève des similitudes de style.
Dans L'oeuvre de Soufflot à Lyon :
DEUX MAISONS DE PLAISANCE AMENAGEES PAR SOUFFLOT APRES 1752 ?
Aux quatre propriétés connues aménagées lors du premier séjour à Lyon de Soufflot : La Rivette (1738-40), le château Bourbon (1741), le château d’Oullins (1747-49) et le couvent des Génovéfains (1748-49) dont la conception est celle d’une maison de plaisance religieuse, il conviendrait d’en ajouter deux autres après 1752 : La Freta (1758-77) et le château Lacroix-Laval (c. 1776) que la tradition orale et écrite attribue à l’architecte, ce que confirme la qualité des propriétaires et le style, sans le secours toutefois de documents explicites.
Le cas d’autres demeures comme La Rémillotte, la Jolivette et le château d’Avauges n’est pas à retenir.
Jacques-Germain Soufflot de Jean-Marie Pérouse de Montclos fait un remarquable travail de synthèse en énumérant l’œuvre lyonnaise de Soufflot ; voilà en particulier quelques hôtels particuliers ou maisons de plaisances susceptibles de lui être attribués.
Lyon. Hôtel Lacroix-Laval
L'hôtel - 30, rue de la Charité (actuel musée des Arts décoratifs) - a été construit sur un terrain acquis en 1738 par Jean Lacroix, seigneur de Laval, conseiller à la cour des Monnaies, frère de l‘abbé Lacroix, protecteur et ami de Soufflot. L'attribution de la construction n’est fondée que sur l'éloge de l'abbé (mort en 1781) prononcé à l'Académie de Lyon en 1785 : d'après cet éloge, Soufflot aurait travaillé pour Jean Lacroix. Mais est-ce pour l’hôtel lyonnais ? pour le château de Marcy-l'Étoile ? pour les deux établissements ? L'hôtel existe encore. Le portail ouvre directement sur la cour. A main gauche, on trouve un logis en U qui prend jour a l'arrière sur un petit jardin. Ce logis est formé d'un rez-de-chaussée surélevé, de deux étages-carrés et d'un demi-étage-carré. L'égalité des trois grands étages, qui donne à cet hôtel l‘aspect d’un immeuble à loyer, confirme la tradition qui veut que Jean Lacroix n'ait habité qu'un étage et ait mis les autres en location. Cette disposition même, l'absence quasi totale de toute modénature, le plan chantourné du perron, les communs (à main droite dans la cour), traités comme un décor de théâtre, rappellent certains aspects du style lyonnais de Soufflot, avec des austérités de caserne et des effets « baroques » qui paraissent surajoutés. Les balconnets en ferronnerie seraient rapportés: pourtant les baies paraissent bien conçues pour les recevoir.
Lyon. Maison Allier
En 1738, Claude Allier, marchand, reçoit l'autorisation de reconstruire une maison rue du Puits-Gaillot (n° 27 au moment de la destruction). D’après un rapport d’expert de 1758, Claude Allier de Hauteroche, écuyer, est propriétaire d‘une grande maison à trois étages, « faisant deux angles », angle des rues du Puits-Gaillot et Griffon, angle des rues Griffon et Désirée. Cette maison est sûrement identifiable à la « maison depuis peu élevée sur les desseins de Monsieur Soufflot dans la rue du Puits-Gaillot citée dans un « Mémoire pour la réforme de la severonde ou forget en usage à Lyon », lu à l’Académie de Lyon par l'architecte Delorme, le 13 avril 1744. La severonde est fois « la partie saillante du toit par laquelle s’écoulent les eaux de pluie » et le larmier qui est le seul couronnement des façades « aux maisons des particuliers ». La maison de la rue du Puits-Gaillot a « un modèle de severonde de bon goût ». La maison a dû être construite entre 1788 et 1744.
Cette maison a été démolie en 1975. Les lambris d’un salon auraient été « déposés dans un musée lyonnais » (celui des Arts décoratifs ? Le conservateur de ce musée ne connaît pas ces lambris; il est probable qu‘ils ont été discrètement vendus). Elle a été étudiée, avant destruction, par Catherine Servillat. D'après la description et les photographies de celle-ci, le corps sur la rue du Puits-Gaillot présentait quatre étages sur rez-de-chaussée et un étage de comble. La description de 1758 signale trois étages seulement, soit que le premier étage-carré qui avait l'aspect d'un entresol, n’ait pas été compté, soit que le dernier étage-carré ait été une surélévation. La façade présentait cinq travées. Les fenêtres de « l'entresol » présentaient des balconnets de ferronnerie; la baie centrale de l'étage-noble et de l'étage au dessus, un balcon a garde-corps en ferronnerie. Les clefs des baies étaient décorées d’un motif rocaille, d'une tête de femme au portail, d'une tète d'homme à la baie centrale de l’étage-noble. Un salon à lambris de hauteur « verni en couleur vert d’eau clair », de plan rectangulaire, à angles adoucis, à deux fenêtres sur la rue, présentait un décor rocaille.
Lyon. Immeubles glace Louis-Chazette
Les immeubles 3-4, 5, 6-7 de la place Louis-Chazette procèdent de l'accord signé en 1742, enregistré le 4 septembre 1744, entre les sieurs Breton. Desraisses, Millanois et Soufflot pour la création du quartier Saint-Clair (voir notice). Le 22 juin 1745, Breton et Desraisses font cesser l'indivision qui existait entre eux sur les terrains et sur « trois maisons qu'ils y ont construites ». Millanois reçoit deux maisons (nos 3-4 et 5 actuels) et Soufflot, la troisième, dont il est dit expressément qu'il l'a fait construire (nos 6-7 actuels). Les trois maisons ayant des façades semblables, il n'est pas douteux qu’elles ont été toutes les trois élevées par Soufflot entre le 4 septembre et le 22 juin 1745. Peut-être témoignent-elles d‘une intention d'imposer une ordonnance à l'ensemble du lotissement.
Lyon. Maison Denis
Le 12 février 1740, Blaise Denis obtient l'autorisation de voirie pour faire construire sa maison par Soufflot.
Lyon. Maison Parent
Cette maison (angle des rues Chavanne et Longue) construite entre 1750 et 1758 pour Melchior Parent, drapier, serait, d’après Léon Charvet, une œuvre de Soufflot. L’attribution n'est apparemment fondée que sur le fait que Parent était des fondateurs de l'école de dessin, à laquelle Soufflot s’intéressait. L’analyse de la façade ne permet ni d’infirmer ni de confirmer l’attribution.
Lyon. Maison connu sous le nom de Perrachon
Soufflot en charge de l’entretien des possessions hospitalières depuis 1749, reçoit en 1751 commande de la reconstruction d’une maison qui avait été acquise par l’hôtel-Dieu en 1668 d’une dame Perrachon, qui lui a laissé son nom (22, rue du Bât-d’Argent, et rue Mulet).
Le plan de cette maison a été conservé dans les archives de l’Hôtel-Dieu. En 1752, la maison, qui n’est pas encore totalement terminée, reçoit ses premiers locataires. Les plus vastes appartements sont loués plus de 1000 livres. La frise sculptée de l’entrée est due à Michel Perrache, collaborateur habituel de Soufflot.
Lyon. Maison Millanois
Les archives municipales de Bordeaux conservent un dessin de Victor Louis portant l'inscription Porte d’allé de M. Millanois à Lion, publié en 1980 et daté à cette occasion vers 1760-1765. La porte n'existe plus. L’attribution à Soufflot ne repose que sur l’association de Soufflot et d'un certain Millanois dans les spéculations immobilières du quartier Saint-Clair des années 1740. La porte présente quelques traits que l'on peut identifier comme caractéristiques du style de Soufflot des années 1760, mais ils ne lui sont pas propres.
Lyon. Maison Roux
Le 2 décembre 1765, Soufflot vend à l'architecte Léonard Roux un terrain au port du quartier Saint-Clair, dont les fondations sont en partie onstruites (13. quai Lassagne).
Roux s'est peut-être contenté d'achever la maison selon le projet de Soufflot, mais on ne peut exclure qu'il l'ait refait.
Lyon. Hôtel Sabot de Pizey
Hôtel (détruit, rue Victor-Hugo) attribué à Soufflot par L. Charvet, sans autre précision. Cité ni dans Exposition Soufflet ni dans Soufflot à Lyon.
Lyon. Maison place des Jésuites
Le 7 avril 1748, Soufflot est payé pour le dessin d'une maison appartenant à l’hôtel-Dieu, place des Jésuites
Lyon. Maison du Cerf Blanc
Le 7 avril 1748, Soufflot s'engage auprès de l’hôtel-Dieu pour les plans et la conduite de la construction de la maison du Cerf Blanc.
Nous ne pouvons que vous inviter à approfondir cette recherche dans les nombreux ouvrages publiés sur Soufflot.
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