Question d'origine :
bonjour ,
je m'apelle léa et quand je serais grande je veut devenir journaliste et donc je m'interroge sur Charles Dickens est ce que vous pouvez me repondre a cette question:
Pourquoi dit-on que Charles Dickens est l'ecrivain des opprimés
C'est-il interresse au travail des enfants ?
merci d'avance
bonne semaine
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 27/01/2015 à 13h02
Bonjour Léa,
Il y un petit livre sur la vie de Charles Dickens que tu aimeras certainement lire ! On y apprend que Charles Dickens, devenu journaliste, n’a pas oublié son adolescence pauvre. Jusqu’à 9 ans, tout va bien. Mais ensuite sa famille doit déménager à Londres, ne peut plus rembourser ses dettes, ne l’envoie plus à l’école et bientôt le père est enfermé à la prison pour dettes de Londres, « La Maréchaussée »… Charles Dickens commence donc à travailler à une douzaine d’années dans la fabrique de cirage de son cousin, payé 7 shillings par semaine :
« Charles est foudroyé. Dix heures par jour à faire les mêmes gestes, papier, colle, ciseau, en regardant couler l’eau qui emporte au loin son espoir d’être un jour un gentleman cultivé.
Bien tôt James [son cousin] oublie sa promesse de lui donner quelque instruction à la pause de midi, et comme le jeune garçon, à la fois chétif et distingué, produit un curieux effet sur les clients de passage au premier étage, on finit par le reléguer à la cave avec Bob et Paul […]. »
Une amélioration de la situation familiale lui permet de retourner à l’école pendant deux ans, de 13 à 15 ans. Il devient ensuite employé de bureau puis sténographe, et publie un premier petit livre, remarqué par un éditeur qui a besoin d’un écrivain pour appuyer une histoire en images qu’il veut publier. Il devient donc journaliste, puis écrivain et beaucoup de ses contes et romans mettent en scène des enfants et des jeunes gens qui souffrent de la pauvreté de leurs parents, de la malhonnêteté d’adultes qui exploitent leur travail, de la dureté des propriétaires envers les pauvres :
- Oliver Twist :
« Dans l'Angleterre du XIXe siècle, Oliver Twist, âgé de 9 ans, est chassé de son orphelinat. Il devient d'abord apprenti chez un croque-mort mais celui-ci le maltraite. Il réussit à s'enfuir et gagne Londres, où il fait la rencontre d'un jeune voleur qui travaille pour Fagin. Ce dernier prend Oliver sous sa coupe et l'entraîne à voler. »
- David Copperfield :
“La vie de David Copperfield se déroule sans histoire jusqu'au jour où sa mère se remarie à un homme dur et fourbe. Maltraité par son beau-père, envoyé en pension, David commence une lente descente aux enfers. Bientôt, il lui faut travailler pour survivre. Dès lors, il n'a plus qu'une idée en tête : s'enfuir et retrouver le bonheur perdu »
- Le Drôle de Noël de Scrooge :
« Le soir de Noël, Scrooge, vieil homme égoïste et solitaire, choisit de passer la soirée seul. Mais des fantômes de Noël lui apparaissent, l'entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, afin de lui montrer ce que sera son avenir s'il persiste à ignorer que le bonheur existe. »
- La Petite Dorrit (Little Dorrit)
Il s’agit en effet de "romans sociaux" qui montrent la souffrance des enfants pauvres, et en la montrant la dénoncent. Dickens est contre la Loi sur les pauvres (loi anglaise : Poor Law Amendment Act) de 1834 qui décide que, comme cela est trop cher d’aider les pauvres chez eux, ils vaut mieux les enfermer ensemble dans des hospices. Il visite des usines (1838) où les conditions de travail des ouvriers, hommes, femmes et enfants, lui semblent affreuses, mais ils ne les dénonce pas, ne les décrit pas dans ses articles de presse. Il pense que l’Etat devrait améliorer les écoles, les logements… et donne lui-même de l’argent pour un hôpital d’enfant malades, le logement ouvrier…
A la même époque en France, c’est Victor Hugo qui dénonce le travail des enfants, comme homme politique et dans ses poèmes (1856) :
« Melancholia (extrait)
« Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux ! »
Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III
Bonnes lectures !
Il y un petit livre sur la vie de Charles Dickens que tu aimeras certainement lire ! On y apprend que Charles Dickens, devenu journaliste, n’a pas oublié son adolescence pauvre. Jusqu’à 9 ans, tout va bien. Mais ensuite sa famille doit déménager à Londres, ne peut plus rembourser ses dettes, ne l’envoie plus à l’école et bientôt le père est enfermé à la prison pour dettes de Londres, « La Maréchaussée »… Charles Dickens commence donc à travailler à une douzaine d’années dans la fabrique de cirage de son cousin, payé 7 shillings par semaine :
« Charles est foudroyé. Dix heures par jour à faire les mêmes gestes, papier, colle, ciseau, en regardant couler l’eau qui emporte au loin son espoir d’être un jour un gentleman cultivé.
Bien tôt James [son cousin] oublie sa promesse de lui donner quelque instruction à la pause de midi, et comme le jeune garçon, à la fois chétif et distingué, produit un curieux effet sur les clients de passage au premier étage, on finit par le reléguer à la cave avec Bob et Paul […]. »
Une amélioration de la situation familiale lui permet de retourner à l’école pendant deux ans, de 13 à 15 ans. Il devient ensuite employé de bureau puis sténographe, et publie un premier petit livre, remarqué par un éditeur qui a besoin d’un écrivain pour appuyer une histoire en images qu’il veut publier. Il devient donc journaliste, puis écrivain et beaucoup de ses contes et romans mettent en scène des enfants et des jeunes gens qui souffrent de la pauvreté de leurs parents, de la malhonnêteté d’adultes qui exploitent leur travail, de la dureté des propriétaires envers les pauvres :
- Oliver Twist :
« Dans l'Angleterre du XIXe siècle, Oliver Twist, âgé de 9 ans, est chassé de son orphelinat. Il devient d'abord apprenti chez un croque-mort mais celui-ci le maltraite. Il réussit à s'enfuir et gagne Londres, où il fait la rencontre d'un jeune voleur qui travaille pour Fagin. Ce dernier prend Oliver sous sa coupe et l'entraîne à voler. »
- David Copperfield :
“La vie de David Copperfield se déroule sans histoire jusqu'au jour où sa mère se remarie à un homme dur et fourbe. Maltraité par son beau-père, envoyé en pension, David commence une lente descente aux enfers. Bientôt, il lui faut travailler pour survivre. Dès lors, il n'a plus qu'une idée en tête : s'enfuir et retrouver le bonheur perdu »
- Le Drôle de Noël de Scrooge :
« Le soir de Noël, Scrooge, vieil homme égoïste et solitaire, choisit de passer la soirée seul. Mais des fantômes de Noël lui apparaissent, l'entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, afin de lui montrer ce que sera son avenir s'il persiste à ignorer que le bonheur existe. »
- La Petite Dorrit (Little Dorrit)
Il s’agit en effet de "romans sociaux" qui montrent la souffrance des enfants pauvres, et en la montrant la dénoncent. Dickens est contre la Loi sur les pauvres (loi anglaise : Poor Law Amendment Act) de 1834 qui décide que, comme cela est trop cher d’aider les pauvres chez eux, ils vaut mieux les enfermer ensemble dans des hospices. Il visite des usines (1838) où les conditions de travail des ouvriers, hommes, femmes et enfants, lui semblent affreuses, mais ils ne les dénonce pas, ne les décrit pas dans ses articles de presse. Il pense que l’Etat devrait améliorer les écoles, les logements… et donne lui-même de l’argent pour un hôpital d’enfant malades, le logement ouvrier…
A la même époque en France, c’est Victor Hugo qui dénonce le travail des enfants, comme homme politique et dans ses poèmes (1856) :
« Melancholia (extrait)
« Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux ! »
Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III
Bonnes lectures !
Commentaire de
lemonnil :
Publié le 30/01/2015 à 16:52
merci bcp pour vos réponses je vous ferais tjr confiance a partir de maintenant quelque soit les question je viendrais me renseigner au près de vous
sincère remerciement
Léa
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Commentaires 1
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