Concentration
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 09/02/2015 à 15h30
284 vues
Question d'origine :
Bonjour,
De nombreux adolescents disent n'être pas en mesure de se concentrer pendant plus de dix minutes/un quart d'heure sur un sujet après quoi, ils "décrochent". Cependant, ils sont capables de se concentrer sur un jeu vidéo pendant une heure ou deux (je n'ose dire plus). Y a-t-il une étude sur cette différence de niveau de concentration? je suppose que cela doit venir de la motivation et de la "récompense" ou "satisfaction" obtenue par le cerveau dans un cas et non dans l'autre...
Merci!
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/02/2015 à 10h31
Bonjour,
En effet, la motivation et le plaisir éprouvé vis-à-vis d’une activité ont un rôle important à jouer dans notre capacité à nous concentrer. La concentration demande un effort, plus ou moins important selon la complexité de la tâche à accomplir. En situation d’apprentissage par exemple, l’effort mobilisé, aussi bien en termes de concentration que d’attention, est très important :
L’attention favorise l’ouverture de tous nos sens à la réalité externe ou interne. Elle nous assure une réception maximale de toutes les informations en provenance soit de notre environnement (messages et signaux visuels, auditifs, olfactifs et autres), soit de notre milieu interne (sentiments, émotions, état physiologique). Nous n’avons pas toujours le plein contrôle de notre attention : en effet, l’attention est un réflexe essentiel pour la vie et la survie de toutes les espèces animales. Grâce au processus de l’attention, nos ressources cérébrales sont orientées vers ce qui, dans notre environnement externe ou interne, peut être d’un certaine importance pour notre vie, comme le signal d’un danger ou le sentiment d’un besoin. Le processus d’attention s’accompagne aussi d’une mobilisation des ressources de l’organisme se traduisant par une activation plus grande de tous les organes concernés par un éventuel passage à l’action (tonus musculaire, cœur, poumons, foie).
Notre attention peut ainsi être attirée, malgré nous, par des événements inhabituels (un bruit inhabituel, un mouvement brusque, un nom familier entendu dans une conversation). Mais nous avons aussi la capacité de diriger volontairement notre attention sur des aspects de notre environnement externe ou interne que nous jugeons importants (attention sélective).
Alors que le processus d’attention ouvre notre esprit aux signaux sensoriels, le processus de concentration, complémentaire, ferme notre conscience à tout ce qui peut distraire notre esprit de la tâche (inhibition). La concentration favorise ainsi une utilisation maximale de la mémoire de travail pour percevoir, enregistrer, rechercher et traiter des informations, faire des plans ou prendre une décision. Elle agit comme un isolant pour le cerveau : elle sert à bloquer l’arrivée à la conscience de toute information qui pourrait nuire à la réflexion.
Le contrôle de ces deux processus est, cela va de soi, très utile pour toute personne en situation d'apprentissage ou aux prises avec un problème. Qu'il s'agisse de rester attentif lors d'un exposé, d'être vigilant lors d'une observation ou d'être réceptif lors d'une entrevue, la maîtrise de son attention est un préalable incontournable de tout apprentissage. La capacité à rester concentré sur une tâche, ou à se concentrer à nouveau et rapidement après un dérangement, sans être aussi fondamentale que la maîtrise de l'attention, facilite le travail et surtout le rendement intellectuel.
L'attention et la concentration sont deux processus psychologiques qui consomment de l'énergie. Il n'est donc pas étonnant de se sentir fatigué après un effort intellectuel. L'effort de concentration varie en fonction des exigences de la tâche et de sa durée. Plus la tâche est complexe, nouvelle, difficile, et plus l'effort à fournir est grand. Plus le temps s'allonge et plus l'effort à fournir pour rester concentré est important. L'étude (acquisition de nouvelles connaissances) est la tâche qui requiert le plus de concentration, avant la résolution de problèmes (mise en application de connaissances déjà acquises) et la rédaction de travaux (mise en forme d'informations déjà mémorisées et assimilées).
Source : Contrôler son attention et gérer sa concentration : comprendre le rôle de l'attention et de la concentration dans l'apprentissage, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Si l’on manque d’intérêt pour une tâche, que l’on est fatigué, ou stressé, on aura évidemment plus de difficulté à se concentrer que dans la situation inverse.
Le rôle de la motivation est prépondérant dans ce processus :
Les différentes formes de motivation intrinsèque pour une tâche sont les plus favorables à l'attention et à la concentration. En effet, l'intérêt éprouvé pour l'activité elle-même facilite un démarrage rapide et une excellente résistance aux distractions, en même temps qu'une approche en profondeur de la matière. Une motivation orientée exclusivement vers la réussite, c'est-à-dire sans intérêt réel pour la tâche elle-même est déjà moins favorable à la concentration, en ce sens que la pensée est plus tournée vers l'anticipation des résultats et leurs conséquences (bonnes notes, fierté, réussite professionnelle) que vers le traitement de la tâche elle-même. Ce type de motivation favorise tout de même l'autodiscipline et la persévérance face aux difficultés, ainsi qu'une approche stratégique de l'apprentissage. Il s'accompagne en général d'un fort sentiment de compétence à atteindre les objectifs fixés. L'absence de motivation ou une motivation de type extrinsèque engendre plutôt résistance, anxiété, et une approche superficielle de l'apprentissage orientée vers la passation des examens et « collée » aux exigences de l'enseignant.
Prendre le contrôle de son attention et de sa concentration commence donc par une réflexion sur son type de motivation et l'adoption des attitudes les plus propices à favoriser une motivation intrinsèque ou, à défaut, une motivation de réussite: adoption d'une perspective à long terme, recherche du sens et de l'utilité de la tâche pour soi (rappel de ses buts et objectifs personnels), recherche des liens avec sa propre réalité et celle de sa future profession, amour du travail bien fait, attitudes positives, anticipation de réussite. Certaines techniques d'auto conditionnement positif peuvent être ici d'une grande aide dans le cas d'une motivation chancelante: le respect des temps prévus (éviter les dépassements), ne jamais aller jusqu'à l'écœurement, se donner un système de récompense et le respecter. Notre subconscient enregistre les expériences désagréables et offrira d'autant plus de résistance une prochaine fois que nous n'aurons pas respecté nos engagements vis-à-vis de nous-mêmes la fois précédente.
Source : Contrôler son attention et gérer sa concentration : comprendre le rôle de l'attention et de la concentration dans l'apprentissage, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Notre temps de concentration limite avoisinerait les 90 minutes :
Notre capacité de concentration avoisinerait les 90 minutes. Au-delà, le cerveau se fatigue et se disperse. Sur cette plage de 90 minutes, notre attention est à son maximum après 25 minutes d'une même activité. Puis, elle baisse peu à peu, la lassitude commençant à nous envahir au bout de 75 minutes. Pourquoi ne pas faire une pause à cet instant ? Si on est au bureau, c'est le moment se de lever pour se servir un verre d'eau ou d'aller au courrier. Et si on est en voiture, on s'arrête pour se dégourdir les jambes et s'étirer.
Source : topsante.com
Concernant les jeux vidéos, différentes études montrent qu'ils auraient des effets bénéfiques sur la concentration et l’acuité visuelle :
Les jeux de tirs sont bons pour le cerveau
Différentes études ont démontré que la pratique de ces jeux vidéo améliorait rapidement et durablement la concentration et l'acuité visuelle des joueurs.
Accusés de tous les maux, et notamment d'engendrer de l'agressivité, les jeux de tir à la première personne (FPS) auraient pourtant des effets bénéfiques sur le cerveau de leurs adeptes. La revue La Recherche a fait le point dans son numéro de septembre sur les différentes études démontrant les effets bénéfiques de ces jeux vidéo, comme Call of Duty ou Battlefield, où, pour éviter de se faire tirer dessus, les joueurs doivent être constamment à l'affût et prendre des décisions très rapidement.
• Une meilleure capacité d'attention
L'équipe de recherche de Daphné Bavelier, qui étudie la plasticité cérébrale à l'université de Rochester, aux États-Unis, et à l'université de Genève, a démontré que les adeptes des FPS savent mieux se concentrer que les non-joueurs. «Lorsqu'ils doivent chercher une cible, ils se fatiguent moins vite et se laissent moins distraire par d'autres objets ; ils réagissent plus vite, parviennent aussi plus rapidement à recentrer leur attention à la recherche d'une nouvelle cible», détaille La Recherche.
Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont comparé un groupe de novices entraînés plusieurs fois par semaine à un jeu de puzzle semblable à Tetris, et un autre groupe de non-joueurs entraînés eux aux jeux de tir. Seul ce dernier groupe a démontré une amélioration de ses capacités.
• Une meilleure acuité visuelle
Cette étude a également montré que les adeptes des jeux de tir savent mieux analyser leur environnement que les autres. Ces joueurs réussissent à appréhender un plus grand nombre d'objets en quelques instants. Leur vue s'est également améliorée ; le groupe entraîné aux FPS arrive mieux à lire des textes écrits en petits caractères que le groupe entraîné au Tetris.
• Des effets rapides et durables
L'équipe de Daphné Bavelier a noté que ces changements se produisaient assez rapidement. «Au bout de dix heures de jeu réparties sur quinze jours, des changements importants dans la capacité attentionnelle sont déjà observés. Pour d'autres effets, comme la vision, l'entraînement doit être d'environ 50 heures sur huit semaines. Tous les systèmes cognitifs n'ont pas le même degré de plasticité», explique la chercheuse. Ces effets bénéfiques durent plusieurs mois, même si le sujet ne touche plus aux jeux vidéo.
Ces effets «n'ont pas du tout été mesurés avec d'autres médias ou avec des jeux vidéo éducatifs», affirme La Recherche. «Dans ces derniers, les joueurs s'entraînent à une tâche déterminée. Et s'ils deviennent meilleurs avec l'entraînement sur la tâche travaillée, il ne semble pas que cette activité cérébrale offre des bénéfices en dehors de l'exercice», explique la revue en faisant référence à un article de Nature datant de 2010.
• Une piste pour la rééducation
Ces découvertes pourraient être réutilisées pour améliorer les capacités cognitives des soldats, des pilotes, mais aussi des chirurgiens. Une étude de 2010 a ainsi montré que les chirurgiens qui pratiquent tout type de jeu vidéo ont une meilleure coordination visuomotrice que les autres.
Le jeu vidéo pourrait être également utilisé en rééducation. Des patients atteints d'un déficit visuel ont amélioré leur vue cinq fois plus rapidement qu'avec des méthodes classiques en jouant à des jeux d'action, selon une étude de l'université de Californie. Mais si les jeux vidéo peuvent être utilisés pour améliorer la vue, cela s'annonce plus compliqué pour les capacités d'attention. Les différents tests menés sur des patients hyperactifs n'ont ainsi montré aucun bénéfice.
Source : lefigaro.fr
Quand on s'entraîne on s'améliore. Ah bon ?
Ce qui semble certain, c'est que lorsqu'on entraîne son cerveau, avec un jeu vidéo ou d'autres moyens, celui-ci réagit positivement. le contraire serait étonnant, voire carrément inquiétant. On ne s'étonnera donc pas de ce qu'un joueur familier des ambiances crépusculaires de son environnement de jeu favori améliore sa capacité à distinguer des nuances de gris dans on environnement physique. Plus intéressant, un enfant qui a joué dès son plus jeune âge à des jeux valorisant l'esprit d'équipe et la mise en commun des ressources sera plus "social" dans la vraie vie que ses camarades et ce, même après avoir arrêté de jouer.
Mais si le jeu vidéo est un puissant outil d'apprentissage, c'est grâce à son pouvoir désinhibant. Il fait entrer dans l'apprentissage par le plaisir, récompense tous les efforts et l'atteinte des résultats même les plus modestes, et sollicite constamment le joueur. En cela, il est plus efficace que les exercices papier-crayon (qui ont pourtant un impact comparable sur le cerveau, à exercice égal) qui rappellent trop l'école, surtout à ceux qui ne l'aiment pas. la pédagogie du détour, bien connue des formateurs d'adultes, trouve ici un nouvel avatar, fort convaincant.
Source : Quel impact des jeux vidéo sur le cerveau ?, Thot cursus
L'article d'Anne Debroise paru dans La Recherche n°467 est disponible en ligne sur le site de la revue : Les effets positifs des jeux vidéo.
Bonne journée !
En effet, la motivation et le plaisir éprouvé vis-à-vis d’une activité ont un rôle important à jouer dans notre capacité à nous concentrer. La concentration demande un effort, plus ou moins important selon la complexité de la tâche à accomplir. En situation d’apprentissage par exemple, l’effort mobilisé, aussi bien en termes de concentration que d’attention, est très important :
L’attention favorise l’ouverture de tous nos sens à la réalité externe ou interne. Elle nous assure une réception maximale de toutes les informations en provenance soit de notre environnement (messages et signaux visuels, auditifs, olfactifs et autres), soit de notre milieu interne (sentiments, émotions, état physiologique). Nous n’avons pas toujours le plein contrôle de notre attention : en effet, l’attention est un réflexe essentiel pour la vie et la survie de toutes les espèces animales. Grâce au processus de l’attention, nos ressources cérébrales sont orientées vers ce qui, dans notre environnement externe ou interne, peut être d’un certaine importance pour notre vie, comme le signal d’un danger ou le sentiment d’un besoin. Le processus d’attention s’accompagne aussi d’une mobilisation des ressources de l’organisme se traduisant par une activation plus grande de tous les organes concernés par un éventuel passage à l’action (tonus musculaire, cœur, poumons, foie).
Notre attention peut ainsi être attirée, malgré nous, par des événements inhabituels (un bruit inhabituel, un mouvement brusque, un nom familier entendu dans une conversation). Mais nous avons aussi la capacité de diriger volontairement notre attention sur des aspects de notre environnement externe ou interne que nous jugeons importants (attention sélective).
Alors que le processus d’attention ouvre notre esprit aux signaux sensoriels, le processus de concentration, complémentaire, ferme notre conscience à tout ce qui peut distraire notre esprit de la tâche (inhibition). La concentration favorise ainsi une utilisation maximale de la mémoire de travail pour percevoir, enregistrer, rechercher et traiter des informations, faire des plans ou prendre une décision. Elle agit comme un isolant pour le cerveau : elle sert à bloquer l’arrivée à la conscience de toute information qui pourrait nuire à la réflexion.
L'attention et la concentration sont deux processus psychologiques qui consomment de l'énergie. Il n'est donc pas étonnant de se sentir fatigué après un effort intellectuel. L'effort de concentration varie en fonction des exigences de la tâche et de sa durée. Plus la tâche est complexe, nouvelle, difficile, et plus l'effort à fournir est grand. Plus le temps s'allonge et plus l'effort à fournir pour rester concentré est important. L'étude (acquisition de nouvelles connaissances) est la tâche qui requiert le plus de concentration, avant la résolution de problèmes (mise en application de connaissances déjà acquises) et la rédaction de travaux (mise en forme d'informations déjà mémorisées et assimilées).
Source : Contrôler son attention et gérer sa concentration : comprendre le rôle de l'attention et de la concentration dans l'apprentissage, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Si l’on manque d’intérêt pour une tâche, que l’on est fatigué, ou stressé, on aura évidemment plus de difficulté à se concentrer que dans la situation inverse.
Le rôle de la motivation est prépondérant dans ce processus :
Les différentes formes de motivation intrinsèque pour une tâche sont les plus favorables à l'attention et à la concentration. En effet, l'intérêt éprouvé pour l'activité elle-même facilite un démarrage rapide et une excellente résistance aux distractions, en même temps qu'une approche en profondeur de la matière. Une motivation orientée exclusivement vers la réussite, c'est-à-dire sans intérêt réel pour la tâche elle-même est déjà moins favorable à la concentration, en ce sens que la pensée est plus tournée vers l'anticipation des résultats et leurs conséquences (bonnes notes, fierté, réussite professionnelle) que vers le traitement de la tâche elle-même. Ce type de motivation favorise tout de même l'autodiscipline et la persévérance face aux difficultés, ainsi qu'une approche stratégique de l'apprentissage. Il s'accompagne en général d'un fort sentiment de compétence à atteindre les objectifs fixés. L'absence de motivation ou une motivation de type extrinsèque engendre plutôt résistance, anxiété, et une approche superficielle de l'apprentissage orientée vers la passation des examens et « collée » aux exigences de l'enseignant.
Prendre le contrôle de son attention et de sa concentration commence donc par une réflexion sur son type de motivation et l'adoption des attitudes les plus propices à favoriser une motivation intrinsèque ou, à défaut, une motivation de réussite: adoption d'une perspective à long terme, recherche du sens et de l'utilité de la tâche pour soi (rappel de ses buts et objectifs personnels), recherche des liens avec sa propre réalité et celle de sa future profession, amour du travail bien fait, attitudes positives, anticipation de réussite. Certaines techniques d'auto conditionnement positif peuvent être ici d'une grande aide dans le cas d'une motivation chancelante: le respect des temps prévus (éviter les dépassements), ne jamais aller jusqu'à l'écœurement, se donner un système de récompense et le respecter. Notre subconscient enregistre les expériences désagréables et offrira d'autant plus de résistance une prochaine fois que nous n'aurons pas respecté nos engagements vis-à-vis de nous-mêmes la fois précédente.
Source : Contrôler son attention et gérer sa concentration : comprendre le rôle de l'attention et de la concentration dans l'apprentissage, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Notre temps de concentration limite avoisinerait les 90 minutes :
Notre capacité de concentration avoisinerait les 90 minutes. Au-delà, le cerveau se fatigue et se disperse. Sur cette plage de 90 minutes, notre attention est à son maximum après 25 minutes d'une même activité. Puis, elle baisse peu à peu, la lassitude commençant à nous envahir au bout de 75 minutes. Pourquoi ne pas faire une pause à cet instant ? Si on est au bureau, c'est le moment se de lever pour se servir un verre d'eau ou d'aller au courrier. Et si on est en voiture, on s'arrête pour se dégourdir les jambes et s'étirer.
Source : topsante.com
Concernant les jeux vidéos, différentes études montrent qu'ils auraient des effets bénéfiques sur la concentration et l’acuité visuelle :
Différentes études ont démontré que la pratique de ces jeux vidéo améliorait rapidement et durablement la concentration et l'acuité visuelle des joueurs.
Accusés de tous les maux, et notamment d'engendrer de l'agressivité, les jeux de tir à la première personne (FPS) auraient pourtant des effets bénéfiques sur le cerveau de leurs adeptes. La revue La Recherche a fait le point dans son numéro de septembre sur les différentes études démontrant les effets bénéfiques de ces jeux vidéo, comme Call of Duty ou Battlefield, où, pour éviter de se faire tirer dessus, les joueurs doivent être constamment à l'affût et prendre des décisions très rapidement.
L'équipe de recherche de Daphné Bavelier, qui étudie la plasticité cérébrale à l'université de Rochester, aux États-Unis, et à l'université de Genève, a démontré que les adeptes des FPS savent mieux se concentrer que les non-joueurs. «Lorsqu'ils doivent chercher une cible, ils se fatiguent moins vite et se laissent moins distraire par d'autres objets ; ils réagissent plus vite, parviennent aussi plus rapidement à recentrer leur attention à la recherche d'une nouvelle cible», détaille La Recherche.
Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont comparé un groupe de novices entraînés plusieurs fois par semaine à un jeu de puzzle semblable à Tetris, et un autre groupe de non-joueurs entraînés eux aux jeux de tir. Seul ce dernier groupe a démontré une amélioration de ses capacités.
Cette étude a également montré que les adeptes des jeux de tir savent mieux analyser leur environnement que les autres. Ces joueurs réussissent à appréhender un plus grand nombre d'objets en quelques instants. Leur vue s'est également améliorée ; le groupe entraîné aux FPS arrive mieux à lire des textes écrits en petits caractères que le groupe entraîné au Tetris.
L'équipe de Daphné Bavelier a noté que ces changements se produisaient assez rapidement. «Au bout de dix heures de jeu réparties sur quinze jours, des changements importants dans la capacité attentionnelle sont déjà observés. Pour d'autres effets, comme la vision, l'entraînement doit être d'environ 50 heures sur huit semaines. Tous les systèmes cognitifs n'ont pas le même degré de plasticité», explique la chercheuse. Ces effets bénéfiques durent plusieurs mois, même si le sujet ne touche plus aux jeux vidéo.
Ces effets «n'ont pas du tout été mesurés avec d'autres médias ou avec des jeux vidéo éducatifs», affirme La Recherche. «Dans ces derniers, les joueurs s'entraînent à une tâche déterminée. Et s'ils deviennent meilleurs avec l'entraînement sur la tâche travaillée, il ne semble pas que cette activité cérébrale offre des bénéfices en dehors de l'exercice», explique la revue en faisant référence à un article de Nature datant de 2010.
Ces découvertes pourraient être réutilisées pour améliorer les capacités cognitives des soldats, des pilotes, mais aussi des chirurgiens. Une étude de 2010 a ainsi montré que les chirurgiens qui pratiquent tout type de jeu vidéo ont une meilleure coordination visuomotrice que les autres.
Le jeu vidéo pourrait être également utilisé en rééducation. Des patients atteints d'un déficit visuel ont amélioré leur vue cinq fois plus rapidement qu'avec des méthodes classiques en jouant à des jeux d'action, selon une étude de l'université de Californie. Mais si les jeux vidéo peuvent être utilisés pour améliorer la vue, cela s'annonce plus compliqué pour les capacités d'attention. Les différents tests menés sur des patients hyperactifs n'ont ainsi montré aucun bénéfice.
Source : lefigaro.fr
Ce qui semble certain, c'est que lorsqu'on entraîne son cerveau, avec un jeu vidéo ou d'autres moyens, celui-ci réagit positivement. le contraire serait étonnant, voire carrément inquiétant. On ne s'étonnera donc pas de ce qu'un joueur familier des ambiances crépusculaires de son environnement de jeu favori améliore sa capacité à distinguer des nuances de gris dans on environnement physique. Plus intéressant, un enfant qui a joué dès son plus jeune âge à des jeux valorisant l'esprit d'équipe et la mise en commun des ressources sera plus "social" dans la vraie vie que ses camarades et ce, même après avoir arrêté de jouer.
Mais si le jeu vidéo est un puissant outil d'apprentissage, c'est grâce à son pouvoir désinhibant. Il fait entrer dans l'apprentissage par le plaisir, récompense tous les efforts et l'atteinte des résultats même les plus modestes, et sollicite constamment le joueur. En cela, il est plus efficace que les exercices papier-crayon (qui ont pourtant un impact comparable sur le cerveau, à exercice égal) qui rappellent trop l'école, surtout à ceux qui ne l'aiment pas. la pédagogie du détour, bien connue des formateurs d'adultes, trouve ici un nouvel avatar, fort convaincant.
Source : Quel impact des jeux vidéo sur le cerveau ?, Thot cursus
L'article d'Anne Debroise paru dans La Recherche n°467 est disponible en ligne sur le site de la revue : Les effets positifs des jeux vidéo.
Bonne journée !
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter