Question d'origine :
Bonjour,
J'ai une question à soumettre au Guichet du savoir relative aux pratiques culturelles des français pour la période 1950-55 concernant la radio.
Je souhaiterais savoir quelle était la part respective d'audience des stations de la RTF/RDF (programme national, poste parisien et Paris-Inter) et des postes périphériques (Radio Luxembourg, Radio Monte-Carlo et Europe n° 1 à partir de 1955). Concernant les stations périphériques, pouvaient-elles être reçues partout en France ?
Dans le même ordre d'idées, y-avait-il une heure d'écoute privilégiée ?
Enfin, ce sera mon dernier point, existait-il entre 1950 et 1955, hormis la rubrique de Jimmy Guieu "As-tu vu les soucoupes ?" sur RMC (émission "Zig-Zag"), une ou des émissions, rubriques ou chroniques sur les soucoupes volantes ?
En vous souhaitant bonne réception et en vous remerciant pour la pertinence et l'intérêt toujours renouvelé à lire vos réponses.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 21/02/2015 à 16h04
Bonjour,
Les premières tentatives de mesures de l’audimat de la radio date des années 1940 mais les premiers résultats complets n’arrivent qu’en 1952 avec les sondages de l’INSEE, comme l’indique l’ouvrage Histoire générale de la radio et de la télévision en France. Tome II. 1944-1974 de Christian Brochand :
« L’IFOP fait connaître l’intensité de l’écoute à chaque instant de la journée. Les maximums se situent vers 7h30, 12h30 et 21 heures. C’est encore l’IFOP qui publie dans son fascicule de février 1947, un sondage sur les stationsde radio les plus écoutées en France. L’étude porte sur trois jours de décembre 1946, et la journée est divisée en trois périodes : matin, après-midi et soirée. La chaîne nationale obtient entre 26 et 53%, la parisienne entre 7 et 49%, les postes régionaux entre 15 et 40%, tandis que l’écoute de Radio-Luxembourg va de 5 à 20%.
Le sondage de l’INSEE de 1952 et 1954 :
Les choses véritablement sérieuses commencent au début des années 50, lorsque l’INSEE effectue, à la demande de la RTF, deux importants sondages sur l’auditoire radiophonique, le premier en décembre 1952, le deuxième en février 1954. Ils consistent à poser à un échantillonnage de 3800 personnes représentatives de l’auditoire national, un questionnaire simple portant sur les émissions écoutées, les postes préférés, les capacités techniques du récepteur, les chaînes écoutées, les types d’émissions demandées, les temps d’écoute.
[…]
Stations préférées :
Les stations préférées sont dans l’ordre : Radio-Luxembourg (41%), Chaîne parisienne (25%), Paris-Inter (9%), Radio-Monte-Carlo (7%), Chaîne nationale (6%), Radio-Andorre (3%) etc. Moscou, Prague, Varsovie, Budapest (0%).
Inquiétude pour la radio, satisfaction pour la télévision.
Les résultats de toutes les enquêtes sérieuses entreprises inquiètent les pouvoirs publics, car ils montrent la supériorité des postes périphériques, du moins, leur redoutable concurrence dans les zones où ils peuvent être reçus. L’étude de l’INSEE portant sur l’écoute déclarée par régions le démontre sans équivoque.
Le sondage de l’INSEE de 1961 :
L’écoute journalière globale donne le classement suivant :
- Radio-Luxembourg : 39,1%
- France II : 19,4%
- Europe N°1 : 15,7%
- France I : 12,1%
- Monte-Carlo : 3,9%
- France III : 2%
- France IV : 0,4%
Total RTF : 33,9%
La durée moyenne d’écoute journalière pour l’ensemble des stations est de 1 heure 42, et se répartit de façon inégale entre les catégories sociales. Au niveau le plus bas, on retrouve les catégories intellectuelles (cadres supérieurs et professions libérales) avec une moyenne de 1 heure 13, et au niveau le plus haut, le personnel de service, 1 heure 58, et les ménagères, 2 heures 10. »
Grâce aux progrès techniques des années 1950, les stations périphériques pouvaient donc être écoutées partout en France. Les stations périphériques avaient un réseau de diffusion plus puissant que celui de la radio nationale mis à mal par la seconde guerre mondiale. Radio-Luxembourg a ainsi pu servir durant la guerre aux alliés pour diffuser des messages en France.
Concernant les émissions radiophoniques sur les OVNIS, nous n’avons pas trouvé de traces d’autres émissions que celle que vous mentionnez qui aurait eu pour sujet les soucoupes volantes.
Le livre Les années radio de Jean-François Remonté et Simone Depoux propose des informations sur les émissions radiophoniques marquantes des années 1950 mais il n’y a pas de mention de ce type d’émissions.
Le site Ovnis-direct fait mention dans l’un de ses articles d’émissions de radio des années 50 :
« La dérision (ou l’humour éventuellement) semble sans doute la formule la mieux adapter par les mass médias pour traiter du sujet ovni. Le meilleur exemple est celui de « La Nuit extraterrestre, ils sont parmi nous », diffusée par Canal Plus en juin 1997.
La soirée a proposé un mélange d’extraits d’actualités des années 50, d’émissions TV des années 60/90, de clips vidéo musicaux parlant d’extraterrestres, de publicités reprenant le thème ovni, d’extraits de films de série B. L’idée était excellente comme soirée de divertissement, présentée avec brio par Benoît Poelvoorde, mais sans doute moins bonne comme outil de vulgarisation. »
Ceci pourrait être une source mais malheureusement, nos recherches ne nous ont pas permis de retrouver cette émission. Il existe un livre de cette émission Sont-ils parmi nous ? : la nuit extraterrestre mais ce livre ne fait pas partie des collections de la bibliothèque, nous n’avons donc pas pu le parcourir.
Pour approfondir vos connaissances :
- Histoire de la radio : ouvrez grand vos oreilles !.
- Quantifier le public : histoire des mesures d'audience de la radio et de la télévision, Cécile Méadel.
- L'âge d'or de la radio, Zappy Max.
Bonne journée.
Les premières tentatives de mesures de l’audimat de la radio date des années 1940 mais les premiers résultats complets n’arrivent qu’en 1952 avec les sondages de l’INSEE, comme l’indique l’ouvrage Histoire générale de la radio et de la télévision en France. Tome II. 1944-1974 de Christian Brochand :
« L’IFOP fait connaître l’intensité de l’écoute à chaque instant de la journée. Les maximums se situent vers 7h30, 12h30 et 21 heures. C’est encore l’IFOP qui publie dans son fascicule de février 1947, un sondage sur les stationsde radio les plus écoutées en France. L’étude porte sur trois jours de décembre 1946, et la journée est divisée en trois périodes : matin, après-midi et soirée. La chaîne nationale obtient entre 26 et 53%, la parisienne entre 7 et 49%, les postes régionaux entre 15 et 40%, tandis que l’écoute de Radio-Luxembourg va de 5 à 20%.
Le sondage de l’INSEE de 1952 et 1954 :
Les choses véritablement sérieuses commencent au début des années 50, lorsque l’INSEE effectue, à la demande de la RTF, deux importants sondages sur l’auditoire radiophonique, le premier en décembre 1952, le deuxième en février 1954. Ils consistent à poser à un échantillonnage de 3800 personnes représentatives de l’auditoire national, un questionnaire simple portant sur les émissions écoutées, les postes préférés, les capacités techniques du récepteur, les chaînes écoutées, les types d’émissions demandées, les temps d’écoute.
[…]
Stations préférées :
Les stations préférées sont dans l’ordre : Radio-Luxembourg (41%), Chaîne parisienne (25%), Paris-Inter (9%), Radio-Monte-Carlo (7%), Chaîne nationale (6%), Radio-Andorre (3%) etc. Moscou, Prague, Varsovie, Budapest (0%).
Inquiétude pour la radio, satisfaction pour la télévision.
Les résultats de toutes les enquêtes sérieuses entreprises inquiètent les pouvoirs publics, car ils montrent la supériorité des postes périphériques, du moins, leur redoutable concurrence dans les zones où ils peuvent être reçus. L’étude de l’INSEE portant sur l’écoute déclarée par régions le démontre sans équivoque.
Le sondage de l’INSEE de 1961 :
L’écoute journalière globale donne le classement suivant :
- Radio-Luxembourg : 39,1%
- France II : 19,4%
- Europe N°1 : 15,7%
- France I : 12,1%
- Monte-Carlo : 3,9%
- France III : 2%
- France IV : 0,4%
Total RTF : 33,9%
La durée moyenne d’écoute journalière pour l’ensemble des stations est de 1 heure 42, et se répartit de façon inégale entre les catégories sociales. Au niveau le plus bas, on retrouve les catégories intellectuelles (cadres supérieurs et professions libérales) avec une moyenne de 1 heure 13, et au niveau le plus haut, le personnel de service, 1 heure 58, et les ménagères, 2 heures 10. »
Grâce aux progrès techniques des années 1950, les stations périphériques pouvaient donc être écoutées partout en France. Les stations périphériques avaient un réseau de diffusion plus puissant que celui de la radio nationale mis à mal par la seconde guerre mondiale. Radio-Luxembourg a ainsi pu servir durant la guerre aux alliés pour diffuser des messages en France.
Concernant les émissions radiophoniques sur les OVNIS, nous n’avons pas trouvé de traces d’autres émissions que celle que vous mentionnez qui aurait eu pour sujet les soucoupes volantes.
Le livre Les années radio de Jean-François Remonté et Simone Depoux propose des informations sur les émissions radiophoniques marquantes des années 1950 mais il n’y a pas de mention de ce type d’émissions.
Le site Ovnis-direct fait mention dans l’un de ses articles d’émissions de radio des années 50 :
« La dérision (ou l’humour éventuellement) semble sans doute la formule la mieux adapter par les mass médias pour traiter du sujet ovni. Le meilleur exemple est celui de « La Nuit extraterrestre, ils sont parmi nous », diffusée par Canal Plus en juin 1997.
Ceci pourrait être une source mais malheureusement, nos recherches ne nous ont pas permis de retrouver cette émission. Il existe un livre de cette émission Sont-ils parmi nous ? : la nuit extraterrestre mais ce livre ne fait pas partie des collections de la bibliothèque, nous n’avons donc pas pu le parcourir.
Pour approfondir vos connaissances :
- Histoire de la radio : ouvrez grand vos oreilles !.
- Quantifier le public : histoire des mesures d'audience de la radio et de la télévision, Cécile Méadel.
- L'âge d'or de la radio, Zappy Max.
Bonne journée.
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