Question d'origine :
En quoi le tableau "Le dernier voyage du Temeraire" romantique et Impressionnisme.
Réponse du Guichet
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- Département : Arts et Loisirs
Le 23/05/2015 à 14h39
Le navire de guerre « Temeraire » est remorqué vers son dernier mouillage pour être démantelé (huile sur toile, 1838, Londres National Gallery), l’une des œuvres les plus remarquables de William Turner (1775-1851), que le peintre nommait lui-même « sa préférée » est selon Michael Bockemühl « significative sous bien des aspects de la vie de Turner ».
L’œuvre possède une dimension symbolique forte : le Téméraire, vétéran héroïque de Trafalgar en 1805, rentre au port, tracté par un navire à vapeur et voué à être démâté et détruit. Cette œuvre évoque l’idée nostalgique de la déchéance après une existence victorieuse. Fasciné par la modernité, la révolution industrielle en marche et ses progrès techniques, Turner montre la fin d’une époque ancienne : celle de navires à voile héroïques, remplacés par la navigation à vapeur.
La dimension romantique de cette représentation tient en partie du sujet émouvant et pathétique du navire déchu, dans lequel de nombreux critiques ont vu une métaphore de la vie du peintre.
Dans son ouvrage, Michael Bockemühl explique que cette œuvre incarne l’apogée de la maîtrise des couleurs par Turner, qui met en scène toute la gamme chromatique qui fait l’essence son travail. A ce sujet, nous vous recommandons la lecture du chapitre Le « mystère évident » de la couleur (p. 83).
C’est surtout dans la production picturale de la fin de sa vie, que Turner semble rejeter la «représentation » pure et favorise les impressions, la dissolution des formes, les couleurs vaporeuses et devient en cela un
Il faut rester prudent en qualifiant les œuvres de Turner d’œuvres « impressionnistes », car bien qu’elles aient été une source d’inspiration pour les impressionnistes français – notamment dans l’utilisation de la lumière et des couleurs – Turner n’a jamais achevé de toiles en extérieur.
Pour vous documenter davantage sur cette œuvre ainsi que sur le travail de William Turner, nous vous conseillons :
- L’ABCdaire de Turner par Damien Sausset et Térésa Faucon (2004)
- J.M.W. Turner. 1775-1851. Le monde de la lumière et des couleurs de Michael Bockemühl (2009)
- Turner d’Andrew Wilton (2006)
- William Turner. Constable et les romantiques anglais de Gabriele Crepaldi (2000)
- Turner. L’incendie de la peinture d’Olivier Meslay (2004)
- le film documentaire d’Alain Jaubert J. M. W. Turner (2010)
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