Question d'origine :
pourquoi dans les ports bigouden et bretons les maisons sont souvent peintes avec des couleurs vives
merci
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/07/2015 à 09h49
Bonjour,
L’ouvrage Les Maisons de Bretagne fait état des couleurs traditionnellement utilisées pour construire les maisons bretonnes, qui, si elles constituent une palette très variée, ne sont pas si éclatantes que ce que l’on peut voir aujourd’hui dans certains ports notamment.
Les maisons sont au contraire souvent construites (comme dans beaucoup d’autres régions) en fonction des matériaux qui s’y trouvent naturellement. Or, en Bretagne, on trouve du schiste pourpré, des schistes gris ou verdâtre, du tuffeau blanc, du grès rose, du grès rouge des couleurs ocre, du granit beige, gris clair, gris-noir, gris-bleu, des toits aux ardoises bleu-vert… Le livre qualifie la Bretagne d’un « superbe patchwork ».
Une variété de couleurs, donc ; mais des couleurs traditionnellement plus naturelles qu’éclatantes.
En effet, d’après le dossier C'est une maison rouge.. accrochée à la Bretagne du journal Libération datant de 2003, les couleurs vives des maisons des ports bigoudens et bretons datent de la fin des années 1990.
Des façades rouge sang, bleu roi, oranges, surgissent au milieu des bourgs. Tranchant sur les maisons bretonnes traditionnellement à dominante gris-blanc. Des maires essayent d'encadrercette fièvre de colorisation qui a saisi la Bretagne depuis peu .
[…]
Mais le phénomène ne s'est pas arrêté aux frontières de ce port du pays bigouden, dans le sud du Finistère. C'est toute la Bretagne qui s'est prise d'une passion soudaine pour les couleurs fortes. Ici, un avant-gardiste a repeint sa maison en rose bonbon. Là, au milieu d'un lotissement aux habitations uniformes, un original a choisi l'orange pour se distinguer du voisin. Ailleurs, c'est tout le front de mer qui s'est coloré pour faire de l'oeil au touriste.
[…]
Le feu d'artifice actuel ne plaît pas à tout le monde. A la mairie du Guilvinec, on a un peu l'impression d'avoir joué les apprentis sorciers. «En 1995, quand nous sommes arrivés à la mairie, on trouvait la rue de la Marine bien tristounette. Elle ne donnait pas envie de flâner, il fallait y mettre de la vie », explique l'édile chargé de l'urbanisme, Henri Guyomard, pull blanc, cheveux gris, très dans les tons du pays.
« Au début, on pensait repeindre les volets, donner juste des touches de couleur à la rue. Mais on s'est aperçu que beaucoup d'habitants préfèrent utiliser des volets roulants, les personnes âgées notamment. Alors, on s'est dit :pourquoi pas les façades ? On voulait quelque chose de joyeux . Et puis, nous sommes un port de pêche, les marins voyagent, voient ce qui se fait en Irlande.» Les élus font alors appel à Béatrice Taburet, une coloriste brestoise qui conseille des couleurs vives, mais pas trop fortes . Chaque maison se voit attribuer une teinte.
«Ça a donné beaucoup d'idées au reste de la population. Certains étaient persuadés que madame le maire aimait les couleurs fortes, ils voulaient peut-être se faire bien voir.» Et les champignons ont poussé...
[…]
Si elle comprend qu'il y ait «une demande forte pour la couleur», Béatrice Taburet ne décolère pas devant la mode pétard : «On part dans tous les sens ! J'y vois une méconnaissance du patrimoine, un manque de culture, une hérésie architecturale... Et puis, choisir la couleur de sa maison seul dans son coin, sans tenir compte de l'environnement, c'est un acte d'incivilité.»
Vous pourrez en apprendre plus sur Béatrice Taburet sur Ouest-France.fr.
Si vous souhaitez approfondir vos recherches, vous pouvez également consulter L’âme des maisons bretonnes, la Revue de Bretagne et de Vendée, ou encore Architecture et vie traditionnelle en Bretagne.
Bonne journée !
L’ouvrage Les Maisons de Bretagne fait état des couleurs traditionnellement utilisées pour construire les maisons bretonnes, qui, si elles constituent une palette très variée, ne sont pas si éclatantes que ce que l’on peut voir aujourd’hui dans certains ports notamment.
Les maisons sont au contraire souvent construites (comme dans beaucoup d’autres régions) en fonction des matériaux qui s’y trouvent naturellement. Or, en Bretagne, on trouve du schiste pourpré, des schistes gris ou verdâtre, du tuffeau blanc, du grès rose, du grès rouge des couleurs ocre, du granit beige, gris clair, gris-noir, gris-bleu, des toits aux ardoises bleu-vert… Le livre qualifie la Bretagne d’un « superbe patchwork ».
Une variété de couleurs, donc ; mais des couleurs traditionnellement plus naturelles qu’éclatantes.
En effet, d’après le dossier C'est une maison rouge.. accrochée à la Bretagne du journal Libération datant de 2003, les couleurs vives des maisons des ports bigoudens et bretons datent de la fin des années 1990.
Des façades rouge sang, bleu roi, oranges, surgissent au milieu des bourgs. Tranchant sur les maisons bretonnes traditionnellement à dominante gris-blanc. Des maires essayent d'encadrer
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Mais le phénomène ne s'est pas arrêté aux frontières de ce port du pays bigouden, dans le sud du Finistère. C'est toute la Bretagne qui s'est prise d'une passion soudaine pour les couleurs fortes. Ici, un avant-gardiste a repeint sa maison en rose bonbon. Là, au milieu d'un lotissement aux habitations uniformes, un original a choisi l'orange pour se distinguer du voisin. Ailleurs, c'est tout le front de mer qui s'est coloré pour faire de l'oeil au touriste.
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Le feu d'artifice actuel ne plaît pas à tout le monde. A la mairie du Guilvinec, on a un peu l'impression d'avoir joué les apprentis sorciers. «
« Au début, on pensait repeindre les volets, donner juste des touches de couleur à la rue. Mais on s'est aperçu que beaucoup d'habitants préfèrent utiliser des volets roulants, les personnes âgées notamment. Alors, on s'est dit :
«Ça a donné beaucoup d'idées au reste de la population. Certains étaient persuadés que madame le maire aimait les couleurs fortes, ils voulaient peut-être se faire bien voir.» Et les champignons ont poussé...
[…]
Si elle comprend qu'il y ait «une demande forte pour la couleur», Béatrice Taburet ne décolère pas devant la mode pétard : «On part dans tous les sens ! J'y vois une méconnaissance du patrimoine, un manque de culture, une hérésie architecturale... Et puis, choisir la couleur de sa maison seul dans son coin, sans tenir compte de l'environnement, c'est un acte d'incivilité.»
Vous pourrez en apprendre plus sur Béatrice Taburet sur Ouest-France.fr.
Si vous souhaitez approfondir vos recherches, vous pouvez également consulter L’âme des maisons bretonnes, la Revue de Bretagne et de Vendée, ou encore Architecture et vie traditionnelle en Bretagne.
Bonne journée !
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