Question d'origine :
J'aimerais savoir comment vivaient les tâcherons qui bâtissaient les châteaux (je m'intéresse particulièrement au château de Chambord).
- Vivaient-ils sur place avec leur famille ?
- Dans des habitations en dur ?
- Dans une partie du château déjà construite ?
- Dans des cabanes construites aux abords du chantier ?
- Pour ceux qui n'avaient pas de famille, pouvait-il y avoir un cuisinier ou cuisinière, ainsi que des aides, engagés spécialement pour cuisiner pour tous ?
- Ces célibataires dormaient-ils dans des dortoirs ?
- L'architecte vivait-il sur place ? Eventuellement avec sa famille ? Etait-il un personnage suffisamment important pour avoir des serviteurs ?
Je vous remercie d'avance pour vos réponses.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 19/09/2015 à 14h24
Bonjour,
1 800 ouvriers auraient travaillé sur le chantier du château de Chambord, qui dura plus de trente ans . Ferronniers, chaufourniers, maçons, tailleurs de pierre et charpentiers arrivaient de tout le royaume. Les carrières souterraines d’extraction du tuffeau, sur les rives du Cher, fonctionnaient alors à plein rendement. Le tuffeau, ce calcaire tendre et gorgé d’eau, qui durcit et blanchit au fil du temps, fut beaucoup utilisé pour la construction des châteaux de la Loire. Lors de la construction du château, la pierre, le bois des charpentes et des planchers, l’ardoise et le plomb des toitures étaient acheminés par le fleuve de Loire, vers le port de Saint-Dyé-sur-Loire, qui était le siège administratif du chantier.
Les gabarres, futreaux et autres bateaux à fond plat y débarquaient des quantités considérables de matériaux. Plus de 20 000 quartiers de tuffeau furent ainsi livrés pendant la seule année 1539. Le chantier ouvrit en 1519. Il s’agissait sans doute alors de construire un imposant château carré cantonné de quatre tours : le « donjon » actuel. Bien que divers témoignages de l’époque rapportent que, sur un sol gorgé d’eau, il fallut ménager une plate-forme sur pilotis de chêne fichés dans la tourbe, les fouilles menées dans la cour en 2007 ont révélé que la partie sud du donjon reposait sur les fondations d’une ancienne tour médiévale. Sur ce prodigieux chantier, les tailleurs de pierre découpaient les blocs de tuffeau en fonction des besoins en prenant soin de graver leur signe identitaire, pour être rémunéré en conséquence. Des centaines de ces marques sont encore visibles sur les murs du château, ainsi que celles servant à l’assemblage des charpentes. Les échafaudages, les engins de levage, les fours à chaux ainsi que l’outillage étaient réalisés à pied d’oeuvre. Puis, menuisiers, vitriers, serruriers, couvreurs, doreurs et sculpteurs intervenaient à leur tour.
Les conditions de travail étaient particulièrement difficiles sur ce site marécageux, où le paludisme décimait nombre d’ouvriers. François Ier, en visite sur le chantier en 1529, distribua des primes pour encourager les ouvriers qui souffraient de « grandes fatigues », et qui tombaient « comme des mouches ».
source : Site officiel du Château de Chambord : Dossier enseignant : Le château de Chambord et son parc
Les conditions des ouvriers étaient particulièrement difficiles en raison du sol marécageux qui favorisait le développement du paludisme. Nombreux étaient ceux qui en mourraient ou qui souffraient de "grandes fatigues".
Nous n'avons pas trouvé de documents relatifs à la vie quotidienne des bâtisseurs de châteaux précisant où pouvaient loger les ouvriers et tâcherons.
L'ouvrage de Monique Chatenet consacré à Chambord que nous avons parcouru ne semble pas l'indiquer.
Nous n'avons pas pu consulter Bâtir au Moyen Age (XIIIe-milieu XVIe siècle) de Philippe Bernardi, actuellement en prêt.
Seul, un roman intitulé Un rêve de pierre écrit par Michel Rouvere, indique : "Beaucoup d'ouvriers étaient logés dans le petit village qui s'était construit sur les rives du Cosson ".
Nous ne saurions valider la réalité historique de ce roman...
C'est pourquoi nous avons posé directement votre question au Château de Chambord.
Nous vous tiendrons informé(e) de sa réponse dès qu'elle nous parviendra.
Quelques pistes de recherche complémentaires :
- Le Château de Chambord : documents inédits sur la date de sa construction et le nom de ses premiers architectes / par L. Jarry,...
- Le Château de Chambord, par L. de La Saussaye
Bonne journée.
Les gabarres, futreaux et autres bateaux à fond plat y débarquaient des quantités considérables de matériaux. Plus de 20 000 quartiers de tuffeau furent ainsi livrés pendant la seule année 1539. Le chantier ouvrit en 1519. Il s’agissait sans doute alors de construire un imposant château carré cantonné de quatre tours : le « donjon » actuel. Bien que divers témoignages de l’époque rapportent que, sur un sol gorgé d’eau, il fallut ménager une plate-forme sur pilotis de chêne fichés dans la tourbe, les fouilles menées dans la cour en 2007 ont révélé que la partie sud du donjon reposait sur les fondations d’une ancienne tour médiévale. Sur ce prodigieux chantier, les tailleurs de pierre découpaient les blocs de tuffeau en fonction des besoins en prenant soin de graver leur signe identitaire, pour être rémunéré en conséquence. Des centaines de ces marques sont encore visibles sur les murs du château, ainsi que celles servant à l’assemblage des charpentes. Les échafaudages, les engins de levage, les fours à chaux ainsi que l’outillage étaient réalisés à pied d’oeuvre. Puis, menuisiers, vitriers, serruriers, couvreurs, doreurs et sculpteurs intervenaient à leur tour.
source : Site officiel du Château de Chambord : Dossier enseignant : Le château de Chambord et son parc
Les conditions des ouvriers étaient particulièrement difficiles en raison du sol marécageux qui favorisait le développement du paludisme. Nombreux étaient ceux qui en mourraient ou qui souffraient de "grandes fatigues".
Nous n'avons pas trouvé de documents relatifs à la vie quotidienne des bâtisseurs de châteaux précisant où pouvaient loger les ouvriers et tâcherons.
L'ouvrage de Monique Chatenet consacré à Chambord que nous avons parcouru ne semble pas l'indiquer.
Nous n'avons pas pu consulter Bâtir au Moyen Age (XIIIe-milieu XVIe siècle) de Philippe Bernardi, actuellement en prêt.
Seul, un roman intitulé Un rêve de pierre écrit par Michel Rouvere, indique : "
Nous ne saurions valider la réalité historique de ce roman...
C'est pourquoi nous avons posé directement votre question au Château de Chambord.
Nous vous tiendrons informé(e) de sa réponse dès qu'elle nous parviendra.
Quelques pistes de recherche complémentaires :
- Le Château de Chambord : documents inédits sur la date de sa construction et le nom de ses premiers architectes / par L. Jarry,...
- Le Château de Chambord, par L. de La Saussaye
Bonne journée.
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