Eglise Saint Eloi dans le Vieux Lyon
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 09/11/2015 à 16h35
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Question d'origine :
Lorsque je discute avec des anciens du Quartier Saint Paul, on me parle d'une église qui aurait existé autour de l'actuel Rue Saint Eloi dans le Vieux Lyon.
Sans doute aurait elle occuper la place de l'école Gerson mais rien n'est sur...
Il s'agirait de l'Eglise Saint Eloi ?
Je voudrais savoir s'il y avait des informations sur cette église ?
Emplacement exacte ?
Gravures ou plan d'époque ?
Date et année de construction,
Cause de sa destruction ?
On a aussi parlé d'un Hôpital Saint Eloi, quelles informations avons nous ?
Merci à vous
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 12/11/2015 à 14h23
Saint-Eloi (rue). Ve arrondissement. Cette dénomination évoque le souvenir d’une ancienne église de Lyon, appelée d’abord Notre-Dame de Lyon, puis Notre-Dame du Pont, Notre-Dame de la Saunerie, Notre-Dame de la Graneterie, enfin église Saint-Eloi.
Cette église jouissait de prérogatives particulières ; chaque dimanche on y bénissait l’eau et le pain. C’était un lieu d’asile inviolable pour toute personne qui s’y réfugiait en criant : « Franchise ». Elle fut soumise hiérarchiquement à l’église Saint-Paul, en 1110, après que celle-ci fut devenue paroissiale et collégiale.
L’église de Saint-Eloi ne servait déjà plus aux cérémonies du culte lorsque le baron des Adrets prit Lyon, à la tête des calvinistes. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1562, Claude de Fenoyl, un des chefs catholiques, y soutint un véritable siège contre les protestants ; il fallut du canon pour le forcer à se rendre ; encore obtint-il les honneurs de la guerre : il sortit « tambourin battant et l’enseigne desployée. »
Notice extraite de : Dictionnaire de lyonnaiseries / de Maynard, ed. 1932.
Dans Histoire des églises de Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en Velin, Bron, Vénissieux, Saint-Fons / par Louis Jacquemin, éd. 1985, on peut lire à propos de Saint-Paul, notamment :
(…) Plusieurs textes nous donnent ce Saint Sacerdos comme le fondateur de Saint-Paul. Le plus décisif déjà cité au siècle dernier par Duplain et Giraud, est tiré de Gallia Christiana :
« Vers l’an 545, Sacerdos, aimé de Childebert, roi des Francs, avec l’aide du même Childebert et de la reine Ultrogothe, son épouse, fit construire à Lyon un hôpital consacré à la bienheureuse Vierge Marie, de même qu’un couvent de moines à Saint-Paul et de Moniales à Sainte-Eulalie. Il les dota de possessions très vastes ».
Cet hôpital, bien antérieur à notre Hôtel-Dieu actuel, dont la fondation est pourtant attribuée au même Childebert, était situé dans notre quartier Saint-Paul. Il devint rapidement l’hôpital N. D. de la Saônerie.
(…) Au XIe siècle, l’église du monastère Saint-Paul devint une paroisse. Grâce à l’archevêque Gauceran, le fondateur d’Ainay, elle reçut autorité sur N. D. de la Saônerie.
(…) Au XVIe siècle, N.D. de la Saônerie changea de nom, sans que l’on sût pourquoi et devint Saint-Eloi, que l’on distingue très bien sur le plan scénographique de 1550 légèrement au sud de notre rue Octavio Mey. Son hôpital fut supprimé parce que trop vétuste, lors de la création par Charles VIII d’un nouvel hôpital confié aux Cordeliers.
Dans un petit ouvrage consacré à l’église Saint-Paul, éd. 1989, on peut lire résumées à peu près les mêmes informations :
(…) Une tradition attribue à Saint Sacerdos, évêque de Lyon de 549 à 552, la fondation d’un monastère d’hommes en ce lieu où s’élevait auparavant un autre édifice religieux. C’était sous le règne de Childebert et de sa femme Ultrogothe qui avaient établi non loin de là un hôpital sous le vocable de Notre-Dame de la Saulnerie, le premier Hôtel Dieu, appelé ensuite : Saint Eloi (…)
Dans : Histoire des églises et chapelles de Lyon / par J.-B. Martin, édité en 1909, tome II, un chapitre est consacré à La Chana et Saint-Eloi :
(…) La chapelle Saint-Eloi se trouvait paroisse Saint-Paul, sur la place de l’ancienne Douane. Elle a disparu depuis longtemps, et tout ce quartier lui-même a été, il y a quelques années complètement remanié. La chapelle était fréquentée surtout par des étrangers qui habitaient cette région, en particulier des Suisses et des Italiens. Tout proche de là en effet se trouvait la Douane, curieuse institution (…)
Ce chapitre est illustré d'une partie du plan scénographique sur laquelle on voit effectivement très bien la chapelle Saint-Eloi en 1550 et la Douane.
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