fièvre et animaux à sang froid
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 23/11/2015 à 16h44
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Question d'origine :
Les animaux à sang froid peuvent-ils avoir de la fièvre ? (Puisqu'ils s'adaptent à la température ambiante. )
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 24/11/2015 à 16h00
Bonjour,
En guise d’introduction, précisons que les termes « animal à sang chaud » et « animal à sang froid » sont tombés en désuétude suite à une meilleure compréhension de ce domaine de recherche. On parle donc plutôt désormais d’organismes homéothermes (qui conservent une température interne constante), parmi lesquels sont classés les endothermes (chez qui la chaleur est produite par l’organisme lui-même) et certains ectothermes (dont la chaleur corporelle provient de l'extérieur). La plupart des ectothermes sont des animaux poïkilothermes (dont la température varie avec le milieu).
Les lézards et les autres animaux ectothermes (insectes, poissons, reptiles) peuvent provoquer volontairement une fièvre pour lutter contre des maladies, en s’exposant à la chaleur :
un lézard peut avoir la « fièvre » en se mettant au soleil : il voit alors sa température corporelle monter à près de 40°C. Il s’agit d’une fièvre volontaire que l’animal provoque pour lutter contre des maladies bactériennes, de la même manière que nous augmentons notre température pour lutter contre des maladies.
Au contraire, chez les endothermes (animaux à sang chaud), la température corporelle est indépendante des conditions externes et résulte d’une « chaufferie » interne. La température
est généralement constante, variable entre 30° C chez l’ornithorhynque à 42° chez les oiseaux (certains atteignent même 44°C !). Elle est d’environ 37°C chez l’homme et d’environ 39°C chez les chiens. Elle peut cependant descendre chez les animaux hibernants à 25°.
On le voit donc, l’ancienne classification entre sang chaud et sang froid ne signifie pas grand chose, d’autant que certains « poissons » comme le thon et certains requins sont en fait de véritables endothermes, infatigables nageurs maintenant leur température centrale constante autour de 26°C dans une eau de mer à 7°C.
À contrario, la température des extrémités des membres des mammifères et des oiseaux des milieux polaires varie entre 1 et 8°C !!
Source : La chèvre à sang froid, La Gazette de Monaco n°431, janvier – 14 février 2010
Quand on pense reptile, on pense « animal à sang froid » et pourtant chez eux aussi, la fièvre est possible...
La fièvre c'est une température interne plus élevée que la normale.
Mais c'est aussi un moyen utilisé couramment par les mammifères pour lutter contre les germes pathogènes. En effet, ceux-ci sont moins résistants que les mammifères aux variations de température et une hausse suffisante pourra les bloquer dans leur développement. Ce qui facilite la guérison.
Les reptiles sont des animaux dont la température corporelle dépend de l'extérieur presque totalement, que ce soit vis-à-vis de la température atmosphérique ou vis-à-vis du rayonnement.
Ce qui fait que quand un reptile tombe malade, il peut se créer une fièvre afin de lutter contre la maladie.
C'est ainsi qu'un reptile malade ira se coller aux sources de chaleur et se mettre sous le soleil afin d'obtenir une température supérieure à sa température normale. Il aura donc la fièvre.
Ce qui veut dire que dans un terrarium où on a un gradient de température (une zone froide, une zone chaude et entre les deux une zone tempérée), on remarquera un déplacement du reptile vers la zone chaude.
Et si on lâche le reptile dans son jardin (une tortue par exemple), il va courir vers un point chaud ou avec un rayonnement très important, voire les deux.
On a donc dans la fièvre provoquée, un symptôme fiable de l'état de santé de son reptile.
Source : Comportement du reptile malade : le symptôme de la fièvre provoquée, techniquesdelevage.fr
La réponse fébrile s’observe donc même chez des animaux poïkilothermes, sous des formes différentes mais avec la même signification adaptative: en réponse à une infection, les animaux recherchent un environnement chaud, comme des eaux chaudes pour les poissons ou des aires ensoleillées pour les reptiles, ceci dans le but d’augmenter leur température corporelle, pour lutter contre l’infection (Gogny, 2007).
La réponse fébrile est donc présente dans tout le règne animal, et constitue une réaction de défense de l’organisme face à une agression, qui se traduit par une élévation de la température corporelle.
source : Les fièvres d'origine à déterminer chez le chien : étude bibliographique et rétrospective des cas à l'ENVL entre 2004 et 2007, Mariam Godde (thèse)
Pour aller plus loin :
- Physiologie animale, Raymond Gilles; Michel Anctil, Fernand Baguet, Mireille Charmantier...
- Fever is a good thing helping lizards to survive, Rebecca Fung, Université de Lund
- Lizard fever, Université DePauw (Greencastle, Indiana)
Bonne journée.
En guise d’introduction, précisons que les termes « animal à sang chaud » et « animal à sang froid » sont tombés en désuétude suite à une meilleure compréhension de ce domaine de recherche. On parle donc plutôt désormais d’organismes homéothermes (qui conservent une température interne constante), parmi lesquels sont classés les endothermes (chez qui la chaleur est produite par l’organisme lui-même) et certains ectothermes (dont la chaleur corporelle provient de l'extérieur). La plupart des ectothermes sont des animaux poïkilothermes (dont la température varie avec le milieu).
Les lézards et les autres animaux ectothermes (insectes, poissons, reptiles) peuvent provoquer volontairement une fièvre pour lutter contre des maladies, en s’exposant à la chaleur :
Au contraire, chez les endothermes (animaux à sang chaud), la température corporelle est indépendante des conditions externes et résulte d’une « chaufferie » interne. La température
est généralement constante, variable entre 30° C chez l’ornithorhynque à 42° chez les oiseaux (certains atteignent même 44°C !). Elle est d’environ 37°C chez l’homme et d’environ 39°C chez les chiens. Elle peut cependant descendre chez les animaux hibernants à 25°.
On le voit donc, l’ancienne classification entre sang chaud et sang froid ne signifie pas grand chose, d’autant que certains « poissons » comme le thon et certains requins sont en fait de véritables endothermes, infatigables nageurs maintenant leur température centrale constante autour de 26°C dans une eau de mer à 7°C.
À contrario, la température des extrémités des membres des mammifères et des oiseaux des milieux polaires varie entre 1 et 8°C !!
Source : La chèvre à sang froid, La Gazette de Monaco n°431, janvier – 14 février 2010
Quand on pense reptile, on pense « animal à sang froid » et pourtant chez eux aussi, la fièvre est possible...
La fièvre c'est une température interne plus élevée que la normale.
Mais c'est aussi un moyen utilisé couramment par les mammifères pour lutter contre les germes pathogènes. En effet, ceux-ci sont moins résistants que les mammifères aux variations de température et une hausse suffisante pourra les bloquer dans leur développement. Ce qui facilite la guérison.
Les reptiles sont des animaux dont la température corporelle dépend de l'extérieur presque totalement, que ce soit vis-à-vis de la température atmosphérique ou vis-à-vis du rayonnement.
Ce qui fait que quand un reptile tombe malade, il peut se créer une fièvre afin de lutter contre la maladie.
C'est ainsi qu'un reptile malade ira se coller aux sources de chaleur et se mettre sous le soleil afin d'obtenir une température supérieure à sa température normale. Il aura donc la fièvre.
Ce qui veut dire que dans un terrarium où on a un gradient de température (une zone froide, une zone chaude et entre les deux une zone tempérée), on remarquera un déplacement du reptile vers la zone chaude.
Et si on lâche le reptile dans son jardin (une tortue par exemple), il va courir vers un point chaud ou avec un rayonnement très important, voire les deux.
On a donc dans la fièvre provoquée, un symptôme fiable de l'état de santé de son reptile.
Source : Comportement du reptile malade : le symptôme de la fièvre provoquée, techniquesdelevage.fr
La réponse fébrile s’observe donc même chez des animaux poïkilothermes, sous des formes différentes mais avec la même signification adaptative: en réponse à une infection, les animaux recherchent un environnement chaud, comme des eaux chaudes pour les poissons ou des aires ensoleillées pour les reptiles, ceci dans le but d’augmenter leur température corporelle, pour lutter contre l’infection (Gogny, 2007).
La réponse fébrile est donc présente dans tout le règne animal, et constitue une réaction de défense de l’organisme face à une agression, qui se traduit par une élévation de la température corporelle.
source : Les fièvres d'origine à déterminer chez le chien : étude bibliographique et rétrospective des cas à l'ENVL entre 2004 et 2007, Mariam Godde (thèse)
- Physiologie animale, Raymond Gilles; Michel Anctil, Fernand Baguet, Mireille Charmantier...
- Fever is a good thing helping lizards to survive, Rebecca Fung, Université de Lund
- Lizard fever, Université DePauw (Greencastle, Indiana)
Bonne journée.
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