Le vote
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 29/11/2015 à 19h18
190 vues
Question d'origine :
Pourquoi ne pas voter
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 30/11/2015 à 15h22
Bonjour,
L’abstention ou le vote blanc peuvent traduire soit un désintérêt pour la vie publique, soit au contraire constituent un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer pour montrer son désaccord. Le nombre croissant d’abstentionnistes depuis les années 80 traduit une crise de la représentation : la défiance des électeurs envers les hommes politiques ne cesse de grandir depuis cette époque.
Notons que vote blanc et abstention ne sont pas comptabilisés de la même manière. Depuis les élections européennes de 2014, les votes blancs ne sont plus assimilés aux votes nuls. Pour autant, ils ne sont pas encore comptabilisés dans les suffrages exprimés.
L’abstention consiste à ne pas participer à une élection ou à des opérations de référendum. Elle traduit soit un désintérêt total pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord. Ainsi, à l’occasion du référendum sur les accords de Matignon portant sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en 1988, l’un des partis de l’opposition avait appelé ses partisans à s’abstenir pour s’opposer au texte. Néanmoins, l’abstention semble traduire une crise de la représentation et peut poser la question de la légitimité du pouvoir politique élu avec une faible participation.
Le vote blanc consiste à déposer dans l’urne une enveloppe vide ou contenant un bulletin dépourvu de tout nom de candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection.
Source : Abstention, vote blanc et vote nul, quelles différences ?
• Pourquoi ne pas voter
1) Exprimer sa déception
Dans une enquête pour Libération en avril, l'institut de sondages ViaVoice a soumis aux personnes interrogées une liste de qualificatifs et leur a demandé s'ils s'appliquaient bien à cette campagne présidentielle. Le résultat est sans appel : "décevante" (61%), "ennuyeuse" (57%) et "agressive" (51%) arrivent dans le peloton de tête, tandis que "constructive" (32%), "proche des vrais problèmes" (30%) et "proche de vous" (28%) ferment la marche. Par ailleurs, 19% des sondés estiment qu'il existe de bonnes raisons de s'abstenir particulièrement à cette élection. Ils pensent que ce scrutin "ne changera rien", que les candidats "ne sont pas à la hauteur" ou que la campagne "n'a pas été convaincante"... Cruel tableau.
2) Se détourner d'une "bataille d'ego"
On peut penser, comme Michel Onfray l'affirme dans une tribune au Monde, qu'"il est possible de s'abstenir ou de voter blanc". "Foire aux vanités", "exhibitionnisme des ego"... le philosophe n'a pas de mots assez durs pour dénoncer la tournure qu'a prise la campagne, marquée selon lui par "l'ironie, le cynisme, le sarcasme, la raillerie, le quolibet, la dérision" plutôt que par l'humour ; par "l'insulte, le mépris, la stigmatisation, l'offense, l'affront, l'outrage" plutôt que par le débat ; par "la petitesse, la mesquinerie, la médiocrité" plutôt que par la grandeur ; par "le déni, la mauvaise foi, la dénégation" plutôt que par les arguments. Pour Michel Onfray, "les passions joyeuses, celles qui augmentent la puissance d'exister, qui créent, assemblent et rassemblent, fédèrent (...) ne se trouvent pas dans la politique politicienne, mais dans la politique citoyenne".
3) Contester le principe même de l'élection présidentielle
La critique ne date pas d'aujourd'hui. Depuis qu'a été instituée l'élection du président de la République au suffrage universel direct, en 1962, ce mode de scrutin ne fait pas l'unanimité. Dans un long réquisitoire, les professeurs de droit public Pierre Brunet et Arnaud Le Pillouer, dénoncent, sans toutefois appeler à ne pas voter, un système qui génère autant de désillusion qu'il suscite de l'espoir. Un système qui pousserait les électeurs à se prononcer autant sur le programme des candidats que sur leur personnalité. Un système qui, enfin, serait source de déséquilibres entre les pouvoirs.
4) Protester contre la non-prise en compte du vote blanc
Comment marquer son refus de voter pour tel ou tel des dix candidats, ou pire, sa désapprobation vis-à-vis du système en tant que tel ? Il y a toujours le vote blanc, répondront certains. Oui mais voilà, il n'est pas pris en compte au moment de la publication des résultats exprimés. Si vous votez blanc, non seulement votre choix n'aura aucun impact mais, en plus de cela, vous légitimerez le système que vous dénoncez en faisant baisser le chiffre de l'abstention.
Source : Voter ou s’abstenir, à chacun ses arguments, francetvinfo.fr
POURQUOI ILS NE VOTENT PAS
- Bernard, habitant d'Aubervilliers, explique son choix "volontaire" de s'abstenir parce que "les élus ne respectent rien". "Donc tant pis pour eux", peste le sexagénaire.
- Mohamed Toualbia, lui, assure qu'il aurait "bien été voter", mais ne peut pas, comme "de nombreux habitants" d'Aubervilliers. "Je suis étranger. J'ai demandé la nationalité française, ça fait plusieurs années", confie ce retraité.
- Amandine, employée de restauration collective âgée de 22 ans et habitant de Montaignac-Saint-Hippolyte (Corrèze): "J'avais voté en 2012, pour les présidentielles, et j'ai décidé de ne plus voter. Le discours des politiques, quel que soit leur bord, ne reflète pas la réalité des citoyens. Les politiques parlent beaucoup, mais derrière, ça ne bouge pas".
- Achille, menuisier lillois de 42 ans: "Je n'irai pas voter, je n'ai même pas ouvert l'enveloppe avec les tracts parce que ça ne m'intéresse pas. C'est toujours pareil, c'est du théâtre, les choses ne changent pas. Il n'y a pas de miracle, les politiques manipulent les plus faibles, et les gens n'arrivent parfois plus à bien nourrir leur famille."
Source : Voter « par principe » ou s’abstenir car les politiques « ne changent pas » la vie des citoyens., lepoint.fr
Dans certains pays, le vote est obligatoire, et l’abstention sanctionnée :
plusieurs pays, et pour certains d’entre eux depuis longtemps déjà, ont fait le choix du vote obligatoire.
Cette institution est aujourd’hui fort ancienne en Belgique , puisqu’elle a été mise en place en 1893. C’est aussi dès 1924 que le vote obligatoire a été instauré en Australie pour les élections nationales. Il a par la suite été adopté au Luxembourg (loi du 31 juillet 1924), en Turquie , en Grèce, en Autriche (Land du Vorarlberg depuis 1919) et dans le canton suisse de Schaffhouse depuis 1876. Ce procédé ne se limite pas à l’Europe élargie, puisqu’il existe également dans certains pays d’Amérique latine (tels le Costa Rica et le Brésil).
Le système le plus connu est celui de la Belgique. Un électeur qui ne se rend pas aux urnes risque des sanctions. L’abstention est constitutive d’une infraction, qui, sans excuse valable, s’accompagne d’une sanction pénale (amende de 27,50 à 55 euros la première fois et de 137,50 euros si récidive). Mais, outre la sanction pénale, l’abstention est sanctionnée aussi par des mesures administratives. Ainsi, si la personne concernée s’est abstenue quatre fois en quinze ans, elle peut être rayée des listes électorales pour dix ans et ne peut recevoir pendant ce laps de temps ni nomination, ni promotion, ni distinction émanant d’une autorité publique.
En Australie, l’amende en cas d’abstention est très faible, et il est assez facile de justifier sa non participation aux opérations électorales (maladie, déplacement professionnel...).
L’efficacité du vote obligatoire pour lutter contre l’abstention semble avérée pour certains pays comme la Belgique, le Luxembourg ou l’Australie. Ainsi, après la mise en place du vote obligatoire en 1924, l’abstention électorale en Australie a été divisée par cinq.
Pourtant, l’utilité de cette procédure demeure fort discutée. Ses opposants lui reprochent de ne pas prendre en compte les raisons poussant les électeurs à s’abstenir lors des élections nationales. Certes, l’abstention peut être le signe d’une certaine passivité, voire d’une franche désinvolture. Toutefois, pour nombre de personnes, ce refus de participer aux opérations électorales traduit leur déception face à "l’offre politique". Aucun parti, aucun candidat ne représentant leur sensibilité, ils préfèrent renoncer au vote plutôt que de cautionner les personnes en place. À cela, les partisans du vote obligatoire répondent que ces électeurs déçus ont toujours la possibilité de voter blanc (aucun bulletin dans l’enveloppe) ou nul (nombreux sont les électeurs qui ont pris l’habitude d’inscrire sur l’un des bulletins de vote tout le mal qu’ils pensent des partis ou des personnalités en place).
Il n’en reste pas moins vrai que le vote obligatoire, à lui seul, ne saurait susciter l’intérêt des électeurs pour les opérations de vote, en particulier dans un contexte de crise de la représentation.
Source : Droit de vote obligatoire pour certains pays, vie-publique.fr
Pour aller plus loin :
- Pourquoi vous votez, pourquoi vous vous abstenez, lemonde.fr
- Pourquoi les gens ne votent pas, slate.fr
- Abstention massive : pourquoi avons-nous perdu l’envie de voter ?, rue89.nouvelobs.com
- La démocratie de l'abstention : aux origines de la démobilisation électorale en milieu populaire, Céline Braconnier, Jean-Yves Dormagen
Bonne journée.
L’abstention ou le vote blanc peuvent traduire soit un désintérêt pour la vie publique, soit au contraire constituent un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer pour montrer son désaccord. Le nombre croissant d’abstentionnistes depuis les années 80 traduit une crise de la représentation : la défiance des électeurs envers les hommes politiques ne cesse de grandir depuis cette époque.
Notons que vote blanc et abstention ne sont pas comptabilisés de la même manière. Depuis les élections européennes de 2014, les votes blancs ne sont plus assimilés aux votes nuls. Pour autant, ils ne sont pas encore comptabilisés dans les suffrages exprimés.
L’abstention consiste à ne pas participer à une élection ou à des opérations de référendum. Elle traduit soit un désintérêt total pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord. Ainsi, à l’occasion du référendum sur les accords de Matignon portant sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en 1988, l’un des partis de l’opposition avait appelé ses partisans à s’abstenir pour s’opposer au texte. Néanmoins, l’abstention semble traduire une crise de la représentation et peut poser la question de la légitimité du pouvoir politique élu avec une faible participation.
Le vote blanc consiste à déposer dans l’urne une enveloppe vide ou contenant un bulletin dépourvu de tout nom de candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection.
Source : Abstention, vote blanc et vote nul, quelles différences ?
1) Exprimer sa déception
Dans une enquête pour Libération en avril, l'institut de sondages ViaVoice a soumis aux personnes interrogées une liste de qualificatifs et leur a demandé s'ils s'appliquaient bien à cette campagne présidentielle. Le résultat est sans appel : "décevante" (61%), "ennuyeuse" (57%) et "agressive" (51%) arrivent dans le peloton de tête, tandis que "constructive" (32%), "proche des vrais problèmes" (30%) et "proche de vous" (28%) ferment la marche. Par ailleurs, 19% des sondés estiment qu'il existe de bonnes raisons de s'abstenir particulièrement à cette élection. Ils pensent que ce scrutin "ne changera rien", que les candidats "ne sont pas à la hauteur" ou que la campagne "n'a pas été convaincante"... Cruel tableau.
2) Se détourner d'une "bataille d'ego"
On peut penser, comme Michel Onfray l'affirme dans une tribune au Monde, qu'"il est possible de s'abstenir ou de voter blanc". "Foire aux vanités", "exhibitionnisme des ego"... le philosophe n'a pas de mots assez durs pour dénoncer la tournure qu'a prise la campagne, marquée selon lui par "l'ironie, le cynisme, le sarcasme, la raillerie, le quolibet, la dérision" plutôt que par l'humour ; par "l'insulte, le mépris, la stigmatisation, l'offense, l'affront, l'outrage" plutôt que par le débat ; par "la petitesse, la mesquinerie, la médiocrité" plutôt que par la grandeur ; par "le déni, la mauvaise foi, la dénégation" plutôt que par les arguments. Pour Michel Onfray, "les passions joyeuses, celles qui augmentent la puissance d'exister, qui créent, assemblent et rassemblent, fédèrent (...) ne se trouvent pas dans la politique politicienne, mais dans la politique citoyenne".
3) Contester le principe même de l'élection présidentielle
La critique ne date pas d'aujourd'hui. Depuis qu'a été instituée l'élection du président de la République au suffrage universel direct, en 1962, ce mode de scrutin ne fait pas l'unanimité. Dans un long réquisitoire, les professeurs de droit public Pierre Brunet et Arnaud Le Pillouer, dénoncent, sans toutefois appeler à ne pas voter, un système qui génère autant de désillusion qu'il suscite de l'espoir. Un système qui pousserait les électeurs à se prononcer autant sur le programme des candidats que sur leur personnalité. Un système qui, enfin, serait source de déséquilibres entre les pouvoirs.
4) Protester contre la non-prise en compte du vote blanc
Comment marquer son refus de voter pour tel ou tel des dix candidats, ou pire, sa désapprobation vis-à-vis du système en tant que tel ? Il y a toujours le vote blanc, répondront certains. Oui mais voilà, il n'est pas pris en compte au moment de la publication des résultats exprimés. Si vous votez blanc, non seulement votre choix n'aura aucun impact mais, en plus de cela, vous légitimerez le système que vous dénoncez en faisant baisser le chiffre de l'abstention.
Source : Voter ou s’abstenir, à chacun ses arguments, francetvinfo.fr
- Bernard, habitant d'Aubervilliers, explique son choix "volontaire" de s'abstenir parce que "les élus ne respectent rien". "Donc tant pis pour eux", peste le sexagénaire.
- Mohamed Toualbia, lui, assure qu'il aurait "bien été voter", mais ne peut pas, comme "de nombreux habitants" d'Aubervilliers. "Je suis étranger. J'ai demandé la nationalité française, ça fait plusieurs années", confie ce retraité.
- Amandine, employée de restauration collective âgée de 22 ans et habitant de Montaignac-Saint-Hippolyte (Corrèze): "J'avais voté en 2012, pour les présidentielles, et j'ai décidé de ne plus voter. Le discours des politiques, quel que soit leur bord, ne reflète pas la réalité des citoyens. Les politiques parlent beaucoup, mais derrière, ça ne bouge pas".
- Achille, menuisier lillois de 42 ans: "Je n'irai pas voter, je n'ai même pas ouvert l'enveloppe avec les tracts parce que ça ne m'intéresse pas. C'est toujours pareil, c'est du théâtre, les choses ne changent pas. Il n'y a pas de miracle, les politiques manipulent les plus faibles, et les gens n'arrivent parfois plus à bien nourrir leur famille."
Source : Voter « par principe » ou s’abstenir car les politiques « ne changent pas » la vie des citoyens., lepoint.fr
Dans certains pays, le vote est obligatoire, et l’abstention sanctionnée :
plusieurs pays, et pour certains d’entre eux depuis longtemps déjà, ont fait le choix du vote obligatoire.
Cette institution est aujourd’hui fort ancienne en Belgique , puisqu’elle a été mise en place en 1893. C’est aussi dès 1924 que le vote obligatoire a été instauré en Australie pour les élections nationales. Il a par la suite été adopté au Luxembourg (loi du 31 juillet 1924), en Turquie , en Grèce, en Autriche (Land du Vorarlberg depuis 1919) et dans le canton suisse de Schaffhouse depuis 1876. Ce procédé ne se limite pas à l’Europe élargie, puisqu’il existe également dans certains pays d’Amérique latine (tels le Costa Rica et le Brésil).
Le système le plus connu est celui de la Belgique. Un électeur qui ne se rend pas aux urnes risque des sanctions. L’abstention est constitutive d’une infraction, qui, sans excuse valable, s’accompagne d’une sanction pénale (amende de 27,50 à 55 euros la première fois et de 137,50 euros si récidive). Mais, outre la sanction pénale, l’abstention est sanctionnée aussi par des mesures administratives. Ainsi, si la personne concernée s’est abstenue quatre fois en quinze ans, elle peut être rayée des listes électorales pour dix ans et ne peut recevoir pendant ce laps de temps ni nomination, ni promotion, ni distinction émanant d’une autorité publique.
En Australie, l’amende en cas d’abstention est très faible, et il est assez facile de justifier sa non participation aux opérations électorales (maladie, déplacement professionnel...).
L’efficacité du vote obligatoire pour lutter contre l’abstention semble avérée pour certains pays comme la Belgique, le Luxembourg ou l’Australie. Ainsi, après la mise en place du vote obligatoire en 1924, l’abstention électorale en Australie a été divisée par cinq.
Pourtant, l’utilité de cette procédure demeure fort discutée. Ses opposants lui reprochent de ne pas prendre en compte les raisons poussant les électeurs à s’abstenir lors des élections nationales. Certes, l’abstention peut être le signe d’une certaine passivité, voire d’une franche désinvolture. Toutefois, pour nombre de personnes, ce refus de participer aux opérations électorales traduit leur déception face à "l’offre politique". Aucun parti, aucun candidat ne représentant leur sensibilité, ils préfèrent renoncer au vote plutôt que de cautionner les personnes en place. À cela, les partisans du vote obligatoire répondent que ces électeurs déçus ont toujours la possibilité de voter blanc (aucun bulletin dans l’enveloppe) ou nul (nombreux sont les électeurs qui ont pris l’habitude d’inscrire sur l’un des bulletins de vote tout le mal qu’ils pensent des partis ou des personnalités en place).
Il n’en reste pas moins vrai que le vote obligatoire, à lui seul, ne saurait susciter l’intérêt des électeurs pour les opérations de vote, en particulier dans un contexte de crise de la représentation.
Source : Droit de vote obligatoire pour certains pays, vie-publique.fr
- Pourquoi vous votez, pourquoi vous vous abstenez, lemonde.fr
- Pourquoi les gens ne votent pas, slate.fr
- Abstention massive : pourquoi avons-nous perdu l’envie de voter ?, rue89.nouvelobs.com
- La démocratie de l'abstention : aux origines de la démobilisation électorale en milieu populaire, Céline Braconnier, Jean-Yves Dormagen
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter