Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais savoir où trouver des informations sur la naissance du militantisme animal.
J'essaye de dresser un panorama de la protection animale de nos jours, mais j'aimerais surtout connaître les origines : les premiers défenseurs des animaux. J'imagine que ça date de longtemps avant Brigitte Bardot et la SPA.
Merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 09/02/2016 à 14h39
Bonjour,
Votre question est vaste et l'article Wikipedia sur le Droit des animaux retrace l'histoire du militantisme animal, du questionnement de la place de l'animal parmi les hommes, sa souffrance, ses sentiments, sa protection et ses droit, de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Déjà sous l'Antiquité, Pythagore puis Aristote, réfléchissent aux traitements que les hommes dispensent aux animaux, puis sous le Siècle des Lumières, c'est Descartes, Rousseau ou encore Schopenhauer qui s'interrogent sur la place des animaux parmi nous.
Ces réflexions philosophiques à ces différentes périodes montrent que l'homme s'est sans cesse interrogé sur le rapport à l'animal et de quelle manière devait-il considérer ce genre. Mais nous sommes encore bien loin en France d'une volonté de protéger les animaux, contrairement au Royaume-Uni qui dès 1822 adopte la première loi de protection animale : "la loi Martin's Act, introduite par le député irlandais Richard Martin. Elle interdit les actes de cruauté à l'encontre du « bétail » (chevaux, vaches, moutons…). La première association de protection animale, la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, est fondée en Grande-Bretagne en 1824, et des groupes similaires naissent rapidement ensuite en Europe puis en Amérique du Nord. En France, la Société protectrice des animaux (SPA) est créée en 1845, à Paris, en ayant pour objet d'améliorer « le sort des animaux, dans une pensée de justice, de morale, d'économie bien entendue et d'hygiène publique »17. Le 2 juillet 1850, le général de Gramont fait adopter une loi relative aux mauvais traitements infligés aux animaux domestiques. Le premier groupe aux États-Unis, l'American Society for the Prevention of Cruelty to Animals, entre dans la charte de l'État de New York en 1866. Le premier mouvement anti-vivisection est créé dans la seconde moitié du XIXe siècle."
Le site de la SPA retrace l'histoire de l'association et l'on apprend que si au début, elle avait pour objectif la protection des chevaux, elle est rapidement devenue un refuge pour animaux domestiques et dénonce dès le début du XXè siècle les expérimentations animales. Depuis les années 1970, la SPA œuvre au niveau juridique pour garantir la protection animale et donner aux animaux des droits. Aujourd'hui, c'est un véritable outil de lobbying et elle se porte partie civile pour les procès sur la maltraitance animale. En 1994 par exemple, "le nouveau Code Pénal entre en vigueur et réprime les actes de cruauté envers les animaux (de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende et les mauvais traitements sont punis d'une amende allant de 457 € et 762 €)."
Les droits des animaux évoluent sans cesse et le 28 janvier 2015, "l’Assemblée nationale a voté en lecture définitive le projet de loi relatif à la modernisation du droit. L’animal est désormais reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité » dans le Code civil (nouvel article 515-14) et n’est plus considéré comme un bien meuble (article 528). Ainsi, il n’est plus défini par sa valeur marchande et patrimoniale mais par sa valeur intrinsèque."
Plus largement, des associations ont vu le jour au XXè siècle pour la protection de l'environnement et des écosystèmes. Citons Greenpeace, groupe de plaidoyer luttant au départ contre les essais nucléaires des Etats-Unis dès 1971 et célèbre aujourd'hui pour mener des campagnes fortes sur le terrain, notamment les actions qui ont stoppées le massacre des phoques en Ecosse en 1978 ou la chasse à la baleine dès les années 1980.
Aujourd'hui, le militantisme animal concerne beaucoup de domaines :
- La protection des animaux :
animaux domestiques : SPA, 30 millions d'amis
oiseaux : LPO
animaux d'élevage :L214
- protection des animaux sauvages et plus largement des écosystèmes : Paul Watson et Sea Shepherd, Greenpeace, WWF
Vous trouverez l'historique, les missions et les actions de terrain de ces associations sur leurs sites internet respectifs. Cette liste est évidemment non exhaustive et les ONG et associations sont nombreuses de par le monde à lutter pour la protection animale.
- Le végétarisme et le végétalisme : aujourd'hui, choisir d'être végétarien ou végétalien devient un acte militant vis-à-vis de la conscience animale et des droits des animaux en général, comme l'explique le site de la Fondation Brigitte Bardot. Devant les conditions de vie des animaux destinés à l'abattage industriel, ne plus consommer de viande devient un acte militant pour refuser de participer à ce système agroalimentaire.
De plus, s'il demeure certain, qu'aujourd'hui, choisir de ne plus consommer de produit animal revêt la marque de l'évolution de nos réflexions vis-à-vis de la conscience animale, son bien-être et ses droits, ce choix engage aussi notre responsabilité et conscience écologique. Concernant l'impact écologique de notre consommation de viande, vous pouvez lire cet article sur le site Notre planète info. Nous vous conseillons également la lecture de ce dossier sur le site d'Arte : Doit-on encore manger des animaux?
Quelques lectures sur votre sujet :
- Animaux : guide juridique et pratique sur les lois et réglementations, Daniel Roucous, Puits Fleuri, 2015
- Les animaux aussi ont des droits, collectif, Seuil, 2013
- Le droit des animaux, Tom Regan, Hermann, 2012
- La cause des animaux, Florence Burgat, Buchet-Chastel, 2015
- Le silence des bêtes, la philosophie à l'épreuve de l'animalité, Elisabeth de Fontenay, Points, 2015
- No steack, Aymeric Caron, Fayard, 2013
- We feed the world: le marché de la faim, Erwin Wagenhofer, Ed. Montparnasse, 2008
Votre question est vaste et l'article Wikipedia sur le Droit des animaux retrace l'histoire du militantisme animal, du questionnement de la place de l'animal parmi les hommes, sa souffrance, ses sentiments, sa protection et ses droit, de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Déjà sous l'Antiquité, Pythagore puis Aristote, réfléchissent aux traitements que les hommes dispensent aux animaux, puis sous le Siècle des Lumières, c'est Descartes, Rousseau ou encore Schopenhauer qui s'interrogent sur la place des animaux parmi nous.
Ces réflexions philosophiques à ces différentes périodes montrent que l'homme s'est sans cesse interrogé sur le rapport à l'animal et de quelle manière devait-il considérer ce genre. Mais nous sommes encore bien loin en France d'une volonté de protéger les animaux, contrairement au Royaume-Uni qui dès 1822 adopte la première loi de protection animale : "la loi Martin's Act, introduite par le député irlandais Richard Martin. Elle interdit les actes de cruauté à l'encontre du « bétail » (chevaux, vaches, moutons…). La première association de protection animale, la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, est fondée en Grande-Bretagne en 1824, et des groupes similaires naissent rapidement ensuite en Europe puis en Amérique du Nord. En France, la Société protectrice des animaux (SPA) est créée en 1845, à Paris, en ayant pour objet d'améliorer « le sort des animaux, dans une pensée de justice, de morale, d'économie bien entendue et d'hygiène publique »17. Le 2 juillet 1850, le général de Gramont fait adopter une loi relative aux mauvais traitements infligés aux animaux domestiques. Le premier groupe aux États-Unis, l'American Society for the Prevention of Cruelty to Animals, entre dans la charte de l'État de New York en 1866. Le premier mouvement anti-vivisection est créé dans la seconde moitié du XIXe siècle."
Le site de la SPA retrace l'histoire de l'association et l'on apprend que si au début, elle avait pour objectif la protection des chevaux, elle est rapidement devenue un refuge pour animaux domestiques et dénonce dès le début du XXè siècle les expérimentations animales. Depuis les années 1970, la SPA œuvre au niveau juridique pour garantir la protection animale et donner aux animaux des droits. Aujourd'hui, c'est un véritable outil de lobbying et elle se porte partie civile pour les procès sur la maltraitance animale. En 1994 par exemple, "le nouveau Code Pénal entre en vigueur et réprime les actes de cruauté envers les animaux (de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende et les mauvais traitements sont punis d'une amende allant de 457 € et 762 €)."
Les droits des animaux évoluent sans cesse et le 28 janvier 2015, "l’Assemblée nationale a voté en lecture définitive le projet de loi relatif à la modernisation du droit. L’animal est désormais reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité » dans le Code civil (nouvel article 515-14) et n’est plus considéré comme un bien meuble (article 528). Ainsi, il n’est plus défini par sa valeur marchande et patrimoniale mais par sa valeur intrinsèque."
Plus largement, des associations ont vu le jour au XXè siècle pour la protection de l'environnement et des écosystèmes. Citons Greenpeace, groupe de plaidoyer luttant au départ contre les essais nucléaires des Etats-Unis dès 1971 et célèbre aujourd'hui pour mener des campagnes fortes sur le terrain, notamment les actions qui ont stoppées le massacre des phoques en Ecosse en 1978 ou la chasse à la baleine dès les années 1980.
Aujourd'hui, le militantisme animal concerne beaucoup de domaines :
- La protection des animaux :
animaux domestiques : SPA, 30 millions d'amis
oiseaux : LPO
animaux d'élevage :L214
- protection des animaux sauvages et plus largement des écosystèmes : Paul Watson et Sea Shepherd, Greenpeace, WWF
Vous trouverez l'historique, les missions et les actions de terrain de ces associations sur leurs sites internet respectifs. Cette liste est évidemment non exhaustive et les ONG et associations sont nombreuses de par le monde à lutter pour la protection animale.
- Le végétarisme et le végétalisme : aujourd'hui, choisir d'être végétarien ou végétalien devient un acte militant vis-à-vis de la conscience animale et des droits des animaux en général, comme l'explique le site de la Fondation Brigitte Bardot. Devant les conditions de vie des animaux destinés à l'abattage industriel, ne plus consommer de viande devient un acte militant pour refuser de participer à ce système agroalimentaire.
De plus, s'il demeure certain, qu'aujourd'hui, choisir de ne plus consommer de produit animal revêt la marque de l'évolution de nos réflexions vis-à-vis de la conscience animale, son bien-être et ses droits, ce choix engage aussi notre responsabilité et conscience écologique. Concernant l'impact écologique de notre consommation de viande, vous pouvez lire cet article sur le site Notre planète info. Nous vous conseillons également la lecture de ce dossier sur le site d'Arte : Doit-on encore manger des animaux?
Quelques lectures sur votre sujet :
- Animaux : guide juridique et pratique sur les lois et réglementations, Daniel Roucous, Puits Fleuri, 2015
- Les animaux aussi ont des droits, collectif, Seuil, 2013
- Le droit des animaux, Tom Regan, Hermann, 2012
- La cause des animaux, Florence Burgat, Buchet-Chastel, 2015
- Le silence des bêtes, la philosophie à l'épreuve de l'animalité, Elisabeth de Fontenay, Points, 2015
- No steack, Aymeric Caron, Fayard, 2013
- We feed the world: le marché de la faim, Erwin Wagenhofer, Ed. Montparnasse, 2008
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